Gros incident à Millau le 7 août

Quand je dis des virages c’est pas tout à fait des virages, en fait je fais déraper la voile latéralement pour gérer la vitesse sur l’axe, c’est des S très plats. Plus la vitesse/sol est proche de 0 plus les S sont plats. En gros l’axe de vol s’écarte très peu de l’axe du vent, je dirai maxi 20°. Quand la vitesse/sol est négative, pas besoin de faire des S sauf si on veut reculer encore plus.
Mais je crois qu’on est d’accord en fait, l’important dans ces conditions de vent fort c’est de ne JAMAIS passer derrière le terrain!

Voici ma trajectoire :

http://img521.imageshack.us/img521/1494/millau7aout.jpg
[/quote]
l’atterro de Millau plage n’est pas piegeux , il peut y avoir du gradient ( rare ) donc=> belle finale bras haut pour un max de vitesse avant de poser .
Sur cette trajectoire , je dirais juste que par vent de N fort , l’étape de base doit être plus précoce ( milieu atterro cible blanche , voire avant ) , puis bras haut , gestion du cap a la selette et ça pose nickel DANS le terrain .
Hier Belle journée de vols a Millau , depuis la Pouncho puis transition sur Brunas où ça a volé jusqu’a la nuit .
Idéal pour tester une voile , petits thermiques bleus , rien de turbulent :vol:

Je ne sais si pour ne pas faire “hors sujet” :stuck_out_tongue: il faut ou pas créer un nouveau post, relativement à cette discussion sur les oreilles & l’instabilité :grat:

Akira :coucou: si l’instabilité est l’amplitude de déplacement suite à une perturbation, est-ce que tu serais d’accord pour dire que l’amortissement peut être défini comme la durée nécessaire pour atteindre cette amplitude ? donc sa dérivée en fait ?
Ça me semble correct puisque ça traduit bien que les deux sont liées mais sans être une seule et même chose (par ex : ailes de course moins amorties mais pas forcément moins stables).

Pour en revenir aux oreilles, il me semble alors que sur l’axe de roulis, c’est au moins autant l’amortissement que la stabilité qui est impacté. Je veux dire par là que j’ai pas l’impression que pour une même “claque” l’aile aille plus “loin” aux oreilles ? Me tromperais-je ? :grat:

Est-ce que ce que tu exprimes n’est pas plutôt que la réponse à un appui sellette est en général nettement décuplé par la diminution de surface + le fait que le restant est plus “aligné” verticalement avec le poids du pilote (moins de bras de levier pour s’opposer au mouvement), le temps de reaction étant lui clairement impacté par la diminution de surface.

On devrait alors je crois distinguer la réponse à une perturbation extérieure => [stabilité + amortissement] de la réactivité au pilotage => [manœuvrabilité (dans l’espace) + vivacité (dans le temps)]
rq: la maniabilité etant la quantité d’effort necessaire pour un virage donné.

En tangage j’ai pas non plus l’impression que la stabilité diminue (sauf bien sûr dans le cas “particulier” d’un décrochage engendrée par une augmentation trop massive de trainée :affraid: mais est-ce que ça arrive vraiment avec une aile en bon état, je ne me rends pas compte ?)
Quant à l’amortissement je sais pas, j’ai pas trop l’impression non plus qu’il diminue ? :grat:

.
Je crois que c est pas trop le bon fil pour discuter cela.

ben non derivée d’un mouvement = la vitesse a laquelle le mouvement se fait, que je traduis maladroitement, ok :grrr2: par le temps necessaire pour que le mouvement se realise…
mais bon effectivement c’est tellement moins interressant & précis que tout ce qui s’ecrit ici … :mdr:
bon allez tchao les genies karma-

Je trouve quand même très étonnant de voir une telle reculade avec si peu de vent…

Il y a de toutes façons un problème d’anticipation, et il aurait à mon avis ne pas se mettre autant en arrière du terrain si il y avait un fort vent.

Pour parler de Millau Plage, effectivement, il est grand, mais pour l’avoir pratiqué pendant une semaine au printemps, cette année, il est aussi très thermique et plutôt très sournois…

J’y ai vécu de beau sketch, avec une manche à air qui s’inverse au dernier moment, ou alors les deux manches à air contraire …

En arrivant je me suis dis que tout serait nickel, attéro grand peu d’obstacle, mais en y posant une dizaine de fois (en ayant décollé à partir de 12h-13h), je me suis pris des sacré pétards au dessus du champ de blé (pas fauché quand j’y était).
Bref, de loin les attéros les plus merdiques que j’ai fais depuis que je vole.

A préférer millau golf qui est plus petit mais finalement aérologiquement moins moisi. Cela d’ailleurs nous l’a été confirmé par des locaux professionnels.
Ou effectivement l’attéro de la gaufranesque

++

Sorry pour le HS, mais il y a des noms en “toto24” sur ce fil :

La semaine prochaine, est-ce que ca volera mieux à Millau que dans les dept. 24/46/15 ?
Je me tâte.

Salut,

Pour le local que je suis, j’avoue que ton histoire paraît vraiment incompréhensible !

En gros, pour te faire reculer bras haut à Millau plage, je pense qu’il faut un bon gros 40 km à la balise… Même pas volable à Brunas dans ces conditions !!!

Donc de là à conseiller la prudence par 10 km/h à Pouncho, faut vraiment pas exagérer ! :wink:

En vrac, en réaction à tout ce que j’ai pu lire :
-Millau plage = gradient potentiellement très important en cas de vent soutenu en bas, surtout vent d’ouest, même en restit.
-des rouleaux… Quand même pas, c’est assez dégagé.
-une réputation d’atterrissage turbulent : oui, l’après midi aux heures chaudes ça thermique pas mal dans le coin, on a déjà vu des frontales très basses
-Graufesenque : oui, c’est de loin l’attero le plus sain en cas de vent fort
-venturi entre le pic d’andan et la pounche : pas de quoi faire que le vent soit plus fort en bas qu’en haut ! pas monstrueux non plus, pis tu le subit pareil au déco.
-en tous cas, c’est sur, valait mieux rester face attero. Avec la trajectoire que tu décris, si tu as reculé c’est que c’était très très fort, je ne comprends même pas que l’on ai pu décoller dans ce cas là !

La seule hypothèse plausible est que tu ai eu à faire à une rentrée de vent du Nord. Si tu pose au moment ou ça rentre (le pire moment, des fois vaut mieux attendre), alors là oui, ça peut être très très sportif…
La plus classique à Millau c’est la rentrée de sud est qui peut être relativement violente… Par Nord, c’est très très rare que ce soit violent, ou alors clairement annoncé par les prévis !
Ca peut avoir lieu en fin d’am mais surtout en matinée (là dans ce cas, c’est annoncé involable l’am).

Quelle heure était-il ?
Avait tu pris les prévis ?
Y avait-il du monde en l’air (je n’ai pas volé ce jour là, je ne me souviens plus comment c’était).
Que disait la balise une fois que tu étais au sol ?

A+

Salut Zolve,

Pour répondre à tes questions :
Il était environ 14h, les prévis sur meteociel et windfinder indiquaient 12 à 15km/h de moyenne pour l’après-midi, faiblissant à 10km/h vers 18h.
Il y avait du monde en l’air, les biplaceurs posaient sans trop de difficultés. Après mon sketch j’ai constaté que plus personne n’a décollé pendant une vingtaine de minutes environ (sans lien avec mon accident qui n’était pas visible du déco, c’était juste trop fort au déco de la puncho).
Une fois au sol je n’ai pas écouté la balise, j’ai prévenu les secours que je n’avais rien, et j’ai appelé ERDF pour qu’ils viennent décrocher ma voile du poteau (dont je remercie la sympathie au passage).
Après en avoir discuté avec des pilotes locaux, apparemment j’ai été pris dans deux phénomènes simultanés : renforcement temporaire du vent à l’atterro, et sans doute un thermique derrière moi qui m’a aspiré vers lui. J’étais seul dans cette zone (évidemment, les autres pilotes n’ont pas fait la connerie de faire leur approche à cet endroit).
Encore une fois, je reconnais mes erreurs : conditions trop fortes pour moi, approche n’importequoitesque, panique qui m’a fait prendre des mauvaises décisions.
Comme le souligne stephb24 avec qui je vole souvent, ma voile a parfois du mal à pénétrer la masse d’air, sans doute en partie parce qu’elle est un peu trop grande pour moi (j’ai un PTV de 90 pour 80-105 pour mon aile CEN-B DHV1). Dans des conditions calmes je n’ai pas de problème, là c’était clairement trop fort. Je ne pense pas qu’il y avait 40km/h à l’atterro, avec mon aile 25 à 30 km/h semblent être déjà trop fort.
Je ne cherche pas à incriminer le site sur lequel j’ai posé des dizaines de fois sans problème. Je veux juste prévenir ceux qui ne le connaissent pas qu’il est parfois plus technique qu’il n’en a l’air.
Deux jours après, j’ai volé (à 19h!) dans une superbe restit à Brunas, c’était doux et agréable, mais je n’ai pas desserré les fesses de tout le vol.
Au final, après avoir fait défiler plusieurs fois le film dans ma tête, je dois revoir beaucoup d’aspects de ma façon de voler. Je n’ai pas le niveau technique et stratégique que je pensais avoir, je ne vole pas assez souvent pour réagir correctement à un incident, j’ai une voile trop grande dans certaines conditions, et je n’ai pas le mental suffisant pour voler à 14h au mois d’août en toute sérénité. J’ai clairement péché par une trop grande confiance en mes capacités.
Je vais maintenant faire une pause dans ma pratique, le temps de digérer tout ça, et reconsidérer mon intérêt pour cette activité géniale mais parfois dangereuse.

Voila un pilote qui est bien parti pour voler longtemps ! :pouce:

azimuth, comme tu le sait, il y a 2 ans j’ai tappé a aubas et il m’a clairement fallu prés de 6 a 8 mois pour bien recommencer a me sentir bien sous mon aile,
je ne vais pas dire qu’un accident ou une erreur de pilotage ou de décision soit une étape inéluctable dans la progression d’un parapentiste,
mais il est vrai que souvent il peut arriver de se faire peur ou qu’un événement vienne jeter le trouble dans ta progression,
la façon dont on y réagi a tendance a influer sur la suite de son parcours
cela peut se traduire par un éloignement plus ou moins temporaire de l’activité
cela peut aussi être l’occasion de revenir consolider les bases a son rythme, se poser les questions utiles auxquelles on est alors plus apte a répondre
réfléchi y a tête reposée et n’hésite pas a en parler
a+
steph

Salut Azimtuth

Je comprends mieux, en effet tu as cumulé pas mal de facteurs, mais tu l’analyse bien ! C’est déjà une bonne chose dans la perspective de reprendre confiance…

Chaque site a ses mauvaises heures, a Millau, c’est 13h30 - 14h00 ! C’est le moment ou la convection se met en place, souvent la plupart du temps avec un renforcement du vent au déco et à l’attéro. Tu as donc volé au moment le plus difficile de la journée…
Je pense que c’est une règle de base a respecter aussi : décoller aux bonnes heures suivant son niveau…

Ne t’arrêtes pas de voler, continue dans des conditions adaptées, c’est le meilleur moyen de digérer tout ça.

Au plaisir de te croiser sur les sites

@PatrickSamoens @stephb24 @Zolve
Merci pour vos messages et vos encouragements.

Ouahou ! Un grand BRAVO à toi pour ton analyse et la lucidité rare !
Quelques milliers de parapentistes en France devraient tenir les mêmes propos.