En fait, tu as donc décidé que tu étais plus compétent que les énarques/eurocrates/lobbyistes, et que là où ils avaient déterminé qu’il fallait 30 places PMR, toi tu sais que 29 suffisent.
Si tu avais décidé que 10 suffisent, ton raisonnement tiendrait toujours?
Si c’était 5? 1? 0?
Les petits commerçants auraient donc survécu, puisque la femme irait chaque jour faire les courses, et entretiendrait le jardin familial.
Les folies dépensières de nos conjointes auraient été contenues, donc par extension la pollution serait moindre.
Oui, je pense qu’il y a parfois trop de places handicapés, mais il est préférable que ce soit comme cela.
Oui, notre société devient de + en ++ liberticide, nous sommes de + en + des moutons bercés par la TV et sommes défaitistes, nous refusons de nous battre pour défendre nos acquis. Cela s’est même vu dans notre milieu récemment.
Bon, je préviens tout de suite : je me réserve le droit de répondre aux questions que je veux, et même de ne plus répondre du tout, vu qu’à un moment, ça risque de me gonfler.
Pour l’instant ça m’amuse, et puisque Hub l’a demandé, je vais lui répondre.
Malheureusement, tu confonds un peu tout.
Les contraintes que l’on se voit imposer sont de plusieurs ordres. La première est d’ordre légal. Décidée par les eurocrates/énarques, elle s’impose à l’ensemble de la population.
Mais notre discussion ne porte pas dessus, puisqu’on parle ici de places non légalement PMR. La contrainte que l’on rencontre alors est la contrainte morale. Ses contours sont souvent beaucoup plus flous, et elle ne s’impose qu’individuellement : chacun sa morale, et vouloir imposer la sienne aux autres serait faire preuve de prosélytisme. Ces questions ont fait réfléchir des hordes de philosophes, et perso, la réponse que je retiens est celle de Kant : “fais en sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle” ( de mémoire).
Il existe d’autres contraintes (physique : je ne me gare pas ici parce que la place fait 1 m de large), mais elles ne nous concernent pas ici.
Et donc, au final, dans l’hypothèse où ma morale (29 places libres) rencontrerait une autre morale (5, 1, 0 places libres), je ne pourrais en aucun cas lui imposer mon point de vue, mais j’essaierais de le lui faire comprendre. L’éducation plutôt que la répression, exactement le contraire de ce qu’on vit en ce moment.
Pour aller plus loin, regarde dans l’Histoire l’évolution de la disparité légalité/moralité (état/église). Tu t’apercevras sans doute aussi que plus les régimes sont totalitaires, plus ils ont une propension à vouloir imposer leur morale.
Et ce que j’affirme, c’est que je vois avec tristesse s’imposer une morale populaire dans notre pays.
[quote]Oui, mais qui irai faire les courses?
[/quote]
Ben elles iraient faire les courses à vélo avec une petite remorque*.
En plus ça serait bon pour la libido: “les vélos d’Amsterdam font des beaux culs aux dames…”
*remorque qui leur servirait aussi pour aller au gave laver le linge, transporter le bois de chauffage, me ramener du bistrot…
Du coup ça leur fait des journées un peu longues, faudrait qu’on prenne des concubines plus jeunes pour alléger leurs obligations.
Je vois bien que je te réponds sur les détails techniques alors que tu parles de grands principes, mais…
… en l’espèce, la contrainte est celle décidée par le propriétaire des lieux (du parking) qui a édicté que 30 places seraient réservées aux PMR (et qu’une caisse serait réservée aux femmes enceintes, et 3 caisses aux titulaires de la carte du magasin), qu’il faut déposer son sac à dos à la consigne, etc…
Alors, les vigiles du magasin n’ont probablement aucun moyen légal de te faire respecter ce règlement interne, mais tout de même… si la politique du magasin ne te convient pas, tu peux toujours aller faire tes courses ailleurs (ou leur écrire pour les convaincre d’en changer).
Non, on est dans un parking privé (mais ouvert à la circulation publique) d’un ERP (établissement recevant du public).
Et, au delà d’une foultitude de réglementations dépendant du classement de l’établissement, le Code de la Route s’applique.
C’est à dire entre autres que les forces de l’ordre peuvent t’y verbaliser, que tu peux y rédiger un constat, et y perdre des points si tu grilles un stop ou perdre ton permis si tu roules bourré.
D’ailleurs, le proprio n’a absolument pas le droit d’y mettre les panneaux qu’il veut. Le plan de voirie est soumis à autorité (mairie, communauté de communes ?) et accepté, modifié ou rejeté.
Bon, je renonce. Manifestement tu as plus étudié la question sous l’angle juridique que moi (idée fixe?). Tu en fais une question de principe et tu te sens légitime. Perso, dans le doute, je fais une question de principe d’emmerder le moins possible mes contemporains, mais bon, heureusement qu’il y a des gens comme toi pour lutter et préserver nos libertés individuelles sur des choses aussi importantes.
Ca m’intéresse aussi, parce que j’ai suivi votre conversation distraitement mais j’ai toujours pas compris d’où venaient ces reproches et ce lynchage en règle.
Heureusement que Piment est passé nous faire rigoler un petit coup!