Intensité de la pratique

Franchement, je ne peux que m’insurger contre les 3 ou 4 messages précédents (désolé les copains :trinq: )… Repousser ses limites, c’est se mettre en danger.

Ton cerveau va être TRÈS occupé par ton stress, tes besoins physiologiques primaires (faim, soif, pipi, fatigue…), la pression que tu t’imposes (je dois boucler). Il ne sera plus à même de répondre aux réflexions utiles à la bonne réalisation d’un vol :

  • Analyse (la brise rentre comme ça dans cette vallée)
  • Stratégie (je vais aller me placer au vent de cette crête)
  • Technique (je mets en place une laisse de chien et je gère ma finesse pour y arriver)

Une mauvaise analyse, stratégie ou technique, et c’est le carton. Un bon indicateur, c’est “je ne comprends pas”. Et si tu ne comprends pas, tu vas poser. Ça m’est arrivé de poser au bout de 5h de vol et 140km. Je n’ai pas compris le régime de brise dans lequel je me trouvais. Je suis allé me poser alors que ça m’a pris 30 minutes pour arriver au sol (ça montait à peu près partout). Pendant ce temps là, le copain Yanou avec qui je volais bouclait un joli FAI de 210 km en rentrant à la maison (et moi en stop).

Dans mes stages (du stage init jusqu’au cross), il y a systématiquement et à des niveaux différents un apport sur le mental du pilote. Lorsque je suis moi même stagiaire en SIV, je fais des exercices de respiration et de mentalisation pour faire chuter le taux de stress et conserver mon cerveau disponible. Je me suis aperçu rétrospectivement que je faisais même ça dans la ligne droite pour me rendre dans le box. Fermer les yeux, respirer, mentaliser…

N’oublions pas qu’une énorme partie de l’accidentalité en parapente provient de facteurs non techniques (facteurs humains). Tu peux aller voir http://blog.mentalpilote.com et peut-être commencer par http://blog.mentalpilote.com/2012/09/07/facteur-humain-et-vol-libre/. Tu as aussi plusieurs fils sur ce forum qui en traitent : http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/manuel-facteurs-humains-pour-le-vol-libre-t24162.0.html ou http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/mental-pilote-attitude-t33818.0.html

Je rejoins Fraclo :

  • un nouvel itinéraire de 20km vaut plus qu’un itinéraire connu de 100km. J’ai eu entre : un peu et aucune ambition ; en terme de chiffres.
  • Même disponible à la journée, je me bride principalement par mon analyse de complexité en cas de vache. Positif : je pense à ma sécurité en ayant toujours en tête l’endroit ou je pourrais poser. Négatif : je visualise mon échec.

Je ne sais pas qualifier si ma pratique est intensive. Au regard, des copains avec qui je vole, elle ne l’est pas. Au regard de la moyenne constatée par la fédé, elle l’est.
Par contre, je sais dire si en ce moment je suis dans une pratique intensive ou non.
Si je fais plus de 2 concessions (refus d’invitation barbeuk midi, sortie famille sans moi, décalage de réunions au travail, report de la réparation de la fuite de l’évier, …) dans la semaine glissante pour aller voler, je considère que c’est intensif.
Ou lorsque me vient l’envie d’une autre activité au détriment du parapente. Genre il fait beau, ça vole mais je préfère aller grimper, voir même tailler les fruitiers.

Je vole peu, car suis (trop ?) sélectif quant aux conditions. Par contre j’ai une moyenne de plus 2 heures par vol.

Une année, je ne sais plus laquelle, j’ai fait 134 vols … avec une flopée de ploufs.

:roll:

Pas d’acrobate qui souhaiterait répondre?

Quand je vous vois tomber du ciel, j’imagine un temps de vol relativement faible pour un nombre de runs impressionnant.

Si en plus vous pouviez nous donner une idée du temps en travail au sol…

FK.

Ça dépend du site ça :wink: tu peux très bien enchaîner les runs sans te poser !

Du peu que j’ai vu, on doit pas avoir la même définition de cratériser…

À Organya sans doute mais ailleurs c’est moins simple…

À Roquebrune l’hiver, je les vois souvent reprendre la navette :wink:

Pas si simple de trouver un box correct avec un ascenseur suffisamment puissant pour remonter leurs fers à repasser… :lol:

FK.

hihi forcément j’ai pas honte de compiler mes plus mauvais atterros dans des vidéos. Mais pour autant que ca rende en vidéo, j’en ai que quelques un ou j’aurai pu me faire mal, et un seul ou j’ai légèrement distendu un tendon de la cheville ( y’a pas longtemps au col des fretes), ce qui m’a pas empêcher de continuer le vol rando. ( douleur seulement a l’extension du pied).

Sinon je me suis brulé le poignet avec une suspente y’a 3 ans…

le graphe sur mon site perso sorti de mon carnet de vol d’à l’époque où je les tenais encore tous les deux


http://www.schoepp.fr/wp-content/uploads/2011/01/image001-300x290.png

Il a fallut les années 96-2000 pour que ma technique me permette de rester plus longtemps en l’air (et avec des fers à repasser qui devaient tomber plus vite du ciel que les ailes d’acro modernes).
après il reste toujours des saisons où il est plus dur de faire durer un vol (surtout quand on a pas la patience de reste en l’air juste pour jouer le chrono mais qu’on aime aller se balader)

Ou à St Hil, Vérel… pendant une grosse partie de la saison. Où ils viennent poser au déco juste pour se reposer. De toute façon, les acrobates ne comptent pas trop leurs nombres et temps de vol je pense, ça ne fait pas tant parti des objectifs, ils ont d’autre moyens bien meilleurs pour mesurer leur progression!

A moi donc. Des moyennes assez régulières ces dernières années avec entre 100 et 150 vols, pour 80 à 100 heures. Ben oui, en habitant quasi sur le déco, et avec énormément de taf, je fais aussi souvent des petits vols. Genre 30 minutes pour prendre l’air sur une grosse journée de boulot, reposer au déco, retourner vite fait au bureau. Ou les Fly and Hike (en allant dans la vallée) et Hike and Fly (en montant au-dessus de la maison) du matin avant de bosser.
Vols fréquents donc, mais pas non plus intensif (en 2018, 90 jours volés sur 120 vols).
Avantages: quasi zéro parawaiting. Et pas loin de zéro CO2.
Inconvénients: peu de décos ailleurs qu’à la maison. Cette année 2018, 90 décos sur 120 à la maison. Et encore, dans les autres, il y a quelques décos que j’avais atteint en vol en partant de la maison!

Un truc qui peut aider et assez facile à mettre en œuvre :
si ma limite habituelle est à une heure et que je veux la dépasser, mettre après le déco un chrono avec une alarme à disons 1h20 et ne pas aller poser avant d’avoir entendu l’alarme.

Par rapport aux conseils que me donnait Koala et les autres, on est sur une barrière psychologique dérisoire à 1 heure, la fatigue réelle, la faim, la soif…n’entrent donc pas vraiment en ligne de compte, et dans ce cadre, je ne trouve pas que ces conseils soient des pousse au crime. A un moment, je suis bien conscient qu’il faut que je me sorte un peu les doigts pour progresser.

Sinon, merci pour les liens, j’avais déjà parcouru ces pages, je m’en suis même inspiré, notamment les exercices de respiration et de focalisation sur un objectif atteignable sur chaque vol, mais il est aussi vrai, chose que je n’abordais pas hier, que souvent, lorsque je suis bien motivé, les conditions ne sont pas top (je trouve même que je suis un peu le chat noir du déco). Cette année, je ne compte plus le nombre de jours où, présent sur mon site habituel (Cuges), les conditions de vols ne permettait pas la mise en pratique des techniques de progression tout simplement parce que soit ça ne tenait pas, soit parce que c’était craignos de rester en l’air. Du coup difficile de progresser régulièrement dans ces conditions.

Je me dis qu’il faudrait aussi que je fréquente un peu plus des sites avec une plus forte probabilité d’avoir tous les voyants au vert, genre Moustiers / Saint André / Sederon…des coins où il est facile de partir sans prendre de gros risques (vaches un peu partout notamment)

Après il peut y avoir des vols d’une heure bien plus riches que d’autres de 2h. Pareil pour les saisons. On peut avoir fait des saisons à 80h qui vont graver beaucoup plus de bons trips que d’autres à 150.
Compter les heures pour remplir un tableau de trophées n’a aucun intérêt. Mais forcément les émotions et le plaisir c’est subjectif et c’est pas facile d’en faire un tableau.
Idem en termes de progression.
Le gars qui fait 50h de laminaire en longeant des crêtes à mouettes en aura certainement moins engrangé que celui qui thermique-transite-thermique etc…sur 30h.
Mais finalement ce qui compte c’est de faire en fonction de sa faim. Certains sont boulimiques et d’autres sont anorexiques. Tant que ça ne se transforme pas en frustration, le compte est bon.

tout à fait d’accord avec toi, mais dans mon cas, c’est super frustrant, car l’envie est là. Je suis très loin de la recherche de performance ou du dépassement de soi, je voudrais juste faire plus de vols longs pour profiter plus longtemps, aller plus loin voir de nouveaux paysages…Si il n’y avait que le facteur stress, et aucun plaisir, ça fait bien longtemps que je serais passé à autre chose.
Après 8 ans, j’en suis toujours au stade où je me lève avec le parapente en tête (je regarde d’ailleurs le chant du vario comme première lecture de la journée, au petit déj’), je vais au boulot en regardant le ciel, je planifie mes week-ends et congés en fonction de ça, et, en dehors de ma famille et du jardinage, il n’y a pas grand chose d’autre qui me motive vraiment.

Du coup, accumuler les frustrations de vols écourtés, soit parce que la météo ne permet pas de tenir, soit parce que le mental flanche, ça joue sur mes nerfs.

Question con, est ce que tu es 100% a l’aise sous ta voile ?
Sinon, peut etre changer de voile ( ou de sellette) afin de se sentir en total contrôle ! Ca, ca aide vachement pour le mental et l’endurance :slight_smile:

Faut que tu arrives a identifier ce qui te fais flancher le mental, et essayer de travailler dessus.

:lol: je crois bien qu’on est un certain nombre ici à vivre ça comme toi. Après 2 ans, 8 ans, 20 ans ou plus encore.

Par nature le parapente est frustrant. Le gars qui fait un bon cross bien mieux que ce qu’il a l’habitude sera capable d’être frustré parce qu’une fois posé il vera le ptit cum qu’il a loupé. Un peu comme le gars qui boursicote et qui vend parce qu’il a bien gagné et puis qui choppe les boules parce qu’il voit qu’il aurait gagné plus en vendant plus tard…

Si tu te poses avant 1 h parce que tu es abonné aux erreurs de stratégie alors on peu comprendre. Mais ton cas n’est pas désespéré. Suffit de te faire aider par des meilleurs.

Par contre si tu te poses au bout d’1h parce que ‘psychologiquement’ tu as du mal à faire plus. Perso je trouve que tu fais bien. Rares sont ceux qui savent s’écouter. Il y a probablement une raison que tu vas devoir trouver. Mais je ne suis pas sûr que faire un passage en force soit la solution.
Grillé par ce cher Léonard :wink:

l’aile, c’est fait. J’avais une Ucross avec laquelle je filais le parfait amour, et qui m’avait permis de faire quelques cross de 2 heures, je l’ai vendu en rentrant en France pour affronter les thermiques de chez nous plus en sécurité…une connerie au final parce que je la connaissais bien etr que je n’étais sans doute pas en sursis avec elle. Mais, après un passage sous Eden 5 qui ne me convenait pas, j’ai trouvé chaussure à mon pied avec la Cosmos, une voile B gentille, très facile et fun, de bonnes perfs pour mon niveau, je ne me pose aucune question quant à la voile, et c’est parfait pour justement pouvoir focaliser sur le reste. Pour la sellette, je vole avec la Fusion depuis longtemps (6 ou 7 ans), je sais pas si c’est la meilleure mais j’y suis habitué.

Dans une certaine mesure, tu tiens déjà une possibilité de solution quand tu écris :

Attention tout de même à ce que l’on/tu vas appeler un site à forte probabilité d’avoir tous les voyants au vert.

C’est là ou il me semble que Gilles met vraiment le doigt sur la pierre angulaire de toute ambition de progression ; les facteurs humains.

Si pour des raisons que tu n’arrives pas pour le moment à identifier clairement une barrière psychologique crée un blocage aux alentours de l’heure, cela n’est pas forcément qu’un mirage de ton esprit mais possiblement plutôt un vrai signal d’alarme de ton subconscient. Ton mal-être à ce moment est si cela se trouve une vrai mise en garde de ton esprit à ton corps.Tu n’est peut-être pas forcément en situation de risques liée aux conditions aérologiques mais seulement parce que ton être a eu sa dose d’adrénaline et a besoin de souffler.

Si tu n’en tient absolument pas compte en voulant juste forcer le passage de ce moment, tu risques comme Gilles te met en garde, de le faire en n’étant justement pas en possession de tous tes moyens et donc de créer une situation à risques et de t’y engager délibérément même si sans doute sans en avoir conscience.

Ce qui me semblerait intéressant c’est d’essayer à l’approche de ces moments voire dans ces moments essayer sans chercher à poursuivre le vol pour cela, d’être encore plus à l’écoute de ton corps et de ton esprit pour tenter de distinguer ce qui crée ce mal-être préjudiciable au vol et à ta progression.

Perso, les journées toniques mais que j’estime dans mes compétences, souvent le 1er 1/4 d’heure voire 1/2 heure me met dans un état de doute qui si je l’écoutais tout de suite m’amènerait à partir poser dans la foulée. Dans ces moments je cherche à identifier ce qui me pose problème, ce qui me parait incompréhensible, et pour ainsi dire toujours je trouve des réponses qui me permette de verbaliser mon mal-être et de l’évacuer (très rarement, le constat est que mon mal-être se justifie, que le vol n’est pas dans mes compétences et alors la solution s’impose ; aller se poser)

Ce travail sur moi, je ne l’ai pas réussi à la 1ère ou 2ème tentatives mais vraiment qu’au fur et à mesure de mon apprentissage de moi-même.

:trinq:

Oui :ppte:

Beaucoup, mais ça tu le sais déjà, feifeigne va :mrgreen:
:trinq:

A ce sujet nous avons dans notre club un pilote d’acro qui a un bon niveau (il passe en particulier l’infinity tumbling), qui participe à des compétitions d’acro et qui s’entraîne ici à Sainte-Victoire où on le voit régulièrement.
Il prend rapidement du gain au-dessus de la crête sommitale (comme tout le monde !), se décale ensuite du relief pour ne gêner personne et travaille ses figures.
Quand il a perdu une bonne partie de l’altitude, il revient vers les falaises de la montagne, prend à nouveau l’ascenseur et recommence ses “runs”.
Il en fait toute une série de suite en travaillant ses diverses figures.
On peut donc faire des runs d’acro sans avoir à atterrir et remonter ; encore faut-il que le site s’y prête ! :lol:

Marc