@ Flying Koala,
Tu trouveras ces explications avec des exercices d’application dans le manuel de préparation à l’écrit du BPC Téléchargeable “gratuitement” sur le site de la fédé (en cherchant un peu) mais aussi, il me semble, sur le site des Choucas.
@ Paul,
Effectivement, comme je souhaite être certain de ne pas me placer dans une situation potentielle d’effet FRAM (il me semble que c’est le terme consacré) en poussant le barreau et en mettant éventuellement ne serait-ce qu’un soupçon de frein commande. Je prend soin de relever le plus haut possible mes mains avec les commandes en dragonnes.
Notons aussi que depuis longtemps j’ai abandonné ce que je considère comme un mauvais effet de mode en cours il y a quelques annees. Je veux parler de l’action de raccourcir systématiquement sur des ailes neuves la garde d’origine des commandes.
Mes paumes posés sur les élévateurs arrières me donnent une information sur la tension de ceux-ci. De même, mes index en appui sur les élévateurs A, +/- sous les maillons delta me donnent une information que je ressents plus finement (en tous les cas, c’est ainsi pour moi) de la tension existant dans mes elevateurs avants, donc dans le bord d’attaque de mon aile. J’ai ainsi la sensation (peut-être l’illusion ?) de pouvoir pressentir plus tôt un effondrement de mon B.A. en étant dans un contact plus direct avec lui.
Pourquoi je me l’imagine plus direct ?
Déjà parce que il me semble qu’une fermeture commence par un effondrement bord dattaque et donc d’abord une détente des suspentes de la ligne des A avant de donner du mou sur les lignes B puis C voire D (pour les ailes qui en ont encore)
Et d’autre part, la tension bien plus importante dans les suspentes A que dans les D me semble aussi faire de ces suspentes A un outil de perception plus pertinent des vibrations résultants de ce que le vent relatif inflige au bord d’attaque.
Enfin, personellement, je trouve mes extrémités d’index bien plus sensibles à ces vibrations du B.A. que mes paumes de mains et cela me semble d’autant plus vrai que les gants sont chauds (épais)
De plus cette position de mes mains me permets d’agir très vite et aussi bien que je choisisse d’utiliserr sur les arrières ou mes commandes pour intervenir sur la partie arrière de ma voile.
Sous mon Artik 2 précédemment et maintenant sous ma Sigma 9 (je précise pour les ailes car ce qui est vrai pour les unes ne l’est pas forcément pour les autres et certainement pas pour toutes) le fait de laisser revenir l’accélérateur rapidement mais si possible pas brusquement, suffit déjà pour enrayer ce qui pourrait devenir une frontale voire asymétrique.
Pour la gestion du risque de fermetures asymétrique, autant que se peut, je maintiens le barreau avec un pied placé au millieu pour assurer la symétrie de l’action. Du coup, le fait de laisser revenir l’accélérateur dissémetriquement d’un côté ou l’autre (plus facile à faire avec un pied qu’avec les deux)
Alors comme dit sur le fil consacré au pilotage aux arrières (CQFD ; ou Charognard a trouvé à me citer) Je ne joue pas de l’accélérateur au ras du relief. C’est un choix éventuellement pénalisant en termes de performances que j’assume volontier. Car il me permet quand je suis en vol accéléré d’accorder un oeu plus de confiance à mon aile mais aussi et surtout, en cas de fermeture, de disposer d’un peu plus de temps pour intervenir voire de laisser mon profil se reconstruire sans intervention… ou presque.
Pour le moment je ne l’ai expérimenté que lors de simulation d’incident mais il me semble effectivement que si la fermeture se produit, pouvoir laisser un moment encore de liberté à l’aile est plutôt positif.
En asymétrique, je lâche calmement l’accélérateur et laisse partir l’aile en virage. Pratiquement toujours, la prise de vitesse regonflera le côté fermé en évitant l’éventuelle cravatte de ce côté voire de l’autre qui résulte, il me semble, parfois d’un contre trop énergique. Je me laisse entre 1/2 et 1 tour avant de contrer l’auto-rot.
En frontale, si je l’identifie tout de suite voire préventivement sans pouvoir l’empêcher, je me force à garder autant que mon cerveau me le permet, le barreau poussé. C’est la méthode préconisé, entre autres, par les formateurs SIV Allemand et il me semble qu’en France aussi cela s’entend.
Effectivement cela me donne l’impression que le recul de l’aile ou plutôt l’avancée pendulaire du pilote s’en trouve adoucie et permet un ré-alignement vertical pilote/voile plus rapide.
Celui-ci réalisé, le relâché du barreau suffit généralement pour provoquer le regonflage du B.A.
Comme précisé au départ, mon expérience pour cette façon de faire se cantonne pour le moment aux exercices de simulation. Mais il est certain que de mettre un grand coup de commande avant le retour pendulaire effectif est le plus souvent le début d’une vraie cascade d’incidents dans la suite d’une frontale.
Bon là j’ai grave dévié du sujet initial de Paul, mais dans le fond pas tant que ça. Car une bonne gestion des incidents de vols passe avant tout par une bonne identification de l’incident. Combien de pilotes ont déjà cru, au moins dans l’instant, vivre un décrochage alors qu’ils ont subi une frontale…
Et pour assurer cette juste identification de l’incident, c’est aussi avant tout une affaire de ressenti.
Comme Paul (enfin si j’ai tout compris) je pense que nos fesses sont sans doute nos capteurs les moins sensibles et cela d’autant plus, il me semble, avec nos sellettes cocon à fortiori hamac et la position allongée/couchée induite.
Alors oui, comme Paul, je crois que se servir aussi de nos yeux comme capteur de ce qui se passe 7 mètres plus haut n’est pas inintéressant. Ne serait-ce que pour confirmer/infirmer nos ressentis “toucher”.
Voici un fil très propice pour nous faire réfléchir individuellement et interiereurment sur comment mais surtout pourquoi comment nous pilotons.
Merci Paul et tous les contributeurs passionnés ! karma+