La Masala, la Kea, la Pi, et d’autres, sont modernes et bien pensées, certes, mais l’Ultralite reste quand même LA référence, au sens où s’il y avait un étalon de mesure pour les voiles montagne elle serait à Sèvres.
J’ai volé avec la Pi, en 23m² (merci Vincent) et en 19m² (merci les Passagers du Vent) et j’ai de loin préféré la 19, beaucoup plus agile et plus agréable en l’air. Les progrès sont évidents si on la compare à ma “vieille” Ultralite 19 qui, quand elle était jeune, faisait sans doute jeu égal tant elle enroulait bien le thermique (en n’étant pas pensée pour ça).
Une autre référence (à mon sens) est le RedBull Elements.
Cette année, pour la 4ème édition, j’étais à nouveau à Planfait pour réguler le décollage et permettre aux concurrents de ne pas perdre une seconde. Il y avait toutes sortes de voiles, parmi lesquelles l’Ultralite 19 se taillait la part du lion, au point que même la mienne était dans le coup (comme en 2012 avec Bob et en 2013 avec Scott) malgré son usure et sa paresse au gonflage.
Et dessous ce n’était pas n’importe qui, c’était un compétiteur de marche & vol habitué des podiums.
Il y a plein de voiles légères utilisables en montagne, mais très peu de voiles ultra-légères pensées pour cet usage bien particulier.
Par exemple :
- les très petites surfaces ;
- les fourchettes de PTV très larges ;
- la facilité de mise en oeuvre, de décollage et de pilotage, par vent soutenu comme par vent de cul léger ;
- les tissus les plus légers du marché ;
- les petits passants en extrados, destinés à maintenir la voile au sol sur neige dure ;
- les suspentages minimalistes et non gainés ;
- les élévateurs en tresse Dyneema ;
- les poignées très fines accessibles aux grandes paluches ;
- les joncs courts en bord d’attaque qui permettent de compacter la voile dans un sac d’escalade ;
(j’en oublie sans doute)
Ces qualités techniques ont évidemment un revers : les profils sont de type “école” pour que les voiles soient accessibles à tous et faciles en toutes circonstances, donc elles sont lentes, bien amorties et un peu pataudes.
En paralpinisme, on se fout des inconvénients des voiles montagne parce qu’elles sont surtout destinées à descendre et qu’on n’a pas le temps d’attendre des heures que les conditions soient optimales pour tenir en l’air.
En 2009, je m’étais fait reculer deux fois avec mon Ultralite 19, dont une très stressante en descendant du Mont Blanc, dans un courant aspiré par un cunimb en formation sur le val d’Aoste. J’avais engagé des 360 pour passer sous ce courant et retrouver de l’air plus calme… jusqu’à poser à Chamonix en marche arrière, dans un vent de vallée féroce.
Ma petite Ultralite montrant des signes de fatigue, je n’avais que des raisons au printemps 2014 en investissant dans la U-Turn, et à 200g près j’ai préféré la 21 à la 19 pour planer un peu mieux lors de mes innombrables vols-rando. Le Dokdo 26 ne vaut pas le Skytex 27 mais l’extrados est en Skytex 32 et il est plus solide que celui de l’Ultralite 1.
C’est pour ça que j’aime beaucoup la Spantik, qui vole très bien et qui est assez facile et légère pour être utilisée en vol-rando. Je la conseille à ceux qui ne peuvent pas avoir plusieurs voiles tant elle est polyvalente.
J’ai souvent utilisé la Diamir en montagne ces deux dernières saisons mais, même si elle est très facile à piloter, elle est quand même classée EN C et donc pas tout à fait accessible à des pilotes peu aguerris. Et puis elle pèse le double de l’Ultralite 19.
Merci de m’avoir lue.
