il a pas tort le père Chomsky, mais il y en a quand même qui font des efforts, et dont la pensée n’est pas creuse: Bourdieu explique simplement ses observations et analyses, Chomsky lui-même arrive à être synthétique, Emmanuel Todd, contrairement à son grand-père Paul Nizan, est aussi abordable (J’ai essayé de lire Nizan il y a quelques temps, abandon au bout d’une cinquantaine de page, pas assez de bagage pour suivre sa pensée).
Il y en a beaucoup qui sont pas dans le branlage de cerveau, et heureusement. Après, un problème, c’est qu’on invite souvent les “branleurs” en question sur les plateaux, ça fait chic.
Quand tu parles de tribus africaines, j’imagine que tu insinues que je veux un retour dans le passé avant les rois et les présidents. C’est faux. Je ne veux absolument pas d’un retour en arrière bête et méchant. Je pense que certaines choses très précises des sociétés passées devraient être pris un peu plus au sérieux, comme la taille maximale d’un groupe dans lequel peut régner la solidarité, la manière décentralisée et communautaire de faire appliquer les règles plutôt que d’avoir un système policier et judiciaire rigide… Mais l’idée est de combiner tout ça avec les avancées technologiques et morales qu’on a eu depuis, pour réduire encore plus la centralisation du pouvoir. Pour moi la période 1798-maintenant était une étape suivie d’une longue pause pendant laquelle on nous a rabaché qu’on devait être content d’avoir gagné autant de libertés, et que c’est déraisonnable d’en demander plus. C’est un discours qui commence à sentir le renfermé, et avec toutes les révolutions technologiques récentes on devrait envisager de refaire un pas en avant.
Pour des exemples de technologies modernes qui me rendent confiant qu’on va pouvoir avancer très prochainement : internet, la cryptographie asymétrique, wikipédia, openstreetmap, github, bitcoin et tout l’écosystème qui est en train de se construire autour…
Quand je dis bientôt, j’entends quelques décennies. Je suis conscient que la société n’est pas encore complètement mûre. Si les gilets jaunes arrivaient à renverser le pouvoir, le guignol en chef serait juste remplacé par un clone encore moins compétent avec une plus grande gueule, style L Pen ou Mélenchon.
Mais je vois un groupe très dynamique de développeurs logiciels qui pensent comme moi et qui travaillent à offrir au grand public de nouvelles manières de faire du business et de communiquer bien à l’abri de la censure et des décisions du pouvoir politique. Ca finira forcément par prendre d’une manière ou d’une autre.
C’est hélas toute l’incohérence de ta vision :
Tu prétends nul besoin d’état et de règles communes si on vit dans une “tribu” où tout le monde se connait et partage les mêmes valeurs de solidarité. Nul besoin de coercition puisque la pression sociale du groupe encouragera les comportements vertueux.
Admettons.
Donc le cercle de la “cité” dans lequel nous vivrons sera de 100, 200, 500 jusqu’à peut-être 2000 individus?
Dans ce gros bourg de 2000 âmes, tu prétends ensuite retrouver la majorité des biens et des services de l’économie moderne issus de la mondialisation.
Si on ne regarde que le secteur de la Santé : structure de soin compétitive (hôpital, labo d’analyses et d’imagerie) avec toutes les spécialités médicales, une industrie capable de produire les stimulateurs cardiaques et les systèmes d’imagerie, une université pour former les praticiens aux standards de la médecine actuels, une industrie pharmaceutique performante et innovante sur toutes les pathologies, un système assurantiel pour un marché de 2000 clampins uniquement sur le volontariat en plus capable de proposer des dizaines d’offres à la carte et à un prix bien plus compétitif que la Sécu… Et je ne te parle pas de l’accès aux différentes matières premières auxquelles ta cité devra avoir accès avec les moyens d’une industrie minière performante les produire.
Ces remarques dans le domaine de la santé, tu peux aussi les faire dans le domaine du transport, des infrastructures de communication et d’internet et tous les autres.
Ta réponse sera sans doute que ta cité commercera beaucoup avec les autres cités de 2000 personnes qui produiront la plupart des biens et des services que tu prétends que nous conserverons. Mais alors, ta règle de bienveillance de proximité ne tient plus du tout si au fin fond du Larzac tu dois acheter ton Pet Scan à la cité “Siemens” de Francfort, t’assurer à la cité “Lloyd” de Londres et importer des médocs de cité “Merck” en Suisse. Si tu ne souhaites pas de conflit entre les cités mais de la coopération, il leur faudra des règles communes pas seulement basées sur la pression sociale du groupe.
Tu dois choisir entre la vie en quasi-autarcie dans ta petite communauté bienveillante et les biens et les services auxquels tu prétends accéder.
sauvé je suis pas sûr… mais, même si actuellement je freine des 4 fers et je laisse le moins de trace numérique possible dans le big data, moi aussi je suis convaincu que l’avenir, bon ou mauvais, sera dans le logiciel. :ordi1:
Pas dans le logiciel, mais dans l’usage qu’en feront des “groupes trés dynamiques de développeurs logiciels” qui pensent comme Pirk, et lá, ça me fait furieusement penser au roman 1984 :affraid:
1984,c’est la situation actuelle. Une poignée de grands groupes entièrement motivés par le profit , faciles à contrôler pour des pouvoirs autoritaires. Une poignée de grandes banques qui contrôlent tout l’argent des particuliers. Si vous pensez être dans une banque “éthique et solidaire”, votre banque stocke tout l’argent de ses déposants dans un compte courant d’une de ses grande banque complètement classique.
Moi je parle de l’inverse : faire d’internet un lieu complètement privé. Supprimer le principal levier des régimes autoritaires, le contrôle de l’émission et de la circulation de l’argent.
Faut voir. Dans la génération de mes parents voir la mienne, si on n’aimait pas le foot ou la chasse à l’adolescence et qu’on habitait à la campagne, on était exclu de la vie sociale. Pour être un geek, c’était plus facile en ville où la concentration d’autres geeks était suffisante pour faire des groupes.
Aujourd’hui c’est franchement plus facile d’avoir une vie sociale, fût-elle virtuelle, pour ces gamins.
Là où je veux en venir, c’est que le “village planétaire” peut prendre en charge certaines fonctions qui étaient précédemment assurées par les très grandes villes.
Mais évidemment qu’il faudra quelques règles pour garder la paix entre communautés. Faut juste pas des règles débiles comme demander à un contribuable Marseillais de financer de bon cœur le chômage d’un gars à Brest qu’il ne connaît pas sans qu’il puisse vérifier si le gars en face à réellement besoin de solidarité.
:affraid: :affraid: :affraid:
Espérons que l’on ne connaisse jamais l’avènement d’un tel monde, j’en ai froid dans le dos!
Je crois que tu ferais bien de réviser un peu le sens du mot “solidarité”.
D’autre part tu sais très bien que ce n’est pas du tout comme ça que fonctionne notre système d’assurance chômage.
Ce n’est pas X qui finance le chômage d’Y, mais chacun des actifs qui cotise “solidairement”, ses cotisations ne servant pas à indemniser qui que ce soit précisément mais l’ensemble de ceux qui en ont besoin, et peut-être lui même demain .
Sûr que si t’en es à te demander si un chômeur a “vraiment” besoin qu’on l’aide tu dois trouver ça “débile”.
Ce que tu décris est exactement l’inverse de la réalité. Dans la vraie vie un gars de Marseille ne finance pas un gars de Brest.
Si tout se passe bien tu vas bientôt nous parler de tous ces "parasites qui profitent du système et qui vivent bien mieux au chômage que s’ils travaillaient, qui nous coûtent un pognon de dingue, etc, toute cette bouillie ultralibérale qui n’a qu’un rêve : voir disparaitre les caisses solidaires (Chômage, maladie, vieillesse, etc…) au profit d’assurances privées, qui soit dit en passant sont généralement partie intégrante des banques que tu décries.
Malheureusement certains ont déjà bien engagé le mouvement, mais ton monde est encore plus individualiste que le présent. Non merci.
C’est pire. Ça dillue encore beaucoup plus le contrôle de chacun sur ce qui est fait de l’argent, et donc les incitations à contribuer de bon coeur.
Je ne dis même pas que les chômeurs profitent excessivement du système. Je dis que je n’en sais rien, et on ne me donne aucune manière de le vérifier. On me demande juste de financer en plus en nouvelle caste de bureaucrates qui sont censé vérifier que ce n’est pas le cas.
Encore plus d’argent à sortir de la poche du contribuable, encore plus d’intermédiaires qui plombent le système, et pour le gars qui a vraiment besoin de cet argent, une expérience bureaucratique oppressante qui fait qu’il ne va peut-être même pas oser demander ce qui lui est dû.