Au temps pour moi! Ca aura au moins permis de faire passer un message!
Bon ça n’enlève pas que c’est des vols en haute montagne, ça reste engagé!
Bons vols M@tthieu!
5 morts en 15 jours sur la face sud du mont blanc c’est clairement un coin engagé que ces vols en haute altitude. Même sans poser cela reste des vols extrêmes.
Tu peux expliquer pourquoi, on es quelqu’un du sud des Alpes à vouloir tenter l’aventure. On est habitué aux pré-alpes (comme beaucoup) quelles sont les différences ?
merci d’avance
Si ton profil est à jour, il est clair qu’avec une petite expérience de 200 vols tu n’as absolument rien à faire sur les faces sud du Mont Blanc. Des faces de plus de 2000 mètres en rochers ensoleillés bordés de glaciers. Du vent de haute altitude, des thermiques puissants, vachage quasi impossible, placements de sécurité impeccable impératif.
Les conditions de 2012 montrées par exemple dans la vidéo de Stéphane Boulenger relèvent du miracle. Il faut s’attendre à des conditions largement plus ´rugueuses’
regarde des photos du côté Italien du Mont Blanc, val Ferret italien, etc… ensuite tu rajoutes du +8 intégré, tout en longeant les faces droites et en survolant des séracs. C’est hyper impressionnant. l’aérologie est violente très violente dans ces coins
c’est des vols dans lesquels faut pas du tout être en mode tourisme
merci pour les conseils
Bon mon profil a un peu progressé : quelques cross au printemps dans les alpes du sud où du +5 ténieu arrive assez fréquemment, mais bon c’est loin du +8.
et je comprend qu’un énorme contraste Rocher/glacier génère du puissant.
mais je parle aussi au nom de quelques copains qui ont plus (plutôt) ou moins d’expérience que moi pour qu’ils se fassent une idée.
Après le Mont Blanc façon 2012 ne se fait pas au dessus des ces grandes faces de 2000 m mais c’est certainement exceptionnel de le faire de ce côté là.
car en haute montagne les variation de vent peuvent etre tres soudaine et violente, et ensuite car pour avoir des thermique qui monte a cette altitude faut déjà avoir une bonne instabilité en haut ce qui est rarement sinonime de calme en l’air …
après tu peux très vite te retrouver dans des situations bizarre entre autre a cause des variation de température du au glacier qui peuvent accélérer le thermique et avoir localement des brises incompréhensible.
la dernière fois que je suis monté la haut en septembre, au sommet très legeé sud (j’ai pas voulu decolé, pas fan du coté italien en bi) rien au dôme du gouté, au col sous la point bayeux et dans la descente au refuge un bon 10 de cul, au refuge et plus bas rien, a st gervais, 500m au dessus 20 de nord et a l’atero 20 de sud !!!
et pour finir tu rajoute le fait que ce vacher dans le coin, c’est tendu …
Mais n’est-ce pas parce que le vol était interdit côté français? N’y a-t-il pas un cheminement moins engagé? Simple curiosité, car je n’ai aucune intention de le tester!
Il est sûr que faire un plein à 5000 au dessus du Brévent, traverser la vallée et refaire un plein à 6000 au dessus de l’aiguille serait un cheminement plus confortable. Mais pour atteindre des altitudes aussi exceptionnelles les faces rocheuses sud du mont blanc sont les plus efficaces que les faces nord enneigées.
je ne lis personne parler du mal de l’altitude, qui me semble aussi un problème à prendre en compte. Se retrouver à 5000m en partant de 1500 ou 2000, snas acclimatation, ça peut faire tout bizarre si on n’est pas habitué ou sensible à ce phénomène.
Ca peut aller du simple mal de tête aux vomissements, voire à la perte de connaissance…dans les cas les plus grave, c’est la mort (je ne pense pas à 5000m mais au delà de 6000m le risque est bien présent).
Pour m’être un peu baladé à 4000/5000 m en Amérique Latine, et ce malgré une montée en plusieurs jours, ça chatouille un peu au début
[email][Heureusement qu’ils ont pu redécoller !
email]
Septembre 2000 on arrive au sommet par les cosmiques tardivement à cause de gros bouchons sur un passage de crevasse (le couloir du Maudit était trop avalancheux et il fallait passer par la face nord du maudit puis l’arrête est effilée). Plus un coulage de bielle d’un des notres Bref on y est vers 13h30. 50 m avant le sommet on voit un gars rater décollage sur decollage. Il fait parti d’un groupe qui l’a laissé seul . Il est épuisé et le vent tourne SW. Dominique Guenard de Megeve qui est avec nous nous dit on descend pour tenter le deco au col major . Sur les 2 bi un seul réussi. Le vent devient nul et peu de pente, on remonte au sommet, mais le gars qu’ on a pris sous notre aile pour le faire redescendre en vol craque physiquement et moralement. Il chiale toute les larmes de son corps. Poignant. Il n’est plus apte a rien. On appelle l’helico : la seule solution. Évacuation du naufragé. On remonte au sommet et tout le monde décolle sans souci dans un petit vent devenu pile face. Moi, puis le 2em bi , un autre solo puis Dominique le meilleur parapentiste mais pas alpiniste (certainement une bêtise mais à 15h15 on commençait à tous être tres tendus). En 2017 avec mes 39 ans d’alpinisme (j’ai commencé à 12 ans) j’y suis remonté seul en ski pour descendre en Nano en 12mn. J’ai pris pas mal de sécurité mais certains autour de moi me juge fou. Pour certains c’est de la rigolade une petite sortie tranquille. Tout dépend de son mental de sa forme physique de son expérience de la meteo…et de la chance.
Un gars que je connais volait dans le coin il y a quelque années. Un jour il écrit que les conditions sont hyper fortes au dessus de ces fasses rocheuses et que c’était bien flippant et qu’il venait de voir un crash. Le lendemain il est mort au meme endroit.
Faites gaffe…
… en 2007 j’y ai fait un début d’oedeme pulmonaire trop de vent pour descendre en Kailash. Rejoindre les cosmiques a été un calvaire. Je pense que j’étais à 30% de mes capacités respiratoires j’ai raté la dernière benne de l’aiguille du midi. Retour à cham le lendemain avec mon compagnon dont j’avais théoriquement la responsabilité vu qu’avant ces deux journées il n’avait jamais chaussé des crampons
Je précise que je suis montée plusieurs fois a plus de 5000 (Mt Kenya à 19 ans, cerro toco cerro Licancabur,cerro miscanti…) et même une fois à 6880 m sans encombre (ojos del Salado) . Donc on ne maitrise jamais tout.
En 2012 j y était le samedi , arrêt brutal a 4500 sous le vent de l’arrête du brouillard , des conditions très puissantes , j ’ ai encore le souvenir d’un pilote en décro suite a une très grosse fermeture
2015 je survol le mont blanc avec une dizaine de pilotes , pour info 5 morts dans le semaine , le samedi jour du survol en pilote en IP6 disparu , il sera retrouvé mort …
Le tuto de Stéphane en 2012 ne reflète pas la réalité , c 'est loin d’être idyllique comme endroit , pas de vache possible , pas d’arbre , des falaises , des crevasses …
C 'est pas sur le chant du vario que tu vas trouver les réponses , il faut voler régulièrement , avoir de l’expérience sur des vols dans les hauts massifs ( Cham , belledonne , lauziere , bourg ) en octobre partir voler coté italien depuis de le déco de l’Helbronner .
T’inquiète Nicolas, visiblement à lire le reste du fil tu n’as pas à demander un exorcisme, il y en a d’autres qui sont habité par mon esorit porté sur le vol en sécurité/pas (trop) engagé.
karma+ à vous tous pour vos bonnes paroles pleines de bon sens même si on peut constater un beau “gradient” dans la pédagogie utilisée.