Maîtrise technique préalable au vol thermique - (2)

Oui mais on voit aussi des pilotes qui ont suivit ces formations et qui ne sont pas passés entre les goutes. Sur ce forum j’ai lu l’année dernière un accident survenu à samoens d’un pilote sortant d’un siv. Sans parler des péripéties de notre mascotte.
Vous parlez en prescripteurs.
Quand on a mal aux dents l’aspirine calme la douleur mais ne soigne pas la mal.
Le pilotage est un art et le pianiste ne joue pas l’appassionata de Beethov en 3 jours.

Et enfin un point commun à tous ces vracs de l’espace avec des B : une faute de pilotage voire une absence complète de pilotage bien avant la phase hors domaine de vol pendant la phase où ça vole encore.

On a le même point de vue sur le SIV.
Une figure maîtrisée, c’est une figure qu’on aura répétée plus d’une centaine de fois. Et encore, pour certaines figures (l’héli par ex), c’est très loin d’être suffisant. Mais il faut bien passer par un SIV pour initier l’apprentissage.

Apprendre la voltige est un vrai plus pour affiner son pilotage actif dans tous les autres domaines.

Bon je viens de faire un tour sur le site de FAI.
https://www.fai.org/page/safe-pro-para-training

Et de lire leur recommandation pour le pilote de cross (stage 5b):
Managing:

  • Accelerated asymmetric collapse
  • Amplified pitch with dampening, with front collapse, amplified roll
  • Autorotation, stall

Et pour le pilote de 100 vol ou 50h :
EXPERIENCE REQUIREMENTS
• SIV course strongly recommended if appropriate site and instructor are available, and as
a minimum: big angle pitch and pitch control, collapse control, autorotation and exit, stall,
tail sliding and exit
• At least 100 flights or 50 flying hours, on 5 different sites

Donc ca va dans le sens de cyrille74 :
Il faudrait au moins savoir gerer une autorotation et un decro.
Bref passer au moins 1 siv.

Sachant qu’apres un SIV, tu seras loin de savoir “gerer” un decro …
Mais au moins tu sauras peut etre le reconnaitre dans une cascade de VRAC.

Au delà du débat technique je comprends mal la réticence de certains.
Quand on est passionné par quelque chose on est enthousiaste à l’idée d’en apprendre une nouvelle facette non?

On a aussi le même point de vue sur la voltige. :wink: . Je pense juste que la majeure partie des pratiquants n’a ni l’envie ni les moyens de s’y mettre. On ne peut tout de même pas les obliger.

Concernant les posts de ZeMike et wefunk. Loin de moi l’idée de contester les vertues d’un éventuel siv. Je réagis surtout au message ambiant qui a tendance à faire passer ça comme une solution à la sécurité et un incontournable au pilotage.
Pour moi, avant de se retrouver en autorote installée (en dehors de quelques cas exceptionnels) c’est surtout le signe que le pilote a vraiment manqué qque chose avant. Même sur une très grosse assym la priorité au cap enraye naturellement un départ en grosse autorote. Et encore avant, même si la fermeture eut été inévitable, elle est le plus souvent de bien moindre conséquence, voir banale, avec un pilotage actif et anticipé. Ça c’est pas en siv que ça s’apprend.

Les freins sont evident .

  1. l appréhension de tirer sur le bordel.
  2. le temps
  3. l argent
  4. le lieu
  5. trouver la sainte parole competente qui nous benira dans les cieux pour nous rassurer/former

Ben ca fait assez de facteur pour mettre la poussière sous le tapis et repousser a plus tard.

Je vais être honnête, je n’aime pas les SIV, j’ai peur des décrochages et encore plus des figures d’acro. Je préfère les stages de pilotage, l’analyse pointilleuse de l’aérologie, le fait de bien choisir son matos … etc. PAR CONTRE, je suis persuadé qu’un pilote d’acro, je ne parle pas de 1-3 SIV, a des armes bien supérieures aux miennes pour voler en cross ou simplement sur site, en thermiques.

Je rejoins parfaitement Michel.

De plus, on peut très bien apprendre le pilotage actif et anticipé dans ce qu’on appelle un SIV. Il suffit de demander au moniteur de ne faire que du pilotage…

Et aussi, il y a des choses qui ne s’inventent pas trop, qu’on voit en SIV et qui évitent des accidents.
Exemples :
l’autorotation centrifugée sur fermeture d’ 1/3 de l’aile environ qui simule bien certaines cravates importantes mais placées en bout d’aile, pendant laquelle on prend beaucoup de G et qui demande un très gros effort pour être contrée à la commande. En situation réelle on peut se dire qu’on ne peut pas contrer alors qu’en fait il faut appuyer comme un bourrin au frein peut-être même en prenant un tour pour être dans une position où on a plus de force ; ce qui peut expliquer que certains pilotes ne contrent pas certaines autorotations. Formés, ils connaitraient la sensation.
L’autorotation SAT du pauvre, où on est très nombreux à ne plus savoir qu’est-ce qui tourne et dans quel sens et sur quelle commande agir. Si on est sensible à la désorientation spatiale, c’est une configuration qu’il faut absolument explorer avant de s’y retrouver par accident, sinon on va jusqu’en bas.
Le bras hauts sécurisé. J’ai eu connaissance d’un nombre incalculable de récits où les pilotes expérimentés avaient gardé les quelques cm de commande qui empêchent l’aile de revoler lorsqu’elle est aux grands angles (parachutale et décrochages). Le vieux pilote surpilote toujours ses vracs car il ne lâche jamais complètement son aile par peur du shoot ; et pour lui, si l’aile est au-dessus de la tête, c’est tout bon, ça doit sortir. “Cette saloperie de voile n’a jamais voulu revoler !”. Ben ouais, mais en parachutale ce sont quelques cm de frein qui permettent les hélicos… Donc, faut pousser dans les poulies, et pas n’importe quand en plus sinon on peut détendre…
D’une manière générale, en SIV on apprend à connaitre des configurations… inconnues. Et je connais des pilotes qui se sont écrasés car ils ne sont jamais arrivés à comprendre dans quelle configuration ils étaient, donc quelle était l’action de pilotage à appliquer.
Il y a des choses qui ne s’inventent pas.

Mais je suis d’accord que tout ça est très désagréable.

:+1:

J’ai fait un stage d’initiation au cross à Annecy (encadré avec moniteur) en juillet 1994 (il y a donc 24 ans déjà !).
Nous avons fait de beaux vols, mais cela ne m’a pas emballé plus que ça et vu le peu de vols que je fais par an (une vingtaine seulement), je ne me suis pas mis au vol de distance.
Mais pendant ce stage cross nous avons enroulé un certain nombre de thermiques (ce que je n’avais jamais fait avant !) et je n’avais à ce moment-là jamais fait de SIV !
Depuis j’ai fait un stage SIV (un seul !) de 3 jours qui m’a mis en confiance, en particulier pour des départs d’autorotation avec contre à la sellette et conservation du cap.
Mais nous n’avons pas fait de décrochage au cours de ce stage.
Je n’en ai donc jamais fait de ma vie.
J’espère effectivement à ne pas à avoir en gérer un en situation réelle.
Mais je n’ai ni le temps, ni la motivation de refaire des stages SIV pour progresser sur ce point.
Je suis tout à fait conscient que mes compétences de pilotage sont limitées, et c’est pour cela que j’adapte mes vols aux conditions que je pense pouvoir maîtriser…

A chacun ses choix !

Marc

Je rejoins aussi ce commentaire.
Néanmoins, c’est pas parce que l’on est “voltigeur” que l’on s’est forgé une armure. L’expérience montre que l’on apprends à chaque moment et que les “conditions non raisonnables” peuvent mettre l’équipage dans des configurations surprenantes.

Là tu marques des points et je te rejoints totalement mais il faut aussi intégrer ce qui fait la réalité quotidienne de nombre d’entre nous ; l’éloignement des sites, les SIV à réserver 1 ans à l’avance, la famille, le boulot et tiens j’allais oublier, le pognon. Il y aussi la réalité que la tête à l’envers n’est pas la tasse de thé à tout le monde.

Oui faire du SIV est un plus mais la solution ultime au sketch. La nature est bien faite et c’est un fait, elle finit toujours par gagner si on s’amuse à la chercher à tous prix.

Du coup, j’aime beaucoup l’approche de Plumocum sur tous ces derniers posts (vous relirez si cela vous intéresse) ou de Michel et Guy et dautres. Des approches honnêtes, raisonnables et réalistes, sans doute des approches qui donnent les meilleures chances de durer dans l’activité pour qui veut bien s’y appliquer.

Il me semble que le discours global change, devient moins élitiste et du coup plus réaliste avec ce qu’est vraiment oe grand public du parapente. Petit rappel : dernières années = ~25000 licenciés volants dont pratiquement 10000 licenciés “école”.

:trinq:

Je suis d’accord avec toi et je ne me fais pas d’illusion, c’est dommage mais je ne m’attends pas à voire tout le monde faire de l’acro soft (pas du siv, ça c’est à peu près rentré dans les moeurs).

Cependant si le discours général pouvait évoluer dans ce sens ça serait pas mal, plutôt que le discours (laissez ça à l’“élite”) que je trouve on trouve encore trop dans la com du milieu (ffvl/magasines/écoles). Ca n’est PAS élitiste ou difficile j’en suis la preuve (je suis un piètre crosseur et piètre acrobate, mais je prends du plaisir c’est tout ce qui m’importe) et c’est un gros plus pour la sécu (sans rendre invincible évidemment).

Après chacun est responsable de sa sécu et fera ce qu’il peut en fonction de ses contraintes. Si c’est présenté comme un prérequis pour être en (toujours relative) sécurité dès que c’est un peu velu certains se rendront peut être compte qu’ils sont un peu à côté de la plaque entre leurs ambitions et les moyens mis en oeuvre.

Si ce n’est pas indiscret, quel âge as-tu? Car outre les obstacles déjà maintes fois cités (temps, éloignement des sites, coût), il y a manifestement une question d’âge. On voit mal un pilote de 60 ou 70 balais qui vole depuis 20 ans se mettre à l’acro, même soft.

:+1:

Personnellement je vole (pas très souvent) depuis 31 ans et j’ai eu 71 balais cette année.
Il est absolument hors de question pour moi que je mette à l’acro, même “soft”, maintenant ! :pouce:
Mais je continuerai bien sûr à voler, même si je n’ai jamais fait de décrochage dans ma vie de pilote, ni de wing-overs non plus par exemple.
Suis-je vraiment plus en danger quand je vole pour autant ? Je ne sais pas… :grat:

Marc

Je ne pense vraiment pas que tu sois plus en danger qu’un autre pilote ! Tu voles sur un site que tu connais comme ta poche. Ainsi tu en connais parfaitement l’aérologie. Tu ne prends pas de risques, par exemple on connait les “glissades” lors de ring-overs qui finissent en cravate. Il y a 32 ans que tu voles et tu n’as jamais eu besoin de passer par la phase du décrochage. Le truc n’est pas anonyme du tout … on ne vole pas dans du laminaire au dessus d’un plan d’eau. Donc pour moi c’est clair, tu es très peu exposé.

Je te souhaites de beaux vols … et de belles marches.

:trinq:

J’ai 63 ans, je “vole” depuis 24 ans. J’ai déjà terminé sous secours après une vrille mal pas gérée. J’ai décroché à 100 m sol et volé quelques secondes en marche arrière avant de remettre la voile dans le sens de la marche. Donc, pour moi c’est clair, il est important de maîtriser le décro et l’autorot provoqués si l’on veut voler peut être pas en sécurité mais en confiance en thermique, par contre je suis catégorique, personnellement, c’est Niet, je ne ferais pas volontairement de manœuvres qui me filent la tourista.

Tu veux dire que tu as sur-piloté une vrille ? Tu n’as pas pu “dévriller” la voile via les élévateurs ? Vrille, décrochage à 100 m/sol, marche arrière puis marche avant … ça fait beaucoup si près du sol. :grat:

:grat: Est-ce que vous parlez bien de la même chose ?

:trinq:

C’était deux incidents indépendants à un ou deux ans d’intervalle.
Pour la vrille (à plat), je suis resté bloqué sur mes commandes, mains basses et j’ai fini par jeter mon secours qui s’est bien ouvert. Si j’avais lâché les freins, la voile aurait revolé, donc clairement, c’était un manque de sang froid de ma part et une inaptitude au pilotage hors domaine de vol. Depuis j’ai fait un SIV.
Pour le décro, entrée dans un thermique sous le vent, plutôt puissant, la voile faisait beaucoup de mouvements de tangage, et à force de descendre les mains pour limiter les abatées, j’ai fini par faire décrocher la voile qui a pris la forme d’un fer à cheval.
Je n’ais pas forcément identifié immédiatement la manœuvre que j’étais en train d’effectuer bien malgré moi, par contre je savais que si je ne remontais pas mes mains rapidement (mais pas trop), j’allais finir au tas.
Dés que j’ai senti de nouveau le vent sur le visage, j’ai mis le cap sur le milieu de vallée, bien conscient que je venais de griller un joker et j’ai continué de voler une bonne demi-heure sans aucune appréhension, même lorsque j’enroulais des bulles un peu teigneuses. C’est seulement une fois posé, que j’ai eu la trouille. J’ai fait un stage SIV deux ans plus tard, car je n’étais plus serein en vol quand ça bougeait et j’avais besoin de me rassurer.
Je suis tout à fait capable, même si je n’aime pas, de faire un décrochage, ou une auto-rotation, mais seulement en milieu sécurisé et avec un moniteur à la radio. Tout seul, je n’y pense même pas, donc j’évite autant que possible des conditions de vol trop difficiles pour moi (par ex, faces Sud à 14h00 au mois de juin à Val Louron)