Mes premiers vols en autonomie

Ben le problème c’est que je connais extrêmement peu (voir pas) de pilotes impliqués à fond :wink:
Par contre je connais énormément de pilotes qui du fait d’avoir fait un SIV se sentent pousser des ailes pour aller voler dans des conditions et des coins pourris avec en tête, “m’en fout je sais contrer une autorot et les décro c’est easy”. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai volé avec un gars qui envoyait des wings avec un bon 1/2 sec de retard sur chaque changement et qui montait, certes, bien haut mais qui manquait de se prendre la voile sur la courge à chaque virage… Arrêt des wings à largement moins de 100m sol (50m ?)… hé bé il travaillait les exercices vu en SIV 10 jours avant… Lorsque que je lui ai dit que c’était n’importe quoi, il m’a dit qu’il avait hésité à envoyé un décro sur son dernier run, mais qu’il lui avait semblé être bas…
Des histoires comme ça j’en ai plusieurs!

Dans ce cas on y entre pas. On gère “juste” la fermeture.

Énorme, M@tthieu !
Je pense vraiment que tu devrais écrire un bouquin. “Ma vie de parapentiste : quelques années d’un aspirant pilote.” Déjà j’imagine que ça te ferait plaisir et d’autre part, c’est bien loin des vitrines commerciales de l’activité et c’est représentatif du vécu d’une bonne partie de la population volante (même si tu as tendance à cumuler…). Je crois que ça nous ferait du bien.

Cet accident-là, comme la plupart, c’est purement du mental, de l’attitude inadaptée (inadaptée à la santé/sécurité).
Pour certains, dans ces activités de pleine nature et de milieu naturel, il est difficile d’éviter d’être emporté par la vague de l’idéologie du dépassement de soi. On le voit ces derniers temps, la trilogie délétère suivante est bien présente :

  • Il faut repousser ses limites, se dépasser * —> - Ce qui ne me tue pas me rend plus fort —> - Il est mort en faisant ce qu’il aimait.
    Le triangle risible de l’élitisme pour tous !
  • Puisque tu aimes bien le mysticisme, on peut imaginer qu’Albert Einstein aurait pu expliquer qu’il est impossible de se dépasser :
    si on calcule mathématiquement un hypothétique dépassement de soi, on s’aperçoit que cela nécessite une accélération infinie et donc une énergie infinie.
    Or, nous n’avons pas accès à l’infini en tant qu’humains, c’est le domaine du divin auquel tu te réfères.
    Le parapente ne fera jamais de nous des Dieux.

Après comme on parle d’Einstein, il faudra bien penser à prouver qu’il a tort et qu’on peut aller plus vite que la lumière, sinon, comment envisager les voyages intergalactiques qui sont la prochaine frontière de l’Humanité ?

Kepler a bien prouvé un jour que Copernic qui fit pourtant référence pendant des centaines d’années avait tort.

Bon j’ :floodstop: le fil M@thieu :wink:

Mais pas tant que ca ?
Serions nous des Copernic et M@thieu notre Kepler ? Aurions nous tort et lui raison ?

Je fais semblant d’avoir des références, j’ai juste eu la chance d’assister à une conférence sur Kepler hier après midi, je m’occupe comme je peux à défaut de revoler encore !

Bravo pour cette belle parabole avec Einstein .
Quel est la part prise par les videos ainsi que les traces CFD dans la surenchère qui pousse de nombreux pilotes diminuer leur ratio de marge :grat:
C’est vrai que ce serait dommage que Mathieu passe du statut d’aspirant pilote à pilote aspiré… Ceci dit pour le bouquin c’est une excellente idée car ce garçon ne manque pas d’inspiration pour nous narrer ses aventures

Salut matthieu

Récit vivant, plein d’émotions et surtout à l’issue heureuse;)
Sinon pour la fin philosophique, as tu rencontré des victimes de gros traumas crâniens? Je ne pense pas qu’ils soient plus forts après qu’avant et il est des blessures dont on ne guérit jamais!

bon rétablissement;)

Sauf que si tu fermes de manière dynamique tu vas entrer en autorot en 2-2

Quelle aventure ! :affraid:

Bien content que cela se termine aussi bien.

Pourtant ce même Albert disait “il y a deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine”. Il rajoutait “pour ce qui est de l"univers, j’ai tout de même un doute” ! :stuck_out_tongue:

En meme temps sa dure depuis 1000vols maintenant…
Tu mets scrupuleusement à jour tes heures de vols sur ton profils du forum, peux tu nous faire un récap de tous tes vracs? Si je me souviens bien tu as commencé par aller aux arbres avant tes 50vols, pour la suite je suis curieux de savoir!
J’ai engueulé mon pote l’autre jour parce qu’il à tapoté la cime d’un arbre avec sa sellette, si j’était un de tes potes je crois que je te couperais une suspente ou deux pour le reste de l’année, retourne en école!

Pour certain, la pratique du parapente ressemble plus à la pratique d’un art de survie.

@ Sheebe, salut mais, euh… tu t’adresses à moi ci-dessus ?

Car c’est vrai que mon profil n’est pas forcement à jour et, il est vrai aussi qu’à mon 4èm ou 5èm vol (le 1er avec ma 1ère aile toute neuve) j’ai aussi chapeauté un merisier faute de savoir tenir un cap après 3 (ou 4) vols en école.

Mais promis juré, la leçon fut payante, avec une trentaine de vol en plus en école avant de me ré-aventurer en “autonomie” à voler sur des sites nouveaux, je n’ai jamais renouvelé l’expérience.

Ce jour là, je me suis rendu compte de la différence qui existe entre ce que l’on pense savoir faire et ce que l’on sait réellement faire.

La trace de M@tthieu est définitivement très intéressante, surtout si l’on se donne la peine de suivre le dernier 1/4 d’heure de vol en vitesse réelle.

Bonne soirée,

content que tu t’en sois sorti. Même s’il me semble, tu n’as pas été lucide sur la technique utilisée.

Mais ce qui m’étonne le plus c’est que à la page “82” du post fleuve il y a une discussion sur les sur développements…

Chouette, la série “Matthieu fait du parapente continue” !! :jump:
Certains collectionnent les capsules de bière ou les moulins à café (moi c’est les trous de passoires ), Matthieu lui collectionne les Jokers.
Pourvu que ca dure…

A combien était la base du nuage? 2500? On a l’impression que tu as enroulé longtemps avant d’y arriver, en te laissant décaler vers le relief et vers le centre du nuage plutôt que d’aller vers le bleu. Bref, que tu ne t’es laissé aucune chance de ne pas être pris au piège. Et ensuite que tu as eu bien des occasions d’en sortir, dont tu n’as pas profité. Vers 2900-3000, tu étais bien au-dessus des plus hauts reliefs (moins de 2700), avec un taux de montée raisonnable, et donc la possibilité de filer dans n’importe quelle direction plutôt que d’enrouler encore pendant plus de 1000m.

bon, j’ai regardé la trace… :grat: :affraid:

Dsl wowo j’aurais du préciser, je m’adresse à Mathieu, je rebondissais juste sur ta phrase en disant que ça faisait 1000vols qu’il n’identifiait pas ses erreurs

Il y a quelques temps quand tu as débuté, j’aurai presque pu me réjouir de tes sketchs et de celui-ci en me disant que cela me confortait dans l’idée que (qu’on) avait tous raison sur ton excès de confiance.
Puis tu as acquis de l’expérience, une expérience notable, puisque lorsque j’avais que 200 vols et que tu débutais, j’en ai désormais 300 et quelques et toi 1000 ! Bref tu m’a largement dépassé et désormais, je me sens presque débutant par rapport à toi !

Bref avec le temps, j’ai fini par avoir de la sympathie pour ce personnage jusque boutiste que tu es. Une fois de plus je suis content malgré tout que tu n’aies rien, car je ne compte plus mes copains de parapente, depuis 2009 que je vole, qui se sont vraqués. Certains même décédés. D’autres ont simplement arrêté purement et simplement de voler.

Je suis arrivé à un point où je ne sais plus quoi penser de notre activité. Mais vraiment plus du tout. Quel est notre but, qu’est ce qu’on recherche vraiment, quel est l’intérêt même de se bout de chiffon ?
Voir du paysage du dessus ? Autant se payer des cours d’avion ou de planeur, au final c’est pas si cher et en rapport tu verras bien plus de paysage en passant ton brevet de pilote, qu’en tentant des cross de 200 bornes.
Tenir des heures en l’air à se faire secouer comme dans un manège en local ? Mouais, y’a walibi ou le parc asterix pas loin, c’est sans danger ou presque.
La grosse décharge d’adrénaline ? autant faire de la chute libre ou du saut à l’elastique…

Personnellement, j’ai eu une progression très classique. Premiers vols thermiques au bout d’une quinzaine de vols, premiers vols autonome autour du 30ème, puis premier “vrai vol” avec du vrai gain en montagne à Courtet pour mon 32ème et deux vrais fermetures asym miraculeusement rattrapés pour me permettre de continuer ma progression doucement.
1er passage à vide où je me dis, ah oui quand même c’est ça le parapente…
Puis après une rapide remise en confiance par quelques vols sympa, la saison suivante reprend. On veut suivre les copains, 48ème vol (pourtant en stage encadré sur un w-e) on se retrouve en l’air au Col de Baure dans des conditions atomiques de printemps. Rien à foutre là, le mono s’était d’ailleurs complétement planté sur le casting. Je pilote nickel aucune fermeture, mais vol très désagréable posé dangereux à st nazaire et un copain du groupe qui frise la correctionnelle avec une frontale de l’espace au ras de Chateau Nardant. Un miracle et je pèse mes mots.
re-prise de conscience, re-prise de confiance nécessaire après ce vol (plouf, vol en air plus calme du soir)
2012, 2013, les années passent, je vole pas mal, mais rien d’extraordinaire, je pars pas vraiment en cross, je suis assez timide sur les plafonds, mais si je vole en toutes conditions (parfois fortes), sans aucune fermeture. Je vais à st-hil mais ne suis pas assez confiance pour partir suivre les potes le matin.
2014, c’est décidé j’arrête de déconner, je pars le couteau entre les dents. Quelques vols au printemps, mais pas assez de volume tout de même. Millau, la je suis décidé à crosser sérieusement.
un beau vol de 25 bornes écourtés car pas les conditions. Puis le jour suivant arrive, conditions fumantes de chez fumantes, annoncés orageux dans l’après midi. On vol quand même confiant. 189ème vols, +8 à la Puncho d’Agast, je tire vers le Nord, ça va bien, les conditions se calment, puis c’est la grosse erreur de débutant, mal placé sous le vent du thermique, je me prend la dégueulante de ma vie à -6m/s et je fini en bas, vaché comme j’ai pu dans une clairière, le poignet et la cheville en vrac. 1h après c’était un orage assez costaud sur Millau.

Depuis pas mal de vol, mais les velléités de cross c’est fini pour moi à tout jamais je pense.
Depuis je regarde ces développements nuageux (et orageux) avec beaucoup d’attention. Hier par exemple, j’étais sur les crêtes du Vercors à pied. Ca a super bien volé jusqu’à 15h, puis ça s’est couvert et vite dégradé. La plupart des pilotes s’étaient posé. Mais il y avait encore un mec au dessus du Cornafion en l’air sous des nuages bien menaçants. Je me suis vraiment demandé ce qu’il foutait là, car j’étais à 100m de lui et on a reçu des gouttes… Finalement coup de bol ça s’est dégonflé 2h après. Qui aurait pu le prévoir ?

Bref pour moi le parapente ne sera plus jamais un outil de vol de distance. Même si certains y arrivent fort bien.
Le parapente restera un moyen de descendre de la montagne rapidement après une rando.
Ca restera aussi un moyen de prendre plaisir à piloter un engin dans l’air doux d’une restit du soir, car c’est vrai que c’est génial cette sensation de liberté et cette fluidité. C’est un peu une descente à ski en poudre qui s’arrête jamais.
C’est aussi un engin super marrant pour jouer au sol. Samedi, je me suis amusé avec une Eiko. Quel plaisir à faire du gonflage, alors que le vent n’était pas terrible. J’ai joué pendant 1h à faire du Mike Kung. Avec ma vieille Montana je n’arrive pas au même résultat elle tient moins aisément en l’air.

Je vais surement changer d’aile, prendre un de ces engins ultralight. Quand les conditions seront bonnes, j’irai jouer au déco, faire un vol du soir pendant 1h, ou me faire une rando.

La chose finalement la plus difficile que j’aurai fait en parapente, c’est pas le pilotage, c’est juste d’arriver à ravaler mon égo pour me dire : “voila ce dont je suis capable là maintenant”. Pourquoi vouloir imiter les cadors qui font 300 bornes ? Est-ce que j’ai l’intention d’aller faire l’Everest ? ou sauter 6m à la perche ? Ben non évidement ! Ben pour le parapente c’est idem. Laissons aux champions du monde les vols de 300 bornes comme on laisse à Ueli Steck le plaisir de faire l’Eiger en 2h30.

Je crois qu’on a un soucis c’est notre proximité avec l’élitisme de certains. La CFD, les rencontres avec Honorin que tu prends en stop à st hil (vécu en 2010 alors qu’il n’était pas encore si connu), donne l’impression de facilité de tout.

Tout ça, c’est qu’une chimère.

Si on est pas capable, le cross de 200 bornes doit rester une rêve comme l’Everest.

A bientôt ! remets toi bien !

en attendant, c’est pas si mal : un plaf à 4000, une distance correcte (je n’ai pas vu de déclaration CFD) et l’occasion de changer de voile.
:stuck_out_tongue:

:canape:

Blague à part, ça ne vous arrive jamais de vous mettre en l’air en vous disant que vue les conditions il y a des chances pour que vous ayez à contrer des fermetures ?

J’ai regardé la trace très rapidement hier soir. Ma première réaction était la différence entre les chiffres et le CR mais je n’ai pas vraiment approfondi.

Je serai curieux d’avoir une approximation de la hauteur du nuage (mais aussi des prévisions météo) : sous-estimation.

Quand j’écoute les parapentistes de plaine qui se sont frottés à des nuages moyens assez haut par rapport au sol cela ne donne pas envie. Le relief ajoute une autre dimension.

Comme dit dans un autre post il serait très intéressant de faire une analyse professionelle de l’arbre des causes. Je ne suis pas en expert en la matière mais dans le récit me semble apparaître plusieurs facteurs (assez humains).

Bémol : actuellement ma grille d’analyse est basée sur mes propres ‘craintes’ donc peut-être pas assez factuelle.

Bonsoir M@tthieu,
manifestement tu dois avoir un ange perché sur ton épaule car si je ne me trompe tu as fêté cet été tes 3 ans de pratique en ayant cramé un troisième gros joker.

Comme tu sais je suis débutant et je ne me permettrai surement pas de porter un jugement sur ta stratégie de vol ou tes réflexes de pilotage (juste que en voyant la photo que tu postes de ces gros cums “accueillants” et qui pourtant présentent déjà un joli développement vertical je ne suis pas certain d’avoir la même lecture de l’aérologie à laquelle tu t’es frotté…), mais je suis allé chercher les chiffres de l’accidentologie de la fédé sur les années 2010-1013 et ils ont recensé environ 2000 déclarations d’accidents sur 4 ans, ce qui une fois moyenné nous ramène grosso modo à 1500 déclarations d’accidents sur 3 ans (la durée actuelle de ta carrière de parapentiste) et en 2014 nous étions environ 24000 licenciés en parapente.

Alors en supposant que ces chiffres soient relativement constants dans le temps on peut estimer que toutes choses étant égales par ailleurs (c’est à dire à prise de risque identique) tout parapentiste supporte une probabilité de 0,06 (soit 6%) de faire une déclaration d’accident sur une durée de 3 ans.
Maintenant en utilisant la loi de Poisson pour calculer une probabilité qu’un événement se produise “x” fois en fonction d’une moyenne observée la probabilité que ce parapentiste fasse 2 déclarations d’accidents en 3 ans tombe à 0,002 (soit 2/1000e) et la probabilité que ce même « malchanceux » fasse 3 déclarations d’accidents durant ce laps de temps de 3 ans dégringole à 3,4X10-5 …
Donc je ne suis pas convaincu que le facteur « malchance » soit la seule explication, d’autant plus que j’ai raisonné sur des déclarations d’accidents couvrant bien sûr des blessures graves mais également des bobos sans gravité voire pas de bobo du tout alors que tu affiches au compteur 3 gros « sketchs » avec des blessures sérieuses au moins sur le premier.
En te souhaitant de te refaire très vite le mental pour te faire plaisir en vol et en espérant te voir cet hiver à Roquebrune.
xavier