Mes premiers vols en autonomie

Rassure moi, tu plaisantes là, non ?
c’est pas tellement chaque aventure prise individuellement mais la liste pour un seul pratiquant qui est loin d’être commune …
on a maintenant le même volume de vol (pour toi bcp plus rapidement). Je me suis posé en forêt une fois (au sommet d’un arbre) et je m’en veux encore d’avoir été si con !
le jour où j’ai la moitié de ce qui t’es arrivé, je me remets au tricot instantanément.

[quote]Après avoir réfléchi et revu je suis certain que la voile n’a pas fermé. Je l’ai vue sous moi (pas en tumbling non plus, mais un énorme face planète) et devant moi. Pas le moindre bout d’aile ou cravate.

En regardant les chiffres et la trace en 3D, je me suis dit qu’en fait c’était soft comme montée mais dans le brouillard, oui ça me paraissait long, interminable et très rapide…

Je pense que tu as mis le doigt sur le truc. Après pourquoi après l’énorme abattée, ça se met en 360 ? ça me l’a fait deux fois… une fois de trop avec le givre Pas content
[/quote]
L’abattée doit correspondre au cisaillement de sortie de thermique… et sans repère visuel, tu ne vois pas de suite que tu es incliné, du coup la voile continue en virage comme lorsque tu enroulais, sans le savoir, le thermique, sauf que là tu enroules une dégueulante… donc tu faisais de beaux 3-6.

Dans tels cas, voile en état de voler, contrer la rotation doucement, puis essayer de voler droit… la trace GPS à l’écran permet d’aider à maintenir le cap + facilement qu’un compas seul…

A mon avis, c’est exactement ce qui s’est passé. Tu es arrivé en haut de l’ascendance et du cum. Tu es sorti par le haut, et t’es fait jeter dans la dégueulante. D’où l’abattée, et l’accélération de ton virage, et la pseudoautorotation. Tu dis que tu n’a pas pensé à regarder le vario pour savoir si tu montais ou descendais. Mais est-ce qu’il bipait encore, ou est-ce qu’il beuglait? Ou avais-tu débranché les oreilles aussi?

Euh, tu crois vraiment ce que tu écris? Pour ma part, en 9 ans de vol, rien de tout ça. Pourtant, je vole également en conditions thermiques pour crosser. Désolé mais il t’en arrive beaucoup, pour moi c’est l’ensemble de ta pratique qu’il faut que tu questionnes. Je dois faire une fermeture par an, et en aucun cas les incidents/accidents qui t’arrivent régulièrement. Arrête de griller les jokers, après il n’en reste plus pour les autres!

Les marges entre autres (99% ce n’est pas assez, loin de là; une “chance” sur 100 de se mettre au tas, c’est énorme.)

La prise de décision, aussi. Déjà, tu n’aurais pas du être pris dans ce nuage (on en revient aux marges); mais surtout, il n’y avait aucune raison de tirer le secours, avec la hauteur que tu avais et une voile qui volait. Sous secours, tu n’as plus aucune emprise sur les évènements, tu vas poser là ou le vent t’emmène, quitte à ce que ce soit bien craignos. Ca doit vraiment être un dernier recours.

La technique: tu dis que tu n’as pas surpiloté, n’empêche que tu enroulais alors que tu pensais aller tout droit. Tu étais donc déjà en pleine confusion mentale. D’ici à ce que tu sois entré tout seul en 360 en amplifiant petit à petit ce virage… et une fois en 360, un contre bien sec et c’est sorti.

Bref… calme toi tant qu’il est temps. Il est possible de crosser en prenant des marges, d’accepter de progresser tranquillement, sans se mettre en danger… fais gaffe mec.

Faire secours avec une aile qui vole est en effet un non sens. Mais être dans un nuage avec le vol en aveugle fait faire n’importe quoi et cela certainement pour de nombreux pilotes.

Ce qu’il aurait été possible de faire (après avoir commis l’erreur de se faire aspirer) c’est immédiatement de se mettre en 3.6 engagé (face planète si nécessaire) et ce avant d’être entré dans le nuage.

Tu as déjà essayé ça dans un nuage ?..

A Ténérife il lui a été reproché de ne pas avoir tiré le secours et ici on lui reprocherait de l’avoir fait?..

M’est d’avis que le moment du dernier recours était donc arrivé…

Quand je faisais du vol à voile il y a 30 ans, le vol dans les nuages était déjà interdit et et seuls les planeurs high tech des allemands en vacances à Fayence étaient (et pas tous) équipés d’un horizon artificiel.
Si on se faisait coincer au dessus de la couche la consigne pour retraverser était la suivante: dans un nuage si vous pilotez vous risquez de vous retrouver à l’envers sans vous en rendre compte alors réglez le compensateur aux 3/4 arrière et dès que vous etes dans le coton vous retirez les pieds du palonnier et mettez les mains sur la tête mais surtout NE TOUCHEZ PLUS A RIEN TANT QUE VOUS N’ETES PAS SORTIS DE LA COUCHE… et si on n’était pas certain de la marge entre le bas de la couche et le relief il fallait à la limite abandonner le planneur et sauter en parachute…
Alors une sortie de 360 engagés en IFR … je reste dubitatif.
xavier

Personnellement je comprends parfaitement les réactions de M@tthieu.
Dans ces situations extrêmes c’est le mental qui parle et la ou les techniques ne sont presque rien, sinon un (important et parfois décisif) soutien au mental lorsqu’on sait qu’on maîtrise l’usage de sa boîte à outils. Mais tout doit être construit en amont, en situation il est déjà trop tard.

Confronté à des turbulences violentes, si on est surpris par les évènements et si on n’a pas un mental préparé, il devient difficile d’accomplir les actions les plus anodines. La simple idée d’avoir à faire les oreilles ou de devoir initier un virage peut devenir terrifiante.
Lorsque la situation dure, qu’on perd tout repère et que les conditions sont physiquement éprouvantes, la panique démarre et l’esprit abdique. Lorsque le mental abdique, on n’a plus qu’une seule envie c’est que tout cesse enfin. Et là on n’est plus en mesure de penser, on peut avoir n’importe quelle réaction ou une totale absence de réaction…

Ceux qui n’ont jamais visité un nuage ne peuvent pas se rendre compte qu’il faut au contraire agir avec douceur et lenteur car tout y apparait plus violent, plus ample, plus extrême.

Remarque: nous sommes aptes à déterminer notre vitesse air par le bruit de l’air. Cela doit nous permettre de différencier un vol + ou - rectiligne d’une phase 3-6 où là cela doit siffler d’autant + fort qu’ils sont engagés. Et sans sifflement anormal, nous pouvons penser être en vol + ou - horizontal. Le rappel pendulaire nous permet d’éviter les dangers auxquels sont soumis les planeurs non équipés d’horizon artificiel dans un nuage.

Tout à fait d’accord avec Triple Seven France. Au delà du fait que l’on doit prendre de la marge par rapport au nuage, Dès que l’on sent que c’est trop tard où qu’il y a un doute sur notre capacité à s’échapper, il ne faut pas se poser de question. Je suis très étonné que personne n’ai évoqué les grandes oreilles à fond d’accélérateur pour sortir de cette situation. C’est facile à mettre en oeuvre même dans un nuages, c’est confortable, ça stabilise l’aile, ça descend bien et ça permet de garder un cap… Cela aurait été à mes yeux la meilleur solution. C’est une manœuvre que l’on peut découvrir en SIV et qui est facile à entretenir sur site.

super progression en effet…ca sent l’indigestion prochaine…t’es un miraculé M@tthieu… continue de prier.
est ce que si un aveugle te touche, il recouvre la vue?

non !
ou alors pas autant en si peu de temps :bang:

avec un taux de montée à +6 dans le thermique, malgré les oreilles accélérées tu montes (enfin moi, avec mon epsilon je tourne max à -5) … sans compter l’inconfort du maintien des oreilles et de l’accélérateur sur une longue durée en environnement chahuté.
L’avantage, c’est qu’en gardant le cap, ça permet de continuer à avancer sans trop monter et donc de sortir sur le bord plus rapidement.
les B, ça descend plus vite mais c’est guère mieux car physique à tenir
Les petits moyens du parapente pour accélérer sa descente
article intéressant (surtout avant la présentation des techniques dites de “descente rapide”)

D’après Logfly, il est monté en moyenne nettement moins vite que cela dans le nuage:

15:49 Alt. 4050m Gain : 1879 m +3,39 m/s

en moyenne surement mais en regardant la trace sur le doarama, tu vois qu’à partir de 2200 (base des nuages si j’ai suivi), tout s’emballe pour atteindre rapidement des 5-6m/s …
les oreilles auraient peut être pu être une arme avant d’entrer dans le nuage mais une fois happé, il n’a eu que qques secondes pour réagir !
Si tu ajoutes à ça le fait que tu cogites sur 10 trucs en même temps … garder le cap, gérer ta voile, regarder tes instruments … reste pas bcp de temps de cerveau disponible

c’est avant de rentrer dedans qu’il faut agir (cf le site de PPM). Et bien avant, pas dans les 10 derniers mètres !

ou ça :

[quote]Ainsi orienter sa trajectoire en direction d’une zone potentiellement dégueulante est la première réaction raisonnable.
L’utilisation des oreilles, accélérées ou non, est la seule technique qui permette de cumuler un taux de chute dégradé et une finesse utile pour échapper au danger.
Encore faut il les mettre en œuvre à temps !
[/quote]

Je parle des GRANDES oreilles, on peut même fermer deux caissons supplémentaires si nécessaire. Et même si ça continue de monter (je ne pense vraiment pas que cela aurait été le cas pour M@thieu), ça bouge beaucoup moins, il est plus facile de garder son cap et ça finit par ressortir.
Je pense aussi au travail psychologique que M@thieu va devoir effectuer avant de refaire des plafs sereinement. En plus d’un souci permanent de placement, travailler cette manœuvre peut l’aider à refaire « copain/copain » avec nos amis cumulus. En tous cas, ça lui donne une solution à travailler pour ne pas avoir 12000 questions à se poser s’il ressent qu’il se fait happer de nouveau par un gros cumulus et de pouvoir prendre une décision directe.

Je sais, c’est pas bien :oops: , (mais on va dire qu’il y a prescription ! :stuck_out_tongue: ) monté dans un nuage en planeur sans horizon…
C’etait sous un cum isolé en plaine, et ile me manquait 400 m pour rentrer et eviter la vache.
J’avais bien calé depuis plusieurs tours le planeur dans l’ascendance et bien trimé.
Je suis monté dedans a peu pres comme avant de rentrer (juste petite varaition de vitesse)

Et bein je peux vous dire que je luttais comme un fou mentalement pour me dire que non je n’etais pas en train de tomber sur la tranche !! :affraid:
Car j’en avais toutes les sensations ! Impressionant !

Apres hormis le risque de collision avec un autre aeronef qui traverserait le nuage plus haut, en planeur si ca tourne mal on enleve pied et mais des commandes on tire les AF et ca sort tranquille… mais bon

Norbert

Non, les photos de Matthieu montrent que la base des nuages était plutôt vers 2600m (on voit le sommet de l’aiguille de Varan, à 2544m). A moinssse qu’elle ne soit descendue de 400m le temps qu’il traverse. Autrement dit, il s’est laissé emballer pendant plusieurs centaines de mètres avant d’entrer dans le cum.