Mes premiers vols en autonomie

Oui je pense que comme pour tout, on a tout à gagner à faire du volume pour être en pleine confiance. Mais je parlais plus d’expérience en général, je pense que l’idée de faire déjà un vol par semaine en moyenne (soit une cinquantaine par an) permet déjà de balayer les conditions de toute l’année sur les 4 saisons, de pas trop perdre de confiance entre chaque vols.
Cette année, j’ai pas volé au printemps, j’avais pas de sellette et j’étais occupé à autre chose, c’est clair que j’ai eu l’impression de plus savoir piloter en rattaquant en juillet après 7 mois d’arrêt. Mais après 5-6 vols en thermique doux du soir, j’ai repris la main. Après clairement je me sens pas d’attaque pour aller taper de l’aérologie de milieu de journée. En plus je ne ne me sens pas encore très bien dans l’escape 2. Ça fait deux fois que je vole avec la ventrale desserrée (elle se desserre toute seule quand je la range je pense) et du coup c’est super instable.

Justement on parlait sport avec un collègue qui me parlait de l’escalade et de l’exigence de ce sport, si on veut progresser. Il disait qu’il en avait marre parce qu’il faut jamais s’arrêter et grimper 2 fois/semaine ou plus pour progresser. Il voulait pas comprendre que c’était pareil dans les autres sports et notamment le parapente ! Je lui disais que si on veut taper des cross en aérologie installée, faut voler souvent, plusieurs fois par semaine et jamais arrêter !

Souvent, les gens croient que cette logique de progression/régression est propre à l’escalade ! Forcément c’est une activité où la cotation est prépondérante. Du coup tu vois vite que tu montes au 7a après un travail laborieux et qu’après un peu d’arrêt t’es obligé de repartir dans du 6a…
Mais c’est idem dans les autres sports même si la “régression” parait moins visible forcément (pas de cotation)…

J’ai aussi l’impression comme toi que certains top pilotes volent assez peu en dehors de leurs gros cross de l’année (je pense à certains de la CFD que j’ai eu l’occasion de croiser comme Guy Parat). Mais bon ce sont des excellents pilotes qui ont surement su adapter leur mental et arrive à être à 100% les bons moments, même sans un volume de vol énorme le reste de l’année.

[quote]Pour le reste, je pense justement qu’une ambition “saine” de crosser est un formidable vecteur de progression apte à motiver à s’inscrire dans un cursus personnel de formation tel que j’en parlais plus avant. Nota ; je dis personnel car on est tous différents dans notre façon d’apprendre. Pour autant, il me paraît évident que M@tthieu n’est aucunement dans une démarche pédagogique. Ce qui est d’autant plus incompréhensible vu son métier. À se demander quelle est son discours pédagogique envers les étudiants qu’il a en charge.
[/quote]
HS en passant : Bof, je dirais que la pédagogie et les enseignants ça fait souvent deux. Malheureusement à l’ESPE (IUFM), on en fait pas beaucoup de la pédagogie…

Pour te suivre dans ton message, je pense que tu as raison sur le cross. C’est un vecteur de progression, car cela oblige à faire ses “gammes” et à se dépasser. Cela oblige à apprendre à monter en thermique efficacement, faire le plaf. Ça apprend aussi à se placer dans la masse d’air… Puis logiquement pour être serein, il est quand même pas mal de savoir piloter son aile en dehors du domaine de vol…
Après encore une fois, tout cela demande une pratique intensive, surtout au début et un gros mental.
Et encore une fois si l’on ne dispose pas du temps nécessaire et de la disponibilité physique et mentale, il faut oublier tout ça.
Voler cool c’est pas nécessaire plouffer pour autant ! Ça peut-être voler en local sur site à exploiter les ascendances présentes matin ou soir, sans chercher plus loin.

Je pense que beaucoup de gens n’ont décidément pas suffisamment de jugement personnel pour savoir où ils en sont et sont aveuglés. Et surtout ne supporte pas de se sentir “dégradé” à un moment. Un peu comme ces vieux de 80 balais sur la route qui n’y voit plus rien, ont les réflexes ramollis et qui s’obstinent à rouler de nuit malgré tout sur la nationale… Des dangers publics rien de moins.

Aussi, comme il était question de SIV plus haut, je voulait en rajouter un point de vue, où je me ferrai surement pas des amis sur ce coup là…

J’ai parfois vraiment le sentiment que le SIV est vendu comme un outil permettant d’accéder au cross ou au vol de performance et donne l’illusion à n’importe quel pinpin qu’après un ou deux SIV il pourra se prendre pour un top gun de la PWC… C’est clairement commercial à plus d’un titre.

Je vois parfois sur des listes des propositions de stages SIV avec des mecs qui s’inscrivent à même pas 50 vols… C’est tout bénef pour les écoles, un WE de SIV chez les “pilliers” du secteur (K2, Flyeo…) est vendu quasi aussi cher qu’un stage perf de 5 jrs dans des petites écoles …

Pourtant les mecs vont faire des trucs qu’on peut faire en perf, du tangage, des oreilles, des wings…

Alors oui, peut-être un décro si le mec est vraiment débrouillé (ca arrive avec des jeunes sportifs, affutés de la sensation plutôt du genre doué et pas peureux). Mais faut pas se leurrer : oui à 50 ou 100 vols, taper un décro avec un moniteur en radio, c’est très accessible. Pour autant est-ce qu’on a réellement compris le bousin ? As-t-on l’expérience, le jugement, le sang froid pour répéter la manœuvre le jour où cela s’avérera nécessaire ? Je suis persuadé que non.

Pire à 50 vols, avec une expérience aussi limitée, le jour de la première vrai fermeture, soudaine et violente dans une aérologie pourrave, on est tellement surpris qu’on est bien incapable d’appliquer proprement le contre appris en SIV sur une fermeture simulée… Je parle même pas de gérer une cravate…

Et toujours le même discours de “ceux” qui ont fait un SIV, qui semble être pour certains, un espèce de rituel de passage de la vie de parapentiste débutant à la vie de parapentiste “adulte”, celui qui a engagé la viande au dessus d’un lac…
Qu’est ce que j’en ai ras le bol d’entendre des mecs sur les décos dirent “t’as jamais fait de SIV ! c’est trop bien, trop utile faut que tu t’inscrives cet automne”.

Non j’en ai rien à branler du SIV. Le jour où la merde frappera le ventilateur on verra ce qui se passera. Le SIV n’a jamais empêché quiconque de se foutre dans une dégueulante jusqu’au sol ou un nuage (mon cas ou celui de Mathieu). Le SIV n’a jamais évité de se prendre une grosse frontale et de faire un retour à la pente avec autorot en sortie de déco parce qu’on sait pas tenir son aile (généralement ca se passe en 5 sec ce genre de truc)… Et le SIV n’a jamais empêché de se prendre un décro sur un attéro turbulent parce qu’on est pendu à ses freins…

Le SIV est un excellent outil pour les bons pilotes qui veulent sortir du domaine de vol, soit avec des ailes pointus, ou alors pour aborder l’acro. Une grosse partie de la population parapentiste n’a rien à faire en SIV. Je me classe dedans.

Tant pis si ce point de vue dérange. Chacun ses opinions et je comprendrais que les pros veuillent défendre leurs bifteck

Ah oui,tiens, concernant le cross “pratique à risque???” ya qu’à voler en groupe, comme ça on peut échanger des infos, voir évoluer les autres…
ça amène de la securité!

J’adhére à 1000 % !

C’était l’idée de la B-stoff, je ne suis pas convaincu du résultat.

Du résultat à quel niveau ? Vol en groupe ou sécu ?

Le cross c’est engagé, plus que l’acro. On passe plus de temps en zone turbulente, par nature imprévisible. Et souvent on est assez haut pour qu’en cas de pépin ça fasse mal si on percute et trop bas pour assurer un lancer de secours. Mais ça trop de pilote l’oublient.

:coucou: triple7, d’habitude j’adhère, mais là… :? :

Arrêtez de donner des mauvais conseils à notre non-héro!

Moi je ne lirais pas un livre de M@tthieu tellement je trouve le style narcissoégopompeux de forum indigeste. En revanche, sur le forum son absence me manquerait. Quelle animation! à lui tout seul! ce gars est extra. On s’emmerde et un beau jour (assez régulièrement) il déboule avec une anecdote fumante qui fait exploser les compteurs et les ventes de popcorn. Tout le monde réagit, il est arrogant, mais respectueux il prend le temps de répondre à tout le monde, un par un, il n’oublie personne, n’écoute que lui, et trouve des justifications à tout. Les gars disent tout et n’importe quoi, mais il y a des perles dans tout ça.
Et nous on lit, et qu’est ce qu’on s’marre… ce gars est une bombe pour ce forum (tiens il devrait demander une rétribution à Piwi). Et moi je tape 1 sur mon vote fororéalité : je vote pour le garder. Mais un livre, là non, vraiment.

ça c’est un peu comme la bouffe : pour faire un bon bourguibu, il faut les bons ingrédients mais tu peux être le recordman de vitesse de découpage des patates/carottes, tu peux en mettre 4 fois la dose, tu peux aussi mettre le gaz à fond, tu auras fait tout ce qu’il faut pour que ton bourguibu soit dégueulasse et qu’une bonne partie finisse au compost. Si tu veux te faire péter les papilles tout le secret est dans le mijotage…le temps quoi.

ça c’est un peu vrai : imaginer une longue carrière sans incidents de parcours c’est un peu une utopie. Mais de là à penser qu’on a un patrimoine de cartons en stock et qu’il suffit de tout péter dans les premières années pour être tranquille après :grat: je ne suis pas dans les mathématiques mais je serais surpris que la statistique s’applique de cette façon là.
De plus, chacun parle selon son parcours et son vécu. En plus de 25 ans de pratique dont une bonne partie de façon boulimique et même des fois plutôt engagée je n’ai jamais fait secours depuis 4000m dans un cum : je n’ai même jamais fait secours (je croise les doigts) et j’ai déjà vécu quelques mésaventures avec les cums mais rien de comparable avec ce récit. Je ne me suis jamais pété le dos ni emplafonné de maison. Mais je ne dis pas qu’il ne m’est rien arrivé ni qu’il ne m’est pas arriver de m’emplafonner la planète terre un peu sèchement et que si je croyais en dieu je n’aurais pas été bruler au moins un cierge.
Pour certains les 800 vols de M@tthieu semblent être un gage d’expérience incontestable, pour moi ça n’est pas du tout un repère et le résultat est sans appel : il a encore failli se tuer en faisant au moins 3 x n’importe quoi en l’espace de 10 minutes. Il faudrait surtout comptabiliser les heures de pratique, les heures de pratique à risque, le nombre d’incidents/accidents, le nombre de chaleurs/frayeurs, le nombre de litres d’huile sortis de son troudbal/heure de vol et mettre tout ça dans une équation complexe pour obtenir un bilan plus réaliste et je tiens le pari que dans son cas le résultat de cette équation ne serait pas glorieuse. Si lui s’y retrouve comme ça, grand bien lui fasse.
Pour ma part, il ne m’est presque plus rien arrivé durant ces 10 dernières années alors que se sont celles où je cumule le moins d’heures mais incontestablement les plus beau vols avec une sérénité et un plénitude qui sont à une galaxie de ce que je ressent en lisant les textes de M@tthieu (et d’autres aussi sur ce fofo) et je n’envie pas du tout mais alors vraiment pas sa progression ni son mode de progression.

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une histoire de matos : ce dernier n’a jamais empêché de faire des vols engagés ou de ce prendre pour un highlander ou d’être libre de faire n’importe quoi trop tôt ou tout au long de sa progression. Il s’agit bien là d’un effet/comportement d’hyperconsommation comme l’a si bien décrit Dominique B (bravo à lui en passant :wink: )

Avec l’ancienne école on nous apprenait à devenir indépendant rapidement. Les mentalités ont changé, le milieu professionnel à compris qu’il y avait un marché à prendre. Maintenant si tu es prêt à payer, pas d’soucis, il y en a pour tous les niveaux du débutant au crosseur. Les offres sont ultra variées, on trouve même des abonnements pour tout savoir sur le pilotage en ligne. Un vrai ptit bisness. Et que que font les gars? ben ils consomment tiens. De la formation à tout va, ils s’imaginent que parce qu’ils ont payé ils sont devenus des cracs, et finalement ils finissent par demander des conseils sur des forums :grat: .

:affraid: s’pèce de tyran :wink:

Au fait julienF : ton post sur les SIV :pouce:

Citation plumocum
''Avec l’ancienne école on nous apprenait à devenir indépendant rapidement. Les mentalités ont changé, le milieu professionnel à compris qu’il y avait un marché à prendre. Maintenant si tu es prêt à payer, pas d’soucis, il y en a pour tous les niveaux du débutant au crosseur. Les offres sont ultra variées, on trouve même des abonnements pour tout savoir sur le pilotage en ligne. Un vrai ptit bisness. Et que que font les gars? ben ils consomment tiens. De la formation à tout va, ils s’imaginent que parce qu’ils ont payé ils sont devenus des cracs, et finalement ils finissent par demander des conseils sur des forums ‘’
:bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo:

Petite précision pour affiner mon point de vue sur une certaine dérive de la pratique de notre activité.
En aucun cas je ne remets en cause les formations faites par les pros ni ne leur fait porter la responsabilité de cette dérive.

Bien au contraire, je trouve en 24 ans d’observation,que les méthodes d’apprentissage et la pédagogie ont progressé de façon extraordinaire,surtout en initiation.

Ce sont plutôt le profil, les motivations et les objectifs du pilote Lambda dont je fais partie qui ont fondamentalement changé et ‘‘corrompu’’ le microcosme protégé qu’était le vol libre au départ.

Les pros en sont aussi victimes plus que responsables.

Bref pour moi cette évolution délétère(à mon goût de baba cool attardé) est sociétale.Je croise de plus en plus de gens sur les décos et attérros qui ne font définitivement pas partie de ma bande, contrairement à mes débuts ou j’avais l’impression de partager les mêmes valeurs en dehors même de l’activité proprement dite .

Je suis sûrement aussi victime du syndrome du vieux con qui aime à penser que c’était mieux avant.
Cependant, j’en remets une couche en affirmant que l’évolution de notre société ultralibérale ,individualiste, et exhibo-voyeuriste est en phase d’accélération et touche par capillarité le petit pré carré ou je me sentais un peu protégé en prenant de la hauteur.

pas de SIV à 50 vols… c’est pire que pas de Rolex à 50 ans!

PS 1: Merci à tous ceux qui s’escriment à remettre Matthieu dans le droit chemin des airs ( c’est bien sûr peine perdue puisqu’il dit lui même qu’il n’écoute pas, mais ça relance bien la machine à buzz et on s’ennuie pas)
PS2: la meilleure* d’après moi : l’achat d’un secours dirigeable après secours nuageux (inutile et dangereux)! rien de tel qu’un dirigeable dans les nuages

*on pourrait faire un best of ?

Allez ! J’ai mieux ! Un siv en sortie de stage ! Moins de 1h de vol !

Et ca fait peuuuuuuuuuuuuuuuur :

http://www.youtube.com/watch?v=6a60ys0t-jk

Oh purée… La sortie de décro avec abattée non contrôlée, fermeture… et elle nous fait un joli tour d’hélico derrière!
C’est pas un peu n’importe quoi d’envoyer quelqu’un a l’abattoir comme ça? Faut l’aider à décoller, elle se prend une claque à 30m du déco qu’elle ne contrôle absolument pas…
:bang: :bang: :bang: :sos:

Ça fait vraiment peur. Déjà vu comme ça ronfle au déco et vu comme elle ne pilote pas en sortie, il est clair qu’elle n’a rien à foutre là !

Un retour en stage perf 1 me semble la priorité !

Est-ce que c’est le vol en groupe ou l’esprit de compétition qui est à mettre en cause ?

Est-ce qu’un groupe produit forcément que un “mauvais” effet de groupe ?

D’ailleurs les accidents sont ils arrivés aux groupes ou à des individus ?

Etc…

le problème c’est que l’effet de groupe peut être tout aussi bien bénéfique que néfaste !

j’ai déjà vu a st hil tout un groupe décollé alors que les condition étaient vraiment pourris, mais comme il y avait eu des fusible pas pire que ça tout le monde a suivi, ne fois en bas tout le monde etaient d’accord pour dire que les condition étaient très merdique et qu’il aurais mieux fallu ne pas decoller…

je me souvient aussi d’un jour ou on était une vingtaine sur la moquette, prêt a déballer et puis un a commencé a douté et en a mis le doute a tout le monde, résultat on est tous redescendu , a la biere de réconfort un gars pose après plus d’une heure de vol et nous confirme que c’était super bon et très dous en l’air :bu:

bref pas facile tout ça mais faut mieux regretter d’être au sol qu’en l’air!!!

je ne parle pas de la b-stoff

regarde dans notre club, on vol en groupe.
Ca canalise les pilotes qui decouvrent le cross ou qui ont envie de faire de plus grands cross…
on ne pousse pas à la performance. si les pilotes le sentent pas ils vont se poser…
je peux vous dire qu’on a pleins d’heureux (qui engrengent de l’experience et qui vont bientôt nous fumer :canape: )!

Je ne comprends pas ces pilotes qui acceptent de faire n’importe quoi ! Elle ne sait pas voler et elle subit un programme de SIV déjà bien avancé ! C’était un pari ? Pour suivre son mec ? ça fera sûrement quelqu’un qui arrêtera vite de voler (ou alors elle n’a pas de cerveau du tout). J’espère qu’elle a bien refait tout ça chez elle sur du dur. :canape:
Ici on est dans de la caricature d’école étrangère, mais on voit aussi des dérapages, dans d’autres circonstances, chez certains moniteurs frenchies (et pas d’Annecy) quand ils envoient par exemple leurs élèves dans le bouillon au déco par vent de sud bien installé. Là encore, je ne comprends pas que les stagiaires acceptent de décoller avec toutes les chances de se faire une frontale dans le rouleau en sortie… effet de groupe ?

Bon sinon, on est encore dans les clichés anti-siv primaires, mais comme ce fil doit être la synthèse de tout ce qui se dit au bar, allons-y gaiement.

Je plussois !! Cette année j’ai volé quelques fois en groupe avec quelques pilotes du club ça ma justement permis d’apprendre plein de choses et de découvrir en vol des endroits différents ou je n’aurais peut être pas osé mettre les stab aussi facilement, le tout briefé en radio et débrifé à la bière c’est une très bonne école!

:floodstop: bin merde il est ou le M@tthieu ? :affraid: