J’avoue que même en descendant dans la pente et en ne prenant que les deux suspentes du milieu, j’ai réussi à faire le sac de patates. Heureusement JB était là pour me donner un coup de main…et une fois en l’air que du bonheur avec la visite de toute la crête en passant les deux venturis sur la droite. En atterrissant au déco, je me suis entraîné à prendre les arrières pour gonfler la voile. Je testerai demain ! et toi tu as fait quoi ?
Méthode de décollage par vent fort
Je viens de lire les 4 pages de ce fil et j’ai été étonnée de ne pas y être intervenue avant.
La technique A + C évoquée au début puis amplement commentée ne s’improvise pas sur un déco, il faut d’abord la travailler au sol.
Les freins normalement en mains avec les deux A (sans les A’ si c’est possible) main droite. Je prends les deux C main gauche et j’en tire 40cm pour bloquer la voile au sol.
(je me retourne toujours vers la droite, on inverse évidemment quand on se retourne vers la gauche).
On peut le faire avec les freins mais cela gênerait la montée de la voile.
J’ai essayé avec les B sur une 3-lignes mais cela ne va pas du tout, la voile part dans tous les sens.
Donc : 40cm de C pour bloquer. Cela marche avec les 3-lignes comme avec les 4-lignes.
Jusqu’ici ça va…
Cela se complique quand on commence à lever la voile parce qu’il faut des bras et de la poigne pour ne pas se faire arracher les C de la main gauche, puis c’est moins dur quand la voile a commencé à monter.
Si la montée n’est pas symétrique, on peut la piloter avec la main qui tient les C en la (se) déplaçant latéralement. C’est délicat et il faut s’entraîner au sol lors de séances dites “de gonflage”.
Certaines voiles permettent un gonflage sans les A, juste avec un appui des fesses dans la sellette (je l’avais découvert avec l’Aska 17 et cela marche avec ma U-Turn 21, qui gonfle avec les mains dans les poches, sans doute aussi avec d’autres voiles). Pour gonfler ces voiles-là, on rend seulement la main avec les C et un bon appui-sellette, c’est un peu moins athlétique.
Une fois la voile au-dessus de la tête, on se retourne, appui ventral et c’est parti.
J’ai décollé comme ça un certain nombre de fois au col des Frêtes / Dents de Lanfon, sur la Tournette et à l’Aiguille du Midi. Cette technique me fut expliquée par un ami valaisan, guide et paralpiniste. Avant, je m’étais fait arracher 3 fois avec un demi-twist et j’avais marqué des buts.
Pas glop.
Savoir qu’on peut décoller dans du vent assez fort entre deux rafales (25-30km/h) est important pour le mental quand il y a de l’air.
En haute montagne, l’air est moins dense et la force exercée sur la voile est moins forte à vitesse de vent égale.
Si la pression de l’air est divisée par x, la force exercée par le vent est divisée par √x.
Exemple : au Mont Blanc, la pression atmosphérique est à peu près la moitié de celle qui règne à Chamonix. Un vent de 30km/h aura donc l’effet d’un vent à 1000m de 30/1,4 soit environ 21km/h, ce qui est tout à fait raisonnable pour décoller.

J’ai décollé hyper tranquillement tout seul dans une micro fenêtre plus calme, 30 mn d’essuie-glace et j’ai commencé à me faire reculer vers le déco sans pouvoir rien faire même avec l’accélérateur 
J’ai donc posé dans un pré à côté de l’église sans problème. Une pilote avait eu ce même problème un peu avant et en traversant le village en repartant j’ai vu un pilote poser dans un champ de l’autre côté de la crête… Ca envoyait hier, sans compter les arbrissages
C’est vrai que ce ça pouvait être fort par moments et par endroits. Il y avait un fort gradient de vent et en-dessous de 80m au-dessus du déco, c’était beaucoup plus facile. Juste s’avancer et rester en-dessous de la couche où on restait scotchés. Ce qui m’a permis d’aller vers l’autre village en faisant attention aux deux venturis. J’y retourne aujourd’hui. J’ai adoré ce site où on peut vraiment “voyager” le long des crêtes. Les prévisions ont baissé.
Tiens tiens, SAGARMATHA, tu parles d’appui selette …
Il ne me semble pas en avoir “entendu parler” ailleurs sur ce fil :grat:
Il ne me semble pas non plus en avoir vu beaucoup sur les vidéos, la pluspart des pilotes préférant semble-t-il se jetter sur la planchette avec au passage un bon appui commandes.
Mouais, la méthode est pourtant très très bien expliquée dès les premières pages des bouquins de Delorme, Pierre-Paul …
Oui en effet, la sellette…pourtant je le dis à certains élèves (suis pas moniteur mais parfois je glisse un conseil): <<pas avec ton dos! avec ton cul dans la sellette!>>
Ah baah super du coup, pour la vidéo.
Mais à la base, je pensais à l’appui “ventrale”. Sorry.
Non. Il s’agit ici de décoller par vent fort
Je ne sais pas pour Gégé (je n’ai pas lu sa littérature) mais je connais bien Pierre-Paul et je connais ses bouquins, je l’ai aussi assisté sur l’atterro de Doussard lors de séances de gonflage pour modestement remettre en place les voiles des stagiaires.
Et c’est PP qui m’a appris à voler à mes débuts, puis plus tard lors de stages divers, j’applique depuis toujours la technique qu’il enseigne.
Quand on gonfle face voile, on met un appui des fesses dans la sellette en reculant, ce qui tire les A et la voile monte.
Avec l’Aska 17, on n’a même pas besoin de saisir les A, la voile monte avec appui sellette + recul, les mains dans les poches !
C’est étonnant.
J’avais joué à Doussard avec l’Aska 17 de Franck Besnard et je m’étais bien fait plaisir. J’ai essayé cet été avec ma U-Turn “Everest” 21m² et cela marche très bien, je ne garantis évidemment pas que cela marche avec toutes les voiles.
Cela vaut en tout cas la peine d’essayer parce que quand cela marche l’avantage est évident par vent fort : au lieu de tirer les A d’une main en rendant les C de l’autre, on rend les C doucement en modulant la charge qu’on met dans la sellette, ce qui est moins athlétique parce que cela se passe dans les jambes plus que dans les bras.
On garde aussi la possibilité de corriger la montée de la voile avec les freins, ce qui est plus facile qu’avec les C.
Une fois que la voile vole, on se retourne, on met de l’appui ventral et hop ! Vous connaissez la suite.
Promis : quand j’irai faire une séance de gonflage à Argenteuil, j’essaierai de faire une vidéo pour vous montrer le truc.

Une heure de gonflage la semaine dernière. J’ai essayé avec les arrières. Ca casse bien le profil en cas de… Après c’est le dosage qui est dur pour contrôler la montée. Je vais essayer de voir avec la sellette. On m’a dit que mes bras étaient trop pliés alors qu’ils doivent être tendus pour faire monter la voile… Tout un art qu’on ne vous apprend pas à l’école !
… Et pourtant si. J’entends régulièrement les moniteurs rappeler qu’on ne lève pas sa voile tirant sur les avants comme un mule mais en accompagnant avec la sellette. Ça explique peut-être pourquoi tu as besoin d’aide quand il y a du vent :mrgreen:
Un stage init et deux stages perfs, aucune séance de gonflage face voile encadrée, filmée, débriefée comme ça a pu l’être avec le dos voile. Peut-être que parce que le vent n’était pas assez fort et que de toute façon on ne nous faisait voler qu’avec un vent minimum, donc décollage dos voile
du coup je suis fort correct en dos voile ! Des biplaceurs et pilotes expérimentés m’ont donné des conseils à chaque fois une méthode différente, les avants dans une main, deux mains, dans la main gauche, la main droite. J’ai eu droit à toutes les variantes (sauf la variante mains croisées…) et même la variante ou on ne croise pas les élévateurs comme un cerf-volant pour voir comment ça fait. Autant dire que mon petit cerveau ne s’y est pas retrouvé. D’où un blocage (y compris 3 expériences physiquement éprouvantes). Je remonte la pente. Par vent “fort” avec en plus mon petit poids, oui besoin d’assistance mais j’essaie de combler ces lacunes en ce moment mais les mauvaises habitudes prises tiennent bon… Je vais essayer de ressentir la levée de la voile avec la sellette pour que ce soit plus progressif qu’une satellisation…
Pour Noël, je posterai une vidéo gag… :sors:
Viens en Bourgogne! chez nous, on sait pas faire des dos voiles !..
Quand nos élèves font leurs premier vols, ils ont tellement bouffé de pente école, qu’ils sont performants pour un déco propre, nikel. (et on est pas des pros…[size=6pt]justement…)
Avec moins de 10m de déco et peu de dénivelé, si t’es moyen au déco tu vole 3/4 mn et au tas !
Sur un de nos déco, c’est même 1 à 2 pas, si tu te loupes, le vol…c’est la mn !
On fait même des décos face voile vent cul, léger bien sûr.
Cà peut paraitre pompeux comme discourt…le revers de la médaille, comment je me fait chambrer quand y’a pas trop de vent et qu’il faut cavaler sur les grands décos des Alpes. Pas foutu de faire un déco correct ! Le Vincent, à la Scia, comment y m’allume ! Bérod…pareil…pffffffffff
C’est un peu hors sujet, c’est juste pour répondre au post précédent.
C’est où exactement en Bourgogne que he découvre d’autres décos et aérologies ?
Non :lol: je connais la Bourgogne, je n’habite pas trop loin mais les sites que tu préconises ?
Au fil de mes innombrables régulations sur le déco de Planfait, j’en vois pas mal des façons de gonfler, dont certaines me semblent aberrantes, et ce sont parfois d’excellents pilotes qui les utilisent.
Je ne prétends donc pas que la mienne soit la meilleure ni la plus efficace, mais c’est celle de Pierre-Paul Ménégoz, celle qu’il enseigne et qu’il m’a apprise, et je ne lui trouve qu’un défaut : elle a des limites par vent fort.
Dans ce cas, je la complète par celle que m’a enseignée mon ami valaisan ( Daniel
si tu me lis) d’Evolène et dont j’ai fait état sur ce fil… et quand c’est vraiment trop fort pour moi, je renonce à voler.
On peut louper un gonflage sur un déco, on s’arrête et on recommence. En vol-rando ou paralpinisme, celui qui a fait une erreur a rarement le loisir de recommencer pour la corriger. Il faut donc avoir une technique parfaitement maîtrisée, quelle qu’elle soit.
Bonjour Mme Adrénaline, vous allez bien ?
Il faut “bouffer de la pente-école” et quand on a l’impression d’avoir pris des mauvaises habitudes il ne faut pas hésiter à se remettre en question pour recueillir l’enseignement d’une personne expérimentée qui maîtrise la technique, pas forcément auprès des professionnels qui n’ont pas le temps.
Un après-midi sur le déco de Montmin est à cet égard une pépinière d’enseignements, tant on voit de gens faisant des décos terriblement moisis, et pas seulement des Anglais ou des Allemands qui n’ont pas appris en montagne.
C’est là un des écueils de la formation actuelle : les élèves payent pour apprendre à voler, les moniteurs les font donc voler… quitte à se chier dessus quand ils ont des gestuelles pourries parce que non comprises ou trop peu maîtrisées.
Là se situe une des qualités des écoles de plaine par rapport aux écoles de montagne : les élèves bouffent davantage de pente-école.

@ Salut M@tthieu, 
C’est amusant, un enseignant qui n’a pas bien écouté/appris à l’école. 
En vérité il n’y a pas de méthode unique, il y en a certainement certaines qui fonctionnent un peu mieux et d’autres un peu moins bien. L’essentiel est en fait de trouver celles que tu maîtriseras au mieux. Note, que j’ai mis “celles” au pluriel. Il faut forger pour devenir forgeron, il faut…
De même, je pense sincèrement qu’être plus léger, dans la mesure d’avoir la voile adaptée, n’est en rien un souci supplémentaire. Si tu en est convaincu, tu te prive déjà d’une partie de ton potentiel de progression. N’oublie pas le côté mental de notre sport.
Savoir décoller dos à la voile devrait toujours faire partie des moyens techniques à notre disposition. Dans une année de parapente, il arrive toujours un jour sur un déco ou c’est la meilleure façon de décoller.
A ce propos les propos de blacklight me font sourire. Savoir décoller en 10 m face voile en vent de cul et faire “sourire” les locaux en ayant quelques difficultés ou ayant tout le moins un style… particulier en dos voile par vent nul sur un déco immense.
D’un autre côté et c’est très pédagogique de sa part car il démontre parfaitement ainsi l’intérêt de maîtriser plusieurs techniques de gonflage/décollage.
Peux tu développer sur le fait que sur les sites bourguigons le déco face voile soit préférable vent de cul… l’aligoté fait courir plus vite en arriére?

L’hivers, sur sol glissant par endroits et sans vent, le dos voile est parfaitement adapté.