Miraculé à Douelle - Comment le mental peut jouer des tours

c’est pour ca que je relatais précisément mon ressenti, sur le moment même lorsqu’on s’est croisé et quand ensuite je suis arrivé au déco et que j’ai appris qu’il y avait eu un sketch avec un gars du club dans un arbre, j’ai compris pourquoi il était énervé, si tu relis mon post, je dis exactement ca, je crois même l’avoir qualifié quelques lignes plus bas de papa poule pour les usagers du site. donc il aura toutes les :trinq: qu’il veut. j’étais énervé quand il m’a engueulé sur la route après avoir failli lui me rentrer dedans. ensuite j’ai compris pourquoi il était énervé. pas d’incident, mais ca m’a mis en rogne j’avoue.

le seul responsable de toute façon de mon sketch à moi ensuite, c’est moi !

je vais adopter le truc de la photo ! un bon anti oubli ca !

une question bête aux noctambules ou à ceux qui liront demain :

je n’ai pas eu de poussée d’adrénaline, j’ai volé sereinement pendant le sketch et j’ai revolé aussitôt remises les cuissardes sans appréhension.

en 2010 lors de mon arrêt j’avais beaucoup plus d’émotions quand je volais.

que s’est-il passé depuis ?

-du kite buggy, souvent pratiqué dans du fort quand les parapentes restent cloués au sol, même les deltas, qui m’a donné une autre sensation du vent.
-une formation qui m’a appris à ne pas tenir compte des sentiments dans la prise de décision
-une séparation qui m’a appris à me fermer à mes sentiments pour ne pas souffrir et à prendre des décisions sans tenir compte des sentiments éventuellement douloureux. rejoins étrangement le point 2…

bon, je vais :dodo: tout à l’heure, puisqu’on est déjà demain, ca devrait :ppte:

Pas sur que la separation de la partie affective dans une prise de decision soit toujours souhaitable.
Si elle prend systematiquement le dessus, c est pas bon … mais sinon …
La trouille ca me parait etre bien benefique parfois par exemple.

Trop d’adrénaline tue l’adrénaline ?

Pris dans une succession de problèmes, tu ne réagis peut être plus à chacun indépendamment ?

Tu n’as rien senti au gonflage ?

Ca m’est arrivé une fois, j’ai fait deux gonflages en trouvant l’aile vraiment bizarre (un peu molle). J’ai regonflé une troisième fois et là, la sellette a commencé à glisser vers le haut et j’ai planté les freins (heureusement qu’il y avait du vent, sans doute).

Depuis, le moindre soupçon au gonflage et je repose l’aile pour tout vérifier (prévol, clef …).

[quote]La trouille ca me parait etre bien benefique parfois par exemple
[/quote]
Si tu peux donner un exemple justement parceque je vois pas trop comment la peur peux aider à prendre des décisions un tant soi peu rationnelles à part vouloir sauver sa peau à tout prix et donc prendre des marges nfois plus importantes que la raison le suggère :wink:

ca serait intéressant de démarrer un post sur la prise de décision pour scinder la discussion, car il serait intéressant d’en parler (pour ceux que ca intéresse).
l’affectif ne dois pas jouer dans l’analyse de la situation en règle générale.
il y a dans la prise de décision une préférence spontanée, que tu dois au contraire bien connaître pour l’éviter, ou en tout cas pour contre balancer objectivement les arguments (avec le même poids) en faveur des décisions qui vont contre ta préférence spontanée.

d’où l’intérêt de bien se connaître, de faire un travail sur soi à ce sujet (je propose d’ailleurs, pub perso involontaire, des sessions de coaching à ce sujet).

que fais tu quand tu te rends compte que ta préférence n’est pas la meilleure solution ? tu fais quand même ta préférence ou tu prends la meilleure solution ?

dans mon cas hier, j’avais 3 options (une 4ième mais que je n’ai pas identifié en vol, on me l’a donnée au déco ensuite).
mes 3 options étaient :

-aller à l’atterro en pilotant à la sellette et vaguement aux freins que je pouvais un peu manipuler, sachant que je ne serai pas si je tiendrai. je fais de la spéléo et du kite, je suis musclé des bras, mais je ne suis pas non plus stallone). j’étais “bien assuré” avec la ventrale sous les aisselles. mais question sur combien de temps je tiendrai
-me remettre dans la sellette (vaguement essayé, j’avais l’impression que j’allais glisser si je persistai, j’avais peur de perdre le blocage salvateur de la ventrale sous les bras qui me permettait de tenir et de piloter un peu avec les freins malgré tout)
-poser au déco, mais il me fallait un peu de gaz et c’est dangereux (tout le club dit pose au déco danger, donc voyant rouge sur cette option).

sur les 2 premières options, dont ma préférence était d’aller poser, je ne savais pas si je pouvais aller au bout de la chose sans aggraver la situation et me mettre plus en danger.

reste la 3ième option et malgré le voyant rouge de l’inconscient collectif, j’avais déjà posé en haut et je savais que je risquai un gros roulé-boulé, guère plus, en plus il y a le chemin le long de la crête, donc de la marge pour poser, cela reste l’option la moins dangereuse dans ma situation et je prends la décision de faire un virage pour me poser en haut.

après j’ai découvert une 4ième option : le retour à la pente dans les arbres pour éviter de devoir tenir jusqu’à l’atterro qui aurait été la moins bonne des décisions et pourtant ma préférence spontanée au moment du choix.

ce que j’ai entendu et qui demande confirmation (mais dans le doute je garde ça en tête) : il est impossible de tenir la position sangles coincées sous les bras (points de compression (axillaire selon wikipedia) qui font lâcher prise ou un truc comme ça) !!
LA solution est impérativement de revenir en arrière dans un arbre (moindre mal) ou poser au déco rapidement (surtout pas de se mettre du gaz sous les pieds)

Exactement. C est ce que j ai aussi entendu partout.
La quatrieme option que tu consideres comme la moins bonne (si j ai bien compris ta derniere phrase) est pourtant celle qui est partout preconisee.

merci Stepson pour ton récit honnête
cela nous rappelle a tous ce que l’on savait déjà, mais c’est bien de se le répéter, répéter, répéter encore.
Je pensais être à l’abris de ce genre de plans foireux ou on ferait bien de rester à la maison plutôt que d’aller voler a tout prix. Mais pas plus tard que dimanche dernier …

après une semaine sans voler (because déplacement boulot) le samedi la MTO est vraiment pourrie et je ronge mon frein en gardant l’espoir que dimanche il y ait un créneau.
samedi soir je vais a l’anniversaire d’un copain, retour 3h du mat bien éméché et rigolard. :bu:
dimanche matin, la gueule de bois me fait renoncer à l’appel des copains qui partent voler dès le matin 10h.
je reste à la maison boire et reboire du café en vidant le tube d’aspirine.
comme je repart dimanche soir tard, je n’y tiens plus et à 13h30 je prends mon aile pour rejoindre les potes sur le déco a coté de la maison.
Les conditions sont plus que toniques, je n’ai pas suffisamment les yeux en faces des trous. je me cale contre mon sac et m’endors pour une bonne sieste.
A mon réveil les conditions se sont bien calmées même si il y a encore une aérologie un peu bizarre du vent de face au déco (Nord) de l’ouest un peu plus haut et de l’Est plus fort en altitude.
en voyant les copains en l’air je ne résiste pas d’aller les rejoindre.
dès que j’ai décollé j’ai compris que je n’avais pas suffisamment la forme pour ces conditions rugueuses, mais je m’entête et prends de l’altitude.
Arrivé a la couche de cisaillement les turbulences me secouent tellement que j’ai bien cru que j’allais me vomir sur les genoux. Pas facile de redescendre … ça monte bien et partout.
les 3.6 pas terrible pour mon estomac

je fini quand même par poser au déco en jurant qu’on ne m’y reprendra plus :prof:

il manque une virgule dans ma phrase. c’était “tenir jusqu’à l’attero” qui est la moins bonne des solutions, mais pourtant celle que j’aurai prise spontanément.

OKi , j etais pas sur de ma lecture :wink:

Bon en tout cas ca s est bien fini …

oui, bien fini :soleil:

en plus le client pour qui je code en ce moment vient de me demander un devis pour un projet supplémentaire. :smiley:

la vie est si bizarre.

réunion à 14h avec mon client puis boulot un peu, vérification des batteries qui devraient avoir fini de charger et :ppte: ce soir si les conditions le permettent. mais au moins je vais faire un saut au déco. je vais imprimer l’affiche officielle de la FFVL sur le rappel des cuissardes pour l’afficher :wink:

Hehe je crois pas que l’affiche soit vraiment “officielle” ;).

sinon, petite question, on m’avait aussi dit que la repose au déco à douelle était dangereuse, j’en ai pourtant faite une à mon deuxième vol là-bas (j’ai suivi un gars qui a posé juste avant moi et qui n’a eu absolument aucun problèmes…), et j’aimerai bien savoir pourquoi c’est “dangereux”…si ça ne fait pas parti, finalement, de l’imaginaire commun…Je ne vois pas trop où pourrait être les pièges, mis à part peut-être un gradient, mais qu’on peut trouver dans bien d’autres situations, et pour lequel on arrive bien bras hauts.

sur la repose au sommet :

si tu colles juste derrière les arbres, une combinaison du rouleau et le relief (forte pente de la zone d’atterrissage) fait que alors que tu peux penser etre à 2m du sol et donc facile de faire une ressource pour poser, en fait, tu peux encore avoir 10 à 12m de gaz sous les pieds. un décrochage dans cette configuration peut faire très mal au dos et aux chevilles. j’ai vu des pilotes de tous niveaux (du débutant à l’ultra confirmé) se faire avoir.

ce n’est pas de l’imaginaire.

si tu te décales vers l’arrière, ben si tu décales trop, tu peux te retrouver sur la sortie d’un venturi et te faire reculer. il faut trouver l’axe d’approche le plus optimal. si t’es trop bas, tu as tendance à passer trop pret des arbres le long de la crete, si tu es trop haut, tu as tendance à aller trop loin pour perdre ton gaz et à pas forcément pouvoir revenir ou te faire prendre dans des rouleaux au dessus des arbustes que tu survoles pour revenir poser. là aussi, quel que soit le niveau du pilote et la voile, j’ai vu des sketchs

si tu es trop haut, il vaut mieux repartir pour un tour et revenir faire ton approche.

cet attero au sommet est piégeux. il n’est pas compliqué mais technique et il faut le respecter en tant que tel. il y a une trajectoire qui est “safe” toutes les autres sont plus ou moins douteuses… idée : pourquoi on ne peint pas la trajectoire sure car elle ne varie pas beaucoup que le vent soit fort ou pas ?

ensuite ce qui est réel, il y a une forme de snobisme et une fierté à faire partie du club de ceux qui posent en haut…

le seul mérite de ceux qui posent en haut c’est d’avoir pris du gaz et d’être passé au dessus du relief…
si les conditions sont bonnes, pas de mérite à poser en haut. tout le monde a le gaz pour.
mais si les conditions sont bonnes, ca veut dire que c’est un peu venté et donc l’attero en haut devient technique donc ca redonne un certain mérite à la chose…

mais vole-t’on pour le regard des autres et un mérite ou pour son propre plaisir ? moi je vole pour moi, pas pour le regard des autres.

j’ai aussi posé en haut à douelle à mon 2ième ou 3ième vol sur le site sans trop de soucis. j’avais même plutôt la problématique de pas descendre et d’avoir du faire 4 ou 5 passages pour arriver à descendre. j’ai aussi reposé en haut lors de mon vol de reprise à douelle cette année il y a 2 semaines. et hier 2 fois suite à mon sketch. je n’en tire pas de fierté, mais c’est super pratique de ne pas avoir à faire la récup pour remonter. même si elle se fait bien à pied aussi. j’ai testé moins de 30 minutes par 30° avec la voile sur le dos. ca se fait bien aussi et la vue est super agréable sur le chemin de remontée.

on va faire comme :lol:

Merci d’avoir posté ce témoignage, effectivement comme le dit l’a fait remarquer un autre intervenant c’est un cas d’école, à lire et intégrer par tout le monde pour prendre conscience de l’importance du mental sur la capacité de prendre les bonnes / mauvaises décisions.

Pour ce qui est de ta réaction, de mon point de vue c’est nickel aussi. Avoir fait le virage à 180° le plus tôt possible pour pouvoir reposer au sommet (avant d’être trop haut ou trop bas, avant de glisser et d’être suspendu par les aiselles et grimacer de douleur à cause du sang qui ne passe plus dans les bras …) c’était surement la meilleure option. Je ne crois pas que la manip postée par Akira soit une bonne première option, c’est plus un truc de la dernière chance une fois que t’es à mi-falaise ou trop loin du sol et que tu n’as plus d’autre choix que de réussir à t’assoir ou tenir le coup jusqu’à l’atterro.

EDIT : mais ça n’empêche pas que c’est une bonne idée de tester la manip sous portique, ça reste un truc qui peut sauver la vie. :wink:

ps : tout ça c’est théorique, peut-être que je dis de la merde.

Pour ceux qui sont concernés, amha il faut changer
pour une sellette avec sangle anti oubli
ou mieux encore accrocher en V comme la kamasutra 2

http://www.korteldesign.com/spip/IMG/jpg/KSUTRAface-2.jpg

[quote] Je ne crois pas que la manip postée par Akira soit une bonne première option,
[/quote]
Pour avoir essayé sur portique, c’est assez facile, et pour ma part, si un jour ça m’arrive, c’est ce que je ferais en premier.
Ensuite tu es réellement tiré d’affaire.

Ça me parait mieux qu’un pilotage approximatif pour une hypothétique repose au déco ou dans un arbre.