Monitorat federal et brevets professionnels de moniteur

Bonjour

meme si je comprend qu’il faille des criteres de selection pour l’entree en formation BE (a noter que le tronc commun a tous les sports peut se faire en dehors de la filiere ENSA, par exemple en cours du soir), je trouve que la selection par la pratique competition ecarte beaucoup de candidats qui ont sans doute un profil pedagogique interessant mais qui n’ont pas une ame de competiteur. Beaucoup de parapentistes, contrarement a des sports comme le foot ou le rugby, volent pour le plaisir, et certains d’entres eux atteignent sans doute un niveau de competences suffisant pour l’enseignement et la pratique du biplace profesionnel.
D’un autre cote, le but de la federation est de promouvoir la competition, mais une passerelle autre pourrait etre envisagee, par exemple la validation du niveau par de belles traces enregistrees en CFD…

petite question, est-ce que certains d’entre vous savent s’il est possible de faire reconnaitre un diplome etranger profesionnel de parapente pour valider la partie technique du BE en France, et donc acceder au droit d’exercer en France?

:coucou:

Franchement, un pilote qui ne serait pas capable de terminer (3x) dans une première moitié de classement dans une manche sport n’a pas toutes les compétences pour enseigner le parapente (pas besoin de gagner une A …).
Nul besoin d’une âme de compétiteur et ça n’a rien à voir avec la sélection, juste vérifier les (certaines …) capacités d’analyse en vol, la pression et la gestion du vol en grappe, le minimum requis pour la pratique du cross … ce qui n’est pas négligeable quand on est moniteur.

Un moniteur n’est seulement là pour faire faire des ploufs à ses élèves.

Je ne parlais pas de competences mais d’envie de se tirer la bourre pour faire un metier pedagogique.
Heureusement qu’on ne demande pas a tous les moniteurs d’auto-ecole de rentrer dans la premiere moitie du classement en GT France pour acceder a leur metier, et pourtant ils ont a gerer le stress, la circulation dense, les risques d’accidents, le manque d’experience de leurs eleves…

Personellement, la competition en parapente ne m’attire pas (meme si je suis le championnat du monde et certaines courses en tant que spectateur et que je trouve ca passionnant), je me suis tape la bourre pendant des annees en enduro et j’en ai fait le tour, mais transmettre aux autres des acquis et pouvoir faire partager ma passion en volant en biplace, ca m’interesse et, meme si il y a encore beaucoup de chemin, je regarde quelles sont les possibilites d’y arriver.
Si le passage incontournable est la competition en France ou pays valides par la federation (ce qui est le cas aujourd’hui), et bien j’y mordrais peut-etre, mais ca ne sera que pour acceder au but (cette fameuse premiere moitie du classement sur 3 manches).

Je sors d’un SIV au Nepal avec un excellent moniteur francais, celui-ci est pilote acro (il se met au cross sur le tard, mais c’est un autre sujet) et j’ai eu un niveau d’encadrement a la hauteur de mes attentes, ce qui me fait dire que le monitorat parapente ne devrait peut-etre pas focaliser autant sur la competiton cross pour recruter.
Enfin, j’ai appris les bases du parapente en club de plaine au treuil, avec un moniteur federal, celui-ci m’a donne de tres bons conseils techniques (valides par la suite par des BE lors de stages), une information continue sur les risques et les moyens de se premunir, une formation theorique pour valider le niveau initial et par la suite le brevet de pilote. Il a forme bons nombres de pilotes depuis plusieurs annees, et aucun accident a deplorer a ce jour parmi les membres du club. Ce moniteur n’a, sauf erreur de ma part, jamais fait une seule competition parapente de sa vie, et je juge sa pedagogie aussi bonne que bon nombres de BE.

Je ne cherche pas a polemiquer sur les differences BE / brevet federal (pour info j’ai ete moniteur federal de ski, je sais un peu de quoi il en retourne), a chacun ses prerogatives et c’est bien comme ca. Je m’interroge juste sur le bien-fonde du tout-competition comme principal critere de selection. C’est ce critere, amplifie en ski du fait du nombre de postulants (la il faut carrement etre un athlete de haut niveau pour caresser l’espoir de passer les tests) qui m’a fait jetter l’eponge a l’epoque.

Salut

Alors pour commencer le terme BE c’est du passé. Maintenant on ne peut plus passer QUE le BPJEPS ou le DEJEPS.
Le tronc commun fait partie de la formations BPJEPS. Plus besoin de l’avoir en dehors.

Enfin pour ce qui est de la compétition, je suis d’accord. Tout le monde n’a pas envie d’en faire. Mais je pense qu’au moins tous les moniteurs devraient avoir une expérience de la compétition pour pouvoir en parler.
Et enfin pour ce qui est des prérequis, si vous êtes dans le premier quart du classement CFD, ça a la même valeur que les manches de compétition.

Voilà
A+
Laurent

Faut arrêter quand même, si t’as pas envie de faire de la compet ben tu te forces! J’ai des tas d’élèves branchés math physique que ça fait chier de faire du français ou de la philo ben ils le font quand même parce que pour le bac ben il faut.
Après comme dit le bandit, finir dans la première moitié d’une B c’est pas la mer à boire et c’est un moyen comme un autre de vérifier un niveau technique minimum, c’est pareil dans tous les sports. Maintenant si t’as envie de payer un monit de ski qui skie comme une brêle faut changer les règles de sélection.
Pour ta comparaison avec l’auto école je la trouve infondée, conduire une voiture dans la circulation n’est pas un sport, par contre si tu fais un stage de pilotage en circuit pour apprendre à aller vite vaut mieux que le moniteur sache de quoi il parle, non?

@ Willow, Le parallèle avec le ski n’est pas vraiment pertinent. Le niveau demandé en compétition est vraiment accessible à tout pilote ayant le niveau de prétendre entrer en formation de moniteur. Je suis tout à fait d’accord pour le ski, on demande des athlètes de hauts niveau pour apprendre le “chasse la neige” à des débutants. Certains moniteurs excellents skieurs n’ont pas la fibre enseignante.

C’est aussi une manière de s’assurer que les pilotes aient un minimum de variété d’expérience en dehors de leur massif et en dehors de leur milieu de vol. Si tu prends par exemple un pyrénéen de fond de vallée (clin d’œil à Piment :wink: ) qui n’a volé que dans SA vallée, il manquera d’expérience même si il vole très bien dans son cadre.

Je vois pas ce qu’il y a de choquant à demander à ce qu’un moniteur justifie d’un niveau minimum pour passer le BE.

C’est aussi et surtout un moyen d’écrémer, sinon n’importe qui serait moniteur, et je te dis pas le bordel pour trouver du boulot. Déjà que c’est pas facile…

Pour être guide de haute montagne, faut pas faire de la compét, mais avoir une liste de course sérieuse. Pour être prof de tennis faut un bon classement aussi. En ski, faut être capable de descendre plus vite possible en slalom par rapport à un temps de référence…

En parapente, le seul moyen de juger un peu objectivement le niveau d’un pilote, c’est de voir le nb de kilomètre qu’il est capable de faire en CFD, en compet de cross, ou alors en compét d’acro. Car tu peux aussi faire de l’acro si la compét de cross te dis rien. Je pense que ca compte pareil.

Je crois que si on a pas un minimum “une mentalité de compétiteur” on ne fait pas un métier dans le sport. Il faut, pour enseigner, avoir soi même un niveau qui demande du dépassement de soi.

En montagne, c’est même différent, c’est carrément de la sécurité. Un guide doivent avoir un niveau au top pour pouvoir redescendre “sur son dos” un client qui irait mail. Tu vas pas mettre un clampin comme moi qui fait de la montagne en amateur pour guider des mecs sur un voie.

Et puis en parapente c’est avoir une vision globale de l’activité sans en occulter une partie

bon ben j’arrete alors, je pensais juste qu’on pouvait donner son point de vue…

desole

je te rassure, moi aussi ça me gène …
mais c’est un peu pareil pour tout : le coté pédagogue passe derrière le coté technique (si tu veux enseigner une matière au collège ou autre, il te faut un niveau conséquent (de mon temps une maitrise + CAPES) qui décourage pas mal de monde … et ensuite on s’étonne du manque de vocation)
Quant à dire que c’est dur de bosser pour un moniteur de parapente … je suis pas sur que ce soit vrai qd on voit certaines écoles qui ne trouvent pas leur bonheur (y a plein de bonnes raisons à ça …).

[quote]Quant à dire que c’est dur de bosser pour un moniteur de parapente … je suis pas sur que ce soit vrai qd on voit certaines écoles qui ne trouvent pas leur bonheur (y a plein de bonnes raisons à ça …).
[/quote]
Aujourd’hui, un moniteur de parapente trouve du boulot. Mais demain, si le nombre de moniteur formé double ? Est-ce que pour autant, il y aura deux fois plus d’élèves ?

Quand à l’école,

Vu le niveau actuel de certains enseignants que j’ai croisé, je dirais que bac +5 ce n’est pas trop demandé… Quand je vois certains copains ingénieurs ou autres bac +4/5 qui ne sont pas capables d’aligner 3 phrases dans une français correctement rédigé et sans faute, je me dis qu’heureusement qu’on enseigne pas avec moins que ça…

Pour moi, les études universitaires ne sont pas la panacée, mais ont au moins le mérite d’apporter une certaine culture, et une ouverture d’esprit. Pour avoir fait un deug de droit, avant de basculer sur autre chose, je regrette pas.

Après, oui, avant “l’instit” il avait juste le BAC… Mais bon c’était surement pas le BAC d’aujourd’hui…

Mais je suis d’accord sur le coté pédagogie contre technique ou connaissance pure. On peut très bien avoir l’un sans l’autre et ça peut très bien fonctionner

Quoted for posterity ! :stuck_out_tongue:

je suis pas enseignant, je travaille juste avec eux… 8)

Je ne suis pas vraiment d’accord avec ça. Je ne suis absolument pas compétiteur dans le cadre des compétitions parapentes, pourtant je suis moniteur depuis plus de trente ans et j’aime toujours autant enseigner et voler.

Le niveau technique minimal demandé pour être moniteur est haut et c’est normal pour une ‘activité à risque’. Passer par trois manches de compétition ne me semble pas un gros obstacle même pour ceux qui ne sont pas fan de compète.

J’ai des copains très bons pilotes (dans les 2 ou 3 meilleurs pyrénéens et quelques saisons en A il y a quelques années) qui ont essayé de passer le BE et qui ne l’ont pas eu par manque de bagage scolaire ce qui leur rendait très difficile le travail écrit.
Pourtant c’était des gars très expérimentés, très capables de juger, de ressentir une aérologie et de l’expliquer à l’oral, mais l’écrit c’était pas leur truc…
D’autres que j’ai connu étaient au contraire très à l’aise dans un travail théorique et pédago mais une fois en l’air ou devant une masse d’air à analyser bof bof… ils ont eu leur BE facile…
Avec lesquels vous préférez partir en stage perf à Castejon au mois de juin? moi je me sentirai mieux avec les premiers…

J’ai passé mon BE y’a pas mal d’années, avec de très bons pilotes et certain d’entre eux n’étaient pas du tout à l’aise avec l’écriture… Ben ils l’ont eu. Ils l’ont eu avec une note limite à l’écrit (limite de mémoire c’est 6/20) et une note technique, pédagogique, … qui rattrapait la moyenne générale. Donc si tes potes l’ont pas eu c’est qu’il n’y a pas qu’à l’écrit qu’ils devaient être juste. Je veux dire par là qu’être un super technicien et un bon pédagogue ça fait pas tout. Il faut ouvrir les bouquins, avoir beaucoup plus de connaissances que le niveau que tu enseignes.

Perso je trouve que le niveau théorique demandé est faible, encore aujourd’hui avec le BPJEPS. Ce n’est peut-être pas pour rien qu’on a des pilotes qui ont peu de connaissances en météo, mécavol et pire encore en réglementation. Mais c’est pas tout à fait le débat.

A+
Laurent

[quote]Ce n’est peut-être pas pour rien qu’on a des pilotes qui ont peu de connaissances en météo, mécavol et pire encore en réglementation
[/quote]
En même temps c’est quand même super difficile d’arriver à former correctement quelqu’un sur des domaines aussi varié en seulement 1 ou 2 semaines (durée moyenne de formation je pense).

Personnellement, cela fait depuis 2009 que je vole. Je n’y connais toujours pas grand chose en mécavol (pas scientifique dans l’âme). La réglementation, je connais les bases, surtout les priorités, mais sur les hauteurs je m’embrouille encore. La météo… pff c’est tellement complexe.

Je dirais qu’on apprend aussi par bribe, moi je progresse petit à petit, mais bon c’est long quoi !

Salut

C’est peut-être là aussi que les mentalités doivent changer. Se former plus que deux semaines.
Quand on analyse certains accidents, le rapprochement est rapide entre manque de connaissance et risque encouru.

Mais encore faut-il, soit avoir le courage d’ouvrir un bouquin, soit timber sur un moniteur qui maîtrise la théorie et qui prend le temps d’en faire.

A+
Laurent

D’un autre coté le sujet du fil est le monitorat fédéral et/ou le BPJEPS alors on ne parle pas de 1 ou 2 semaines de formation mais bien de beaucoup plus. au bas mot 8 semaines après le BPC pour le fédéral et environ 2 ans pour le Pro. Et faut-il le préciser, il me semble normal que si on a l’ambition d’enseigner aux autres il faut déjà avoir l’ambition d’apprendre soi-même, non ?

Si vraiment on est possédé par l’envie de partager ses connaissances dans la passion qui nous anime, on se doit d’être possédé par l’envie de développer ses connaissance au maximum pour être capable d’en transmettre un minimum.

Pour moi aussi cela ne signifie pas stricto-sensu que le moniteur se doit d’être un champion de la disciple qu’il enseigne, sinon il n’y aurait plus que des champions et non des moniteurs, mais il doit posséder un niveau suffisant dans tous les domaines, théoriques et technique, pour lui donner la capacité de transmettre et d’être … crédible.

Bien sur qu’un vrai sens des relations humaines (que l’on a ou pas) et de la pédagogie (qui elle peut s’apprendre) est un plus nécessaire.

Enseigner n’est jamais facile …

Hier, suite a mon leger agacement exprime plus haut, j’ai oublie de remercier Laurent qui repondait clairement a une de mes interrogations, a savoir qu’un classement a la CFD (dans le premier quart donc) peut etre qualifiant pour la formation que je continuerai d’appeler “BE” (par facilite). Donc merci a lui :pouce: .
Ce point va a mon avis dans le bon sens, car il permet a des pilotes confirmes (faut quand meme pas etre tout a fait manche pour se caler dans le premier quart de la CFD) mais pas attires par la competition classique de pouvoir acceder a la formation. C’est une piste que j’etudierais si un jour je me sens pret, que la CFD perdure et que mon niveau progresse beaucoup, ce que j’espere.

Bon j’y revient (parce que je n’arrive pas a fermer ma grande g…, desole), pour ce qui est du ski, comme dit par Patrick, ca n’est sans doute pas comparable avec le parapente car le niveau exige est dix crans au dessus en ski, mais je ne partage pas l’avis de Piment, j’ai eu l’occasion de croiser des moniteurs de ski qui avaient sans doute ce niveau technique au top mais qui ne valaient pas un cachou en pedago, car c’etait un metier alimentaire et pas une reelle passion (leur passion c’etait la competition, pas l’apprentissage). Il serait dommage qu’on en arrive a cette derive (a la marge, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit) dans le parapente.
Pour ce qui est de la comparaison avec l’auto-ecole, c’est justement la qu’on n’est pas tous en phase sur ce post. Le parapente peut effectivement etre considere comme un sport a part entiere, et alors le cote competition a tout son sens, mais combien d’entre nous le considere plus comme un loisir, tres exigant certes, mais denue de tout esprit de competition (voler pour le plaisir de voler, je pense que ca concerne la tres tres grande majorite des parapentistes, licencies ou non).
Donc un moniteur “classique”, qui fait de l’initiation et de la progression, n’a pas absolument besoin d’etre competiteur dans l’ame (avoir une idee en participant a quelques manches de facon a pouvoir en parler avec les eleves desireux d’aborder le sujet, ok), c’est pas pour autant que ce moniteur est une brele.
Et pour les sportifs qui veulent ameliorer leurs performances, libres a eux de s’orienter vers des moniteurs entraineurs, ce qui se passe deja aujourd’hui, je suppose.

Tout ton message ci-dessus montre que tu n’es pas prêt pour être moniteur, car non seulement tu ne connais rien à la compétition en parapente (ce qui est déjà dommage), mais tu fais en plus un blocage psychologique (sur le mot “compétition”, car la CFD en est une à part entière) pour éviter à tout prix d’en faire, ce qui, pour un moniteur, démontre un manque d’ouverture d’esprit flagrant.

Après cette introduction volontairement provocatrice (qu’il faut savoir prendre avec philosophie :stuck_out_tongue: ), sache que le jour où tu auras mis un pied dans une compétition de parapente, tu te rendras compte que ça n’a rien à voir avec de la compétition. A peu près 5% à 10% des inscrits sont là pour gagner (je parle des compètes sport ou loisir), tous les autres sont là pour faire un beau vol et essayer de boucler le parcours qu’on leur a demandé de faire. Il n’y a donc aucun esprit de compétition à avoir (et je suis bien placé pour le savoir …) pour y participer.
C’est juste une forme de stage cross dans un cadre différent (et convivial) extraordinairement formateur pour la plupart des pilotes qui y participent.

Un moniteur classique qui fait de la progression se doit de connaître ce type d’épreuve, et n’a besoin d’absolument aucun esprit de compétition pour y participer et terminer dans la première moitié du classement. S’il n’y arrive pas, c’est que ce n’est pas un bon pilote ou qu’il ne supporte pas la pression, et c’est quand même gênant pour un moniteur …

Après, si ce n’est que pour apprendre à décoller ou à atterrir, pourquoi pas …