Nervures avait raison

non ! tiens … ya qu’à voir le souvenir qu’évoque pascal c’est le fait d’enrouler en mirroir … pas le nb de km qu’on a mis au compteur …
après c’est vrai que je suis assez compétiteur dans l’âme … et mettre un nb de km en face d’un vol ça permet de faire un raccourci sympa

[quote=“surfair,post:20,topic:30181”]
euf … là j’ai trop mal à la tête pour pouvoir te répondre :canape: je reviens quand j’arriverais à comprendre la question :sors:

C’était peut-être de la montée en miroir à +5 non ?
Le sens de la question vient de ces propos de Barbulle :

Manifestement vous aimez les sensations qu’on a en conditions fortes. Moi aussi mais faut que ce soit sain.
Tu vois la différence, moi j’aime ça mais je mets immédiatement un bémol.
On dirait que Barbulle il n’a en tête que son noyau à +5 et l’aile qui tire sur la tranche. Quand lui ou toi pensez “conditions fortes”, il me semble que tout ce que vous visualisez c’est gros plafs, enroulage serré, toutes les sangles en tension et les commandes précises et mordantes dans les mains, transitions de folie vent de cul, surf accéléré sur les crêtes en confluence, etc.
Il n’y a pas de place pour des images comme “coincé dans un venturi derrière une crête qu’il faut passer”, “reculade trop bas dans la brise d’une vallée étroite” ou encore “lutte à l’accéléro contré par le vent météo au-dessus d’une zone boisée”, “vachage improvisé en terrain inconnu turbulent quadrillé de lignes” :mrgreen:
Je me trompe? T’as pas trop la migraine ?

Ben, en fait, moi je me dis tout simplement que les frontales font partie du vol. J’en fais quelques unes et ça me fait rien du tout … avec une aile que je connais.
2 dont je me souviens quand même :
Un départ en rotation parce que j’avais l’appareil photo dans le mains et je m’occupais absolument pas de mon pilotage. Stoppé très vite.
Une autre dont je suis sorti en parachutale. J’ai mis 2-3 secondes à m’en apercevoir, et si j’avais pas foutu un gros coup de frein et relaché direct, l’aile ne serait jamais venue me chatouiller les pieds …

Si, en fait, dans les thermiques en compet (les quelques unes que j’ai fait) avant le start, là, je fais gaffe parce que y’a toujours une aile qui traîne 20m en dessous !!!

C’est la montée d’adrénaline et le fait de sentir qu’on maitrise (ou pas des fois… :vrac: )
Aussi le fait que monter dans du gros thermique, ça me fait trop plaisir… regarder quelque-chose (village ou autre) rapetisser à vue d’oeil et voir le cum qui se rapproche :dent: magnifique!
En plus demain je le ferai sous une M3 (si le foehn rentre pas encore! :bang: ) :dent:

Non, pas à ce point là. Bien sur que quand on se lance sur un parcours qui fait partie de son jardin et qu’on a déjà parcouru plusieurs fois, le challenge sera de le faire plus vite que la dernière fois. Mais rassure-toi on ne manquera pas de remarquer la présence de chamois ou autre particularité furtive. En fait le souvenir persistera si la situation est particulière. C’est donc le cas quand tu fais une belle manche en compet ou un beau circuit en cross, forcément ce jour là, tu as profité de conditions particulières qui vont rester en mémoire… Que ce soit un bon ou moins bon souvenir.

Par ex. quand je fais un plaf à 4000m… Même si j’ai dit que je partais juste essayer la voile, je ne pourrais me retenir de me barrer faire le tour des massifs du coin tellement c’est visuellement fantastique! Ca me rappelle le premier essai sérieux de mon Icepeak:
http://picasaweb.google.fr/Parapentor/150307ChamonixPleineJoux#
Les 2 premiers vols dans des petites conditions au raz des arbres à Planfait avaient été limite désagréables. mais le vol à Chamonix avec D de B. m’a ouvert les yeux sur le potentiel de la voile et le plaisir que je pouvais en retirer. J’en garde un super souvenir! (plaf à 3600, le challenge photo étant de faire la photo du stab avec le Mt Blanc derrière… :smiley: )

Non vraiment pas, il y a les risques que tu n’as pas anticipé, et ceux-là peuvent coûter très cher. Tous les pilotes qui se sont retrouvés dans une situation à risque genre scotché dans le venturi d’une vallée étroite avec une jolie ligne haute tension en bas… Et bien (s’ils s’en sortent…) je te jure que l’image va les hanter un moment et qu’ils vont tirer la leçon de cette erreur de jugement pour ne plus se faire piéger comme ça. Lorsque je fais un briefing pour les potes qui découvrent une zone de vol, je cite tous les coins piègeux où il faut anticiper et j’essaie de donner les précautions à prendre pour que cela se passe bien.

Ensuite il y a les risques prévisibles comme voler sous le vent ou voler à fond alors que ça brasse un peu, je sais que je joue avec le vrac magistrale et que donc je vais être hyper-attentif à tous les messages envoyés par la voile afin de réagir instantanément et ne pas laisser se propager l’amorce de fermetures. C’est assez fatigant et ça demande de la concentration. Je pense que cela rejoint la concentration d’un pilote de rallye en plein dans un milieu à adhérence variable, passant du sec au glacé par exemple… Une montée en thermique en miroir à + 5 est fréquente en compétition, particulièrement en A. Tu trouves un thermique qui te sort du trou et 10 secondes après, t’as 10 pilotes qui t’ont rejoint et qui se sont callé sur ton rythme (s’il sont bien éduqués… :roll: ), et te voila avec une grappe à tourner avec les stabs qui se passe à 2 m les uns des autres. Tu sais que chacun ici sait ce qu’il fait et qu’il n’y aura pas de lézard, j’en dirais pas autant dans certaines compet B…
Comme gros stress dur à supporter pour moi, c’est la grappe de départ (Ch de Fr) dans un thermique poussif avec 120 pilotes en l’air qui ont le couteau entre les dents et qui ne souhaitent qu’une chose: que tu te casse pour leur laisser la place. :mrgreen: Tu es en rotation dans une masse d’air assez molle avec plein de types au dessus, autant au dessous (ben oui quoi t’es pas le plus mauvais!) et quelques-un qui sont à l’extérieur de ton virage. Là tu te dis “S’il y en a un qui merde, il en embarque au moins 20 avec lui” :? Je ne tiens pas ce calvaire plus de 5 mn, c’est épuisant et à la fin j’étouffe, alors je me casse.

c’est clair que ce sont des situations qui font forcément plaisir :slight_smile:
tiens pour en rajouter une couche … je suis assez content que le logiciel avec lequel j’ai débriefé mon vol d’hier m’annonce un +9,5 sur ma trace GPS (la moulinette de man’s ne me gratifie “que” d’un +7,7 m/s dans la partie où j’étais sans vario pour optimiser la montée) :mrgreen:

[quote=“surfair,post:22,topic:30181”]
j’ai très beaucoup la migraine (peut être trop pris l’air hier 8) ) … mais je crois comprendre ce que tu veux dire … en revanche je ne sais pas comment te répondre … je vais quand même tenter :

  • le risque existe … certes … mais le but du jeux reste d’éviter de se mettre dans ces positions là donc anticipation, lecture de l’aérologie …(*)
  • et encore les quelques fois où je me suis retrouvé dans ces positions, ça fini par une “posé vivant posé contant” … ptet chuis trop jovial :mdr:
  • enfin y a peut être aussi
    • un aspect optimiste : on préfère envisager (ou se rappeler) les bonnes choses
    • une discussion conviviale : on préfère (se) raconter les bons moments

(*) ceci dit le questionnaire portait sur les fermetures … (de mémoire) je ne me prends pas de fermeture quand je suis en situation critique dans les quelques vaches absolument scabreuses dont je peux me souvenir. La seule fermeture en condition très critique je l’ai racontée là : http://www.parapentiste.info/forum/recits/mon-premier-helico-en-cross-t3407.0.html

Oui je viens de lire ton récit.
Il me semble qu’il y a différentes typologies de pilotes et c’est pour ça que je creuse un peu, c’est pas pour agacer, c’est pour arriver à me faire une représentation…
Je trouve qu’il y a dans ton récit des éléments de lutte, de combat, qui sont évidents. Il s’agit quelque part de se colleter à la nature (ou à soi-même)… ça doit certainement rejoindre (pure supputation mais ça me paraitrait logique) une orientation profonde de la personnalité, style “la vie est un combat” et ce style de philosophies là ?
Quand je lis Barbulle, je trouve que les éléments sportifs sont très mis en avant. L’activité est vraiment envisagée comme un sport, plus que comme un loisir.
Une fois de plus, je m’intéresse plus à ce qu’il y a dans nos têtes qu’aux éléments objectifs. Et ce qu’on a en tête on ne s’en rend pas forcément compte.
Je me souviens il y a quelques années, après avoir terminé un petit tour en local, une nana me demande à l’atterro : “Alors, content de ton vol ?”. Je lui réponds, “Ouais, super : je les ai tous poudrés en thermique !”. Et là elle éclate de rire en me disant “C’est bien une réflexion de mec ça !..”
Je suis resté con, j’ai failli ne pas comprendre… et pour moi ça a eu un effet de vérité qui me fait toujours réfléchir.

Parce que la moulinette de man’s, elle intègre ton vario sur quelques secondes pour éviter les incohérences du style +9,5 ! :mrgreen:

on peut translater cette facon de penser à tous les sports… perso je pense que l’humain est ainsi fait qu’il veut rivaliser ou du moins s’étalonner par rapport aux meilleurs…

d’un autre côté, peut être que cette rivalité est saine dans un sport sans risque, et plus litigieuse là ou dépasser ses limites est durement sanctionné. :?

Quand tu écrits ça, tu me donne envie d’aller voler! :smiley:
Imagine une activité pour laquelle tu as une assez bonne maîtrise, jouer du piano par ex. Est-ce que tu vas préférer jouer une contine enfantine ou une cantate de Bach? Laquelle te fera vibrer le plus? Et bien là c’est pareil. Cela fait 22 ans de compétition que j’arpente le ciel de gauche à droite, il y a des circuits que je connais comme ma poche, la montée aux dents de Lanfont en express, c’est autant le fun que de descendre l’escalier du jardin en vélo pour ton gamin! D’ailleurs si j’ai bonne mémoire, il y a sur ce forum le challenge “Dent de Crolle Express”. Les habitués du coin aiment à se tirer la bourre sur un but connu et ça donne de la dynamique dans le groupe.

Si tu visites les messages concernant les cross des uns et des autres, tu trouveras pas mal d’échanges d’expériences concernant des points durs sur des circuits de cross. La description de ces points durs est souvent le vécu d’un passage pénible pour le narrateur. Le bon pilote est celui qui aura anticipé, soit dans sa préparation avant le décollage soit en l’air en découvrant le relief devant lui, les situations à risques pour ne pas tomber dedans. Le plus dur pour pas mal de pilotes, c’est d’accepter de faire demi-tour durant son vol parce qu’il n’a pas pris assez d’altitude et qu’il doit aller se refaire avant de passer le fameux venturi au sommet de la crête en face. Il y a ceux qui y vont quand même, et qui, s’ils réussissent à passer, pensent qu’ils ont des grosses “corones” et que c’est comme ça qu’on peut gagner… Ce n’est pas ma philosophie. Je suis marié et père de famille, et je n’ai jamais aussi bien volé que depuis que j’y met plus de préparation et de réflexion.

une réponse pour Surfair … d’un message hyper vieux d’hier soir …

alors vu qu’il est très vieux ( pas surfair , que je n’ai pas le plaisir de connaitre mais le message ) et que je ne suis pas un spécialiste du site je ne peux pas citer le message …

mais cette année j ai de la chance, je peux presque voler tous les jours … aujourd’hui sous une belle Icepeak3 … alors effectivement je vole parfois dans de grosses conditions … de gros thermiques avec parfois du vent … mais parfois j’y prends du plaisir … parfois moins, si le passage moins de plaisir est supérieur au passage plus de plaisir alors je vais me poser ( if mP > pP then AT Else GV7S) … je ne suis pas à un vol de plus ou de moins … je commence ma 24ème saison et plein de copains ne sont plus là … des bons , des moins bons …

Mais après quelques milliers d’heures passées en l’air ( ça fait bien mais je ne suis pas à quelques dizaines encore ) sous différents appareils, j’éprouve toujours du plaisir à m’envoyer en l’air …

Pour ensuite expliquer le type de pratique, j’ai fait de la montagne donc du parapente pour redescendre plus vite puis j’ai fais de la compet ( pour descendre moins vite ) … la pratique et son évolution m’interroge … j’ai fait du bi puis de bi cross … et maintenant essentiellement du cross enfin j’essaie … mais le problème du cross avec des excités ( alors que pour ma part je suis très calme et réservé ( pour ceux qui me connaisse … silence ) alors je suis OBLIGE de voler dans des conditions et avec des voiles pas faites pour moi …

La fameuse “nature humaine”.
Ne pas oublier que cette perception de “l’humain est ainsi fait” est loin d’être partagée par tout le monde, y compris dans les milieux des sciences les plus dures, et que la vision “compétitrice (rivalité, étalonnage)” de l’humanité est très occidentale.
Tout ça pour dire que certaines conceptions nous paraissent évidentes et naturelles simplement parce que ce sont les notres.

Pour le titre de la discussion “Nervures avait raison”, on devrait plutôt dire “Demoury avait raison”. Allez une piste de plus : Il faut aller piocher dans le manuel de vol des Ailes Gypaaile. C’est bien ça Sup’Air ?
J’en scane une notice ? Celle de mon ancienne Arbizon par exemple achétée en 1995…et qui vole encore.

Là il doit y avoir une différence marquée entre les gens. Moi la montée d’adrénaline je trouve ça désagréable.

Oups ! Surfair

Ouais, génial ! C’est bien ça. T’as pas trainé !
Oui, super, scanne le passage en question. Ça faisait causer à l’époque, ça va sûrement recommencer maintenant…

Pour répondre un peu à Barbulle, je suis globalement d’accord.
Mais j’ai un peu en tête qu’il y a des pilotes qui ont un profil psychologique fortement compétitif et qui anticipent par des représentations fortement positives (de réussite, de plaisir, de maîtrise), c’est une approche bien connue en sport.
D’autres qui sont angoissés et qui ont besoin de se rassurer sur leurs capacités à faire face, en visualisant comment réagir aux situations potentiellement dangereuses.
D’autres qui sont un peu en dehors de ces schémas.
Et tous qui combinent bien sûr des éléments de tout ça à divers degrés.

et qui changent ce mélange selon l’humeur …
et puis parfois (comme ce vol pour lequel j’ai mis le lien) je suis non pas dans une typologie de réaction mais dans une erreur, dans une non analyse de la réalité () et je m’entête bêtement … () ou plutôt la négation de mon analyse : j’ai relu mon récit fait presqu’à chaud … j’avais visiblement bien analysé -dès le début de vol- que je n’étais pas dans le rythme, pas synchro avec l’aile

quant à la réflexion typique de nana … ben pour ma part je l’anticipe (voire je l’admet bien volontiers) en rajoutant que j’aime à jouer à çui qui pisse le plus loin :wink: jeu typiquement masculin, typiquement inutile … mais tellement indispensable :smiley:

Après que j’envisage la vie plus comme un combat que et que barbulle soit un sportif fairplay … c’est fort possible … j’avoue ne pas avoir mené ce niveau d’introspection :stuck_out_tongue: n’empêche que le plaisir en parapente (ou autre sport) ce n’est plus quand tu te bat contre la machine mais que tu te bat avec elle (contre les éléments, contre le chrono …) et de mon expérience, les chronos tombent quand tu n’est plus dans la lutte mais dans la complicité avec ton jouet (premiers constats fait en course de voiture)

Demoury avait raison: voir la fameuse phrase dans le doc en pj

C’est une phrase qui plus de vingt ans après sa première lecture me reste toujours en tête.
Un parapente c’est du tissu qui se gonfle et devient une aile. Si le tissu n’est plus gonflé ce n’est plus une aile comme dirait Lapalisse, ou du moins cette aile n’a plus toutes les possibilités de portance pour laquelle elle a été conçu. Les causes :

1-il y a eu un problème d’incidence du à la « mauvaise gestion du pilote »
2-il y a eu un problème d’incidence du à un « accident aérologique brusque»

Dans les deux cas il ne faut peut-être pas abréger le vol systématiquement certes mais au moins se poser la question. Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que je continu ou est-ce que je me pose ?

Ce conseil de prudence reste vrai à fortiori avec des ailes qui 20 ans après ferment moins souvent

[Fichier joint supprimé par l’administrateur]

Belle manière de terminer la journée.
Je nous laisse là-dessus et on y revient demain pour ceux qui veulent. :dodo:
Bravo Masterpitrou.