Bien évidemment. La quasi unanimité des biplaceurs que je connais refuse de se faire aider. Par contre, j’ai déjà utilisé une assistance, à savoir le copain qui reste à côté prêt à intervenir en cas de défaillance…
Quelques exceptions en fonction du public : personnes handicapées, peu mobiles et bien sûr les vols déguisés de la Coupe Icare.
Je pense qu’en l’occurrence il y a une différence entre :
L’assistance sollicitée de manière totalement raisonnée par un pilote conscient de risques modérés ou de légères faiblesses et qui va expliquer l’aide qu’il attend et diriger la manœuvre. Globalement, il maîtrise la procédure de son décollage, il a simplement besoin d’une ou deux mains, ou encore de quelques kg de plus lors de certaines phases du déco. C’est le cas par ex. du pilote en fauteuil qui va solliciter et diriger un “pousseur”, ou du biplaceur qui va avoir besoin de quelqu’un pour s’assurer que son passager tienne bien sur ses jambes lors d’une phase de recul.
Le pilote peu expérimenté qui, dans des conditions sommes toutes très raisonnables, sollicite d’être guidé par manque de confiance en lui, et s’en remettra totalement aux instructions de son assistant.
L’aide demandée par un pilote qui ne maîtrise pas la phase de décollage à venir, sans réellement comprendre pourquoi, ou pire sans accepter de se remettre en question et de reconnaître ses faiblesses. Le plus souvent s’il demande de l’aide, il l’exprime en ne déclarant pas que c’est parce qu’il ne maîtrise pas, mais à cause du vent qui est malsain, du décollage qui est mal foutu… en fait, toujours d’éléments extérieurs. Jamais du fait que la première qualité d’un parapentiste doit être de savoir analyser ces paramètres extérieurs et en regard de son propre niveau, savoir admettre ses propres faiblesses, renoncer, et du coup définir ses axes de progression et les travailler.
Dans les 2 premiers cas, je suis pour l’aide.
Dans le dernier, il y a un fort risque que l’aidant et l’aidé ne sachent pas parfaitement coordonner leurs actions, et que cela ne se termine pas super bien… et s’il y a bobo, même seulement pour l’amour propre du pilote, il est alors fort probable qu’il en rejette la responsabilité sur son “assistant” qui n’aurait pas fait comme il fallait, ou dans le bon timing. :affraid:
Une fois en l’air, après un déco calamiteux ou sous influence de la peur, est-on encore en bon état psychologique assurer sereinement du pilotage en conditions “toniques” ? Pas sur. Tout au moins en ce qui me concerne :grat:
Celui qui ne sait pas reconnaître ses faiblesses et limites, son manque de maîtrise ou ses capacités d’analyse et de réaction au moment du décollage, saura-t-il mieux le faire en vol et lors du retour au sol ? :vrac:
Ne pas oublier non plus que l’assistance peut être source de mise en danger … de l’assistant. Il existe dans l’histoire du parapente plusieurs cas fatals :evil:
Comme le dit Piwaille il y a déjà eu beaucoup plus grave.
Il y a eu au moins deux décès à la suite d’une telle assistance.
Le second est récent (1 ou 2 ans ?) et on en avait parlé sur le forum : un moniteur professionnel présent sur le site de St Vincent des Forts assiste un biplaceur associatif avec un vent assez soutenu (d’après ce que j’avais compris ; je n’y étais pas).
Il aurait pris la ceinture de la passagère en passant la main par au-dessus et aurait été arraché du sol au moment du gonflage du biplace sans avoir pu se désolidariser de celui-ci (montre accrochée peut-être ?)
Je crois qu’il est tombé d’une trentaine de mètres (fatigue pour tenir ou rupture de la sangle de ceinture ?) et est décédé à la suite de la chute.
Je crois me souvenir qu’il avait été donné les conseils suivants :
si on assiste en prenant la ceinture, il faut la prendre en passant la main par en-dessous ;
le mieux est d’assister en prenant les bretelles du pilote en vol solo, ou du passager en vol biplace (avec passager devant le pilote).
C’est ce que j’avais retenu.
Un pro présent sur le forum pourra ou non confirmer cela.
Parfois l’assistance au décollage d’un bi, c’est aussi pour inciter aider le passager à courir et surtout à ne pas s’asseoir prématurément.
Il m’arrive de me faire aider au déco si c’est fort au sol et bien en l’air, ça m’évite de débuter le vol stressé. Oui je sais, il serait bien mieux de faire du gonflage et d’apprendre à mieux gérer ma voile.
Je vole depuis longtemps et je ne fais pour ainsi dire jamais de travail au sol.
Je n’aime pas ça, je ne prends pas le temps de le faire et on n’en faisait pas en école en 1987 : on passait de suite aux grands vols, dès le mardi matin après 2 heures de pente école la veille.
Du coup je suis mauvais au décollage dès que les conditions ne sont pas tip-top : il y a une évidente corrélation !
J’adore voler, mais je n’aime pas décoller. :grat:
Pour ce qui est de me faire aider au décollage, cela m’est déjà arrivé dans plusieurs circonstances :
Alternance de moments calmes et de brusques bouffes thermiques sur un décollage petit et caillouteux.
J’attends un moment calme, mais si les accélérations du vent de face sont fréquentes, il m’arrive de demander une assistance pour éviter de me faire reculer en cas d’augmentation subite du vent (pour les décollages dos voile).
Ascension de la ferrata des Mines du Grand Clôt à côté de La Grave avec un ami (chacun avec sa voile).
A la sortie de la ferrata on rejoint un sentier de randonnée avec de belles pentes herbeuses assez raides qui débouchent sur la falaise de la ferrata.
Mais il y a de la place ; il ne s’agit pas d’un décollage “falaise”.
Le vent n’est pas fort, mais assez travers (à 45° environ par rapport à l’axe du décollage).
Mon ami décolle un peu en vrac avec un mauvais contrôle de la voile, mais ça décolle quand même !
Le vent n’est pas fort en l’air ; il est simplement mal orienté au décollage.
J’hésite à demander de l’assistance à un groupe de randonneurs qui se trouve là, car je ne souhaite pas trop demander à quelqu’un qui ne connait rien au parapente.
Comme j’hésite, une jeune randonneuse du groupe s’approche de moi et me demande si je souhaite qu’elle m’assiste (elle n’est pas parapentiste, mais son compagnon l’est et il lui est déjà arrivé de l’assister au décollage à sa demande).
J’accepte le temps de monter ma voile et de la contrôler, puis je décolle en 3 pas en la remerciant !
Comme je l’ai déjà dit : décollage falaise au sommet de l’Aiguille Verte sur un tout petit plan incliné de finesse de l’ordre de 4, alors que la finesse de ma voile est de 8 (aucune chance de décoller avant la cassure).
Le trou devant moi (les 1 200 m du toboggan gelé que constitue le Couloir Couturier à 55°) est à moins de 5 m de moi lorsque les suspentes sont tendues.
Il n’y a absolument aucun droit à l’erreur et il faut assurer le décollage à 100 %.
Le vent est très faible de face, mais je suis absolument incapable de décoller seul en sécurité d’un endroit pareil.
Et si, avec des amis, nous avions demandé à un guide parapentiste (Zébulon) de nous emmener là-haut, c’était bien, en particulier, pour qu’il nous aide à décoller et c’est bien sûr ce qu’il a fait.
Comme quoi il y a eu des occasions où je me suis fait assister et je n’ai pas de blessure d’amour-propre à cause de cela.
Par contre si le vent au déco est régulier et trop fort par rapport à mes capacités, je ne demanderai jamais à quelqu’un de m’aider à me mettre en l’air.
Je préfère alors redescendre à pied et ne pas voler.
Cela m’est déjà arrivé, dont une fois au sommet du Mont-Blanc dans des conditions où il aurait sans doute été possible de décoller.
Par contre la moralité en ce qui me concerne est évidente : il faut absolument que je fasse du travail de contrôle au sol et que j’améliore ma technique tout à fait moyenne au décollage.
Je me dis cela depuis pas mal de temps et je ne prends jamais le temps de le faire.
J’envisage carrément d’aller passer au début du printemps un week-end en école uniquement pour travailler le contrôle au sol…
Il y a aussi le fait que je n’ai comme voile que mon Ultralite ultralégère d’Ozone qui est plus fragile qu’une voile “classique” et je ne voudrais pas que le travail au sol (mal maîtrisé) soit de nature à l’user prématurément.
Elle a peu d’heures de vol, mais je l’ai depuis 8 ans !
Quand je l’ai achetée (pour mes vols montagne) je volais surtout avec ma Faïal que j’ai vendue au moment de ma maladie car je ne pensais pas pouvoir revoler un jour.
Et avec le peu de vols annuels que je fais maintenant, acheter une seconde voile serait quand même un luxe pas vraiment justifié.
Mais pourquoi pas une Spantik pour mes 70 balais en avril prochain ?
Ce serait un super cadeau pour cet anniversaire un peu spécial. On verra bien…
Sans doute te souviens-tu Marc il y a quelques mois j’avais mis un post similaire et tu avais déjà répondu qu’en effet la maîtrise au sol n’était pas ton point fort.
Si ta condition physique te le permet tu pourrais te prendre au jeu et finalement parvenir que ton aile t’obéisse tel un toutou bien docile.
Merci pour ton témoignage Marc, et pour les nombreuses infos que tu fais passer sur le fofo.
De ma petite expérience, je dirais que je me suis pris au jeu du travail au sol quand j’ai trouvé un terrain qui permettait de le faire dans de relativement bonnes conditions. À savoir avec un vent/brise pas trop irrégulier. En région de montagne, ce n’est pas évident.
Je crois que tu n’es pas trop loin de la mer, un terrain adapté doit être plus facile à trouver.
Ce n’est pas cela le problème, mais ma paresse !
Il y a en effet un excellent terrain très grand, complètement dégagé et situé face au vent l’après-midi pas loin de chez moi (12 km) où il est facile de faire du gonflage au sol et on peut y accéder en voiture (aucune marche).
Certains pilotes du club l’utilisent.
Je n’ai donc aucune excuse.
Bonjour, je me permets de relancer sur le point ci-dessus, car bien qu’il n’y ait pas eu de réaction de pro, ce qui m’a été enseigné c’est l’inverse (mais je peux bien évidemment avoir une mémoire défaillante ou avoir mal interprété la consigne):
si on assiste en prenant la ceinture, il faut la prendre en passant la main par en-dessousl’extérieur (et donc “par dessus”);
L’argument étant que si on passe la main par “en dessous” il y a de grande chance de se retrouver coincé et embarqué
En restant la main par dessus (à l’extérieur) on ouvre la main, et forcément désolidarisation du bi.
Si un pro pouvait lever tout ambiguité, ça serait bien sympa
Il me semble que c’est justement en saisissant la ceinture par en-dessous qu’en ouvrant la main celle-ci se sépare automatiquement de la ceinture !
Si on passe la main par au-dessus le risque est justement qu’elle reste accrochée si on n’arrive pas à la dégager (en décollant, la ceinture “tire” vers le haut et la main peut rester coincée !).
Mais je crois préférable de ne pas utiliser la ceinture, mais les bretelles du passager (ou passagère).
je pense que l’incompréhension est liée à un pb de vocabulaire.
“par en dessous” n’a rien à voir avec saisir devant ou derrière la ventrale mais en mettant la main sous la ventrale ou au dessus de la ventrale
donc, là on peut dire qu’il faut saisir la ventrale en la prenant par dessous et par devant (ne pas glisser la main entre la ventrale et le passager et ne pas attraper la ventrale du passager par le dessus mais par le dessous)
Il y a aussi que tout seul, c’est moins ludique et formateur (il n’y a pas le regard extérieur )
Notre club organise 2x par mois, à jours fixes, c’est mieux pour ne pas oublier, des séances de jeux/gonflage à l’aéroclub d’Eyguières. Quelque soit le vent, faible ou fort. C’est l’occasion de travailler à plusieurs différentes techniques, y compris le dos voile qu’on oublie souvent une fois sorti de l’école, de les confronter, d’échanger, de jouer aussi entre nous, et sous l’œil bienveillant et les conseils d’un MF pour aider. :vrac:
Pour ne pas avoir de mauvaise excuse, genre : ma voile est fragile, ou je veux la revendre en super état, et des fois que les vrais décollages loupés qui se terminent dans les pierriers et autres buissons soient moins préjudiciables au matos et au bonhomme que quelques exercices dans l’herbe d’un endroit dégagé… :grat: Le club a investit dans des voiles d’occasion, grandes et petites. Histoire ne pas avoir peur de travailler sa technique quand cela devient fort.