Petite rencontre avec Paratroc ;)

donc ça confirme ce que je pensais plus haut :

Je sens que cette discussion va partir en sucette dans pas longtemps. Ou alors c’est déjà fait?

Bref, je connais bien l’école Flyeo pour avoir fait 3 stages chez eux, et je suis 100% certain qu’ils vérifient le montage de tous les secours avant chaque SIV… pour la bonne et simple raison qu’un montage sur trois doit être retouché. Ce sont des moniteurs compétents et qui savent identifier les soucis des pilotes.

Je ne suis pas étonné que l’ami M@tthieu se prenne des revers de temps en temps, vu ses réactions lorsque des pilotes du forum lui disaient ses 4 vérités.

Et je rappelle qu’il peut y avoir de (très) grosses différences entre:

  • ce que le moniteur a voulu dire
  • ce qu’il a dit
  • ce que M@tthieu a voulu comprendre
  • ce qu’il a compris
  • ce qu’il a voulu écrire ici
  • ce qu’il a écrit
  • ce que vous (et moi) en avez compris

J’ai hâte d’avoir ton récit, M@tthieu: raconte-nous ton SIV!

Et n’oublie pas que si tu ne vas pas à l’eau, tu perds de l’argent: en effet tu as payé pour le gilet et le bateau. Moi j’dis, un SIV sans faire le lac est un mauvais SIV!

en même temps, si c’est pour aller à l’eau, y a pas besoin de gilet et de bateau : il suffit de sortir dans la rue :averse:

OK, merci !

Et l’avantage est un contre pus efficace en cas de départ en rotation…On ne fait pas d’omelette, non, on n’en fait pas :wink:

Le vol libre, c’est tout une culture, un monde dans lequel entrer et il faut s’efforcer de tout faire progresser en même temps et en équilibre.
Les équations deviennent de plus en plus complexes et il semble que ça devienne vraiment impossible pour les personnes qui n’ont pas la chance de trouver les bons “parrainages”.
On voit ici un bon exemple de déséquilibre phénoménal entre une pratique déjà énormément avancée (vols de durée, vols en thermique, vols en condition de vent fort, SIV) et la simple culture basique des fondamentaux techniques de l’activité. J’insiste, personnellement je trouve le déséquilibre énorme, dangereux pour la santé, dangereux pour une progression sereine (forte phase de régression en vue et importants questionnements pour la suite), qui annonce un progression ralentie (voire une marche arrière) chez un sujet doué et enthousiaste.

  • Déjà à la base le choix Mojo2 + Kamasutra 2, bof-bof, c’est quand même vraiment ceintures + bretelles + lunettes de soleil et écran total + bon bétonnage par-dessus.
    On est déjà sur des voiles école lentes, particulièrement privées de pénétration en tailles XS et qui filtrent vraiment. On y rajoute une sellette genre “fauteuil grand siècle”, amortie à la base et en plus on règle tout ça à la mode “rien ne bouge” ; le pilote de petit gabarit là-dedans devient une sorte de lest embarqué qui compte finalement peu dans son ptv car le matériel le surpasse. Et on stérilise complètement tout le canal proprioceptif.
    D’autres choix sont possibles, plus légers, plus subtils, plus complexes à faire comprendre et à bien mettre en œuvre, certainement à la fois plus vifs et plus performants, à partir du moment où l’on a pu bien faire intégrer au pilote qu’il y a des choix salutaires à faire en terme de pratique et que c’est aller lentement qui le fera s’accomplir au plus vite. Et bien réintroduire tout l’aspect “charnel” de l’activité.

  • Un matériel simple, protecteur mais assez léger semble un point fondamental en termes de sellette chez un débutant.
    Même lorsqu’on a affaire à un sujet intellectuellement à même de comprendre les fonctionnements techniques mis en œuvre dans les différents modèles de sellettes, il ne sera jamais capable d’en mesurer la manière dont ça va affecter sa pratique et impacter sur sa progression. Comme toujours dans le parapente, les petits dessins colorés, les schémas, c’est bien joli mais même si on a tout bien compris et qu’on sait tout (et même si dans l’absolu il faudrait tout comprendre et tout savoir), on n’est pas forcément en mesure de ressentir réellement les implications qui en découlent.
    Je rappelle qu’on appelle souvent improprement “savoir” une masse de données stockées dans notre cerveau et qu’on peut ressortir en réponse à des questions. Or le vrai “savoir”, c’est quand ces données arrivent à faire lien entre elles pour se répondre et constituer un flux vivant adaptatif, et ceci peut demander des temps d’élaboration extrêmement longs. N’avez-vous jamais éprouvé cette sensation de ne comprendre et savoir enfin des choses que des années après les avoir apprises ?
    En plus il y a une vraie jubilation dans la compréhension profonde qui fait du savoir le “gai savoir”.

  • Dans une certaine mesure, pour le vieux briscard comme pour le novice, la sellette peut être plus importante que l’aile : savoir la régler et connaitre les implications de ces réglages est un apprentissage de départ impératif.
    Avec une sellette classique, un ABS est toujours actif.
    Plus on serre la ventrale, plus on bride les mouvements de roulis par l’intermédiaire des ABS.
    Plus on serre la ventrale, plus on rapproche les ancrages des élévateurs, c’est ça qui augmente le risque de twist car le mouvement de rotation peut s’initier plus facilement (essayer sur une balançoire pour voir).
    Plus on relâche la ventrale, plus on laisse de liberté aux mouvements en roulis (on voit facilement les implications dans le sens aile/pilote, comme dans les sens pilote/aile).
    Plus on relâche la ventrale, plus on écarte les points d’ancrage, plus on repousse la facilité d’apparition du twist, et on peut aussi paradoxalement détériorer la maniabilité par aplatissement de la voute et remise en cause de l’homogénéité de l’aile.

Le système Kortel des sangles en V présente l’excellent avantage de dissocier l’amortissement du roulis de l’écartement des points d’ancrage.
Il a pour inconvénient d’être très délicat à régler vraiment et subtilement, même pour des pilotes expérimentés. Autour d’un certain point, 2 cm en moins sur les sangles concernées et on sera trop libre en roulis pour des conditions fortes, 2 cm en plus et on sera trop bridé, détruisant complètement le virage…

Mais quand tout va bien, tout va toujours très bien.
C’est lorsqu’on se fait surprendre (et ça arrive TOUJOURS à un moment ou à un autre) que tous les points ci-dessus prennent leur importance.
Avec une ventrale trop large, sur une bonne asymétrique on va tomber comme un paquet (vous êtes sur une chaise et quelqu’un vous retire deux pieds d’un côté) et entrainer l’aile dans une rotation qu’on n’imagine pas forcément avant (il faut réagir immédiatement, au besoin en s’accrochant aux élévateurs tendus pour se redresser).
Avec une ventrale serrée, on va se retrouver twisté ET en rotation. Bon, là ça craint quand même : moi qui ai tendance à voler ventrale serrée, je ne suis jamais allé jusqu’à ce risque là. Même en SIV d’ailleurs…
Alors, connaitre son équilibre dans sa sellette, la connaitre techniquement, savoir modifier ses paramètres en fonction des attitudes acceptables pour soi, cela fait partie des données fondamentales. Le négliger, c’est en subir les conséquences sans forcément s’en même rendre compte.

Excusez-moi pour la longue digression.
Vincent.

non seulement je ne t’excuse pas une seule seconde, mais j’en redemande :bravo:

Merci Vincent pour tes interventions :trinq: :forum:

karma+ :bravo:
un bon pédagogue est celui qui est capable de voir que son élève n’a pas compris les implications et de reprendre le cours non pas sur les aspects factuels du cours que l’élève lambda est quand même censé avoir assimilé mais en décrivant les implications qui en découlent. :+1:

N’ayant volé (après l’init) qu’avec des ailes Gradient (Bright 3 + Montana), j’ai été habitué à des ailes vivantes, qui bougent pas mal, et filtrent peu. Ajouter à cela, une sellette altirando XP puis altirando 2, réputé pour être plutôt instable (surtout l’altirando XP), je peux dire que j’ai toujours vécu la masse d’air comme quelques chose de brutal et intense.

Si bien que dès que ça se met à pas mal brasser, je renonce vite, mais d’un coté, c’est peut-être pas un mal et cela m’a peut-être déjà éviter de me foutre au tas.

Je suis bien d’accord avec 777, la mojo passe encore, mais la kamasutra, bof bof pour débuter…

Mais paradoxalement, je ne sais désormais plus comment considérer M@tthieu. Débutant ou pas ? Avec ses 170 vols il a déjà un carnet de vol à faire pâlir des gens qui volent depuis 5 fois plus longtemps.
Seulement, à continuer de lire les récits, j’ai l’impression de voir quelqu’un qui a bien travaillé, certes, mais qui finalement n’a pas pigé grand chose…

A progresser trop vite, j’ai le sentiment, encore une fois, qu’on rate toute une étape dans sa carrière de pilote, à commencer par la prise de recul sur l’activité en général.

++

Avant d’attaquer le récit de mon stage SIV, je voulais préciser que concernant la sellette Kamasutra, c’était évidemment pour le confort, la stabilité, les réglages ultérieurs, la protection et la qualité de la finition, sachant qu’avec les réglages où on bride tout, je serais moins sujet aux mouvements dans des conditions inégales voire fortes. Vincent a tout dit pour le reste technique. Je suis globalement d’accord avec ton intervention. Pour le côté apprentissage, j’émettrais des questions voire des doutes. Certainement que le comportement de ma Mojo + Kama a aseptisé des vols forts et que je me serais fait balancer bien avant. Cela a pu occulter certains dangers que j’aurais vus dès la mise en l’air avec des réglages de l’ABS plus desserrés. Mais cela vaut également pour la voile et revient le sempiternel débat : vaut-il mieux une voile qui filtre tout et solide ou une voile qui transmet beaucoup plus d’informations mais qui fait passer certains vols “solides” comme des promenades peu agréables ? là est la question. Pourquoi vole-t-on ? La question d’un changement de voile s’est posé pour moi mais après réflexion, et contre-réflexion, avis et contre avis, je garde la Mojo.
Le verre à moitié plein : c’est bien ta voile EN A te suffit largement et en cas de conditions changeantes peu saines, tu ne te mettras pas en péril.
Le verre à moitié vide : tu devrais acheter une B voire C car là tu sentiras vraiment l’aérologie vivante et tu ne mettras pas pas des conditions de vol difficiles pour ton niveau.
Tous les parapentistes qui sont passés de A à B savent cela. Il faut un certain temps d’adaptation pour une voile plus légère, plus réactive, qui ferme bien plus souvent… J’en connais même qui ont regretté (au début) le passage de la A à la B.

[quote]Tous les parapentistes qui sont passés de A à B savent cela. Il faut un certain temps d’adaptation pour une voile plus légère, plus réactive, qui ferme bien plus souvent… J’en connais même qui ont regretté (au début) le passage de la A à la B.
[/quote]
ce n’est pas une question de A ou de B. Suivant les modèles, je peux te trouver une A plus vive et plus vivante qu’un B…

Je parle bien de B standard, pas les B qui sont rentrées au chausse pied dans la catégorie pour pas être en C (et accessoirement augmenter les ventes…) et qui pourtant en ont le comportement (mentor 2, nevada…)

Je te rappelle que la certification, porte essentiellement sur le comportement en sortie de domaine de vol ou hors domaine de vols, et non pas sur le comportement général de l’aile.

Je suis convaincu qu’une aile doit transmettre la masse d’air, et qu’une aile trop aseptisée représente un danger pour le pilote qui veut tâter de la masse d’air un peu “franche”

:coucou: j’ai eu mon brevet de pilote vers les 200 vols il y a environ 2 ans.
A ce moment là, je me suis cru le roi du monde … :grrr: et je me suis pris un vrac qui m’a mis au tapis. 10 jours d’arrêt au lit, deux visites chez le traumato. Heureusement rien de cassé mais douloureux quand-même, à la fois pour le dos et l’ego. Je raconterai peut-être ce vrac un jour.
Depuis, j’ai reconsidéré ma pratique, et cela m’a forcé à une introspection qui m’a été très bénéfique. Comme le dit Vincent (chouette dernier post d’ailleurs, du grand vincent :pouce: ), “il faut s’efforcer de tout faire progresser en même temps et en équilibre.” C’est la grande richesse de notre activité, ou l’on peut découvrir à chaque vol des éléments de progression, dans tous les domaines, à condition d’être à l’écoute de tout, que ce soit les éléments, le matos, les potes pilotes, nos proches, et surtout de nous-même.

M@tthieu fait son chemin. C’est lui le pilote … A lui de s’évaluer. Il a pas mal d’éléments à dispo vu les 38 pages dédiées à ce jour sur “mon premier vol en autonomie complète”

Quant au siv, j’adore la remarque de laurentgedm:

“Et n’oublie pas que si tu ne vas pas à l’eau, tu perds de l’argent: en effet tu as payé pour le gilet et le bateau. Moi j’dis, un SIV sans faire le lac est un mauvais SIV!”

allez un petit effort, comme dans “Asterix chez les Helvétes”: dans le lac, dans le lac, dans le lac :mdr:

:trinq: et bons vols à tutti !

On peut aussi apprendre avec du matériel léger, souple, bien adapté aux faibles gabarits, un peu plus communicatif, un peu plus réactif même si c’est au prix de plus de vivacité.
Les structures école sont très différentes sur tout le territoire, elles n’ont pas toutes les mêmes conditions ni le même public. Certaines équipes font des choix qui les portent sur des ailes plus exigeantes et qui obligent durant l’apprentissage à ne pas s’en remettre au matériel pour s’éviter la peur.
Pour satisfaire à la religion de la lettre qui étend son intégrisme dans notre milieu, on peut aussi apprendre sous B (et on a fait bien pire durant les années passées).

Par exemple, on a toujours considéré qu’un débutant sur un petit tout-terrain léger ferait toujours un motard avec de meilleures bases que s’il débutait sur une routière pataude.
Actuellement, il vaut mieux débuter avec une WR 125 R http://www.yamaha-motor.eu/fr/produits/moto/trail-supermotard/wr125r.aspx?view=featurestechspecs qu’avec une YBR 125 C http://www.yamaha-motor.eu/fr/produits/moto/roadster/ybr125-custom.aspx?view=featurestechspecs (bon, c’était pas l’exemple qui m’était venu à l’esprit spontanément, mais j’essaie de m’adapter aux modèles actuels…)

Sinon, vu sur un autre post

Mauvaise question. Il semble là aussi qu’on soit très mal parti pour l’entrée dans l’activité.

Ce qui me parait surtout bizarre c est de commencer l’activite avec une sellette qui permet une position couchee (ou semi couchee) …
Je croyais que l opinion faisait a peu pres consensus de dire qu’un incident de vol assis etait bien plus facile a gerer que couche.

A ce sujet, tu as bride la sellette en position assise Matthieu ?
Tu as fais ton SIV avec quelle position de pilotage ?

Un bon sketch et tu progresse très vite tout en prenant beeeaaaauuuuucoup de recul :smiley:
:canape:

tssss, mauvaises langues que vous êtes, m@thieu a déjà décollé reculé-twisté
:prof: il sait donc prendre du recul …
par vent fort … ROTFL

:trinq: M@thieu

Je lis ça comme on boit du petit lait, un vrai délice ! :pouce:

Je suis totalement d’accord avec Vincent, nous avons subi la mode des sellettes “carapaces” et des voiles “camions”, heureusement les constructeurs nous proposent maintenant des produits légers et agréables à utiliser.

Comment apprendre à tenir son aile si elle le fait toute seule ?

A cause de cette question que je me pose souvent, dans ma tête, je classe les ailes A (je précise: autant en vol qu’hors vol, pour les chieurs pointilleux :stuck_out_tongue: ) comme des voiles réservées aux écoles: on peut filer ça a un gars pour qu’il apprenne les bases, et les B (autant en vol que hors vol) comme les véritables ailes pour débutant qui souhaite apprendre à vraiment piloter: elles sont relativement sécures, mais peuvent laisser passer des erreurs, ce qui permet d’en tirer des leçons !

Ce que je veux dire par là, c’est qu’on à tous faits des gros wings pourris, on s’est tous plus ou moins pris la fameuse asymétrique extérieure, et depuis, on fait des wings vachement plus propres, et c’est là qu’une aile qui nous montre (par cette asymétrique qu’on fait une erreur permettra une progression beaucoup plus rapide qu’une aile qui ne bronche pas, et donc sous laquelle on ne se rend pas compte de cette erreur…

Ton classement dans ta tête ne correspond pas à la réalité. Je ne pense pas qu’une Gin Carrera soit conseillée à un débutant pourtant c’est une B. Il y a d’autres critères à prendre en considération (par exemple l’allongement).

Tiens donc ! Je suis surpris par votre avis (deux pros), ce n’est pas souvent ce qu’on entend.
Donc, d’après vous, pour un débutant (ce qui inclut les premiers vols en autonomie, sans moniteur), il vaut mieux acheter une faïal, qu’une element 2, (avec une selette access) ? Je prend ces exemples, car une copine est en train de chercher du matos, et ces questions sont très concrètes (elle a l’opportunité d’une tequila 2 également). Je précise, mais c’est toujours pour ancrer le cas général dans la réalité, qu’elle a volé en faïal lors de son stage init, puis en element 2 lors de journées suivantes.

Derob

P.S. Autant on arrive à trouver des infos à gauche à droite sur la vivacité des ailes, autant pour les sellettes, c’est très compliqué.