PWC : débat homologation ENZO2

Je n’ai pas pris le temps de parcourir intégralement ce forum, alors peut être je me trompe. Mais il me semble qu’un sujet complet concernant l’homologation y manque cruellement. Pourtant ce thème est vaste, et de la voile école à la pwc il suscite de nombreuses discutions.

Ouvrez les yeux !

La question des assurances ne se résume pas aux pilotes : pouvoir organiser des compétitions c’est pouvoir assurer les sites et les associations qui les organisent - Sans cette couverture, finie la comédie !

Deux exemples éloquents dans la moto :

  • je ne souhaite à personne d’avoir un accident responsable avec une moto immatriculée en France de plus de 100 CV (c’est la ruine personnelle assurée)
  • un pilote moto non licencié se blessant sur un terrain attaque le club propriétaire et gagne pour le motif que le club ne l’a pas empêché d’y rouler! La FFM ne sait pas comment assurer ce risque sans devoir considérablement augmenter le prix des licences
  • etc.

Au rythme ou vont les choses, nous avons déjà vu où verrons dans les années à venir :

  • un pratiquant accidenté attaque en justice un gestionnaire de site ou un moniteur présent pour l’avoir laissé décoller le jour où il s’est blessé,

  • la famille d’un compétiteur qui s’est tué en compétition attaque en justice le constructeur de l’aile sous laquelle il volait (pour non conformité… vous me suivez là?) ou s’en prend aux organisateurs pour non contrôle de la conformité des matériels des compétiteurs (alors que le règlement l’impose :frowning: ),

  • idem pour le motif que le constructeur de l’aile n’a pas trouvé le moyen d’empêcher la modification du calage de son produit (volontaire ou non - Exemple en rigide: procès Ayant-droit Serge Tastet Vs constructeur La Mouette), etc.

  • les ayant-droit d’un compétiteur qui s’est tué à l’entrainement pour avoir encaissé une rupture structurale (suspentes… nombreux cas répertoriés et il y a aura d’autres en cas de collision en vol entre des ailes qui volent à près de 60 km/h et dont les profils tiennent par quelques malheureuses suspentes) attaquent en justice le fabricant de l’aile, celui de la sellette ou du secours qui n’a pas été sorti ou n’a pas fonctionné,

  • etc.

Nous avons ouvert la boîte de pandore en nous retranchant derrière des homologations qui ne devraient pas avoir d’autres objectifs que de délivrer un certificat de navigabilité sur des fondamentaux (résistance structurale, pilotabilité) et fournir des informations utiles aux professionnels et/ou écoles prescripteurs pour assurer le conseil à leurs clients/élèves

Le vol libre ne sera plus très longtemps libre s’il réfute les deux principes essentiels qui ont assuré jusque là son développement :

1- le pilote est seul responsable de l’état de son matériel,
2- le pilote est seul responsable du contrôle de l’adéquation de ses compétences avec son matériel et les conditions dans lesquelles il pratique son sport.

A partir de ces constats et de ces fondements, la nature humaine étant ce qu’elle est, il a bien matière à revoir la copie en matière de compétition

On y rajoutera un troisième principe - bien d’actualité :

3- il est de la responsabilité du constructeur (et non du rapport du labo de test!) d’expliquer à qui s’adresse le produit qu’il commercialise et comment il doit être maintenu en condition de vol.

Mouai. Si , suite à un décès, en compet ou hors compet, une affaire doit finir en justice, le débat risque fort de tourner autour de la conformité du matériel à son homologation. Désolé d’insister mais cette discussion est un exemple typique de ce que je dis plus haut.

Mes propositions :

1- revoir les fondements même de la compétition parapente

Quand je vois certaines manches de PWC bouclée “à bloc” en moins de 1 heure et demi, je ne peux m’empêcher de penser à ce que deviendrait une compétition de surf si l’on imposait aux surfeurs une course au but vers la berge au coup de sirène… il y aurait sans aucun doute du sang sur les rochers…

Le fondement du vol en parapente n’est pas de “bouffer” les autres compétiteurs mais de relever les challenges proposés par la nature, c’est le cross, faire de la distance, boucler des circuits, etc. Quoi de plus enrichissant que de relever ces challenges à plusieurs?

C’est ce que la compétition propose me direz-vous ?
Oui… mais non !
Les règlements font la part belle à la ruse, à la stratégie gagnante contre l’adversaire, à la pointe de vitesse qui permet d’utiliser les autres comme point de mire, etc. A moins d’évoluer dans un groupe soudé, on y apprend surtout à suivre et à se fier au jugement des autres ou à exploiter les erreurs des “looser”, etc.

Une des meilleures façon de casser cette dynamique de l’accélérateur, c’est de valoriser le vol en équipe comme cela a été démontré il y a une vingtaine d’années au sein de la ligue Midi-Pyrénées dans le règlement de la CRD

Voler en équipe impose une toute autre gestion de la vitesse et des capacités ascensionnelles accrues, tant pour monter rapidement que pour se maintenir longtemps en l’air, attendre le reste du groupe, progresser même quand les ascendances faiblissent

Cela conduit à choisir des ailes plus “conservatives” et “confortables”, avec lesquels on peut passer six ou sept heures en l’air, décoller tôt et/ou poser tard
Cela impose aussi de partager ses connaissances avec le reste du groupe, de valoriser les leaders altruistes… C’est de penser cette RÉVOLUTION dont nous avons besoin !

2- le vol en équipe devenant la règle, on peut libérer pour les voiles de compétition les contraintes d’homologation autres qu’une auto-certification de navigabilité délivrée par le constructeur

Qu’est-ce que cela signifie ? C’est très simple :

  • le constructeur assure avoir contrôlé la navigabilité de son produit (donc essentiellement résistance structurale, pilotabilité),
  • le constructeur conserve toutes les preuves de sa démarche jusque dix ans (ADU) après l’arrêt de la commercialisation de son produit.

Cette démarche a porté ses fruits dans l’industrie : elle responsabilise le fabricant qui s’auto-discipline (au lieu de se retrancher derrière un tiers) car il en va de sa survie en cas d’accident où sa responsabilité pourrait être recherchée, et il peut libérer son imagination en s’affranchissant de coûts de développement “parasites”.

Paul,

Je suis tout à fait en phase avec toi, je dirais même qu’on a soit-même créer cette boîte de Pandore.

D’ailleurs nos dirigeants refusent toujours de répondre sur l’évolution des responsabilités pour les organisateurs et DE suite à l’introduction matériel EN. Il est évident que la question se posera lors d’un accident en compet sur la conformité ou non du parapente utilisé; et s’il ne l’était pas, pourquoi le pilote a-t-il pu être accepté par les organisateurs.

Juste un exemple : j’ai personnellement vu un compétiteur décoller avec un vêtement bourré dans le conteneur de sa sellette à la place du parachute qu’il avait oublié… Un ange passe

“Plaidoyer pour une autre compétition”

Voilà qui rappellera quelques souvenirs aux BE qui ont planché un jour sur ce texte publié dans les colonnes du défunt journal “Vol Libre” :bang:

Près de vingt ans plus tard : la valorisation du vol en équipe dans le règlement des compétitions individuelles reste la moins mauvaise des solutions envisageables pour générer une dynamique viable en compétition

En quoi cela consiste-t-il?

C’est très simple :
1- on ne touche pas à la définition des parcours ni au scoring
2- on ajoute un “bonus”

Fonctionnement :

Au départ d’une manche, un groupe de pilotes (à minima 2) décide de jouer un bonus. Pour cela ils signent avant l’ouverture de la fenêtre (au sol !) et déposent auprès de l’organisation une déclaration de vol en équipe.

Une fois cette déclaration enregistrée, il est convenu que :
1- tous les membres de l’équipe ainsi constituée marqueront le même nombre de points
2- tous les membres de l’équipe marqueront le nombre de points prévus par le scoring pour le membre de l’équipe ayant réalisé la plus petite performance sur la manche, scoring additionné du fameux bonus

A titre d’exemple, la CRD Midi-Pyrénées prévoyait +20% pour les équipes de 2 pilotes, +30% pour les équipes de 3 pilotes et plus

A l’épreuve des faits, cela révolutionnait bien l’état d’esprit en compétition en mettant en relief les qualités des meilleurs clubs et/ou équipes constituées, amenant en CRD puis en compétition des pilotes qui n’y auraient sinon jamais mis les pieds : quelle plus belle motivation en effet pour eux que ces “briefings” et de-“briefing” où l’on rêve, construit, ambitionne et mûrit ensemble, même lorsque la météo cloue tout le monde au sol ?

Dégâts collatéraux :

  • les vieux “crocodiles” tapant l’incruste en “B”, volant les yeux fermés sous les ailes les plus performantes du moment sur des parcours qu’ils connaissaient par cœur, trustant les podiums et les lots “valorisants” pour leur égo, ont immédiatement menacé de boycotter les compétitions qui adopterait ce “Bonus équipe”,

  • les “trompe la mort”, spécialistes de l’attaque sous le vent et du passage “à bloc” au ras des crêtes, se voyaient “taxés” par des pilotes solidaires, privilégiant des options conservatives, abandonnant le “coup par coup”, générateur de “chaleurs” au profit d’un vol articulé et construit, bouclant méthodiquement toutes leurs manches, parfois avec des ailes ayant deux ou trois ans de compé dans les dents

C’était la revanche de la compagnie de vautours soudés sur l’aigle solitaire… au ventre vide !

Ce n’est pas de la philosophie mais un vrai projet politique, pour donner un avenir viable et un projet social à ce sport

Petite parenthèse pour rappeler à chacun que la majorité des assurances crédits habitation et des assurances financement entrepreneur excluent explicitement la pratique sportive en compétition et le parapente

Faire l’autruche peut avoir des conséquences dramatiques pour les ayant-droits

Il existe des assurances qui l’autorisent

Casser l’assurance “dealée” par une banque pour souscrire la même garantie chez un autre assureur n’est pas facile mais c’est possible

Cela vaut la peine si l’on pense à sa famille… avant soi…

C’est bien gentil ton idée Paul mais je vois bien Pierre, Pierre, Benoît et Gattou faire un team… ça va devenir très dur pour les autres!
En plus ils ont une grosse habitude de voler ensemble à l’entraînement!

Aucun problème : les meilleurs seront bien sûr souvent devant (pas sûr qu’ils y réussissent toujours) car c’est l’essence de la compétition

C’est l’état d’esprit vraiment nouveau que cela insufflerait derrière qui comptera, comme d’amener un maximum de pilotes aux buts en les faisant progresser vers plus de maturité et de solidarité dans leur pratique

Car la compétition actuelle est stérile.

Elle s’est développée depuis vingt cinq ans sans contraintes autre que la recherche absolue de la performance.

Elle est ainsi toujours pratiquée dans sa forme la plus violente, à tous les niveaux : celle qui brûle les produits de son activité à chaque saison pour mieux paraître au printemps suivant, à la manière d’un écobuage sauvage :

  • la course aux armements = les matériels sont jugés obsolètes ou remis en question au bout de quelques mois à peine, poussant les pilotes à la surenchère technique et financière
  • l’élitisme forcené = les clubs sont saignés de leurs meilleurs éléments qui sont incités par le système de sélection à migrer vers la “Mecque” alpine de l’activité, pour y intégrer l’équipe nationale… quand ils ne se consument pas avant.

Il est réjouissant de constater que des pratiques alternatives plus conviviales se développent : vol à ski, marche et vole en équipe, rassemblements (Ex. : Les Sybelles), raids en groupe dans des contrées éloignées, etc.

A ouais? Vite des adresses, parce que moi mon crédit immobilier exclu la pratique du parapente tout court!

Essaie MetLife

Autre proposition par MP

Dommage de ne pas donner l’info à tous, ça m’intéresse également.

Stéphane a cessé de me sponsoriser :stuck_out_tongue:

Dommage, il a perdu un ptit coup d’pub Stepane. Merci…

Je déconne :clown:

Mais ce genre de démarche est personnelle et il n’est pas possible de recenser ici tous les assureurs qui “assurent” en la matière sans être taxable de favoritisme ou accusé d’ingérence dans la vie privée (j’ai déjà donné lors d’une assemblée de la LMPVL durant laquelle j’exprimais la même mise en garde et témoignais sur mon expérience personnelle)

Donc seulement MP sur demande :expressionless:

[quote]Moralité, elle va bien cette Enzo 2. N’en déplaise à la Team ABAC Clin d’oeil
[/quote]
Oui Frigo “cette” Enzo 2 va bien, mais l’IP7 Pro et le Team ABAC aussi puisqu’il remporte 4 des 9 manches courues. C’est bien aussi, non ?

Je crois que Frigo parlait plus des réactions personnelles de certains membres du team ABAC que de l’IP7 Pro ou des performances du team.

Néanmoins, au classement général final, la première IP7 Pro (justement d’un membre du team ABAC, JeanJean) finit 15ème, derrière 10 Enzo 2 et 4 Boom 9.
Au bout de 10 manches de super finale avec les meilleurs des meilleurs pilotes mondiaux, ça donne quand même une idée des performances des machines.