Quelques questions a propos du speed

Je vais tenter de te parler de ce que j’ai pu essayer, avec mon vécu de “mauvais pilote expérimenté”.
J’ai volé avec la Gin Bobcat 15, un peu en plouf (hiver, vent nul) sur pente raide et un peu en pente moyenne/vent moyen (35 km/h) turbulent.
En Bobcat, trims serrés tu es selon la charge à plus ou moins 5O km/h bras hauts et trims ouverts 7O km/h, le tout pour une finesse d’environ 5, non pas bras hauts mais “sur les freins” (donc moins vite).
30/35 de vent en parapente ça fait peur ; en Bobcat sur pente moyenne ça commence juste à être le début…
Pour cette force de vent, tu gonfles trims serrés, pas la peine d’essayer de finasser dans les rafales, de se la jouer “style” et roi du gonflage, ce qui marche le mieux c’est de bourriner : voile en vrac tu mets un grand coup dans les avants et hop t’as l’aile au-dessus de la tête. En levant les mains, ça avance, ça pénètre, tu peux courir mais ça décolle pas, ça ne prend pas en charge. Faut se mettre sur les freins pour avoir la perf et voler. Même vent nul tu peux faire tout le vol sur les freins, donc à la même vitesse qu’en parapente, puis te poser en enfonçant encore sans prendre de vitesse : il te faudra 4 pas de course là où il ne t’en aurait fallu que deux en parapente.
Tu peux aussi voler (ou plutôt tomber du ciel) détrimmé. Le régime trims ouverts à fond est utilisable en turbulences, ça fait vraiment partie du domaine de vol de l’engin. De toute manière, faut bien voir que c’est un concept qui n’a d’intérêt qu’à partir du moment où ça ne vole plus en parapente. Donc à partir de 35 dans les terres et à partir de 40 en bord de mer. La Bobcat c’est un concept incroyablement tolérant : gros caissons, profil sage taillé pour pénétrer, suspentage court et pyramidal A/B… Donc, peu de puissance à gérer, peu de sensibilité aux fermetures, dans la turbulence réagit avec des mouvements rapides mais très courts et immédiatement amortis de manière autonome, pas de balancements, pas de pendule à gérer (même sur les grosses amplitudes induites, quand on relâche on est immédiatement à nouveau en vol droit équilibré sous l’aile, ce dernier point me semble particulièrement important).
J’ai eu aussi l’occasion d’essayer un proto non finalisé qui était d’un concept différent. Il s’agissait juste d’un parapente assez sage décliné en petite taille et réglé en conséquence. Donc cloisonnement plus important, suspentage plus long, beaucoup plus de perf en finesse, bien plus de puissance, etc. C’est un engin qui faisait 16 ou 17 m2, je ne sais plus.
Là, je suis bien plus dubitatif. J’ai volé avec 25 de vent et ma sellette perso à planchette. Déjà, au gonflage c’est bien plus délicat, c’est un parapente quoi. En vol, on a avant tout la sensation d’avoir un parapente rapide qui vole mal, comme une petite aile d’acro. Et ça laisse l’impression de pouvoir avoir les mêmes emmerdes qu’un parapente normal, tout ça pour gagner au mieux 5 km/h. Bref, là il me faudra encore des explications pour me convaincre…

Merci pour les explications! karma+

Ca rejoint celles de Jérôme C. à propos de la différence en mini-parapente et des ailes comme la Spiruline.
Et ça me rassure sur la façon de poser.

Je sais pas encore comment je vais pouvoir essayer ça mais là je suis chaud!

mouais, en fait ça dépend surtout du type de voile que tu mets dans un gros vent… trop allongée et les turbulences seront rapidement fatales !
personnellement j’ai testé dans énormément de conditions différentes, avec pas mal de type de voile différentes aussi. (en l’occurrence dans du mistral, loin de la mer, j’ai poussé jusqu’à 80km/h sans trop de problème en dehors d’une masse d’air clairement très turbulente)

Logiquement le bord de mer est plus sympa même s’il n’est pas forcément toujours si sain que ça (je me suis tapé une session en Pil-Pit 11 dans du 85km/h … c’était assez rugueux !)

Dans les terres, je vole régulièrement à la sainte-Baume

http://vimeo.com/2412163

et c’est très sympa jusqu’à des forces de vents vraiment importantes…

Clairement dans du vrai vent fort (plus de 50km/h grosso-modo), je préfère voler sous une voile de speedriding, bien plus tolérante aux turbulences que les voiles typée speedflying (genre Skim, awak, shooka, feex …) mais dans un vent intermédiaire, les deux sont utilisables et procurent des sensations très différentes. A chacun de voir ce qu’il préfère.

Pour les sellettes : sous une voile typée speedriding, des cuissardes sont nettement préférables, car elles permettront de mieux absorber le roulis souvent important avec ces profils… Pour une voile typée speedflying, peu importe, le plateau sera plus précis (par exemple pour le pilotage en thermique) et un peu plus nerveux (ce qui peu être un peu déroutant pour des pilotes débutants qui seront déjà un peu surpris éventuellement par la vivacité des voiles…)

(j’ai lu une remarque intéressante plus haut qui rappelait que la vitesse de vol d’une voile est souvent donnée sur trajectoire et en effet, ce n’est pas parce qu’une voile vole à 90km/h qu’elle sera statique dans du vent de la même valeur… ce qui nous importe c’est la composante de vitesse horizontale. Donc il faut toujours garder une marge de sécurité !)

Pardon si la question est idiote, mais quelle est la différence entre le speed riding et le speed flying?

karma+ :mrgreen:

les voiles de speed flying ont une meilleure finesse, et sont en général plus allongées et un peu moins compactes, elles sont faites pour voler vite, sans trop descendre …

Les voiles de speed riding sont faites pour être utilisées avec des ski, elles ont donc une finesse très faible, pour permettre au pilote de coler le relief, et de faire ce qu’on appel un déco “dynamique”, avec une petite pressions sur les freins …

En speed riding, on est souvent embêté par des voiles qui planent trop, et qui ne nous permettent pas de les ralentir …

parceque arriver a plus de 70 Km/h sur une pente raide pour replaquer, même les bons skieurs ont du mal, pour replaquer la voile doit pouvoir tolérer les basses vitesses, et toléré un pilotage “approximatif” , qui pardonne les erreurs du aux irrégularités de la pente et donc des éventuels rattrapages instinctifs de l’énergumène qu’il y a en dessous :pouce:

en gros speedriding c’est pour du déco à ski et speedflying, du déco à pied.

comme le dit maxichi, les voiles de speed ont une moins bonne finesse (et surtout une grosse capacité à voir cette finesse dégradé pour peu qu’on détrimme les arrières ou trimme les avant et qu’on lève les bras)

Ceci dit on peu faire du speedflying avec des voiles de speedriding (bon pas n’importe lesquelles non plus) et c’est souvent un avantage certain de pouvoir dégrader subitement sa finesse pour reposer dans du dynamique parfois puissant.