Question aux experts... qu'est-ce qui lui arrive ???

en cas de frontale, on se retrouve aussi sur le dos avec la voile derrière.

EDIT:

http://www.youtube.com/watch?v=C73CK3I3Szk
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:grat: entre un décro et une frontal y a quand même une différence. :wink:

http://lh3.ggpht.com/_pJOk1uqUdXQ/TKzg2giokjI/AAAAAAAAEFU/H32-28xL4q8/s300/decro.jpg

http://lh5.ggpht.com/_pJOk1uqUdXQ/TKzg2nMCrbI/AAAAAAAAEFQ/JpogpPskVuM/s300/frontal.jpg

:grat: entre un décro et une frontal y a quand même une différence. :wink:
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Ben la bâche fait chiffon dans les deux cas … :grat:
:canape:

Attention, je la pilote ! Mais en conditions turbulentes, je reste le plus possible bras hauts et attends la dernière limite pour réagir, avec pour priorité l’appui sellette en m’équilibrant sur l’élévateur qui porte le plus pour doser au plus juste le contre au frein de l’autre côté. Dans ce genre de conditions, les bras sont soumis aux accélérations et je trouve qu’on est bien moins précis à ne pas s’aider d’un repère “rigide”. Un peu comme le pilote de rallye qui appuie sa jambe gauche contre le plancher de son véhicule pour être précis avec sa jambe droite sur l’accéléro. De ce fait, oui j’ai remarqué que je fermais nettement moins. Et les fermetures, mêmes importantes ont très peu de conséquences sur ma trajectoire et le reste de mon vol.

une UP fast boulder 2 réglée aux petits oignons, ventrale pas trop lâche.

Ca surement, et je suis bien incapable d’estimer mon niveau technique en parapente (cependant j’ai le brevet confirmé et me sens très bien sous mon aile). Quant au mental, j’ai 13 ans de pratiques aéronautiques diverses et variées qui me donnent un peu de recul sur ce que je fais. De ce fait, j’ai fini par croire l’adage vitesse=sécurité. Juste qu’en parapente ça pique un peu les yeux au départ. C’est assumé.

Je suis totalement détendu en vol et ne crains pas (psychologiquement) les vracs. Au début je la pilotais constamment mais c’était plus fatigant à la longue. Maintenant je laisse vivre le plus possible et je ne la rattrape que quand je sens que ça commence à partir en sucette. Et finalement mon aile me le rend bien, elle s’autodémerde très bien toute seule :lol:

voir ci-dessus. Aucune appréhension en l’air.
Pour le pilotage actif de David Eyraud genoux écartés et pieds sous la sellette, c’est difficile à appliquer en cocon.
En fait je suis exactement ses recommandations pour éviter le surpilotage, comme tu le cites. Par contre je ne tiens pas les 400g, je me fie plus aux retours sellette pour agir en conséquence.

Tu pilote bien comme tu l’entend, mais le jour où tu va vraiment prendre un bon vrac pendu à tes élévateurs comment va tu gérer cela ?

Les mains fermées sur les élévateurs ne te seront d’aucune utilité et les appuis sellettes pour contrer une fermeture à 70 % je n’y crois pas une seconde. Le fait de tenir les freins et seulement les freins est selon moi primordial pour sentir sa voile. Accroché aux élévateurs tu n’a aucune information directe, tu ne peux pas anticiper ni contrôler les mouvements de tangage. La prévention d’une fermeture se joue dans les premiers instants de l’abatée.

La sensation de stabilité donnée par les élévateurs est un gros piège, en cas de vrac tu te retrouve sans aucune possibilité d’action. Tes mains se crisperont encore plus et il te sera impossible d’agir.

Libre à toi de penser qu’un sac à patate pendu sous une voile vole mieux qu’un pilote, mais je t’invite à tester d’autres manières de piloter. Les certitudes sont souvent néfastes quand on vole.

HS : Je sais qu’en compétition la mode est au “laisser glisser la voile” en transition. C’est une pratique de haut niveau qui n’a rien à voire avec technique de vol standard. Le fait de piloter sa voile aux C en transition n’a rien à voir avec être pendu aux élévateurs :wink:

vitesse = sécurité :lol: Les motards qui s’écrasent dans le décor tiennent le même genre de raisonnement. En parapente je pense que c’est plutôt “vitesse adaptée et maitrise du tangage = sécurité”

Vous faites comment pour savoir ce que représentent 400 g. Une poulie, une corde et un poids de 400g. Perso, je n’ai aucune idée de ça que ce représente :oops:

Je ne tiens pas ça de la compétition, je n’en fais pas et n’en ferai surement jamais. C’est juste que j’ai constaté que quand on est surpris par la sensation de chute, il y a ce réflexe instinctif qui nous pousse à mettre les mains en avant ou en arrière selon le sens de la chute. Regardez une personne trébucher, c’est flagrant. Regardez une vidéo de vrac suite à une fermeture inopinée, c’est quasi systématique : le gars va tirer sur les commandes comme un sourd avant de comprendre ce qui lui arrive. Ensuite les fins analystes, après étude image par image finiront par conclure que le pilote est une brêle, qu’il aurait du lever les bras, etc.

Non, je pense qu’on n’y peut pas grand chose, ce réflexe tient de l’instinct de survie : en cas de sensation de chute en arrière, les mains vont naturellement se placer de façon à protéger la colonne vertébrale quitte à y laisser les poignets (un classique en snow). Sachant cela, je préfère que cet instinct me fasse m’agripper naturellement à l’élévateur qui porte le plus plutôt qu’à ce à quoi j’ai l’habitude d’avoir de la pression mais qui en cas de vrac devient totalement mou.

Lorsque je me fais bien surprendre et que je me retrouve pendu à mon élévateur ouvert, la voile s’autodémerde déjà toute seule pour se rouvrir, sans changer de cap, et ce avant même d’avoir écoulé le temps de réaction qui va me permette d’en reprendre le contrôle. Je l’ai déjà constaté à plusieurs reprises. Je précise que je vole en cocon et que je m’aide beaucoup de l’appui procuré par la planchette cale-pieds, je suis bien incapable d’avoir cet automatisme sur une sellette classique.

[quote=“teraben,post:86,topic:32237”]
C’est pas faux pour la majeur partie des réflex du terrien moyen en situation instable.

C’est sans doute là que l’appentissage et la répétition chez le “terrien apprentis volant” vont peut-être engendrer d’autres mouvements réflexes à la longue et un temps de réaction “réfléchis” plus court.

Salut et fraternité,

[quote=“teraben,post:86,topic:32237”]
C’est justement parce que les gus mettent du frein comme des bourrins qu’un incident dégénère en vrac, ce qui apporte de l’eau à mon moulin : le pilote dont il est question sur ce fil est une brèle.

Les réflexes, cela s’éduque.

Exemple 1 - La voiture roule à un paisible 120 sur l’autoroute et un pneu AV éclate. Celui qui touche au frein est certain de partir en tonneaux, et adieu Berthe ! il va y avoir de la viande froide. Celui qui comprend ce qui se passe tient son volant pour d’abord tenir sa trajectoire, la vitesse va diminuer naturellement et il se rabat tranquillement vers la droite pour aller s’arrêter. Cela m’est arrivé.
Exemple 2 - On est en moto et on crève de l’avant, la moto guidonne férocement et part en digue-digue. Si on touche au frein, c’est la gamelle assurée. Si on tient bien son guidon en rentrant doucement les vitesses, on a une bonne chance de rester sur la moto et de ne pas aller jardiner les bordures. Cela m’est arrivé.
Exemple 3 - On est en voiture, on dépasse un traîne-cul avec 30 de mieux et c’est à ce moment-là qu’il décide de tourner à gauche sur une petite route, sans avoir regardé dans le rétro. Si on touche au frein, cela va faire bing et partir en tonneaux, adieu les copains ! Si on tourne en même temps que lui en s’appuyant bien dessus, c’est sa bagnole qui va encaisser l’énergie cinétique, on la lui pourrit méchant et on s’en tire avec quelques éraflures de carrosserie, lui il sera à pied un certain temps. Cela m’est arrivé.

Sur la route, il faut tenir sa trajectoire et maîtriser son véhicule. Bien peu de gens ont une conduite propre, des trajectoires propres, une bonne maîtrise de l’engin en toutes circonstances. On ne le leur a pas appris et ils ne se sont pas assez intéressés à la conduite pour acquérir de la maîtrise et éduquer des réflexes. En montagne ou sur neige, ou même quand il pleut, ils sont lamentablement lents, maladroits et dangereux.
Les motards sont moins mauvais parce que les mauvais comprennent vite les durs enseignements de Ste Gamelle.
J’ai observé qu’aucun des pilotes de parapente avec qui je suis montée en voiture ne roulait comme un cochon.

On ne circule pas toujours sur des routes propres, droites et par beau temps.
De même on ne vole pas toujours en air calme, seul sur un site. On peut conduire un parapente mais l’air n’est pas toujours calme et il y a les autres, il faut apprendre à piloter.

En parapente, on nous a bien dit et répété de toujours tenir sa voile et tenir son cap. Quand il se passe un truc bizarre, on a toujours un peu de temps pour analyser, disons une ou deux secondes, grâce à l’inertie de l’engin. Contrer une fermeture asymétrique à la sellette est simple quand on a appris à le faire, et on apprend facilement parce que le mouvement est naturel, il a été éduqué par le vélo. Contrer les mouvements de tangage est la base du pilotage en conditions turbulentes, mais il faut pour ça tenir sa voile en permanence, cela ne se fait pas en tirant 40cm de frein ni en attrapant les poulies pour imiter DeGaulle.
Gérer une frontale ne s’improvise pas, cela s’apprend. Au pire on se met bras hauts mais si la voile reste en parachutale ou amorce une vrille parce qu’elle a cravaté, on n’est pas tiré d’affaire et la cascade d’incidents peut arriver très vite.
Normalement, si on tient bien sa voile, les fermetures sont tout de suite enrayées.

Le pilote sur la vidéo vole dans une aérologie trop dure pour lui, avec une voile trop réactive pour lui, avec une technique trop sommaire voire déficiente. Il n’est pas du tout serein et visiblement dépassé par les événements. Il ne pilote pas sa voile : il la conduit comme il peut et il a probablement peur. C’est une brèle, gna !

Cela dit il faut relativiser, moi aussi je suis une brèle.

Sous les deux premières voiles performantes que j’aie essayées, l’Awak 18 et la Cayenne 3, en aérologies “toniques”, j’ai été bien mais avec une curieuse et désagréable sensation que je ne comprenais pas tout et donc que je prenais des risques. Quand Damien (Grands Espaces) m’a prêté une Artik, il n’a pas voulu que je la lui paye tout de suite, il m’a dit de voler avec et de l’apprendre, et j’ai su assez vite qu’il avait demandé à ses moniteurs de m’observer en vol. J’avais gagné 3 jours de SIV au Raid Chamois 2009, j’ai racheté la part de Corinne et j’ai fait un stage, avec l’idée que ce que j’avais appris avec une voile standard pouvait être mis en défaut sous une voile plus performante et plus exigeante.

Les bons vont explorer les comportements d’une nouvelle voile en faisant des exercices de pilotage, avec beaucoup de gaz sous les pieds. Moi je suis une brèle et j’apprends une voile en milieu sécurisé, avec un spécialiste.
Le pilote de la vidéo serait bien inspiré d’en faire autant quand il pourra voler à nouveau.

Ugh !

:+1:

:affraid: pinaize, t’as vraiment pas de bol, il t’en arrive des trucs à toi…

Sinon, d’accord pour dire que les réflexes s’éduquent. Je n’ai jamais eu le réflexe de m’accrocher aux commandes, et je le dois à mon passé de cavalier: à cheval, on ne s’accroches jamais au rênes, et si on s’oublie à le faire, la bestiole vous rappelle vite à l’ordre (parfois de façon assez énergique, dépendant du caractère de l’animal). Du coup, je n’ai pas eu de mal à intégrer que les commandes d’un parapente ne sont pas un point d’appui, les “réflexes” étaient déjà formés.

POB, il faut changer ses pneus AVANT qu’ils explosent ! :lol:

Pour le pauvre pilote de la vidéo qui doit avoir les oreilles rouges en plus de s’être fait mal, je ne le trouve pas si mauvais que cela. Il à une technique de prise en main ‘particulière’ et réagi mal au moment de la fermeture mais le reste du temps il n’a pas l’air dépassé ni trop stressé. Il a fait une erreur de surpilotage qui lui coûte cher à cause de la proximité du sol, avec 200 mètres de gaz cela n’aurait été qu’anecdotique.

Mérite t-il le titre de “brèle du mois” ?

Perso, au vu de cette courte vidéo, je ne le pense pas. Je vois régulièrement des pilotes bien pires sur les sites à qui ils n’arrivent rien. :wink:

Je suis entièrement d’accord avec ça, et je persiste à croire que bien souvent, à vouloir forcément agir on ne fait que dégénérer la situation.

Le hic, c’est que le pilotage actif ou à 400g me parait justement contradictoire avec l’action réflexe de ne pas tirer sur les commandes quand la voile se dégonfle.
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi sur les 1 à 2 secondes d’inertie avant vrac, j’ai déjà eu le cas d’une grosse frontale arrivée de nulle part alors que l’aérologie était plutôt calme. Si jamais on a le réflexe de piloter aux 400g, on aura naturellement tendance à aller chercher le point de contact. Il y a alors de grandes chances que ce geste soit fait en décalage, avec au-dessus la voile en train de rouvrir et s’en suit le classique enchaînement décros-frontales.

Donc dire que les réflexes ça s’éduque, c’est facile à dire bien calé dans son canapé, mais je ne vois pas comment on peut s’entraîner en l’air à se faire surprendre, même un SIV n’y pourra pas grand chose. Chaque situation est différente et un geste réflexe de pilotage ne pourra pas forcément y pallier. C’est pourquoi je trouve ça plus safe, si ça arrive, de se concentrer en priorité sur les appuis sellettes de manière réflexe (c’est beaucoup moins fin en dosage que la commande, donc plus facile à acquérir ; c’est là où je m’aide en m’agrippant à l’élévateur), et de n’agir aux commandes qu’une fois la situation clairement analysée (ça peut être rapide mais on aura toujours un temps de latence sur ce qu’il se passe).

Et moi aussi je suis sûrement une brêle :trinq:

A mon dernier stage pilotage, y’avait un gars qui avait cette habitude de plutôt laisser faire plutôt que d’essayer de piloter. Visiblement, ça marchait bien avec son epsilon. Sauf qu’avec sa nouvelle Artik2, c’était pas la même du tout, ça ne suffisait pas. Il a d’ailleurs faillit repartir en camion de pompier. Il peut remercier la vase du fond du terrain d’avoir amorti son cratère…
Perso, ça me ferait un peu flipper de voler en me disant “surtout, si ça part en sucette, accroche toi et attends que ça passe, si tu tentes de piloter, ça va mal finir” (même s’il est vrai qu’une fois, cette réaction m’a évité un gros carton).
Et toute les situations sont différentes, mais j’ai quand même l’impression d’être capable d’analyser plus vite après avoir effectué plusieurs stages pilotage…

Teraben, il faut que tu m’explique comment avec tes appuis sellette tu contrôle le tangage de ton aile en air turbulent. Le tangage c’est 95 % du pilotage parapente en turbulence, mains bloquées sur les élévateurs tu ne sent ni ne contrôle rien.

Je comprend qu’il soit ‘rassurant’ de se tenir à un truc solide quand ca bouge, mais de la à en faire un principe de pilotage et d’argumenter sur la qualité technique du cramponnage il y a un monde. S’abstenir de piloter pour éviter de faire des âneries avec ses commandes me parait une grosse erreur, il vaut mieux apprendre à se servir efficacement de ses freins.

Le pilotage actif n’incite surement pas à appuyer ni trop fort ni au mauvais moment sur les freins, tout au contraire. En ayant un contact permanent avec ta voile tu es à même de doser à tout moment. Il permet d’agir au début du problème et d’éviter la plupart des incidents. Cette qualité de contact pilote/freins/voile s’apprend et s’entretient par un entrainement permanent en vol sans avoir besoin de faire un SIV.

Si tu commence à agir sur les freins une fois la situation bien analysée, la seule solution qui te reste est souvent la poignée de parachute !

Ps : Le cocon n’est surement pas la sellette la plus appropriée pour bien sentir sa voile. La position couchée incite à une attitude passive.

Je me suis peut-être mal exprimé, je n’aide mes appuis sellette en me tenant à un seul élévateur (pas les 2 hein) que quand je sens que la fermeture sera conséquente, là où le pilotage seul risque de ne pas être suffisant. Et si d’une main je me tiens à l’élévateur, de l’autre je dose pour éviter la fermeture. Ce qu’on fait tous. Par contre le fait de me tenir me donne un repère pour doser avec plus de précision le contre à la commande. Un peu comme le pistard qui pose le genou en moto. Et ça m’évite de tomber dans la sellette côté fermé (j’e nai pas d’abs).

En plus de ça, en conditions turbulentes j 'ai tendance à remonter mes mains pour voler vite et je les rapproche des élévateurs pour être prêt au cas où. Ca ne m’empêche pas d’avoir du retour d’info dans les commandes. Tant que tout se passe bien je garde le toucher de mon aile, juste que je n’agis pas forcément à la moindre info, je filtre et laisse bien plus vivre par rapport au pilotage de mes débuts. Mais je pilote le tangage bien sûr.

Comme tu le dis, c’est surement le cocon qui m’a fait évoluer de cette manière. Ma nouvelle sellette n’a strictement rien à voir en réactivité par rapport à mon ancienne supair evo. Je ne pourrais plus revenir en arrière : ça bouge nettement plus, mais en contrepartie le moindre appui est bien plus efficace.

C’est pour ça que quittant une Joy, plus vive et plus ludique que l’Epsilon mais quand même assez sage, j’ai voulu faire du SIV en passant sous l’Artik, bien qu’ayant toujours eu un pilotage actif et réagissant au quart de poil. Ce qui était évident avec l’une (mise en spirale face planète et sortie) ne passait pas avec l’autre, la demi-aile extérieure ayant une telle envie d’accélérer que cela m’arrachait le bras et me faisait faire de l’huile. Et pourtant, l’Artik est une voile assez paisible dans sa catégorie !
Ce post valide ma philosophie : avant d’exploiter correctement une voile et de voler en sécurité (toujours relative), il faut l’apprendre. C’est kif kif avec une moto, des skis ou des chaussures d’escalade.

[quote=“marc,post:93,topic:32237”]
C’est pour ces deux citations que j’ai mis un karma+ tant elles confirment que, malgré force critiques, dénigrements et antagonismes divers, la vieille brèle qui signe POB :mrgreen: n’a pas forcément tort dans son approche de la progression technique.
Tous ceux qui ont couru en moto sur circuit, toutes cylindrées confondues, le savent : le pilotage sur circuit éduque des réflexes et surtout diminue énormément le temps de réponse en cas d’urgence.

Les jeunes qui font de la compète sur des skis, qui jouent au rugby, qui font du VTT ou du roller, ou qui volent en parapente, ont des réflexes bien meilleurs à l’âge adulte que les déjà pépés qui jouent aux boules ou les matrones qui tricotent, et qui n’ont jamais fait de sport.
Encore une évidence, me dira-t-on, mais si fondamentale !

Un excellent copain, qui a un camping-car, m’a invitée en 2009 à aller faire un peu de ski dans “mon jardin”, entendez les alentours d’Annecy. Nous avons skié à la Clusaz avec Corinne, j’ai pu voler un peu et pour le remercier je lui ai offert un vol biplace ; j’ai appelé Pierre-Paul, qui était libre, et hop !
Le virus du parapente avait fait une nouvelle victime.
En août 2009 il est venu à “ma base” (l’atterro de Planfait) et il a fait un stage init, les moniteurs lui ont fait faire plus de pente-école qu’aux autres avant de l’emmener voler, puis retour sur pente-école après le premier vol, tant sa gestuelle leur faisait peur. Puis dans la foulée il a fait un perf1.
Cette année, en arrivant début août avec 20 vols au compteur, il ne savait même plus préparer sa voile ni prendre ses commandes en main, il ne savait pas se centrer ni lever sa voile, la cata ! J’avais pour mission de lui faire faire du gonflage et si possible de la pente-école. Ce fut réellement une épreuve, et au bout de 3 journées il faisait toujours les mêmes erreurs, en cause une mauvaise coordination motrice et un temps pas possible dans la transmission des ordres entre l’oreille et les muscles, pas toujours les bons. Ce n’est pas un con, loin de là, mais il n’est pas coordonné.
Il a fait son stage, avec des décollages assez pourris et des posés merdiques, mais il a volé.
Je l’ai vu voler : il a maintenant presque 50 vols au compteur, tous en école avec assistance, il n’est pas près d’être autonome. Pas question de l’emmener sur un déco : il a le droit de se tuer mais je ne veux pas y avoir une part de responsabilité.
Il volera à nouveau en école l’an prochain, et les années suivantes. Je ne pense pas qu’il soit un jour capable de voler comme nous tous ici volions déjà à 20 vols.
L’an prochain, début août, j’aurai à nouveau un débutant intégral et pas doué à remettre au niveau “avant le premier grand vol” et ce ne sera pas de la tarte.

Mon pote a le même âge que moi (un mois de moins), il n’est pas “pourri” mais il n’a jamais fait de sport. Il fait du ski depuis longtemps mais il est à la peine sur une rouge et complètement à la rue sur une noire ou dans un champ de bosses, il ne passe pas en poudreuse ni en neige pourrie avec terre et cailloux. Il n’a pas le pied sûr sur un sentier de montagne mais il va bien en rollers.
Je me sens coupable de lui avoir transmis le virus du parapente.

[quote=“teraben,post:95,topic:32237”]
Ce post m’interpelle beaucoup (c’est moi qui ai souligné en rouge) :

1 - Nous ne nous tenons pas tous aux élévateurs, qu’est-ce que c’est que ce gag ? En turbulences, nous plaquons plutôt les avant-bras aux élévateurs, avec une garde réduite aux freins, “mode pilotage actif” comme dit David Eyraud. Le problème avec un cocon, c’est qu’on pilote couché, comme Gaston dans son lit à moteur, et donc que les élévateurs sont devant le pilote et non à côté.
2 - En moto, on met le genou pour avoir un appui sur 3 points quand les pneus glissent (les slicks actuels sont faits pour ça) mais cela n’aide aucunement à sentir qu’on atteint l’angle limite. Mettre le genou par terre impressionne les spectateurs, cela fait des belles photos mais cela fait perdre du temps en course quand on ne glisse pas. On ne le fait jamais dans un pif-paf ni sur le mouillé.
3 - L’ABS des sellettes est destiné à amortir le roulis, on se fait quand même bien baratter avec une sellette ABS quand il y a de l’air, on contrôle ça avec les avant-bras plaqués aux élévateurs. Si cela devient infernal et qu’on est quand même secoué dans tous les sens comme un dé dans un cornet, c’est peut-être que la sellette n’est pas adaptée à la morphologie du pilote ou à la voile.
4 - …pour être prêt au cas où. Cela me fait penser au gag du gugusse qui met une bouée pour passer un pont, au cas où le pont s’écroulerait… et un parachute quand il prend l’avion, au cas où… Quand on arrive à ce stade de l’angoisse en vol turbulent, il faut se poser quelques questions fondamentales que je n’aurai pas la cruauté d’évoquer dans ce post. (je sens que je vais encore me faire un ennemi)… :mrgreen:
5 - Les cocons sont très sympas en hiver ou pour des vols de durée, mais ils obligent à piloter autrement et cela induit facilement des réactions parasites sur l’axe de lacet. Autant cela me semble indispensable pour la compète et les vols de distance, parce que cela améliore le confort et diminue la traînée, autant cela me semble aussi aberrant sur site qu’un carénage sur une moto de trial ou un fauteuil Voltaire sur un sulky. :sors:

Ugh !

Bon, ok, je suis totalement cassé, je m’écrase :lol:

Dingue comme dans ce milieu certains sont bornés sur leurs principes, avec plein d’aprioris, de conservatisme (cocon, t’as une DHV2 c’est que tu voles au-dessus de tes pompes, on ne se tient pas aux élévateurs…). Je suis content d’avoir une expérience aéro riche, ça m’ouvre un peu plus les yeux. Allez, demain je vais me faire un peu de radada en paramot’, ça me changera les idées :coucou:

Pour conclure,
C’est en forgeant qu’on devient forgeron,
Et c’est en sciant que Léonard… de Vinci !!!
:canape:

POB t’as volé combien de temps avec combien de cocon pour te permettre d’asséner de telles inepties?

En tout cas c’était intéressant Teraben.
Et j’ai bien aimé le ton sympa et décontracté des tes messages.
Sous une telle avalanche de critiques, ce serait parti en vrille grave depuis longtemps si d’autres membres avaient été à ta place…

Si tu as l’occasion, un jour fais-nous une vidéo qui cadre tes bras lors de pilotage en turbulences.