Absolument, poldof.
Il y a en fait 3 cas, si j’ai bien tout capté:
(1) Accident purement “accidentel”, sans “faute” du pilote, relevant de la prise de risque assumée par le passager qui s’engage dans l’activité (il se tord une cheville au décollage) : c’est l’Individuelle Accident du passager (éventuellement souscrite pour lui par le pilote) qui doit couvrir. La FFVL encourage les pilotes biplaceurs à souscrire une IA pour leurs passagers ou à leur recommander d’en souscrire une à titre individuel.
(2) Accident relevant d’une “faute” du pilote (ex: mauvaise évaluation des conditions aéro, fermeture non maîtrisée à 15m du sol, cratère; ou utilisation de matériel tout pourri) : la “responsabilité civile” du pilote est engagée, c’est son assurance RC qui indemnise le passager. L’assurance RC est obligatoire en France pour voler. Elle couvre aussi bien les victimes extérieures que les passagers non-payants.
Note: entre (1) et (2), il peut y avoir un peu de place à l’interprétation, une cheville peut se tordre pendant un décollage impeccable par ailleurs, ou pendant un décollage un peu “rock-n-roll”, moyennement maîtrisé par le pilote… Faute ou pas faute? Si la RC et l’IA ne sont pas souscrites chez la même assurance, ou si l’une comporte des garanties allant au-delà de l’autre, on risque d’avoir un débat qui ne pourra être tranché que par un tribunal.
(3) comme (2) ci-dessus, mais la “faute” du pilote est telle qu’elle fait jouer une clause d’exclusion (ex: utilisation d’un biplace hors de la fourchette de PTV – exclusion (2f) mentionnée ci-dessus; ou violation délibérée des lois et réglements, ex: vol dans un espace aérien interdit). L’assurance RC du pilote indemnise le passager (clause de protection des victimes) en tous cas pour l’assurance FFVL qui comporte une telle clause, puis se retourne contre le pilote pour récupérer ses billes.
C’est ce cas-là qui semble préoccuper les gens par rapport à l’utilisation de matériel non-homologué.
Rappel: en principe au moins, les exclusions sont exhaustivement listées au contrat. Si c’est pas exclus, c’est couvert. Mais c’est un juge qui sera appelé à interpréter les clauses éventuellement floues que l’assurance essaiera de faire jouer en sa faveur.
En plus de tout ceci, la responsabilité pénale du pilote peut être recherchée (par les victimes, leurs assurances ou les autorités elles-mêmes sans même être saisies par les victimes) s’il est fait état que le pilote a violé des lois et réglements, ou manqué à des obligations de prudence communément admises. Cette responsabilité-là peut amener à des peines de prison, d’amende, des interdictions diverses, des dommages-intérêts à verser…
Disclaimer: je ne suis pas un juriste ni un assureur. Juste un assuré un tout petit peu habitué à lire des contrats.