Rapport entre parapentistes et les Parcs Nationaux

Voila une idée qu’elle est bonne :pouce:

:+1: :bravo: & karma+

C’est en effet une très bonne idée!
Un petit lien en passant qui fait le point des décisions des communes et autres organismes concernés par la charte du PN Pyrénées, vous verrez que le vol libre a fait entendre sa voix même si c’est sans résultat à l’heure actuelle et que de nombreuses communes en Aspe et Ossau ne sont pas dupées par le discours lénifiant des autorités du parc!
http://www.parc-pyrenees.com/territoire-de-vie/charte-de-territoire/consultation-institutionnelle.html

Pas de rapport direct avec le vol libre mais je ne résiste pas au plaisir de la raconter, la dernière histoire qui fait le tour de la vallée…
Un voisin fait partie de la commission d’expertise des dégâts causés par les ours. Il est appelé pour se prononcer à propos de chèvres retrouvées mortes dans les estives du Cabaliros. Il se rend sur place en compagnie de gendarmes qui font le constat et de gardes du parc qui font partie des experts. Une fois sur place des cadavres entamés et juste à côté une carcasse de brebis plus ancienne et dont il ne reste que des os épars.
Un des gardes du parc voulant faire l’érudit et montrer son savoir prend un os et annonce " ça c’est une clavicule de brebis"…
Le voisin mort de rire lui dit non, les brebis n’ont pas de clavicule…
Et c’est ces mecs là qu’on va avoir sur le dos en tant qu’experts autoproclamés de tout. Je rappelle quand même que le mec fait partie d’une commission censée dire à la vue de carcasses de bétail si c’est une attaque de grand prédateur ou non, ça fait rêver non?

D’un autre coté, c’est tout bénéfice pour les agriculteurs. Les incompétents déclareront plus facilement des dégâts de l’ours (ou du loup par chez nous) et les victimes seront mieux indemnisées. En cas d’attaques de chiens errants (bien plus fréquents que les loups :wink: ) il faut trouver le propriétaire du chien pour espérer une hypothétique réparation.

Ben non justement… ils ont des consignes pour minimiser au maximum les dégâts causés par l’ours. j’ai entendu parler de blessures sur des brebis, le diamètre de la base des crocs à l’origine des blessures était de 16mm, l’écartement des 2 impacts de crocs correspondait à une mâchoire d’ours adulte, conclusion du parc: chien errant!
Devait être balaise le chien, au moins celui des Baskerville…

Un Kangal ?
Y’a bien des ours slovènes dans les Pyrénées, pourquoi pas des chiens turcs ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Kangal_(chien)

Y a des éleveurs ariégeois qui ont fait le buzz l’an dernier en racontant qu’ils allaient s’en procurer 3 ou 4 des clebs comme ça histoire qu’ils bouffent les ours qui traînent dans leur coin…
Je te raconte pas les hurlements des écolos…
:wink:

Juste un détail : depuis 2009 (je l’ai déjà écrit sur le forum) le survol du coeur du Parc national du Mercantour est autorisé partout, toute l’année et à toute altitude (et les vols CFD qui survolent le coeur du parc sont donc valides), donc pas de problème pour la X’Alps ou pour les vols magnifiques de David Dagault ou Luc Armant par exemple.
Par contre il est toujours interdit de décoller ou de se poser dans le coeur du parc.
Ce parc veut mettre en place une réglementation de survol du coeur beaucoup plus contraignante, mais pour le moment c’est la liberté totale de survol du coeur qui est la règle.
On doit rencontrer à nouveau les responsables de ce parc courant septembre.

Marc Lassalle

De survol oui Marc mais que je sache décoller de la Bonnette n’est pas autorisé?

Heu, Marc, je viens d’aller voir le site internet du parc du Mercantour, ça a l’air moins ouvert que ce que tu dis!
Nouvelle règlementation dans le dos de la fédé?
Ou le dirlo distingue vol à voile et vol libre?
http://www.calameo.com/read/001006185a9a29deceaba

1/ Le déco de la Bonnette est strictement interdit !

2/Merci de me faire connaître cet arrêté dont la FFVL n’a pas eu connaissance !
J’imagine qu’il résulte d’une discussion qui a dû avoir lieu avec la FFVV (Vol à voile).
Pour le vol libre ils voulaient boucler une nouvelle réglementation (plus restrictive que l’actuelle) en urgence avant fin juillet, mais nous avons obtenu qu’une réunion se tienne en septembre et non en juillet (plusieurs représentants de la FFVL n’étaient pas disponibles en juillet).
Il y a bien marqué “vol à voile” dans les légendes des cartes ; je pense que le vol libre n’est donc pas concerné.
Par contre l’interdiction de décollage et d’atterrissage dans le coeur est confirmée, alors que l’on a vraiment défendu, sans succès, l’idée d’autoriser quelques vols rando ou montagne dans certaines parties du coeur à certains moments de l’année.
On en saura plus d’ici fin septembre, mais les discussions sont difficiles avec ce Parc.

A+ Marc Lassalle

Si je comprend bien, pour le Mercantour, il s’agit de protéger la faune du parc. Par hasard, est-ce qu’il existe des cas où des troupeaux de mouflons se sont suicidés après avoir vu un parapente ? Ou bien des marmottes mortes de peur à la vue d’une voile ? A moins que ce ne soit les oiseaux qui n’aiment pas la concurrence ?
Je sais que des réglementations similaires existent ailleurs (dans le Puy de Dôme par exemple), je me demande ce qui les justifie ?

Nan nan. Mais il a existé des cas de troupes de chamois qui se sont tuées en partant droit dans l’pentu pour fuir un intrus. Et on fait partie des intrus…

Sans parler de certaines espèces d’oiseaux en voie d’extinction qui sont extrêmement sensibles à toute pénétration dans leur espace de nidification (l’espace qui leur est nécessaire pour pouvoir couver et élever leurs petits en paix. Tu sais, ce fameux espace à l’intérieur duquel les buses te font des trous dans la voile au printemps…).

Alors franchement, pouvoir voir des chamois ou des bouquetins en liberté, avoir le privilège de prendre une leçon d’enroulage de thermique par un gypaète, ça ne vaut pas le prix de se constiper de vol sur quelques kilomètres carrés???

Je me souviens encore d’il y a 25 ans, quand il n’y avait plus que 5 ou 6 aigles royaux dans les Alpes, plus aucun gypaète, et que voir un chamois un grand corbeau ou un bouquetin était exceptionnel. Et je suis bien content d’avoir pu montrer ces animaux en toute liberté à mes neveux et nièces. Et j’espère bien pouvoir un jour les montrer à mes gamins sans avoir à les emmener au zoo. J’ai déjà eu l’immense bonheur de croiser un lynx dans le Doubs, et je rêve de croiser un jour un loup (ça commence à devenir envisageable) et un ours (là on peut encore rêver) en liberté en France. Mais pour ça, va bien falloir qu’on accepte leur présence, et donc leur accorder une place libre dans nos campagnes et ne pas trop râler si ils nous bouffent quelques hectares et/ou un ou deux moutons sans surveillance.

Il ne faut se faire plus bête que les mouflons ! :wink:

On ne parle pas de mortalité directe mais de dérangements récurrents pouvant entrainer la disparition des espèces sur une zone donnée. L’exemple des faucons pèlerins est typique d’une espèce très sensible. En cas de dérangement au moment de la couvaison ou du nourrissage, les adultes abandonnent le nid et c’est la perte d’une couvée.

Pour les marmottes qui ont une peur innée des aigles, le passage de trop nombreux parapentes les amènent à rester dans leurs terriers. Moins bien alimentées elles risquent de ne pas survivre à l’hivernage suivant. D’un autre coté, certaines marmottes (plus malines ?) se sont acclimatées à notre présence et on observe des terriers à proximité immédiate de site de décollage (site de Val d’Isère par exemple).

Bien sur individuellement on se dit qu’un passage ‘discret’ de notre part ne va pas gêner. Le problème est que nous ne sommes pas seuls et qu’il nous faut donc adopter des attitudes collectives respectueuses de certains endroits sensibles.

Edit : La Brune a bien expliqué, je suis vraiment trop lent pour taper sur cet Ipad ! :wink:

Bonsoir,

Je ne vais pas rentrer dans le détail des discussions en cours avec ce parc.

Mais nous n’avons bien sûr jamais demandé de pouvoir décoller et atterrir partout dans le coeur des parcs nationaux toute l’année !
On comprend très bien que la période de couvaison des rapaces est une période sensible et qu’il peut donc être utile d’interdire le vol à certains moments de l’année et dans certains secteurs (tous ne sont pas des secteurs sensibles).

Entre tout autoriser (ce n’est pas la position de la FFVL) et tout interdire il existe un espace de discussion justement prévu par les nouveaux décrets des parcs nationaux (2009) qui ont été publiés à la suite de la nouvelle loi de 2006.
Dans ces décrets il est fait la distinction entre aéronefs motorisés et non motorisés (ce n’était pas le cas avant) :

  • motorisés : interdiction de tout survol du coeur du parc à moins de 1000 m/sol,
  • non motorisés (parapentes, deltas, planeurs) : réglementation (et non interdiction) à mettre en place par la direction des parcs.
    C’est sur la base de ce texte que nous négocions avec les parcs.

Je rappelle qu’il existe aussi une faune sauvage dans les zones d’adhésion des parcs où le vol est absolument libre toute l’année.
Les responsables des parcs ne constatent pas pour autant des dérangements particuliers de la faune dans ces zones…

Mais il existe, pour certains parcs, des lobbys associatifs très organisés et absolument hostiles, a priori, à toute activité de vol libre.

Quand on sait que pour le Mercantour, il y a chaque année plusieurs dizaines de milliers de randonneurs (à pied, à skis ou en raqueettes), des centaines de grimpeurs et de VTT, etc. qui ont toute latitude de pratiquer leur sport de nature sans aucune restriction…

Dans les discussions on constate parfois une très grande méconnaissance de l’activité vol libre de la part de certains interlocuteurs et une très grande hostilité de principe de leur part envers notre pratique.

A+ Marc Lassalle

Ouais, faut pas oublier que chez nous 90% des aires de gypaète sont hors parc (en zone périphérique ou carrément en montagne “libre”)
Ca fait d’ailleurs assez chier les chefs du parc de devoir le reconnaître…
sont pas fous les gypaètes, ils collent leurs nids à moyenne altitude en face ESE, sont pas assez cons pour aller s’installer en cœur de parc à 3000 dans les faces nord…
Pour les isards de toute façon chez nous y a surpopulation et ils crèvent d’épidémies, alors même s’il y en a qui sautent des barres de temps en temps c’est pas si grave.
Les bouquetins c’est le clou du spectacle, l’un des arguments du directeur du parc c’est que le parapente pourrait peut-être déranger les bouquetins si toutefois un jour ils en introduisaient dans le parc… question foutage de gueule c’est du 5*…
En ce qui concerne la vision de la brune sur l’ours et le loup, on va dire qu’elle n’est pas vraiment partagée par les autochtones, tout au moins ceux qui vivent de la montagne, tu causes aux éleveurs de la vallée du loup ou des ours, ils vont te dire le reste!
Après que ça fasse plaisir aux toulousains de savoir qu’il y a des ours et des loups chez nous, pourquoi pas mais dans ce cas y a qu’à en lâcher chez eux…

Les éleveurs ne sont pas connus pour leur neutralité de point de vue sur les grands prédateurs puisque ces derniers contribuent à la régulation et à l’équilibre de la biodiversité alors que les éleveurs modernes font leur pain sur le déséquilibre des écosystèmes. Il y a eu des paquets d’études scientifiques qui ont démontrées le rôle important des ours, loups et co. Cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Superprédateur#R.C3.B4le_.C3.A9cologique_et_interactions_durables pour un petit résumé. Alors quand on oppose le bon sens paysan des ploucs de fond de vallées à la naïveté de l’écolo des villes ça me fait doucement marrer.

ps : j’ai le droit d’être méprisant envers les ploucs :wink: , je viens d’un petit village au fond de la campagne et mon père est éleveur (mais c’est un des très rares paysans avec assez de jugeotte pour se rendre compte que le combat des écolos profitera aussi aux agriculteurs à long terme).
ps2 : faut pas prendre le ton de mon message au premier degré, je veux juste faire écho aux arguments traditionnels des anti-écolos ( :coucou: Piment) pour qu’ils se rendent un peu compte a quel niveau ils font tomber le debat alors que c’est un sujet qui meriterait un vrai debat sur les aspects scientifiques et moraux.

C’est pas une question de bon sens, c’est juste que l’ours et le loup ça fait chier les éleveurs et ça coute du pognon à l’état.
90% du territoire français vit très bien sans ours et sans loup, je ne vois pas pourquoi nous il faudrait qu’on les supporte.

Ben si on devait éliminer tout ce qui coûte du pognon à l’état, ça ferait un beau génocide…