Même si c’est du second degré, c’est vrai que les nombreuses mises en garde et certains récits peuvent être anxiogènes pour un piou-piou.
Mais cette période d’apprentissage pleine d’incertitudes est très riche aussi en émotions,en" dépassement de soi" :nouveaux décos,premiers soarings,premiers thermiques,premiers plafonds.Il y a plein de premières fois prometteuses,en parapente,quelle que soit son expérience.
En plus, on peut voler jusqu’à" pas d’âge "pourvu que l’on puisse courir 20 m et marcher un peu avec 15 kg sur le dos. En parapente la plupart du temps on est assis confortablement dans un fauteuil de luxe à remuer un peu les mains et les fesses pour se diriger où on veut:canape:
Pour cette question il y a une astuce simple que l’on peut utiliser lorsque les conditions sont calmes en l’air (vols rando ou montagne tôt le matin par exemple).
Quand je me demande si (dans les conditions dans lesquelles je vole) je vais réussir à atteindre en finesse tel ou tel objectif (un atterro lointain, le passage d’une crête ou d’un col, le franchissement en sécurité d’une ligne à haute tension…) j’utilise parfois la procédure suivante :
bien s’aligner dans la direction de l’objectif visé ;
fixer du regard l’objectif en question (l’atterro, la ligne de crête, le col, la ligne électrique) ;
ne plus bouger la tête, ni les mains et fermer les yeux quelques secondes (4 ou 5 par exemple) ;
rouvrir les yeux en gardant la même direction du regard ;
si on voit l’objectif plus bas que la ligne de visée, cela veut dire qu’on va l’atteindre en finesse ;
si l’objectif est monté au-dessus de la ligne de visée, cela veut dire que l’on sera trop court (et il faut préparer et anticiper un plan B !) ;
on peut répéter l’exercice lorsque l’on se rapproche de l’objectif pour bien confirmer l’observation.
Par conditions calmes (non turbulentes et non thermiques) j’utilise ce processus qui est facile à intégrer et qui peut vraiment rendre service.
Exemples qui me viennent à l’esprit :
1/ Décollage sous le Dôme des Ecrins (cf. mon avatar) avec vent absolument nul.
Je bascule au-dessus du Glacier Noir avec l’idée d’essayer d’aller jusqu’à Vallouise (15 km en ligne droite).
Je passe très haut au-dessus du Pré de Mme Carle, j’arrive encore assez haut au-dessus d’Ailefroide (500 m/sol peut-être ?) et entre Ailefroide et Pelvoux il n’y a que de la forêt et aucune “vache posable” sympathique.
Pour rejoindre Vallouise je dois passer au-dessus de Puy-Aillaud.
J’applique une première fois la procédure pour être certain d’aller jusqu’aux champs de Puy-Aillaud (au niveau des téléskis) où un atterrissage est possible et je quitte du coup Ailefroide.
En approchant de Pelvoux je recommence en fixant les chalets de Puy-Aillaud et je vois que je vais passer au-dessus (pas de beaucoup) et je les survole à moins de 100 m/sol pour basculer sur l’atterro de Vallouise qui se trouve derrière.
2/ Décollage de l’épaule du Mont-Blanc du Tacul : je souhaite effectuer toute la descente de la vallée jusqu’au Fayet.
Je suis très haut au-dessus du sol, mais l’objectif est loin (une vingtaine de km en ligne droite).
Le plus simple (itinéraire direct) est de passer au-dessus du Col de la Lauza, mais il est loin : vais-je passer facilement au-dessus ?
J’ai fait ma petite manip visuelle (yeux fermés quelques secondes) pour m’assurer que la finesse du vol permettait de passer le col avec de la marge et de basculer ensuite sur le Fayet.
3/ Dernier exemple : décollage de l’épaule du Mont Joly dans le cadre du “4807… Flying Light” à St Gervais.
L’atterro visé était ceui de la piscine de St Gervais, mais il semble loin lorsque l’on est en vol et on peut craindre une brise montante qui risque de pénaliser la finesse/sol.
Il y a aussi une grande ligne électrique (que l’on voit très bien) qui traverse la vallée et qu’il faut survoler assez haut au-dessus pour la sécurité.
Petite vérification yeux fermés pour garantir le passage de la ligne en sécurité, puis pour assurer l’arrivée à l’atterro officiel.
Je pourrais multiplier les exemples.
J’ai souvent utilisé cette méthode lors de vols montagne pour vérifier que j’allais bien atteindre l’atterro visé lorsque celui-ci est loin.
Ce n’est bien sûr pas une garantie absolue (les conditions en vol peuvent évoluer), mais je trouve que cette façon de procéder fournit une indication souvent utile qui permet d’anticiper si nécessaire…
même si tu es dans le premier cas il faut anticiper un plan B : c’est pas parce que ça a l’air de passer que dans 100m les conditions ne vont pas devenir défavorables.
Je crois que le secret dans la pratique du parapente c’est de TOUJOURS bâtir un plan B voir un plan C.
Dès que les conditions évoluent (parce que tu es 100m plus loin) tu valides ton plan A (*) ou bien tu ré évalue tous les plans A, B et C (et même si tu valide le plan A, il faut peut être invalider le plan B pour en refaire un autre … en revanche si tu invalides un plan tu dois vite re calculer les autres sous options)
Tout à fait d’accord avec toi.
Comme je l’indiquais dans mon message, cette petite méthode rapide donne simplement une indication, mais les conditions de vol peuvent changer et il faut toujours avoir à l’esprit que l’objectif visé pourra peut-être ne pas être atteint.
Mais plus on se rapproche de celui-ci et plus l’indication devient fiable.
Dans les exemples que je donnais, celui de Puy-Aillaud était clairement le plus limite ; j’ai vérifié une dernière fois tout près du hameau afin d’être certain que je passais.
Mais s’il y avait le moindre doute au final, je prévoyais de faire un demi-tour et de me poser dans les champs (au bas des téléskis) que j’étais en train de survoler.
J’avais bien un plan B en tête depuis un moment alors que je voyais que j’allais sans doute passer !
Marc,
étant donnée l’extraordinaire vélocité du système oculo-moteur je ne suis pas certain qu’on puisse ré-ouvrir les yeux exactement sur le même point; à la limite je serais plus confiant sur le principe de faire 2 points visuels successifs en utilisant (comme dit charognard) le bout du cocon ou encore en alignant le pied (qui se trouve assez éloigné du visage donc qui fait une bonne mire) sur un repère visuel notre système somesthésique ayant la précision nécessaire pour conserver la même posture au degré près sur quelques secondes.
En planeur (il y a de ça quelques décennies…) on avait pour coutume en finale d’aligner un point de la verrière sur le seuil de piste et le réglage de la pente de descente en jouant sur les aéro-freins et sur la profondeur devenait alors d’une précision assez étonnante.
En parapente peut-être serait-il possible de faire la même chose en inclinant la tête (en essayant de ne pas trop modifier les appuis sellettes) derrière l’alignement élévateurs / repère visuel? Il faudra que j’essaie sur mon prochain vol.
toutes ces questions, Spooky, n’ont pas du tout lieu d’être. Apparemment tu as fait 11 vols depuis ta reprise en mai 2017, donc les questions concernant les aspects “cross-thermique”, tu pourras au mieux te les poser dans 5-6 ans.
La formation nécessite une bonne assiduité même après l’obtention du brevet. Il faut investir du temps pour bien maîtriser la technique, investir du temps pour comprendre les mécanismes de l’air, se renseigner. Il faut voler voler voler. Tu regardes beaucoup de vidéos de vols, de tracés, ça te fait rêver. Si tu veux arriver à faire de beaux vols, avoir l’impression de posséder le ciel en optimisant la journée, tu peux y arriver mais il faut décider de beaucoup s’investir, c’est long, frustrant, demande de la patience, c’est un bel exercice.
je m’étends pas plus sinon AirSinge va encore me mailler dessus
J’ai pas compris la réponse de Matthieu, comme d’hab quoi…
Salut spooky:
A la question: - si on n’est pas en train de franchir une crête et se retrouver sous le vent en situation dangereuse?
je répondrais qu’il est un peu trop de te la poser.
Il faut que tu emmagasine les ploufs sur site connu. Ensuite que tu maîtrise ton thermique de ton site. Apres tu pourras te reposer cette question!
Allez… je tente une réponse: Si tu es au vent vent d’une crête, derrière tu seras sous le vent. Dans le doute, ne la franchie pas… sinon, fait comme Matthieu… apprends par l’erreur
Oh, loin de moi l’intention de partir en Cross! C’est juste des questions qui me turlupinaient. Et je me souviens d’avoir longé une crête lors d’un plouf et de m’être demandé si c’était dangereux… :shock:
A lire vos réponses, je trouve une commonalité: c’est qu’avec la pratique on acquiert une intuition des situations et des décisions à prendre.
:grat: Là c’est moi qui ne comprends pas ta réponse ; Tu vole toujours dans la même aérologie pas seulement sur une transition un jour mais tous les jours dans tous les vols dans toutes tes transitions ?
Comme quoi le probléme n’est peut-être pas chez M@tthieu.
je n’ai surement pas été assez étoffé dans ma réponse:
Chez moi, l’alignement “oeil/bout du cocon” vaut 8-9 de finesse sans vent.
je m’en sers comme suit:
Exemple: si j’ai le vent dans le dos, j’irais plus loin que le point d’aboutissement “oeil/bout du cocon”.
Autre exemple: j’ai le vent de face, j’ai un taux de chute de m… j’irais moins loin que le point d’aboutissement “oeil/bout du cocon”.
Tu as compris wowo???
Ben si, moi je comprends : blabair parle d’alignement. Un repère visuel quoi. Rien à voir avec l’aérologie. Que ça brasse, que ça contre, que le café soit froid, ça change rien : il indique que cet alignement te donne un repère correspondant à 8-9. A toi de savoir ajuster en fonction.
Laissez M@tthieu tranquille
Ha ben grillé mais comme c’est écrit, paf je valide.
Beeen non… que l’alignement “oeil/bout du cocon” vaille 8 - 9 de finesses en air calme ne me semble d’aucun intérêt pour s’en servir dans des conditions réelles de transition où on peut-être poussé ou contré ou encore monté ou descendu voire différentes combinaison de tous cela. La connaissance de la finesse en air calme n’est ici utile en rien, même d’ailleurs la valeur en réelle, instantanée ou même moyennée ne te sers a rien, surtout si tu ne sais pas avec précision quelle est ta distance précise jusqu’à l’obstacle et la hauteur précise à franchir qu’il présente.
À la limite si tu en as les coordonnées et altitude et un instrument de vol qui te le permet, tu peux éventuellement en faire une balise pour lui laisser (à l’instrument) le soin de te rassurer ou démoraliser.
Mais connaître la valeur de finesse en air calme, non aucun intérêt dans un tel cas de figure. À moins bien sûr si vous vous ne crosser qu’en air calme. :mdr:
La méthode de Marc avec le point de visée qui monte ou descend dans notre champ de vision pour une même position de regard (là ok, le bout du cocon ou de la chaussure peut servir de repère) me semble définitivement bien plus pertinente et utile/utilisable.
Puis un peu hors-sujet, pas terrible les performances de vos ailes si elles ne vous donnent que du 8 - 9 de finesses en air calme. Il est temps de changer de matos… Les constructeurs et vendeurs de rêves aériens en tous genres nous auraient menti ? :mdr:
Bin… je continue le HS
Ca fait 10 ans que je cross, et ça me sert bien. Au lieu de rentrer des balises et de faire des calculs mathematiques tout le long de la transition je me base sur ce ressenti. bien sur que je regarde si l’horizon monte ou descend…
Si tu ne trouve aucun interet… bin tant pis. moi ça marche assez bien.
Oui je prends comme base finesse 8-9… tu sais sur une transition de plus de 10km, finesse 8-9 c’est déjà pas mal. Et pourquoi changer de voile? ya 15 ans, ils ont fait des Vols bouclés de 200bornes, alors…
Et puis comme je te donne la finesse calculée entre mon oeil et le bout de mon cocon, tu peux déterminer si ma pistion et bonne (cocon piqueur ou cocon cabreur) :mdr:
:taupe: