Je suppose que tant que tu ne t’es pas demandé longuement comment une majorité des gens pourraient vivre sans vendre leur vie à autrui (travail salarié), ça peut ressembler à un amalgame. Ce qui ne te concerne pas peut te sembler inutile, en termes de libertés. Jusqu’à ce que tu ai soudainement besoin de ces choses qui aujourd’hui te semblent être des lubbies d’ultra-riches.
Pour moi c’est aujourd’hui une évidence que ces deux mots vont de pair. La liberté est un concept un peu plus large, mais le libéralisme en fait partie intégrante. Si tu veux que les gens puissent vivre leur vie comme ils l’entendent, tu dois nécessairement leur laissé la liberté d’entreprendre, et la liberté de se faire payer contre travail.
Quand ces libertés deviennent trop régulées, on retombe dans un néo-féodalisme, où la vaste majorité n’a pas trop d’autre choix que de bosser pour les grosses entreprises, ou pour une petite entreprise qui a pour uniques clients les grosses entreprises. D’où un système hiérarchique pyramidal avec quelques élites qui captent une partie des tous les flux de valeur.
Et je reviens de loin, j’étais encore bien socialiste il y a environ 5 ans. Du coup je comprends bien le mode de pensée de la plupart des autres intervenants dans cette discussion.
Maintenant je bascule doucement dans le monde de l’auto-entrepreunariat, et je me rend compte de la complexité règlementaire grotesque et dissuasive qui accompagne toute tentative de gagner sa vie hors des circuits homologués.
Tu veux vendre un surplus d’œufs et de viande de poule ou de canes à tes proches ? Tu peux pas (légalement).
Tu veux monétiser une chaine YouTube : une demi journée de paperasse pour démarrer le business, et ensuite multiples procédures mensuelles, trimestrielles, pour déclarer tout ce qui se passe.
Tu ne veux pas mettre tous tes oeufs dans le même panier, et tu aimerais faire de multiples activités (pépinière, podcast, un peu de production alimentaire, un peu de formation…) : tu multiplies la quantité de paperasse par le nombre d’activités que tu souhaites faire. Et comme chaque chemin de croix est légèrement différent, tu passes à chaque fois au moins une journée à une semaine à chercher les renseignements sur les formalités administratives obligatoires.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand on écoute BFM de nos jours, on entend de plus en plus de grands patrons dire du bien de la “protection sociale et des normes à la française”, en tant que facteur d’attractivité pour les capitaux étrangers qui voudraient investir en France. Les discours à la Madelin, c’est devenu assez marginal. Ils sont pas cons, ils se rendent compte que toutes les barrières à l’installation de petits acteurs bénéficient directement aux gros, qui délèguent la paperasse à des comptables et des avocats.
C’est pas demain la veille qu’on va pouvoir décentraliser l’activité économique.