rupture sellette en vol

Bonjour,

Merci Tommy pour avoir lancé le débat. :pouce:

J’attendais d’être revenu et d’avoir un peu plus de recul pour en parler avec vous.
C’est donc à moi que c’est arrivé. :vrac:

J’étais donc à Iquique, une belle journée, un vent laminaire dans les 20km/h, des conditions idéales sur ce site. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un peu comme la dune du pilat puissance 10 :ppte:

Je jouais dans la dune, et après avoir pris 500m de gain, je me dirige au dessus du déco pour travailler mes 360 engagés.

Lors de ce 360, pendant la prise de vitesse et une fois face sol, ma sellette craque et se déchire. :affraid:

Je stoppe tout de suite la manœuvre, et me retrouve totalement déséquilibré. :sos:
Je ne sais plus vraiment par quoi je tiens, donc pour ne prendre aucun risque, et parce que j’ai peur que tout lache, je fais les oreilles et redescends le plus vite possible.
Je me pose, et là je peux observer l’étendu des dégâts. :bang:

Résultat des courses, une grosse déchirure de 20-30 cm du côté droit. :evil:

Donc pour répondre à vos questions, c’est une sellette réversible Gin, je l’ai acheté neuve en septembre 2012, avec une soixantaine de vols. Elle n’avait aucun accrochage.

Ce n’est peut-être pas une sellette faite pour l’acro, mais j’étais loin de tout ça. Selon moi, le 360 engagé est une manœuvre de descente d’urgence importante à connaître, et à savoir exécuter avant d’avoir vraiment besoin de s’en servir. Je ne fais pas de 360 tous les jours loin de là, car souvent on n’a pas assez de gaz pour s’entraîner en sécurité, c’est pour cela que j’en ai fait à Iquique, un site parfait pour ça.

De plus, je pense avoir eu de la chance que cette mésaventure me soit arrivée là-bas, et non sur un site avec petit attéro, gros thermiques… car j’aurais certainement eu plus de mal à rejoindre l’attéro, avec le stress et le déséquilibre causé.

Finalement tout va bien et c’est le principal. :trinq:

Mon revendeur m’échange immédiatement le matériel et s’excuse du “désagrément”.

Je m’en sors donc pour une belle frayeur, et une nouvelle expérience, qui me semblait importante de partager avec vous, surtout pour ceux qui ont le même matériel que moi.

J’ai fait une vidéo sur laquelle on ne soupçonnerait pas l’incident, mais qui vous permettra d’apprécier le type de 360 qui a causé le déchirement, et le résultat sur la sellette.

Je reste bien sûr ouvert à vos questions et conseils.

sportivement,

Aurélien

http://youtu.be/o9jOqabcLHA

http://youtu.be/o9jOqabcLHA/v

photo pas visible pour moi, donc au final c’est quoi qui a cassé?

a oui après visionnage video, c’est plus clair.

vraiment surprenant car au moment ou elle casse on ne peut pas dire qu’elle soit sous des contraintes extremes…

Tiens, t’as pas repris la même ? :mrgreen:

Je suis une quiche pour mettre les vidéos :canape: , voici le lien:

http://youtu.be/o9jOqabcLHA

et une photo de la sellette :


http://www.heberger-image.fr/data/vignettes/71628_photo.jpg

Oula, cela a bien craqué ! Je n’imaginais pas une sellette ouverte en deux. :koi:

Si il est vrai que le 360° n’est pas vraiment une figure d’acrobatie, c’est une des configurations qui engendre les plus fortes contraintes sur la sellette, ça tire fort et longtemps.

Le choix du matériel light impose des restrictions dans sa pratique. Il me parait étonnant de choisir ce type de matériel quand on souhaite “tirer sur la couenne” de temps en temps.

C’est pour moi inadmissible vu que la solidité des sellettes, surtout en 36, ne doit souffrir d’aucun lézard. Il y a déjà eu des merdes sur certaines voiles aux tissus trop light, mais là franchement, c’est très inquiétant.

sans etre désobligeant je crois voir sur la video que notre ami fait plus que du 36 :canape:

Pas de raison que ça pète !!!

3-6 c’est 3G max, à moins d’aller se mettre en gros verrouillage face planète avec une voile violente et même là ça devrait tenir. Effectivement ça n’est pas terrible cette rupture, même pour du light.

Et si on prend un bon shoot bien méchant avec la voile qui claque à la réouverture, et que ma sellette light se déchire, c’est qu’elle était pas prévu pour l’imprévu? :grrr:

ROTFL ROTFL ROTFL effectivement. Bien dit et au coeur du sujet karma+

Je reviens vers vous pour la réponse de GIN:

Il y a eu une série de tissu déféctueux… :grrr:

Avis aux propriétaires du même type de sellette… :coucou:

Heu laquelle exactement ?

Norbert

La tienne :mdr:

Sac sellette réversible Gin :wink:

Bonjour , l’appellation exact du modèle en cause est bien “Sac sellette réversible Gin”
s’agit -il de la swift?
rien à voir avec la Gin verso ?

Normalement dans ces cas la il devrait faire un rappel des produits concerné non??

C’est l’ancien model de yéti convertible

J’ai trouvé une description sur ce site:

http://shop.flybubble.co.uk/gin-gliders-yeti-convertible-reversible-harness-rucksack

Après, on ne m’a pas précisé si ils vont faire un rappel…

Si vous avez ce type de sellette, mieux vaut se renseigner :wink:

ouais , les yétis ne sont plus aussi solide qu’avant…

https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSgn5BoPGkTrVTHeX8XCK9C-ROx4tZwTpvjfHys6rIZzazt8VPsyA

Retour d’expérience.

Ce qui tire le plus sur les suspentes, c’est le 360 face planète aux grandes oreilles avec accélérateur, on descend à -20m/s mais cela ne centrifuge pas aussi fort que le 360 standard. A faire une fois en SIV, pour savoir le faire le jour où ce sera nécessaire, avant de mettre la voile en révision parce que les A centrales auront pris une vieille claque.

Le jour où j’ai chopé le voile noir en 360 bien engagé face planète, c’était avec l’Awak 18 (qui vole déjà à 45 bras hauts) et une sellette-string Radicale (de SupAir) qui n’est pas faite pour ça, sans secours évidemment comme toujours en vol rando. J’avais calculé ensuite que j’avais pris plus de 4G avec pas loin de 100km/h de vitesse tangentielle et dans mon souvenir c’était très violent. Sortie évidente en aveugle quand on sait faire, crash mortel si on ne sait pas.
Cela tournait beaucoup plus fort que sur la vidéo.

En tout cas il y avait un problème avec la sellette Gin !
Dans l’industrie, on applique un coefficient de 3, ce qui veut dire qu’un élément garanti par exemple pour tenir 1000N doit en tenir 3000 pendant une durée équivalente à sa durée de vie normale sans que sa structure ne soit amoindrie.

[i][b]Ce principe est vital pour les ponts.
Un pont peut en principe, chargé à fond pendant un bouchon, porter un nombre limite de semi-remorques pare-chocs contre pare-chocs. On calcule ainsi le tonnage maximum qu’il peut supporter en théorie sans se déformer de façon non élastique et on multiplie par 3.

Chacune de nos suspentes hautes tient sans problème ses 1000N, et il y a combien de suspentes hautes sur un parapente ? Cela signifie qu’un ensemble pilote+sellette ayant un poids de 1000N distribue la contrainte sur autant de suspentes, chacune travaillant donc à une charge très faible.
Il est cependant arrivé, par le passé, que certains pilotes aient dé-suspenté leurs voiles en vol, comme un grimpeur peut “déboutonner” une fissure en tombant, les clous sautant l’un après l’autre (comme Roberto Sorgato à la Cima Ovest), le relais tenant in fine pour enrayer la chute.
Les cordes d’alpinisme sont elles aussi soumises à des normes très sévères et elles doivent tenir à des charges extrêmement violentes, l’élasticité absorbant une partie importante de l’énergie cinétique en cas de chute. C’est comme ça que pas mal d’alpinistes ont retenu des chutes énormes de leurs compagnons de cordée sans subir d’avarie de matériel ni plonger dans le vide au moment du choc (entre autres Mme POB le 14 août 1974 à l’Aiguille Verte, de +20m à -25m : le relais avait tenu, la corde avait tenu et j’avais tenu, ouf !).[/b][/i]

Les constructeurs de voiles sont très conscients de toutes ces contraintes et il semble que certains préconisent une réfection périodique du suspentage, ce qui me semble une forme de suicide commercial.

Quid des constructeurs de sellettes ?

J’assistais en 2010 à Talloires à une conférence donnée par Max Jeanpierre sur la technologie des sellettes Kortel, c’était extrêmement intéressant… mais Kortel ne fait que des sellettes de grande qualité, ce n’est pas la même approche que chez Gin ou autres qui font surtout des parapentes.
Je ne dis pas que les sellettes Gin, Advance, Nervures ou Niviuk soient de la daube, loin de là.
En tout cas il semble que la sellette de notre compère ait été pensée et construite avec une sorte de laisser-aller (au mieux) ou de désinvolture (au pire) ce qui laisse mal augurer du sérieux de ce constructeur.
Au niveau de la qualité j’avais eu de quoi rouscailler, à mes débuts, contre ma première sellette, une Altirando. En cause : le tissu fragile de l’airbag et les fermetures-éclair de mauvaise qualité.
Depuis, SupAir a heureusement fait des progrès dans la qualité de fabrication… mais chez qui sont fabriquées les sellettes SupAir ?

[tr][td]J’ai volé l’an dernier avec la jolie sellette réversible Lady Gii rose fuchsia de Sky, un exercice de style qui avait eu grand succès auprès des femmes à la Coupe Icare. Bien que trop petite pour mes grandes pattes, elle offrait une excellente tenue et un excellent confort, mais la jolie fermeture-éclair assortie ne me semblait pas appelée à avoir une espérance de vie digne de ce nom. Ce modèle unique fut mis aux enchères en Allemagne au profit d’une association d’aide aux handicapés.
Si l’importateur Sky me l’avait offerte, j’aurais immédiatement changé le fermeture-éclair.[/td][/tr]

Salut et fraternité*