Si vous aviez le choix...

[quote=“Sagarmatha,post:40,topic:56894”]
Fonces!

Moi, c’est dans le sud ouest que je suis (le Lot), et que j’y suis bien.

La dune à 2h30, les Pyrénées à 2h30, le cantal à moins d’une heure et des petits sites sympas tout autour de chez moi à moins d’une demie heure …

En plus, la gastronomie est réputée (mais n’arrange pas le PTV max …)

Tout pareil que Stefender (le Lot).

Il ne me reste plus qu’à y trouver du taf pour pouvoir y rester (en attendant que ma nouvelle boite soit créée mais ça a pris 1 an de retard avec mon accident de parapente) sinon exil parisien encore en perspective pour quelques mois (foutu centralisme français !) pour l’alimentaire. Mais c’est clair que c’est dans le Lot que je me fixe définitivement, pas loin de mes racines Aveyronnaises (mais l’Aveyron est trop isolé en terme de transport et pas pratique si on doit taffer dans une grande métropole la semaine et rentrer chez soit le week end).

Le Lot est une région exceptionnelle avec un micro climat particulier (j’ai testé plusieurs régions de France) très clément lié à la position centrale du Lot entre les Pyrénées et le Massif Central et l’Atlantique et la Méditerranée.
Le foncier y est encore abordable (me contacter si vous cherchez j’ai des terrains à bâtir dispo).
Les lotois ne sont pas forcément très accueillants au départ (renfermés et allergiques au changement) mais ça change. Par exemple il n’y a quasiment plus un seul lotois à Saint Cirq Lapopie, que des néo arrivants aujourd’hui.

Très belle région avec de beaux sites favorables aux cross de plaines, au vol local tranquille (ou pas ! les journées fumantes pour le cross, il ne faut pas forcément se mettre en l’air, je m’abstiens souvent) et au beau soaring du soir en restit.

Le lot, il faut bien choisir son coin, la dernière fois que j’y suis allé j’étais à 30mn non pas d’un site mais de la première pompe à essence :mrgreen:

Les cross sont engagés, tellement il est probable de poser dans un coin vraiment désert.

Le lot c’est super mais 2h30 pour aller voler, c’est trop, moi je veux habiter sur les lieux de pêche !

C’est le genre de question qui ne signifie pas grand chose au final.
C’est comme “quelle est la meilleure aile ?”, par exemple.

Le bon endroit pour voler, c’est celui qui te permettra une vie équilibrée dans tous ses aspects et en accord avec toi même. Rien que ça c’est fortement multi-factoriel. Et un endroit pour vivre, tu dois y être vraiment attaché, ce doit être ton terroir et pas seulement un endroit où tu peux faire des choses ; un lieu de vie, c’est un endroit où tu peux “être”. Alors tu y voleras bien, même si c’est une plaine nue, quitte (et peut-être même encore plus) à devoir y bâtir une activité treuil par exemple.
Tu verras qu’il faut arriver à donner une signification au fait de voler, sinon tu feras comme la majorité des gens : tu arrêteras car c’est vain en soi.

Voler ce peut être un excellent moyen de fréquenter des personnes intéressantes. Mais à quoi bon être sur le site “où ça vole le plus souvent”, si tu es entouré de cons ?
Ou bien tout simplement si la moitié de l’année les conditions de vol sont désagréables pour toi ?

Là où ça vole le plus et le mieux, le meilleur endroit le meilleur site, c’est “chez toi”. Où que ce soit. Et c’est ce “chez toi” qu’il faut commencer par trouver.

:pouce: là, c’est de la sagesse née du vécu qui parle.

Le problème c’est que chez moi ca vole pas du tout :frowning:
Pour l’instant voler se suffit à lui même vu mon niveau, mais peut être qu’avec l’expérience je serai plus difficile…
Faut que je trouve un autre chez moi pour la retraite, et c’est sur, c’est multi factoriel, grande ville pas trop loin pour les inévitables conneries liées à l’âge etc…
J’ai encore pas mal de vacances pour prospecter :slight_smile:

Presque entièrement d’accord avec toi… et avec tes réponses empreintes de “philosophie du terroir”, sur cette question pas très pertinente. Ya pas de lieux magiques (pas d’Eden ni d’Eldorado - “Il n’a pas trouvé mieux. Que son lopin de terre. Que son vieil arbre tordu au milieu” F. Cabrel) de même qu’il n’y a pas d’époque parfaite (pas d’Age d’Or, pourtant j’aurais tant aimé que le PP ait existé 20 ans plus tôt).

Ma seule divergence concernerait les “cons” (vaste problème!). On est tous le con de quelqu’un, voire de beaucoup de quelques uns! Il ne faut jamais l’oublier… de même que la répartition des cons est assez homogène, et que, si on atterrit sur un site surpeuplé de cons, on peut aussi se poser des questions… Souvent on peut les trouver cons au début, puis s’y habituer, voire les apprécier, sans aller jusqu’à passer toutes les après-midi involables à défaire le monde avec eux.

Enfin le vol est une passion dévorante, mais qui peut se vivre assez solitaire (et donc délivré des cons qui semblent t’effrayer), si on trouve des sites avec repose au déco. Pour moi ce serait un critère important s’il fallait migrer, mais qui s’ajoute à l’attachement à mon Lot natal (déjà très plébiscité ici).
Voler au-dessus de la rivière qui a bercé notre jeunesse et nos vacances, des champs que nos ancêtres ont défrichés, de la maison qu’on a rafistolée, c’est encore plus fusionnel… Souvent je choisis un déco, que j’ai créé et où je serai seul, moins performant que le « phare » du quartier, mais en visuel de la maison.
Bien sûr je ne pourrais imaginer ne voler que là, un minimum de nomadisme aérien est vital, c’est un équilibre à trouver…

oui, mais vous semblez tous ou beaucoup etre originaire d’une région volante à laquelle vous êtes attaché, avec un historique, des souvenirs, etc.
Personnellement, bien qu’étant né à Paris intra-muros, je ne me considère que comme un parisien de circonstance et n’y reste que par obligations professionnelles, mais il est hors de question que j’y reste une fois mon activité terminée. Donc la notion de terroir, de racines et compagnie ne me concerne que très vaguement. Je suis donc très libre dans mes prospects, vu que j’ai bien conscience que je serai toujours considéré comme un étranger dans ce monde où le gars de la vallée voisine est un alien :wink:

Donc au menu: vol et virolos pour la meule ! Ça tombe bien, c’est le même biotope !

Voler quand c’est volable, grimper quand c’est grimpable, marcher quand on ne peut ni voler ni grimper, faire du ski l’hiver quand marcher, grimper ou voler n’a pas grand avenir, aller aux champignons quand on ne peut ni voler ni grimper, etc… en n’oubliant pas la merveilleuse solitude des sommets bien gagnés au terme d’une belle bambée, d’une belle escalade ou d’une longue montée avec les peaux de phoque…
OK, Paris ne présente que peu d’opportunités dans cette façon de vivre.
Pour moi, c’est la Haute Savoie qui me retient depuis mon plus jeune âge et que je quitte toujours à regret.
Voler en plaine ou en bord de mer, c’est voler, sans aucun doute, mais je n’aime pas les paysages de plaine et j’ai horreur de la mer. C’est pour ça que les parapentistes parisiens ne me voient jamais.

Parisienne de naissance et d’études, puis de fonction, j’ai toujours été rebutée de devoir rouler des heures pour aller grimper, surtout d’ailleurs pour rentrer, et je m’étais mise à la moto, qui fut une autre passion… mais les circuits sont toujours loin et il vint un temps où j’en eus ma claque de faire des centaines de km pour casser aux essais, galérer pour reconstruire la moto dans la nuit et casser en course.
Après avoir raccroché mon piolet pour cause d’enfant à élever, j’ai raccroché mon cuir.

D’autres continuent à grimper avec des enfants, cela les regarde. Moi je n’avais pas le droit de me tuer et je pratiquais la haute montagne à un niveau qui rendait ce risque très présent. Le choix fut difficile.
Mes copains de jeunesse grimpent encore à Bleau, ils font aussi du mur. Le mur ne m’a jamais intéressée, sans doute de par le manque d’espace, et Bleau me fut interdit suite à une sciatique opérée, ce qui ne m’autorisait plus à sauter sans mettre en très grand danger ma colonne vertébrale.
Le choix s’imposa de lui-même.

Et puis j’ai rencontré Corinne (de Bluffy). Corinne volait à l’époque en delta et en ULM et elle cherchait quelqu’un qui fût capable de traduire ses récits de voyages en bon français (elle est anglaise et francophone, mais limitée à l’écrit). Et puis en mai 2007 (j’étais à Montréal) elle m’envoya à traduire un récit hors du commun : “Corinne learns to paragliding”…
Ce fut un nouveau tournant de ma vie.

http://soyeuse.free.fr/2007/706/23/4299.jpg
Déco de Montmin, 23 juin 2007

C’était trop génial, j’ai eu tout de suite envie d’apprendre à voler. J’étais en Haute Savoie, j’étais tombée amoureuse des environs d’Annecy dès que Corinne m’avait emmenée voler en ULM.
Il y a certes des cons un peu partout, il y a partout des gens intolérants, je n’ai eu cependant aucun mal à m’intégrer dans ce nouveau milieu malgré mes “différences” et à tisser un nouveau réseau social.

J’avais quitté le monde de l’alpinisme en en gardant l’éthique, j’avais quitté le monde des circuits en restant fondamentalement “motarde”, je quitterai un jour le monde du vol libre, l’âge et la décrépitude physique m’y contraindront fatalement.
Au moins j’aurai vécu, ce n’est pas si mal au soir d’une vie bien remplie.
:trinq: <= ce monde-là, je le quitterai en dernier avant de passer l’arme à gauche.