Sites du Mourtis - Faces sud en versant nord des Pyrénées

Paul j’ai quelques questions:

  • Quelles sont les meilleures conditions pour accrocher le massif du Cagire ( Orientation vent … ) , au printemps j’ai pris du gros cisaillement ( tendance météo nord ouest ), j’ai décollé depuis un déco sauvage face nord du pic du Gar et posé à côté du lac de Gery.

Posant au lac j’avais du sud en fond de vallée venant de l’Espagne déco 13h30 posé 16h alors que la vallée de luchon donnée plein pot en nord.

2H30 de lessiveuse.

  • L’attero à côté de la piscine de St Beat est toujours opérationnel ?

-En tendance sud quelles sont les options possible pour s’extraire ?

Personnellement je ne sais plus mais si tu tiens à tes os, évite. J’ai vu devant mes yeux navrés un pilote excellent connaisseur du coin se fracturer le poignet (membre dérisoire qui casse immanquablement comme une allumette avec un bruit sec…) à Saint-Béat.
Préfère Boutx, qui est plus haut, ou Fos, qui est plus dégagé des turbulences.

@François Binos : même en hiver, le site du Mourtis n’est pas un site anodin. Si tu es un pilote encore peu expérimenté, préfère Arbas et une montée à pied à Cornudère, sa face sud est magique aussi en hiver (quoique là, avec les paquets de neige que vous avez pris…). Le Mourtis est génial, j’y ai personnellement d’excellents souvenirs - en compagnie du charmant mais bien bavard Paul - mais tout simplement parce qu’il peut y avoir du thermique généreux. Ne pas craindre une activité thermique franche est la première condition pour apprécier sans souci.

Et de toute façon, nous avons tous que les Pyrénées, c’est bôôôôô (et c’est mieux, n’est-ce pas :mrgreen: )

Pour ce qui est de la gamelle de l’ “excellent” pilote, il a été un peu présomptueux ce jour là

RÉCIT =

[i]TIREZ PAS SUR PIANISTE ! Il va s’en charger lui-même…

Suite à une interpellation amicale, nous allons faire feu sur le conférencier dans l’intérêt général : on finirait sinon par penser qu’il sait tout sur tout et ne fait jamais d’erreur de jugement !

Et puis, il y a prescription et c’est pour la bonne cause : l’occasion de souligner les risques associés au vol lors du passage d’un front froid, même atténué !

Accrochez vos ceintures… C’est parti pour son crash en direct !

(Je relis les notes de mon carnet de vol… Pardonnez-moi si c’est un peu long : j’ai du mal. Il faut dire que j’apprenais alors à écrire de la main gauche, le bras droit étant HS pour quelques semaines…)

En cette fin de matinée chaude et ensoleillée, confiant comme jamais en mon habileté (c’était il y a longtemps…), je venais d’avertir par radio ceux qui étaient encore en vol de l’instabilité marquée de la masse d’air sur Saint-Béat, et qu’il était plus prudent d’aller poser dans la plaine de Fos (c’est toujours un sage conseil quand ça « watte »!)

C’est alors, mission accomplie, que je me suis convaincu, malgré tout, que je parviendrai à m’y poser sans bobo : sorte de « challenge personnel » avec moi-même (les pires…)

J’observai alors « scientifiquement » pendant près de vingt minutes la respiration saccadée de la « bête »…

Au top de l’affaiblissement soudain du thermique, je plongeais tel un aigle en 360 jusqu’au sol, sûr de mon fait.

Mon proto y restitua magnifiquement la vitesse emmagasinée par un dernier large wing, effectué en glissade sur la plume.

Le sol défilait quelques centimètres sous mes pieds sur ce long flair, débuté au ras de la lisière pour m’amener jusqu’au centre du champ; avec un tour de frein dans chaque main, prête à être abaissées à fond pour dissiper le peu d’énergie qu’il restait à l’aile, j’étais le roi du pétrole!

Quand en l’espace d’un instant, captée soudainement par un « dust » invisible, mon aile fit un bon prodigieux et commença immédiatement à partir en vrille !

J’étais totalement incrédule et éberlué : en regardant par-dessus mon épaule, je vis le sol… à une hauteur incroyable !

J’ai à peine senti la voile s’orienter vers lui…

J’ai pensé tout de suite : « roulé-boulé! »

Mais la chute était longue, beaucoup trop longue, de haut, beaucoup trop haut : je paniquais et sortis un bras… CRACK… Puis un gros choc à la tête et une (heureusement) très courte perte du son et de l’image… Nous interrompons notre programme…

Il faut dire que j’étais déjà à la bourre pour participer à Fos au pot de mariage de la fille d’un très bon ami et que ma voiture était garée devant le collège de Saint-Béat.

Mais là, je sentais déjà que j’allais être encore très en retard…

[/i]

Moralité : bien d’accord avec Aime-P

Surtout que les travaux et surtout les nombreux terrassements causés par le chantier du tunnel ont bouleversé le secteur qui est méconnaissable autour du collège de Saint-Béat

A moins de vouloir monter un plan drague avec des infirmières urgentistes (préférer une clinique toulousaine), c’est Fos !

Et seulement après une bonne et compétente reco des lieux (route nationale, ligne téléphonique, ligne haute tension, canal, rivière, troupeaux, état des prés de fauche, présence de clôtures électrifiées invisibles du ciel, etc. <Cf. les explications et consignes à respecter dans le post du 09 Octobre 2014 - 14:14:41 car il n’y a pas d’atterro déclaré à Fos >

Conseils pétris dans l’expérience de deux plâtres :wink:

Excellent pilote mais excellent récit aussi ! karma+

Sacré Paul !!! Les pilotes téméraires devraient avoir le poignet moins sensible :wink:
La différence avec mon petit-fils de 4 ans qui lui aussi répète : “pourquoi Papy, pourquoi Papy, pourquoi… ?”
c’est que Paul, lui, tente aussi des réponses intéressantes après le : “pourquoi ?”
Bon… soyez indulgents avec mon petit Thomas, il grandira. Et soyez attentifs aux réponses de Paul.
Bons vols.
Merak.
:trinq:

L’été indien version Mourtis : surf à 3 400 dans l’onde en bonne compagnie :bisous:


http://i19.servimg.com/u/f19/17/49/83/26/melles10.jpg


http://i19.servimg.com/u/f19/17/49/83/26/craber10.jpg


http://i19.servimg.com/u/f19/17/49/83/26/stbeat10.jpg

On ne s’aventurera pas à la légère à décoller de la colline de Géry

Ce sera un choix réfléchit pris après une bonne analyse météo et une longue observation des rares pilotes qui savent y évoluer sans heurts

Pas de demi-mesure : l’engagement est important dès le décollage où il est fréquent de prendre une vingtaine de mètres sur place à peine passé la cassure de pente

Un cheminement réfléchit et patient mènera un pilote instruit sur la tour de guet de Marignac pour un gain bien construit en versant ouest de la montagne de Rié avant de partir en transition vers Eup et Bezins pour y exploiter la confluence thermodynamique qui s’établit entre le Mount et le Gar puis rejoindre le Mourtis

C’est du local étendu entre Cierp et le col de Menté avec un vol finissant en soirée en “restite” sur les zones passant à l’ombre après plusieurs tours de vallée

Lors du retour au sol, les derniers deux cent mètres seront négociés avec autant d’attention que le départ : les brises s’inversent près du sol et on prévoira ses approches en conséquence (cela n’a rien d’évident, alors que l’on évolue dans une brise de nord, de tout à coup devoir imroviser une finale face au sud-ouest - mieux vaut anticiper pour ne pas alors se trouver sous le vent d’un obstacle tel qu’une colline ou une ligne d’arbres)

Pour les plus téméraires, se mettre en vol avant midi peut permettre de prendre le chemin de la haute montagne… mais c’est une autre histoire, façon “Jaws”: prévoir un accélérateur réglé “court”, une gestuelle sans faille au déco et… “choisit ta route cowboy!”


http://i19.servimg.com/u/f19/17/49/83/26/gery_a11.jpg

Le déco de Géry avant travaux : une série de vires rocheuses envahies par la végétation


http://i19.servimg.com/u/f19/17/49/83/26/gery_a12.jpg

La sortie ouest de Saint Béat (où l’on construit à grand frais un tunnel routier), Eup, Bezins-Garraux et le Mount, dont les versants nord est le passage obligé pour assurer un bon gain avant de monter vers le Mourtis (idem au retour - éviter les versants sud du col de Caube, siège d’un échange plaine-montagne erratique)


http://i19.servimg.com/u/f19/17/49/83/26/gar_ra10.jpg

Commentaires de la 1ère photo :

Le village de Marignac à droite avec les vestiges du site laissé à l’abandon par PECHINEY

Au centre de la photo : la colline dominant le hameau de Géry et son lac

Au dessus de la colline, la montagne de Rié avec sa crête ouest au pied de laquelle on distingue la tour de guet wisigothe de Marignac

A gauche, , le défilé de Saint-Béat (siège d’un venturi dont on se gardera en traversant bien en aval), le Mount et le village de Eup au pied du Pic Saillant (antécime ouest du massif du Gar)

Peu de pilotes ont fréquenté cette route sauvage

Il faut dire que partir vers l’est au départ du Mourtis à la fin de l’hiver est un challenge aussi technique qu’esthétique car la neige est encore bien présente, nécessitant souvent des raquettes à neige pour rejoindre le déco du Tuc de Pan

Début mars, Les thermiques sont espacés mais larges et puissants; il ne faut pas s’y tromper de cheminement

Ici un photo du passage clé : les mines de Pale Bidau au dessus de LaBatch (vallée de Melles) siège d’un thermique puissant et étroit au départ décalé au dessus du versant nord où il faudra penser à aller le chercher (Cf. http://www.parapentiste.info/forum/sites-de-vols/sites-du-mourtis-faces-sud-en-versant-nord-des-pyrenees-t33522.0.html;msg472926#msg472926 ), la montagne de la Calabasse et en arrière plan la vallée de bethmale et le col de la Core

Un plafond de 2400 à 2500 m au départ du Mourtis est nécessaire pour rentrer dans ce secteur avec suffisamment de marge et pouvoir compter sur une élévation des plafonds au dessus de 2800 à 3000 m sur la Calabasse, le pic de Paumaude ou celui du Courbayran au dessus de la vallée du Biros

NB: l’aile visible est la Futura de notre regretté camarade Xavier qui réalisait là un de ses plus beaux cross avant de passer aux longues plumes des planeurs de Clarac (31) pour continuer à fréquenter assidument ces mêmes lieux


http://i19.servimg.com/u/f19/17/49/83/26/gauch_10.jpg

Ce cheminement parallèle à la crête frontière offre des points de vue exceptionnels sur 360°, tant vers les fiers sommets pyrénéens du Crabère et du Mont Valier, que sur les profondes vallées du Couserans (où il vaut mieux connaître les terrains vachables -ils peuvent être rares en fond de vallée de Sentein ou du Riberot, sans même parler des lignes électriques qui peuvent surgir là où l’on ne s’y attend pas toujours!) et qu’en direction du piémont pyrénéen et de la plaine toulousaine où la visibilité s’étend couramment jusqu’à l’agglomération

Si le vol s’est traditionnellement terminé contre le verrou du sérac d’Ustou avec les ailes de 7 à 8 de finesse, les performances des ailes actuelles permettraient surement d’enchainer vers les Trois Seigneurs

Ouah dis donc, ma Tornado !!! :koi: :pouce:

Mise en situation =

La vache est là - Pas accueillante, pas hostile, simplement là

Mais… Meeeuuh… elle est peuplée d’une douzaine de ruminants

Et la « tôlière » c’est bien elle, qui me fait face : la vache « chef » - car il y en a toujours une dans le groupe-

Il y quelques secondes, après avoir tournoyé un moment dans le ciel, un gros machin bleu, kaki et blanc est venu se répandre à une vingtaine de mètres de SON troupeau dans SA CLAIRIERE, avec un bruit sourd mêlé de celui de la bonne paille sèche que l’on disperse.

Mais là on est en montagne et c’est pas comestible : c’est juste un bipède emballé façon ballot de paille

Moi je suis là, quelques suspentes traînant encore autour du coup, pensant vaguement à vérifier si la vache… a des couilles… non… bon…

Alors, tranquillement assis sur mon cul comme le penseur de Rodin que l’on aurait drapé dans une Epsilon, je peux m’interroger : pourquoi ?

Encore une fois, une bonne douzaine sans doute, en un peu moins de 1200 vols et quelques sauts d’avion (je ne les note pas- je devrais), je viens encore de réduire à un simple mouvement de gymnastique, et une anecdote, une situation qui aurait pu être mal embarquée.

Seulement quelques traces de terres sur mes coudes et mes genoux.

Je n’ai pas déviée de ma trajectoire, achevant ma finale dans un axe que je soupçonnais de ne pas être parfait, mais bien dégagé de tout obstacle et au vent des arbres et câbles des remontées mécaniques proches qui bornent trois cotés de ma DZ du jour et auxquels j’avais décidé de tourner le dos.

Alors que je venais de découvrir que la brise thermique m’avait joué un tour, je dégageais de mon esprit tout doute et m’alignais résolument en léger contre pente par un long virage tranquille

Roulis stabilisé, cheville et genoux serrés l’un contre l’autre, jambes semi fléchis, j’effectuais mon arrondi et poursuivais mon mouvement en croisant les bras sur mon ventre croisés pour finir par les serrer contre mon plexus (pour éviter de laisser « traîner » un poignet – c’est vite cassé ces petits os sur une pierre ou une motte de terre bien sèche).

Boum (pieds)… Je me tourne légèrement sur le coté…Poum (la cuisse et la hanche)…Je roule au sol… puis le Chuffff de la voile qui s’affaisse à coté de moi

C’est fini… Vous pouvez détacher vos ceintures et quitter l’appareil

Alors pourquoi cette réponse, tant de fois entendue et pour moi complètement déplacée : « Ici, on est pas chez les paras… »

J’avais pourtant compris de mon passage dans les différentes chapelles qu’elles partageaient le même souci de ne pas casser leur monde ?

Pourquoi alors ne pas apprendre systématiquement le roulé-boulé en école FFVL ?

Si la réponse est « pour ne pas blesser inutilement des élèves », alors “BEUUPP!” c’est que l’on n’a vraiment pas la même compréhension du mot « aptitude »

Individuellement, lorsque l’on est pilote confirmé, pourquoi ne pas s’y exercer sur quelques vols sur un atterro bien dégagé, avant de mettre ses vêtements de vol (vous savez, l’odeur depuis le dernier cross de six heures…) à la machine à laver ?

Quelques minutes juste pour rire, pour en sourire un jour

La leçon de l’efficacité - L’éloge de la simplicité

Ça serait « pas con…» peut-être…finalement…

Oui, définitivement : OUI !

Roulé-boulé

Rendez-vous à la prochaine et on en reparle

Tout juste, tout outils en plus dans notre boite à outils "compétences de pilote de parapente, tout outil dont on sait se servir (CQFD) peut être l’outil déterminant qui nous evitera éventuellement la case bobo.

Toujours un pilote de te lire Paul :pouce:

AVERTISSEMENT & MISE EN GARDE

Les analyses et propositions exprimées dans ce qui suit ne s’adressent qu’à des pilotes confirmés et autonomes.

Comprendre : suffisamment expérimentés et assez matures dans leur compréhension du vol pour apprécier avec justesse ce que pourrait leur apporter les manœuvres complexes décrites ci-après et en estimer les risques bien réels, à fortiori quand ces manœuvres sont effectuées à proximité du sol.

L’auteur ne prétend en aucune manière se substituer au formateur qu’il n’est pas.

Tout pilote, quelque soit son niveau, est invité à se rapprocher d’un moniteur qualifié pour l’accompagner dans sa progression et/ou dans une meilleure compréhension de sa pratique.

Dites-moi si ça vous intéresse - On verra à continuer -

Merci de votre attention :eclaircie:

[size=10pt][size=10pt]Coupons court à tout débat : du point de vue de l’enseignement aéronautique, le virage à plat est une vue de l’esprit et la seule façon de monter en thermique en tournant sous une aile horizontale… c’est de s’y être mis en vrille à plat !

Ce phénomène était relativement courant à la fin des années 80 où l’on volait en compétition sous des voiles mythiques, de 32 à 36 m², pour bénéficier de taux de chute record, tout droit et débout sur les freins en thermique, à l’instar de la Comet CX, de ses clones ZX et APCO Hilite jusqu’aux hallucinants prototypes UP Flash XXL de Ernst STROBL dont les efforts aux commandes avoisinaient 20 kg à basse vitesse (quel athlète cet Ernst…).

Et l’on insistait tant et si bien que la demi-aile intérieure décrochait, entraînant tout l’équipage dans la valse, parfois en continuant à monter quand le thermique était fort. Ce qui n’était pas toujours sans risque à la sortie, surtout s’il y avait peu d’eau sous la quille pour développer une abattée.

Cela en devenait tellement habituel que l’on en venait à déclencher des quarts de vrille pour se réorienter rapidement dans le thermique, comme on tirerait le frein à main en voiture pour négocier une épingle très enneigée.

Avec l’élévation des allongements, le choix de profils convexes rapides calés très positifs pour en tirer un peu d’amortissement, ces figures sont revenues et l’on a vu quelques voiles atterrir ainsi dans les arbres… et des pilotes blessés… :shock:

Votre moniteur est donc aujourd’hui bien dans son rôle en vous expliquant comment s’incline la RFA et comment elle est le « moteur » du virage. :prof:

Alors oui… Mais pas que… :averse:

Car le parapente n’est définitivement pas un aéronef comme les autres, comme ne cesse de nous le démontrer la voltige.

En dépit de son apparente simplicité et ses deux seules gouvernes manipulées en « chasse d’eau », il présente une caractéristique qu’il ne partage qu’avec les plus modernes des avions civil et de combat (et les autres ailes pendulaires) : le transfert de sa masse embarquée.

Pour optimiser son aérodynamique, l’A380 -comme en son temps Concorde- est capable d’ajuster en permanence son centrage en transvasant son carburant réparti dans de multiples réservoirs situé dans son fuselage et dans ses ailes.

Le pilote de parapente n’a lui que… ses fesses. :tomate:

Mais c’est déjà beaucoup quand il s’agit de déplacer 80 % de la masse en vol, voire beaucoup plus avec l’allégement du matériel que permet les matériaux les plus récents.

Mais replaçons-nous dans un contexte que tout amateur de cross a connu.

"Depuis de (trop) longues minutes, c’est la « loose » totale : le vario est muet, plus rien de monte…

On descend et le sol se rapproche suffisamment pour que l’on puisse compter les fleurs de pissenlit.

Le moral du capitaine sombre avec le navire et la vache est… trop loin!

Et… pas forcément accueillante…

Mais voici qu’un frémissement se ressent dans la sellette, comme une main bienveillante qui vous caresse les fesses. On se détend : un ange passe… :ange:

Pas de bip, mais on ne descend plus, ou alors moins rapidement.

Il va falloir réagir vite et, tel le grimpeur asphyxié en bout de relai, exploiter la moindre « prise » que l’on trouvera dans la masse d’air.

Alors tout doucement, on va descendre ses mains bien symétriquement pour se placer au taux de chute mini, voire un peu plus bas, en écartant les mains pour ne pas accuser le freinage en plume, sans entrer dans un sous régime de vol.

Puis on va s’efforcer d’inscrire l’aile en virage, le plus progressivement possible, en relâchant la commande extérieure -en “pilotage inverse”- sans accompagner le roulis à la sellette.

A ce stade, il est possible que vous ayez l’impression que « ça ne va pas le faire » et c’est normal : la portance s’efface sur la demi-aile intérieure qui glisse vers l’intérieur du virage.

Perdu pour perdu, il reste pourtant encore quelque chose à tenter :

1- en accentuant légèrement la pression sur la commande intérieure au virage, prenez appui sans brutalité sur les élévateurs extérieurs avec l’intérieur de votre bras (e.g. le coude et l’avant-bras droit plaqués contre les élévateurs droits si vous êtes en train de virer à gauche)

2- servez-vous de cet appui pour transférer votre buste puis tout le poids de votre corps à l’extérieur du virage (NB : votre bras intérieur au virage reste toujours bien écarté du corps, en appui sur la commande gauche dans l’exemple présent)

3- Là intervient la magie : avec un peu de chance, et beaucoup d’entrainement et de sensibilité, ces sables mouvants vont se transformer… en tapi volant !

La demi-aile extérieure surchargée va prendre de la vitesse, accélérant le lacet, vous donnant un instant la sensation d’un départ en vrille à plat
Si elle part ici en vrille à plat… Eh bien c’est raté… Remontez les mains… Et reprenez l’entrainement! :init:

Mais si la voile s’équilibre et que ça vole toujours… Et bien ça ne descend plus… Et même mieux… On remonte :dent:

Le cross est sauvé… Peut-être…

Car c’est le moment où il ne faut pas relâcher son attention, penser à respirer (j’en vois au fond qui sont encore en apnée, à essayer de comprendre “de quoi on cause”…) et où l’on se détend !

Car il va s’agir d’ajuster continûment, et avec le plus de souplesse possible, son équilibre bien réparti entre les appuis dans la sellette et sur les commandes tenues entre deux doigts, dans le même mouvement ou inversés, selon ce que vous ressentez.

Mais vos copains n’ont pas fini d’en entendre parler de ce fameux point bas, d’où vous vous êtes miraculeusement extrait !

Que cela ne vous empêche pas de rendre humblement visite à la vache : c’est toujours bon d’en connaître quelques-unes de leurs prénoms, dès fois qu’on les visite en… “roulé-boulé” (Cf. l’épisode précédent). :banane:

Entraînez-vous loin du relief (pour plus de sécurité) à travailler cette manœuvre, les basses vitesses et votre sensibilité, dans les premiers thermiques évanescents du début de matinée ou dans les bulles dérivantes d’une fin de journée calme.

Voilà, vous êtes devenu un expert des « petites conditions ». :bravo:

Mais, chût : que cela reste un secret bien gardé entre nous !

:rando:


A suivre (M’enfin… c’est vous qui voyez) :

“EXPLOITER LES GRADIENTS ET LES CISAILLEMENTS POUR MIEUX MONTER”

c’est bon ça!

J’attends avec impatience le prochain conseil avisé :slight_smile:

On va réussir à progrésser sans voler grace à toi et au printemps ca va crosser loin et haut! :ppte:

Ces récits sont vraiment agréables a lire !

En arrière plan, le Tuc de Pan


http://i97.servimg.com/u/f97/17/49/83/26/nova_p12.jpg

AVERTISSEMENT & MISE EN GARDE

Les analyses et propositions exprimées dans ce qui suit ne s’adressent qu’à des pilotes confirmés et autonomes.

Comprendre : suffisamment expérimentés et assez matures dans leur compréhension du vol pour apprécier avec justesse ce que pourrait leur apporter les manœuvres complexes décrites ci-après et en estimer les risques bien réels, à fortiori quand ces manœuvres sont effectuées à proximité du sol.

L’auteur ne prétend en aucune manière se substituer au formateur qu’il n’est pas.

Tout pilote, quelque soit son niveau, est invité à se rapprocher d’un moniteur qualifié pour l’accompagner dans sa progression et/ou dans une meilleure compréhension de sa pratique.

Merci de votre attention :eclaircie:

A la fin des années 80’, sont arrivées sur le marché de grandes ailes très caissonnées (CX, CZ HILLITE, ZX, PHANTOM) qui avaient des taux de chute remarquables pour l’époque mais qui n’avançaient pas très vite quand peu chargées. Certaines - calées plutôt cabrées - présentaient une grande sensibilité au parachutage

Il n’était pas rare de voir monter en thermique des pilotes debout sur les freins, en second régime de vol, voire continuer à monter en parachutal, l’intrados se chiffonnant.

Ces mêmes ailes étaient très sensibles au gradient et aux cisaillements horizontaux rencontrés près du sol, le phénomène étant aggravé par leur lenteur.

J’ai en fait l’expérience en décrochant ma Nova Phantom à moins d’une dizaine de mètres du sol avec moins d’un tiers de frein, coupant en deux avec un talon de chaussure l’intrados d’une Racer flambant neuve étalée au sol sur l’ancien atterro de Montauban de Luchon, dans le retour pendulaire – Sur ce coup là c’était passé « juste », épargnant mes chevilles et/ou mes lombaires !

Sur cet atterro complexe, subissant l’influence de deux bassins hydrographiques situés en amont (la Pique et la vallée d’Oo), la brise de vallée pouvait être encore bien établie une cinquantaine de mètres au dessus du sol alors que l’air froid descendant s’insinuait lentement dessous, baignant l’atterro d’une brise descendante sur une épaisseur de quelques dizaines de mètres du sol -parfois beaucoup moins si l’on avait la malchance de ce présenter à l’arrivée de cette langue froide- en fin d’après midi.

Sur le secteur très encaissé de Saint-Béat (31), nombreux sont les champs exposés à ces phénomènes, tout particulièrement sur le secteur de Lez.

La prévention de ces mauvaises surprises sur des atterrissages exposés à ces phénomènes dangereux passe par la disposition de flammes aux quatre coins du terrain et leur observation avant de s’engager en finale.

En l’absence de flammes, comme c’est le cas en cross, un des rares indicateurs de ce phénomène est le déclenchement de vigoureuses bulles thermiques près du sol.

Dans ces configurations dangereuses (et à éviter autant que faire se peut !), j’ai choisi d’appliquer une tactique qui peut paraître iconoclaste : faire du gradient mon allié plutôt que mon ennemi !

Et j’ai plaisir à savoir que je ne suis pas le seul :slight_smile:

Je ne sais pas si tous les lecteurs de Parapente Mag ont bien compris les propos de Luc ARMANT en page 65 de son article paru dans le No 152 – je cite :

« si l’on doit poser dans une clairière profonde avec forte brise, y’a un bon truc à savoir : en vent arrière, l’effet du gradient est inversé. »
(…)
« Pour toutes les vaches, privilégier un accès par le côté le plus bas, le moins obstrué, quelque soit le sens du vent. Mieux vaut atterrir vent arrière avec une belle finale (bien stable et contrôlée) qu’atterrir vent de face mais en virage ou en abattée à cause d’une finale trop longue ».

Je rajouterai : si le sol sous vos pieds défile alors « carrément trop vite ! » oublier de courir et se concentrer plutôt seulement sur un beau geste de roulé-boulé.

Cela c’est pour le conseil.

Pour l’analyse et la justification… ça va se compliquer un peu !

En vol à voile, le gradient est un phénomène dont les effets sont bien maîtrisés en vol de pente ou au nuage.

On parle dans ce cas de vol cinétique.

Le principe du vol cinétique est d’exploiter la transformation de l’énergie globale du planeur quand celui-ci passe d’une masse d’air en mouvement à une masse d’air immobile.

Etat initial = un planeur évoluant vent dans le dos se rapproche de la pente à une vitesse plus rapide que sa vitesse air (sa vitesse sol est égale à sa vitesse air plus la vitesse du vent)

Imaginons maintenant qu’il rencontre alors une couche d’air “morte”, adhérente au relief (zone boisée, nuage orographique) = emporté par son élan, il va pénétrer dans cette couche avec une vitesse sol égale à la vitesse du vent plus sa vitesse air - cette dernière va alors brutalement s’élever, accroissant momentanément son énergie.

Si le pilote inscrit alors son planeur dans un virage en ressource, esquivant le relief, il va se retourner pour revenir face au vent… quelques dizaines de mètres plus haut.

C’est ainsi que les albatros joue à saute-mouton sur les vagues des océans.

Ce phénomène est exploité à son paroxysme en planeur RC et un modèle réduit de planeur radiocommandé a ainsi atteint plus de… 800 km/h ! Ambiance :

(http://www.youtube.com/watch?v=rfoxjNg-eg0)

Attendez la fin de la vidéo pour voir… et comprendre la finesse du pilotage
Plus d’info :
http://hubpages.com/hub/Worlds-Fastest-RC-Plane
http://en.wikipedia.org/wiki/Dynamic_soaring

A ma connaissance, un seul pilote de vol libre a tenté et réussi ce tour de force incroyable : l’anglais John Sylvester.

Volant sous une mini aile Nova taillée comme un « katana » (cela alors qu’il était pilote sous contrat avec une autre marque… qui l’a ensuite remercié…un « esprit libre » ce John…), il est parvenu dans un vent soutenu mais laminaire de bord de mer à rééditer à plusieurs reprise le tour de force suivant : prendre de l’altitude en dynamique, plonger à pleine vitesse derrière une dune, virer et repasser au vent de la dune dans la ressource… No comment !

En parapente « standard », les situations où ce schéma de vol est applicable ne sont pas légions et les gains plus faibles, du fait des moindres performances de nos ailes et aussi des vitesses relatives plus basses.

Mais il est parfois possible quand plusieurs facteurs se conjuguent, d’en faire l’expérience.

Pare exemple pour s’extraire d’un talus de vigne de quelques mètres et faire suffisamment de gain pour accrocher un thermique jusqu’au plafond.

Ou aussi réaliser un bonus de gain inespéré en dynamique le long d’un nuage orographique s’effondrant en fin de journée, dans des lumières de cinéma façon « Vanilla Sky » doivent beaucoup à cet étonnant et méconnu effet.

Dans les deux cas, vous vous appliquerez à piloter de façon fluide d’amples « 8 » en cadençant ceux-ci à la sellette de façon à dégrader le moins possible votre énergie.

A chaque passage vent de dos, vous vous attacherez à prendre un maximum de vitesse pour approcher la pente (ou du flanc du nuage) de trois-quarts face tout en gardant une légère tension sur les commandes pour bien ressentir les variations d’incidence de l’aile.

L’effort dans les commandes passe par un maximum quand l’aile pénètre dans le gradient.

C’est le signe qu’il vous faut déclencher votre virage suivant qui vous ramènera face au vent.

A l’idéal, ce déclenchement intervient lorsque l’aile est revenue à plat et possède sa plus grande vitesse.

L’exercice ressemble ainsi à la réalisation de wing-over amples avec de très faibles taux de roulis.

Gradient de confluence

Il existe un dernier cas de vol au gradient qui nécessite cette fois un pilotage plus engagé.

C’est le cas de convergeances puissantes telles qu’il s’en forme lorsque deux masses d’air différentes buttent l’une contre l’autre sans se mélanger.

Ce front est généralement le sièges de cisaillement peu fréquentables.

Néanmoins, dans le cas où cette confrontation est guidée par un relief tel qu’une antécime couverte de végétation, il arrive que se maintienne quelques minutes -voire plus- devant le relief et en marge de ce cisaillement un écoulement siège d’un gradient assez épais pour être exploité de la même façon que précédemment, à ceci près que son étroitesse nécessitera de réaliser des virages agiles, plus rapides et de rayons plus courts pour maintenir votre aile dans le gradient, toujours dos au cisaillement mais en veillant à ne pas chevaucher celui-ci.

Bonjour à tous
Je profite de ce fil pour m’adresser à tous ceux et celles qui connaissent de près ou de loin le Mourtis
et leur faire savoir l’existence d’un sympathique projet collaboratif autour des 50 ans de cette station pyrénéenne attachante que vient d’initier Christine Abbés que certains connaissent déjà (Restaurant d’altitude Le Louzat - époque S&Y Fromentin)

Je fais partie des personnes qu’elle a initialement sollicitées et je me joins volontiers à elle

Je la cite :

« Le Mourtis entre dans sa 51ème année d’exploitation cette saison !

AFIN DE RETRACER CETTE EXTRAORDINAIRE AVENTURE NOUS COLLECTONS tous témoignages, documents et/ou photos témoignant de son histoire. L’objectif : rendre hommage à ses bâtisseurs en numérisant les documents prêtés pour une expo photo ainsi que pour créer un fonds documentaire. Alors un peu de courage !!! Tous dans vos greniers … Combien de personnes ont appris à skier, travaillé, ou se sont baladées dans cette station si chère à nos cœurs ! Merci de votre précieuse collaboration » Contact : Christine Abbés - GSM : zero sept huit six cinq trois zéro neuf quatre un

Vous pouvez venir vers elle (ou vers moi en son absence) pour voir comment collaborer ensemble à ce projet que j’ai commencé à illustrer sur le forum du site < http://www.remontees-mecaniques.net/ >

C’est ici :

http://www.remontees-mecaniques.net/forums/index.php?showtopic=26267

A bientôt !