Bof, 1 SIV pour moi en 9 ans de vol.
J’ai bien aimé…J’ai pas mal appris…Mais les vracs, franchement, si je dois gérer des vracs comme ceux que je me suis mis en SIV, j’arrette le parapente…
Je preferes largement apprendre à ne pas prendre de vrac ou à vite limiter leurs impacts (ce qu’une partie du stage permet soyons clair quand meme).
Avis perso que je ne partage presque que avec moi meme alors
Pas encore pris la décision si un jour j’en refais un ou pas (de SIV, pas de vrac )
certes! mais c’est une porte étroite… qu’on n’a pas trop envie de franchir
si j’ai bien compris décrocher c’est exclusivement pour décravater? ou il y a d’autres “applications”?
Pas seulement un décro reset sert aussi à remettre ta voile à ta verticale avant de la remettre en vol. Dans certaines situations délicates tu subis des rotations ou des mouvements pendulaires difficiles à contrôler. Tu balances un bon décrochage, tu stabilises le bordel et tu laisses la voile revoler.
Perso je déteste la sensation de bascule du décro et je n’ai pas suffisamment apprivoisé cette manœuvre pour y être à l’aise.
Lors de mon dernier SIV de 2012, avec David Eyraud, je lui avais demandé un programme simple : du décro et des vrilles à haute dose.
J’avais été servie, du mieux qu’il le pouvait parce que je n’avais pas assez de force pour décrocher l’Artik aux freins, il avait fallu faire des manoeuvres à la con pour obtenir le décro, comme on le rencontre parfois si on merde dans une aérologie hyper-moisie.
Et au dernier vol, celui qui se termina dans le lac, j’avais obtenu un décro vicieux par inadvertance en tirant les C extérieurs + stabs.
Je n’ai jamais décroché en vol et je n’ai eu qu’une seule amorce de vrille, c’était avec la Diamir près des parois du Brévent le jour où je m’étais lancée sur le chemin du Mont Blanc.
Maman !
Il paraît que ce fut terrifiant, selon Isa qui me suivait, moi je n’avais pas eu le temps de dire “ouf” et les réflexes éduqués en SIV avaient parfaitement fonctionné, j’avais fait moins d’un quart de tour à la remise en vol.
Je suppose que la plupart des pilotes qui se sont mis sur le toit en SIV ont éduqué leurs réflexes en apprenant la gestuelle correcte, en tout cas cela fonctionna parfaitement avec moi.
J’ai répondu deux, à chaque fois trois jours et chaque jour 3 vols. Programmes très similaires qui m’ont à chaque fois permis de vérifier que mon apprentissage autodidacte des différentes manières de descendre vite fût efficace, que la progressivité que j’y avais mis avait payé. Que mes Wing-Over même radio-commandés sont et restent plutôt mauvais et que les fermetures et autorot. provoquées n’ont que peu à avoir avec des vraies subies en atmosphères turbulentes. Enfin que les vrilles et décrochage que je ne m’étais pas permis d’apprendre par moi-même ne me posait pas de problème et que dès après le 1er SIV, je me suis senti apte à les reproduire haut dans le ciel tout seul.
À noter que si je me suis des fermetures frontales et asymétriques dont avec départ en autorot. dans la vraies et que les plus sévères ont été autrement plus violentes/impressionnantes que tous ceux que j’ai provoqué en SIV et ce déjà avant d’en faire un de SIV. J’ai à chaque fois eu la “chance” de bien réagir (voire peut-être, ne pas réagir) et toutes ces sorties du domaines de vol se sont rattrapées de façon heureuse. Aucun secours de tiré à ce jours en bientôt 20 ans de pratiques dont 14 en vols thermiques (j’ai été long avant de vraiment m’y mettre)
Mais surtout dans la vraie vie à ce jours, je n’ai pas connu de vrais besoins de provoquer un décro pour tenter de récupérer une situation et le seul mini départ en négatif (vrille) était dû à un appui un peu trop prononcé (sur la commande) pour lancer un 3.6 en biplace alors qu’un brin d’herbe me faisait une clef sur les arrières. Clef que je n’avais pas détecté pendant 3/4 d’heure de vol thermique (ce qui m’a appris que les choses les plus surprenantes sont possibles en vol libre)
Perso, je dis : faites du SIV, au moins un. Il vous permettra à minima de mieux vous connaître vous même et ça c’est très important et utile. Mais n’espérez pas de miracle, faire un ou même plusieurs SIV ne suffira pas pour vous éviter de subir des incidents de vol ni même vous donnez la certitude de savoir les gérer.
Par contre, s’ils vous permette de mieux cerner vos limites et que vous en tiendrez compte dans la suite, alors ils auront largement mérité leurs coûts.
Voilà qui est frappé du sceau du bon sens : mieux se connaître en ayant éduqué un certain nombre de sensations et développé une gestuelle correcte. C’est ce que font tous les sportifs, tant à l’entraînement qu’en compète, et quand les limites sont atteintes on a le choix entre pousser pour aller plus loin, donc reculer les limites, sachant qu’on arrivera à un point asymptotique, soit laisser le mérinos peinard et se contenter de prendre du plaisir au niveau qu’on a atteint.
Je m’exprime ici parce que j’ai l’âge de la philosophie et que chercher mes limites ne m’intéresse pas. Celles que je connais bien suffisent à mon bonheur et savoir que je peux aller plus loin s’il le faut contribue à une certaine sérénité en vol : très concentrée et attentive à tout mais sereine dans le mental.
C’est kif kif sur la route et sur des skis.
Dans les “plaisirs” SIV, se faire mettre minable, vomir son 4heures, etc… ne m’emballe pas, mais ne me fait pas vraiment peur (à priori je prendrais un programme plus soft)
par contre j’ai la terreur de tomber dans la voile et du coup d’y rester (pour une fois que j’aurais un secours -obligatoire- il ne servirait à rien :trop con !?)
mes questions:
est ce rarissime ou pas? (jamais vu de vidéos …)
peut on s’extraire et comment, pour lancer le secours ?
la chute à l’eau est elle létale dans ce cas ?
En SIV il est fréquent de tomber dans sa voile mais relax (voir photo), tu es en milieu sécurisé et ça se passe bien.
Cependant l’analyse des statistiques montre une forte prévalence des situations inextricables avec les Jedi 2 dans cette configuration. Heureusement, les mêmes statistiques nous apprennent que le lac est rarement gelé en même temps (23% des cas seulement).
Dans tous les cas de la sorte, on sait qu’il est préférable de ne pas lancer le secours, ainsi on n’aura pas besoin de le replier.
Et les moniteurs font tout pour limiter les impacts dans l’eau à vitesse trop importante car sinon l’étalement des débris perturbe trop les zones de nourrissage habituelles des poissons (les pêcheurs râlent).
Mais bon perso, parmi tous les pilotes que je connais de près ou de loin et qui font du SIV, certains à fortes doses, aucun qui déjà aurait gouté à l’expérience.
merci pour cette réponse rapide hyper précise et très personnalisée pas si étonné que la Jedi 2 soit pourrie de ce point de vue: on nous cache tout on nous dit rien :bang:
Je vais absolument changer, au moins en SIV :banane:
Je ne comprendrais pas que les pêcheurs râlent alors que le produit n’est pas (encore) avarié. Faudrait pas qu’ils deviennent aussi pénibles que les chasseurs.
pour ta photo (que tu nous avais déjà montrée, chapeau pour la synchro du déclenchement !) je suppose que tu as juste effleuré ? sinon comment ça finit? bien je suppose vu que tu n’es pas un clone (? même si entre 777 et ALPYR il a pu s’en passer … :clown: )
Merci wowo
Bon pour rester dans les stats chères à Vincent ça fait 100% qui ne restent pas coincés dans la voile… et 50% qui arrive à faire secours (limite)
J’en profite pour saluer le 100è votant Continuez !
Du “haut” de mes 7 stages SIV :
— On se sent minable en SIV quand on merde trop ou quand on se dégonfle (par exemple j’ai HORREUR de l’autorot et il faut y passer à chaque SIV. A chaque fois je me dégonfle, vaincue par ma phobie, et le lendemain j’y vais et je fais 4 tours alors qu’un seul suffit… mais cela recommence lors du SIV suivant.
— Je n’ai jamais vu de stagiaire aller à la gerbe en vol, pas même avec une chandelle en sortie de 360 bien engagé. Pour gerber, il faut regarder la voile dans les premiers exercices de tangage, au tout début… après, on s’y habitue très vite et il n’y a plus de souci.
— Pour tomber dans la voile, il faut décrocher à fond de bascule arrière pendant un tangage amplifié et remonter les mains bêtement : on encaisse alors l’abattée pendulaire + l’abattée dynamique et si on ne fait pas une tempo énergique et brève au bon moment il y a un gros risque de tomber dans la voile… mais pour “réussir” ce genre de sketch il faut soit un moniteur incompétent (il n’y en a pas) soit oublier d’exécuter ses instructions au bon moment, et c’est toujours une suite d’erreurs du pilote qui produit la catastrophe. Je sais qu’il arrive que des pilotes tombent dans la voile mais je ne l’ai vu que sur des vidéos et toujours en conclusion d’un pilotage aberrant.
— On peut aussi se casser la gueule de cette manière avec des wings over envoyés très fort sans savoir les faire correctement. C’est bath de passer transitoirement à la verticale de la voile et le “petit mouvement de lacet qui va bien” est sacrément difficile à faire quand on a déjà le cul en l’air et la tête en bas, mais si on ne le fait pas on va manquer de vitesse et cela va mal se passer.
L’exercice wings over n’est pas du tout anodin, cela se travaille et il y a des éducatifs, vouloir aller plus vite n’est pas une bonne idée.
J’ai fait tous mes SIV entre 60 et 70ans, pas vraiment à l’âge où on a le couteau entre les dents et où on a tendance à tirer sur ses bretelles. Pourtant, en suivant en temps réel les instructions de David Eyraud, j’ai toujours fait des exercices propres et quand je me faisais bien secouer, par exemple avec des vrilles ou des décros asymétriques, je n’ai jamais eu peur : quand on a du gaz sous les pieds, un instructeur précis et qu’on exécute pile-poil ses instructions, c’est sans danger.
Mettre la voile sur le toit et la remettre en vol, cela ne s’improvise pas, cela se travaille. On travaille au passage la précision et la coordination des mouvements, la concentration mentale, c’est tout bénef pour voler ensuite avec beaucoup plus de sécurité.
J’ai couru en moto jadis et j’ai appris les freinages hyper-tardifs qui faisaient chanter le pneu AV, même sur le mouillé, je n’ai jamais été battue au freinage. Avec une partie-cycle “maison”, j’avais une tenue de route fabuleuse qui autorisait des angles démentiels, jusqu’à faire chanter les pneus, là je savais que la limite était atteinte et que Ste Gamelle pouvait sévir n’importe quand. Je faisais ça avec des pneus spéciaux en gommes très tendres, évidemment, pas avec des pneus ordinaires.
En dix saisons de circuit, je n’ai jamais pris une seule gamelle au freinage ni en courbe poignée dans le coin. J’en ai pris d’autres, le plus souvent en bagarre avec des concurrents aussi teigneux que moi.