St Hil au printemps - attention accidents

Un gars m’a dit un jour : “c’est important de respecter ses erreurs”
ça m’a pas empêché d’en faire évidemment, mais j’ai souvent cette phrase en tête quand j’arrive sur un déco.
du coup j’ai moins tendance à les faire une deuxième fois.

dans un autre post, quelqu’un parlait de la cinquantaine de conneries à faire en parapente avant d’avoir compris et de ne plus les faire.
ça mériterait un nouveau post façon inventaire :smiley:

Si je peux me permettre d’amener mon grain de sel, Dav, je te dirai que le questionnement est la clef de la réussite et que donc ton approche est tout à fait louable. Ceci dit il ne faut pas chercher de loup où il n’y en a pas. Vu ton nombre de vols et la gestuelle que j’ai aperçu dans ton film ainsi qu’à la lecture de ton récit je pense être en mesure de te dire que:
1 Tu sais parfaitement ce qu’il y a à faire sous une voile (contrairement à beaucoup)
2 Tu as déjà connu ce genre de situation et les a gérées (je n’en suis pas sûr mais pratiquement)
3 Tu as atteint une certaine tranquillité de pilotage qui te fais oublier les constantes à maintenir
Conclusion: face à un incident de vol assez violent, ta déconcentration (au niveau du pilotage) nécessite un temps de réaction qui est la cause de l’empêchement de reprise en main. C’est également elle qui cause le manque de considération des informations ressenties au niveau de ton conscient. (Extéroceptivité peu développée) Pour essayer d’être plus clair, ton expérience te permet de voler relâché tant qu’il ne se passe rien ou pas grand-chose. Dès que le problème survient, si tu es attentif tu sais gérer, dès que tu es “ailleurs” les réflexes ne sont pas assez profondément ancrés en toi pour que tu puisses réagir dans le bon tempo. C’est un grand classique qui n’a malheureusement comme procédé d’amélioration que la pratique (et à un certain niveau l’imagerie mentale)
Pour t’en convaincre il suffit de discuter avec des gars qui ont plusieurs années de pratique derrière eux et tous te diront que leurs réactions se produisent avant même qu’ils aient réfléchi à quoi que ce soit. Ce qui n’est pas encore ton cas. Un autre exemple d’ancrage de réflexe, le pied qui écrase le frein en voiture quand tu es passager et que quelque chose survient devant la voiture.
J’espère ne pas saouler tout le monde et apporter à ta réflexion.
Amitiés et …ne te prends pas la tête!

“L’expérience, c’est le nom que chacun donne à ses erreurs :vrac: .” (Oscar Wilde)

Bon alors mon analyse à 2 balles, c’est que tu décroches/parachute brièvement avant même la première attaque oblique qui n’en est que la conséquence. La furtive absence de vent relatif à 00:50 est caractéristique.
Tu pilotes activement mais les mains trop basses, quand ça tape il faut se forcer à laisser l’aile reprendre franchement de la vitesse dès que l’on peut, sinon il est très facile de se crisper et peu à peu se rapprocher dangereusement du décro (malgré le pilotage actif).
Been there done that, sans vrac heureusement.

Très très intéressant tout cela. Je n’avais pas posté cette vidéo pour avoir une analyse mais je viens d’avoir 2 avis super intéressants et qui se rapprochent très fortement de la réalité et d’un des problèmes que je rencontre selon moi.
J’ai eu également un message privé très intéressant, voici mon sentiment.

Exact aspen2 : Des abattées comme celles là j’en ai géré plein, que ce soit en exo de tangage/tempo, ou même filmées en SIV (sortie de décro, sortie de 360 chandelle, etc…). Par contre c’est quand je suis surpris et/ou pas forcément suffisamment concentré et prêt à m’en prendre une que cela ne va plus
Cela recoupe le point de vue de benoit qu’il m’a transmis en mp dont voici un extrait :
“Or, vu ton expérience, la temporisation devrait être une action réflexe suite au stimuli de l’oreille interne détectant une abattée, même si tu es occupé à autre chose (filmer, regarder les potes, etc). Ton souci de pilotage est peut-être d’ordre médical si ton gyroscope interne est défaillant”

Je ne sais pas si l’explication vient de là mais je suis sourd d’une oreille à 100% et même si je n’ai jamais eu de pb d’équilibre au sol, en vélo ou je peux faire du surplace sans pb, je compense certainement ce pb d’oreille par d’autres sens (vue, toucher)…et en parapente si je suis concentré ma vue et la sensation d’air sur le visage m’équilibre…si je fais autre chose ou pas suffisamment concentré ça déraille

Très intéressant ces explications…cela n’explique peut-être pas tout mais c’est une très bonne piste je pense.
Reste à espérer qu’avec la pratique ce défaut pourra être compensé efficacement car un moment d’inattention ou d’attention autre que sur le pilotage est vite arrivé et c’est nécessaire de pouvoir toujours piloter au réflexe en cas de besoin.

A+
YoDav

[Mode POB]
Il me semble opportun d’envisager de refaire un SIV ce printemps pour :
1 - Te remettre en configuration de sketch afin de pouvoir mieux gérer le stress qui sera le corollaire de tous ces vracs.
2 - Mieux ancrer les réflexes dans un pilotage actif de chaque instant.
3 - Réfléchir avec l’instructeur sur la mécanique du vol qui, mal gérée parce que mal comprise, a produit ce vrac.

Mes observations à deux billes (trop petites pour des balles) :

  • Trop de mou dans les commandes induisent toujours un pilotage approximatif, donc inapproprié quand cela va mal.
  • Quand on prend une claque - et au début du sketch elle n’est pas violente - un contre-sellette suffit largement. La voile a ralenti donc il ne faut pas toucher aux freins, elle se remettra en vol toute seule (surtout une EN B sympa comme la Golden). Si on met du frein, on va partir dans une vilaine cascade d’incidents, et cela va si vite que rapidement on ne contrôle plus rien.
  • Quand on encaisse une frontale, cela met la voile plus ou moins en parachutale, il faut lui permettre de reprendre de la vitesse, donc ne surtout pas freiner l’abattée sinon c’est le décrochage assuré. Si le vent relatif ne revient pas tout de suite, on pousse sur les A.
  • Quand on a décroché, remonter les mains va produire une abattée dynamique (la voile shoote) qui va s’ajouter au rappel pendulaire, et là on risque de se retrouver avec la voile sous les pieds et de tomber dedans, adieu Berthe !

Ouaip… refaire un SIV me semble être devenu une salutaire nécessité.[/Mode POB]

Salut et fraternité*

Je dirais tout l’inverse, pour éviter l’excès de confiance que peut provoquer un SIV…

David en a déjà fait des SIV et c’est surement ceux la qui lui ont peut-être incité à pousser un peu trop vite les limites…

Moi je conseillerai simplement de revoir les fondamentaux, c’est à dire voler quand les conditions sont plus gentilles.

a++

Pas mieux, le SIV à tout va ça me donne l’impression que certains cherchent là un moyen de se dédouaner d’une responsabilité en cas de vrac, comme on paierait une assurance. D’autant que ça n’est pas parce qu’on y apprend à gérer une autorot’ provoquée que ça se passera forcément bien le jour où ça arrivera en live. Il y a d’autres paramètres à prendre en compte.

Un peu comme les stages de pilotage sur chaussée glissante en voiture.
Ca peut pousser certains à repousser les limites et à faire de la compensation du risque, c’est bien connu.
Réouverture du débat ? :smiley:

mon petit grain de sel, les pieds groupé sous la sellette quand ca turbule, ça évite le couple quand la voile part en sucette.
la ta les pieds beau droit, franchement récupérer la voile dans cette position c’est mission impossible.
un conseil vire ton cale pieds et garde tes jambes sous ta sellette c’est pas très esthétique mais plus sécurit.

Mmmouais…
Tanga* a pointé une erreur que je ne voulais pas mentionner mais qui a sans doute eu une grande influence sur le déroulement du sketch. Le cale-pieds apporte sans doute un certain confort mais il génère et accentue les mouvements de lacet, ce qui met par effet gyroscopique du tangage dans le roulis et du roulis dans le tangage, autant de facteurs propres à complètement déstabiliser une voile en délicatesse.
D’où mon expression pilotage ACTIF en caractères gras : mains aux poulies avec contact aux freins, coudes aux élévateurs, genoux écartés en appui sur la sellette, pieds groupés sous les fesses, on fait bloc avec la sellette et la voile.

Je ne suis pas une fana inconditionnelle des stages SIV et je me brocarde avec la mention [Mode POB], mais je sais parfaitement que quand on manque de technique, ou que les techniques de pilotage avancé ne sont pas bien acquises, on peut se retrouver en situation difficile et / ou dangereuse, faute d’avoir fait à temps ce qu’il fallait faire.

Dans ma suggestion, il y avait une composante essentielle : se remettre le moral à jour par des situations de sortie du domaine de vol en milieu sécurisé. C’est là un travail sur le mental et il me semble très important. Pour avoir eu 3 accidents de parapente avec des mois de plâtre, des quantités de chirurgies, je sais ce que c’est que le stress sur un déco et en vol, qui paralyse si fort le mental que les gestes techniques deviennent carrément merdeux (du moins on en a l’impression) et qu’on se demande ce qu’on fait là. La passion du vol libre pousse aux fesses, le stress retient la voile, c’est réellement très dur. Chaque décollage est alors une victoire de l’énergie sur le stress, chaque vol un grand bonheur, et cela recommence au déco suivant.
Quand on vole en situation de stress parce qu’on n’a plus confiance en soi, on ne vole pas avec plaisir. Après avoir fait plusieurs vracs, la confiance en a pris un coup - à juste titre - et il me semble judicieux de la restaurer en priorité, d’où ma suggestion de faire un SIV.

J’ai fait dans ma carrière 8 journées de SIV et je vais en refaire 3 cette année, parce que j’ai besoin d’apprendre, d’affiner mon pilotage en situations extrêmes et d’intégrer tout ça un peu mieux en mode réflexe. Je ne vole pas avec le couteau entre les dents mais avec une sérénité relative que je n’avais pas il y a encore 2 ans.
Cette année il y aura à nouveau du stress suite à ma double fracture de la cheville en août dernier. C’est pour ça que je vais commencer ma saison 2012 en volant avec les skis, parce que poser sur des skis ne me stresse pas du tout (50 ans de ski cette année) même par vent de cul. Le stress reviendra au moment de décoller à pied, c’est certain, mais un pas important aura été fait pour m’en affranchir.
C’est pour ça qu’on ne m’a pas vue cet hiver à Lalandelle.

Il y a aussi SIV et SIV, la qualité de la formation dépend beaucoup de l’instructeur et pas mal de l’adéquation entre l’instructeur et l’élève. David Eyraud est un fabuleux pédagogue et j’ai une totale confiance en lui, la communication est parfaite mais l’autorot me terrifie toujours autant, donc il faudra que j’en refasse une de chaque côté pour dominer ma peur. Le reste des vols sera destiné à l’étude du décrochage et de la remise en vol, même si je n’ai jamais été en situation de décrocher, pas même sur des grosses frontales. Savoir qu’on peut se tirer de certains sketchs “en passant par le décrochage” peut procurer un peu plus de sérénité.

Salut et fraternité*

[Mode contradiction POB (mon sport national :mrgreen: ) ON]

T’ain ça doit envoyer en rotation pour que l’effet gyroscopique ait une influence là dedans… :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: En plus de là à mettre du tangage dans le roulis et lycée de versailles, pfiouuuu, à part mettre le chocolat dans le papier d’alu, je visualise pas!
Comme dit souvent tonton Ben, tes explications m’ont bien nettoyé les conduits nasaux via la rigolade en buvant mon café!!! :mrgreen:
Je dis pas ça méchamment, hein!!! :wink:

[Mode contradiction POB OFF]

Et c’est sans compter sur Corriolis !

Ah bah oué, je suis con. Tu parles bien de l’effet de coriolis qui induit un couple de rappel de pendule radiesthésique dans l’homéopathie?
Ca, on ne peut l’ignorer :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Faudrais pas prendre les gens pour plus cons qu’ils le sont.

Concernant le sketch, je suis plus (+) partisan d’une remise en cause de la pratique “au quotidien”: créneaux, temps de vol, mentalité du jour… qu’un SIV. Le traitement doit être préventif et non pas curatif, ce qui est fait est fait. (Vive la normandie!). Le but n’est pas de savoir bien arriver au sol mais bien de ne pas avoir à rencontrer ces situations.

Ouai, enfin chacun fait comme il veut :slight_smile: Moi, je m’en serais pris le 10ème de dav, je me serais mis aux boules depuis un moment. J’ai eu la “chance” de prendre mon plus gros vrac en zako, du coup, ben j’ai plus remis mon cul sous une mini, et je compte pas m’y remettre. Ça aussi, c’est simple ! Le jour où je prend la même en parapente…
C’est pas avant d’avoir pris une bonne claque que tu sauras vraiment comment tu verras la suite. Sur le papier, c’est cool de dire “je vais y aller molo” “je vais prendre des marges”, blabla. En pratique, c’est rare de voir qq1 se poser parce qu’il faut aller enrouler à 10m du cailloux, là où y’a une grappe qui monte alors que tu t’es imposé des marges un peu plus larges. Ça me fait un peu penser à ces pilotes qui ont toute la théorie en tête pour gérer le vrac, et puis un jour, ça vrac et ça se passe pas trop comme ils pensaient (déjà vu sur ce forum). Ou rien qu’en SIV, où certains arrivent très sûr d’eux, et puis le soir, devant la vidéo, c’est un peu la douche froide quand ils se rendent compte que finalement, ce qu’ils avaient en tête, c’est pas du tout ce qui a été filmé… Pour moi en tout cas, un SIV vaut mieux que de connaître la théorie sur le bout des doigts, ça reste un peu plus concret (j’envisage quand même pas de faire exclusivement l’un ou autre…)

Faire un plomb par choix alors que tous les potes sont à 2000m pour partir faire un bon cross: payes ta frustration…

Je l’ai toujours dit, faudrait lui confisquer le clavier après 18H00 !

Dèjà après 18H00 vraissemblablement tu peux plus la tenir, elle se lache et ça part dans tout les sens. Et puis t’imagines pas quoi c’est beaucoup trop dangeureux avec tout ces gens qui ont une vie réelle en soirée et qui reviennent sur le forum le lendemain matin, la tasse de café à la main.

Perso maintenant j’ai ma check list :

  1. Post de POB le matin : danger, poser la tasse
  2. Vérification de l’heure d’envoi : si après 18H00 re-danger, vérifier si le boss est pas dans le coin.
  3. Post kilométrique : danger accru de crampe aux zigomatiques, prévenir les collègues (non, l’autre jour y en a une que j’ai du rassurer pendant des plombes sur sa tenue vestimentaire … bon c’est vrai qu’y a un moment je ne savais plus non plus pourquoi je me marrais).
  4. Penser à des trucs tristes ou craignos en lisant : c’est comme ceux qui démarent suspentes non tendues, ça sert à rien, mais t’as l’impression que tu démares de plus loin … on rejoint un peu le post de Yodav sur le déni là.

Sinon cool la vidéo, j’ai bien aimé quand tu attrapes la branche au passage : les arbres sont souvent nos amis, ne l’oublions pas.

et pourtant, cela arrive. Ca frustre, oui, comme ca peut satisfaire d’avoir su respecter ses limites. :wink:
Après, bin, partir en cross à 2000 faire des dizaines de bornes implique un minimum de prérequis, comme celui d’être capable de voler dans des aérologies printanières avec sa voile sans se faire dessus.

Nan, nan, je me permettrais pas de traiter qui que ce soit de con. C’est pour ça que je mets pleins de smileys.
Je fais juste remarquer à POB qui est super à cheval sur la syntaxe que des fois, ses explications scientifiques, elles piquent un peu les yeux, ça va pas chercher plus loin.
Désolé, POB, si mes posts ont pu être perçus comme agressifs! :trinq: :trinq:

Le fou rire, merci pour ce bon moment :mdr: