Mmmouais…
Tanga* a pointé une erreur que je ne voulais pas mentionner mais qui a sans doute eu une grande influence sur le déroulement du sketch. Le cale-pieds apporte sans doute un certain confort mais il génère et accentue les mouvements de lacet, ce qui met par effet gyroscopique du tangage dans le roulis et du roulis dans le tangage, autant de facteurs propres à complètement déstabiliser une voile en délicatesse.
D’où mon expression pilotage ACTIF en caractères gras : mains aux poulies avec contact aux freins, coudes aux élévateurs, genoux écartés en appui sur la sellette, pieds groupés sous les fesses, on fait bloc avec la sellette et la voile.
Je ne suis pas une fana inconditionnelle des stages SIV et je me brocarde avec la mention [Mode POB], mais je sais parfaitement que quand on manque de technique, ou que les techniques de pilotage avancé ne sont pas bien acquises, on peut se retrouver en situation difficile et / ou dangereuse, faute d’avoir fait à temps ce qu’il fallait faire.
Dans ma suggestion, il y avait une composante essentielle : se remettre le moral à jour par des situations de sortie du domaine de vol en milieu sécurisé. C’est là un travail sur le mental et il me semble très important. Pour avoir eu 3 accidents de parapente avec des mois de plâtre, des quantités de chirurgies, je sais ce que c’est que le stress sur un déco et en vol, qui paralyse si fort le mental que les gestes techniques deviennent carrément merdeux (du moins on en a l’impression) et qu’on se demande ce qu’on fait là. La passion du vol libre pousse aux fesses, le stress retient la voile, c’est réellement très dur. Chaque décollage est alors une victoire de l’énergie sur le stress, chaque vol un grand bonheur, et cela recommence au déco suivant.
Quand on vole en situation de stress parce qu’on n’a plus confiance en soi, on ne vole pas avec plaisir. Après avoir fait plusieurs vracs, la confiance en a pris un coup - à juste titre - et il me semble judicieux de la restaurer en priorité, d’où ma suggestion de faire un SIV.
J’ai fait dans ma carrière 8 journées de SIV et je vais en refaire 3 cette année, parce que j’ai besoin d’apprendre, d’affiner mon pilotage en situations extrêmes et d’intégrer tout ça un peu mieux en mode réflexe. Je ne vole pas avec le couteau entre les dents mais avec une sérénité relative que je n’avais pas il y a encore 2 ans.
Cette année il y aura à nouveau du stress suite à ma double fracture de la cheville en août dernier. C’est pour ça que je vais commencer ma saison 2012 en volant avec les skis, parce que poser sur des skis ne me stresse pas du tout (50 ans de ski cette année) même par vent de cul. Le stress reviendra au moment de décoller à pied, c’est certain, mais un pas important aura été fait pour m’en affranchir.
C’est pour ça qu’on ne m’a pas vue cet hiver à Lalandelle.
Il y a aussi SIV et SIV, la qualité de la formation dépend beaucoup de l’instructeur et pas mal de l’adéquation entre l’instructeur et l’élève. David Eyraud est un fabuleux pédagogue et j’ai une totale confiance en lui, la communication est parfaite mais l’autorot me terrifie toujours autant, donc il faudra que j’en refasse une de chaque côté pour dominer ma peur. Le reste des vols sera destiné à l’étude du décrochage et de la remise en vol, même si je n’ai jamais été en situation de décrocher, pas même sur des grosses frontales. Savoir qu’on peut se tirer de certains sketchs “en passant par le décrochage” peut procurer un peu plus de sérénité.
Salut et fraternité*