J’allais citer Pablo Servigne aussi : https://www.youtube.com/watch?v=5xziAeW7l6w
Et aussi son compère un peu moins déprimant, Gauthier Chapelle, dont j’héberge un enregistrement audio d’une de ses conférences https://permapodcast.fr/podcast/biomimetisme-effondrement-et-entraide-par-gauthier-chapelle/
De leur point de vue, la phrase « Très bientôt il sera trop tard » est excessivement optimiste. Leur message est que le moment où on est passé en mode trop tard pour interrompre notre croissance exponentielle et converger vers un équilibre était entre les années 70 et 90. D’après eux, nous devons maintenant nous occuper de créer des « ilôts de résilience » qui pourront servir de noyaux pour reconstruire la société sur de bonnes bases après l’effondrement de celle-ci.
Àmha, leurs arguments sont assez crédibles pour qu’on les prenne au sérieux.
Après, je peux vous trouver à tout moment dans l’histoire humaine des gens qui disaient que notre mode de vie est intenable et qu’on va dans le mur. Ils ont tendance à simplement extrapoler à technologie constante. Parfois ils ont eu raison. Souvent ils ont eu tort. Je pense qu’on a quand même une grosse marge de manœuvre sur des choses qui sont purement du confort et qu’on pourrait abandonner très vite.
Moi j’ai arrêté d’être pessimiste le jour où j’ai commencé à m’intéresser de près à la permaculture (découvert grâce à ce forum
). C’est dingue le niveau de productivité qu’on pourrait atteindre, sans pétrole et en restaurant l’environnement avec un design intelligent qui s’inspire de la nature. Je pense que la prochaine révolution “industrielle” s’inpirera beaucoup plus profondément de la biologie. On commence à comprendre que nos capteurs photovoltaïques sont quelques ordres de grandeurs inférieurs en efficacité par rapport au potentiel de production de biomasse par la photosynthèse. On commence surtout à comprendre que la biomasse pousse d’autant mieux qu’on arrête de “l’aider” (labour, engrais… :bang: ).
En ce moment je lis Agriculture de régénération de Mark Shepard, et je me prend à rêver de remplacer ces putains de champs de maïs et de blé qui nécessite 15 calories de pétrole pour une calorie produite, par des rangées de noisetiers, pommiers, chataigniers … entre lequel on pourrait mettre vaches, cochons, volailles, chèvres, légumes vivaces (asperges… etc), sans jamais retourner le sol ni amener un gramme d’engrais chimique ou de pesticide. Une seule phase de mise en place au début, puis 1000 ans de production. Il parait que ça existe quelque part en Espagne, des noisetiers qui sont exploités depuis 1600 ans, avec de temps en temps une récolte de biomasse pour les faire repousser de la base.