Très bientôt il sera trop tard pour l'avenir des enfants et petits- enfants

pour l’instant, je suis dans une phase de mise en place, depuis 2 ans, je suis parti d’une pinede (donc de loin), jai abattu une 40taine de pins, desouche, reconstruit les restanques pierre par pierre, plante des fruitiers de toutes sortes (especes rustiques et agrumes resistants au froid, pas mal de fruits assez rares qui devraient avoir une valeur a la revente assez interessante si j’arrive a m’adresser a des restaurants par exemple), remis en valeur les vieux oliviers, mis en place des points d’eau (me reste a faire des mares alimentees par la phyto epuration), amende le sol (engrais vert et apport de fumier pour lancer le processus), monte quelques buttes meme si tout ne reposera pas sur cette technique, et je dois encore finaliser ma serre dans un vieux cabanon rehabilite, finaliser mes haies…encore pas mal de boulot mais on avance petit a petit.

Je commence a avoir une partie jardin qui ressemble a quelque chose, si dans l’etape 2 je peux degager un petit revenu de l’exploitation des fruitiers (transformation et vente en direct) ainsi que du potager, ca sera tant mieux, mais j’ai une famille a nourrir 9objectif no1), un credit pour me mettre la corde au cou, et une surface limitee, donc hors de question de faire n’importe quoi.
Et si un jour ma compagne est decidee a quitter ce coin ou tout est trop cher, je me verrais bien dans un coin plus calme, reprendre un petit bar resto epicerie et a ce moment la pourquoi pas essayer de fournir les produits de l’epicerie par mes propres moyens (ca c’est pour garder un reve)

J’ai parmis mes connaissances au moins 3 personnes qui sont en train de se reconvertir à des activités de maraichage en permaculture, et un qui s’est reconvertit à une activité de traction animale (principalement dans les vignes). Et je ne parle que des gens avec qui je communique régulièrement, si je compte les gens que je n’ai croisé qu’ine fois dans un stage d’apiculture ou dans un troc de graines, je suis vraiment optimiste concernant le développement des petites micro-fermes. Il n’y a vraiment pas que le Bec Hellouin et les fermes de ceux qui ont écrit des bouquins.

Personnellement, j’aimerais que ça aille encore plus loin dans la fragmentation des fermes et la décentralisation de la production. Mon terrain ne fait que 5000m2, et je n’y consacre qu’une demi-heure à une heure par jour en semaine plus un jour le weekend, et je produit déjà pas mal de surplus (courgettes, oeufs de poules et de canes, viande de volaille…) que je peux distribuer à ma famille et aux amis, et pourtant j’attend encore que mes 20 arbres et mes 20 arbustes plantés depuis mon arrivée commencent à produire leurs premiers fruits. Il y a un potentiel gigantesque si on laissait les particuliers plus facilement vendre leur production, comme une petite activité secondaire, sans s’emmerder avec les statuts d’agriculteur ou de cotisant solidaire.

En gros faire du black :twisted:
Ben voilà, c’est là où je disais que ces projets ont un petit côté utopique. Pour info, si je pouvais utiliser mon exploitation actuelle sans m’emmerder avec le statut d’agriculteur ça m’intéresse aussi. Mais attention hein je ne veux pas perdre ma protection sociale pour autant.
Je ne compte plus les stagiaires que nous avons eu avec des projets permaculture avec plein d’idées. Aucun ne l’a fait. Je vis dans une région et suis dans un secteur de l’agriculture où foisonnent les projets alternatifs. Je pourrais certainement développer les raisons pour lesquelles je ne suis pas convaincu surtout pour affirmer que ces projets peuvent être comparés à l’outil de production actuel. Mais ça reste des belles et nobles idées et ça n’est pas mon avis qui compte. C’est votre projet et ce que vous avez envie de faire de votre vie. Si vous voulez en faire votre activité professionnelle j’espère que vous êtes riche…

:+1:
ceci dit il existe un statut de micro bénéficie agricole … renseigne toi :pouce:
moi je dis 87% d’abattement … si c’est pas de l’optimisation fiscale, je sais pas ce qui en est :clown:

Über s’est pas encore mis sur le créneau (micro-économie, limite légal mais en tous cas pas “solidaire”, aucune protection)?.. :twisted:

Si seulement, je serais preneur.
J’assume l’accusation d’utopisme, mais si vous suivez Pablo Servigne et Gautier Chapelle vous comprendrez que ce qui ressemble à de l’utopie est peut être la seule alternative viable , après le pétrole et la fin de la protection sociale centralisée.

Après je comprends que pour un agriculteur installé qui a déjà ses 150 Ha a gérer, la conversion vers la permaculture ne va pas de soi. Mais avec les engrais verts, le non labour, le semis sous couvert, l’agrofoestrie… on va déjà dans la bonne direction. On évite déjà les problèmes d’érosion et de destruction des sols, tout en restant dans une optique de mécanisation. Il y a aussi des projets de permaculture sur grandes surfaces. Celui dont je parlais avec les noisetiers, les Châtaigniers, les pommiers, les vaches… est un projet rentable aux États-Unis, de Mark Shepard. Il va jusqu’à cultiver du tournesol pour faire rouler son tracteur. Il a créé une coopérative pour ça, avec les agriculteurs de son coin, pour faire de la concurrence à Exxon.

Mais avant de pouvoir faire le plein de son tracteur avec le tournesol qu’on produit soi-même, la première étape nécessaire c’est d’apprendre à utiliser son tracteur beaucoup beaucoup moins souvent :wink:
C’est la même chose avec l’autonomie individuelle, si on commence par s’habituer à consommer beaucoup beaucoup moins, ça devient beaucoup beaucoup plus facile de subvenir à ses propres besoins.

Mais beaucoup d’agriculteurs, dans ma région en tout cas, sont déjà dans ces démarches.
Le modèle que tu cites plus haut aux usa est excellent mais je serais curieux d’en étudier le parcours, le financement, l’historique etc… Dans mon quotidien j’ai régulièrement des stagiaires venant du cfppa et donc en projet d’installation. Souvent des jeunes avec peu de moyens et beaucoup de bonnes idées. Le problème est qu’il faut en vivre et rapidement. Le système actuel ne permet pas les projets avec un rendement potentiel prévu plusieurs années après. Mais ce même système permet aux ja (jeunes agriculteurs) d’obtenir des aides conséquentes à l’installation. Je ne connais aucun autre secteur en France où il existe un tel système. Il favorise donc la création d’activité mais le revers de la médaille c’est qu’il implique un rendement de la nouvelle exploitation permettant à l’exploitant de se payer au moins le smic dès la première année. Si ce contrat n’est pas respecté il faut rembourser. Je suis curieux de connaître le rendement de ce que vous avez mis en place au bout d’une année et même au bout de 2 voire 3 ans.

Au sujet du (non) labour … moi y a un truc que je ne comprends pas : l’homme néandertalien n’a pas inventé le labour pour occuper son dinosaure qui ne servait à rien la moitié du temps. S’il a ajouté cette tache supplémentaire à ses 35h syndicales c’est bien que ça lui a apporté quelque chose ! non ?

Dans ma Provence natale on a des sangliers qui naturellement retournent la terre pour chercher de la bouffe. Ce faisant ils aident les plantes qu’ils ne bouffent pas à pousser mieux, c’est reconnu.
Après, que l’agriculture moderne avec les moyens mécanique puissant aille trop profond ou bien ne sache plus adapter la profondeur de labour aux caractéristiques du champ, je peux le comprendre aussi.

du coup … entre tout et rien est-ce que c’est pas un juste milieu qu’il faudrait viser ?

Je suppose que le problème du labour est la régularité (ne pas retourner un m2 plus d’une fois par décennie) et la surface (est-ce que les vers de terre et les champignons qu’on vient de tuer vont pouvoir recoloniser toute la surface en moins d’une semaine depuis le bord non labouré).
Pour ce qui est des avantages du labour, il y a un petit avantage la première année, vu qu’on tue plein d’organismes qui donnnt de la matière organique morte qui nourrit les plantes et les nouveaux champignons. Les années suivantes de labour consécutive, il y a de moins en moins de vie, et rapidement il ne reste plus que le sable ou l’argile. A ce moment, on est complètement dépendant des engrais chimiques.
la raison pour laquelle on continue de labourer, c’est le désherbage mécanique. C’est assez convenient, surtout après qu’on ait développé pleins de céréales qui marchent le mieux dans des environnements stériles fertilisés artificiellement

Mais le résultat à long terme du labour, c’est la désertification. L’Égypte était le grenier à blé de l’empire romain.

Note pour Airtoysdealer: ce n’était pas une critique, juste une idée qui m’est venue à la lecture de ton poste sur la concordance de temps entre entre la généralisation de l’agriculture intensive (raccourcie en “mécanisation”), car il me semblait que ce que tu décris était ce qui existait jusqu’à la mécanisation et l’apparition de l’industrie chimique…

Il y a un article dans le monde ces jours sur la disparition de 80% des insectes (et donc des oiseaux) depuis la généralisation des néocotinoïdes (daté d’environ 2008 dans l’article).

[quote=“plumocum,post:49,topic:65347”]
J’admets que clairement les 3 à 5 premières années font des rendements très négatifs dans mon projet.

Si je voulais être professionnel, ne pas avoir un autre travail en parallèle, et que je n’avais pas d’économies, il aurait fallu que je commence à exploiter le terrain de manière conventionnelle et faire une transition très progressive vers la permaculture.

Pour moi ces aides sont une abomination. On fausse la balance et on favorise les projets qui ne tiennent pas compte du long terme dès le début, en faisant ça.

Je crois que la condition de gagner un SMIC pour la DJA, c’est au bout de 5 ans plutôt. :prof:
Extrait : Présenter un plan d’entreprise (PE) qui va se réaliser sur une période de 5 ans et permettre de dégager un revenu au moins égal à un SMIC net annuel à son terme.
http://mesdemarches.agriculture.gouv.fr/demarches/exploitation-agricole/creer-ou-ceder-une-exploitation/article/demander-une-aide-a-l-installation?id_rubrique=10

Sans compter qu’il y a moyen de jouer (un peu) avec la comptabilité (auto-consommation, investissement, toussa toussa). De toute façon, un smic, c’est déjà pas bezef, alors c’est quand même pas plus mal de viser à gagner un minimum sa vie assez rapidement.
Ou de dépendre du salaire de sa compagne/son compagnon, mais ça, le vécu des femmes (notamment d’agriculteurs), a largement montré que ça implique vite un déséquilibre assez malsain sur les possibilités concrètes de prendre l’air si on en a envie, par exemple (ce qui est plutôt une règle qu’une exception sur toute une vie, quoiqu’on en dise ou qu’on veuille bien croire).

Derob

Juste une question : ta famille pourrait-elle se payer les fruits ou autre production que tu vendras ?
(c’est pas pour critiquer dans le mauvais sens du terme, c’est une très bonne chose que, par ci par là, on essaie si ça nous plait. Mais comme certains ont l’air de penser à un modèle global, ce n’est plus tout à fait le même sujet.)

Un autre truc aussi par rapport à penser généraliser ce modèle : il ne faut pas oublier de prévoir qu’il faudra nourrir (en partie) avec sa production, l’instituteur de tes gosses, ceux qui construisent et entretiennent les routes que tu empruntes, ceux qui te soignent, ceux qui construisent les écoles, les bâtiments publiques, ceux qui sont malades, ceux qui ont bien taffés toutes leurs vies et qui profitent pour voyager/garder les petits enfants/s’occuper du club/etc., ceux qui vont s’occuper de ton papa qui est très vieux, ceux qui font des études, etc., etc., etc.
Ca parait évident, mais ça semble quand même utile à préciser (certains ont l’air de penser rever “autosuffisance”, mais vont quand même se faire soigner et n’ont pas forcément scier les planches de leur cabane) : on ne travaille pas que pour soit et ses proches (ou alors, faut tout faire tout seul, énergie, soin, véhicule compris).

Un troisième problème pour généraliser : Quid des aléas climatiques, des mauvaises années, des invasions de limaces ou autres, des maladies ? Parce que dire à tout le monde d’attendre l’année prochaine pour manger, ça risque de grincer des dents.

Derob

Si, si. Enfin, pas loin, ça s’appelle la “Ruche qui dit oui”.

Derob

On peut aussi s’interroger sur le coût réel du modèle actuel et sa pérennité. Par exemple, dans les Grandes Plaines des Etats-Unis, la couche de terre végétale est passée de 3m à 6cm depuis la mécanisation si me rappelle bien.
Si notre système tue les insectes, fait disparaître les oiseaux, les mammifères,… comment pourrait-il survivre?
Si nous vivons à crédit, alors il est évident qu’un modèle pérenne impose de se passer/réduire de certaines choses, de certains services.

Ha oui exact, la règle à un peu changée depuis notre installation, c’est mieux. L’engagement aussi, il est passé de 10 ans à 5 ans.
Merci pour la correction.

tout d’abord, il faut lire vendrait et pas vendras, je suis pour le moment en creation, donc loin, treeeees loin de la commercialisation eventuelle.
Si je comprend bein ta question, c’est de savoir si ces produits sont (seraient) abordables, ma reponse est oui pour certains (peches, poires, prunes…), moins pour d’autres (citrangeremo, yuzus, feijoas, argouses…). L’idee est de produire des fruits tout d’abord qui me fasse plaisir, et ensuite qui puissent avoir une valeur marchande qui permette de degager un petit revenu.

Pour ce qui est de nourrir la population, certains scientifiques avancent le fait qu’on pourrait nourrir 14 milliards d’individus en tout bio, je ne suis pas specialiste donc je ne sais pas si ces chiffres tiennent la route, maiis ils sont a prendre en compte.Personnellement, je pense que c’est le systeme qu’il faut revoir, je reve par exemple de payer des impots pour financer des maraichers bio locaux pour nourrir mes gosses a la cantine et les anciens au mourroir avec de la nourriture saine tout en developpant le tissu local, au lieu d’engraisser Sodexo.

Pour les aleas, je ne voit pas bien la difference avec le systeme actuel

une intervention de Konrad Schreiber interessante de mon point de vue

Pour Plumocum (et les autres), a 23:30, il donne des exemples de maraichers qui produisent sur sol vivant avec des rendements comparables au “conventionnel”

https://www.youtube.com/watch?v=qoba9ZK5tKo