Un moniteur de parapente condamné à de la prison avec sursis.

OK, j’accepte qu’il y a des cas où la transgression est objectivement manifeste. Et que, parfois, à titre individuel on transgresse (comme la limitation de vitesse sur la route). Et que, quand un accident survient, à l’évidence causé par cette transgression, on en est pleinement responsable et si on a causé du tort à autrui, la justice retiendra notre responsabilité pénale.

Il y a (une majorité?) d’autre cas où ce n’est pas si évident que ça. Une aérologie un peu tumultueuse, ça se mesure objectivement?

Sur le cas en question, je n’y étais pas.

C’était le scan d’un article détaillé sur l’accident paru dans la presse locale que l’on m’avait envoyé.
Je ne sais pas si je l’ai gardé.
Je vais chercher et si je le retrouve je le mettrai sur le forum.

A+ Marc

J’espère que tu ne révise pas ton brevet en ce moment ! :wink:

En dessous de 300 mètres relief la distance minimale est de zéro. La règle dit on vole hors nuage sous le FL30.

A partir du moment ou il y a eu accident par manque de visibilité, je ne vois pas comment la justice pouvait ne pas reconnaitre la faute.

Chaque décision de vol est un pari et nous avons tous plus ou moins joué avec les limites. Sur ce coup, la décision n’était clairement pas la bonne. Mais je ne jetterais pas la pierre à ce moniteur (que je connais pas), j’ai déjà pris de mauvaises décisions qui se sont bien terminées un peu grâce à mon expérience et beaucoup par chance. Pas de quoi être fier, mais de l’expérience pour les décisions futures.

C’est cher payé pour un petit moment d’excès de confiance.

Sous la surface S : 1500 m horizontal et hors nuage verticalement. Ce qui laisse quand même de la marge …
Si les biplaceurs prennent cette responsabilité (de décoller dans ces conditions qui ne sont toutefois pas automatiquement dangereuses), c’est un peu normal que ça se termine par un procès le jour où il y a un problème.

Grillé par Patrick !

Michel, tu sors les propos d’Agnès de leur contexte. Quand elle écrit “tu ne peux t’en prendre qu’à toi”, elle s’exprime sur les accidents en général, pas sur celui-là en particulier.

Merci Patrick!

Bien d’autres BE ont vilipendé ce moniteur suite à cet accident. Y compris et ceux qui auraient peut-être décollé aussi…

Je suis content de voir que:
1- tu reconnais le droit à l’erreur pour un collègue (et même un concurrent) au lieu de jeter la pierre aveuglément
2- tu admets que tous les BE, toi y compris, commettent parfois des imprudences

Selon moi c’est un peu inévitable.

Et c’est normal qu’il soit condamné pour cette faute, mais ce n’est pas pour ça que je n’irais pas dans son école, d’autant que c’est quelqu’un de compétent et sympathique, m’a-t-on dit (mais j’ai pas vérifié, je ne le connais pas personnellement).

:+1:
Ou plutôt, en corollaire, en tant que biplaceur associatif :
“j’ai déjà pris de mauvaises décisions à cause de mon manque d’expérience qui auraient pu encore plus mal terminer avec de la malchance. Pas de quoi être fier, mais de l’expérience pour les décisions futures”.
Et à la différence du biplaceur pro, la possibilité de reporter le vol, sans conséquence financière qui pourrait nuire à ma capacité de jugement des conditions.

C’est bien ce que j’avais compris, et c’est ce qui m’a fait écrire ce que j’ai écrit.

Sur celui-là en particulier tout semble indiquer qu’il y a peut-être eu des limites franchies, mais même là ce n’est pas la peine de commencer à caillasser, ou alors que celui qui n’a jamais fauté lance la première pierre.
Tout ça n’est pas facile pour le passager, pour le biplaceur également, pas la peine d’en rajouter une couche.

S’il ne s’agit pas d’une évolution soudaine imprévisible pour quelqu’un normalement versé (à un niveau professionnel) dans l’analyse et la prévision météo, oui.

http://www.youtube.com/watch?v=ZNeq2Utm0nU

OK : ma faute … mais même dans le cas du passage dans une trouée, ça marche ! on vole hors des nuages …
Malheureusement, bcp de pilotes prennent des libertés avec cette règle de proximité du nuage et heureusement, ça se termine bien la plupart du temps …

Déja décoller dans les nuages, au moins deux fois dans la même école a l’époque… :grat:

Deux super vol

Dans les pressions subies, il y a aussi celles qui viennent des clients.

on parle pour lui:

c’est bien ce que tu voulais dire ?

100% avec le bon sens d’Agnès.

Je mets le :+1: à l’autre moniteur qui a renoncé à son vol ce jour là.

et histoire que mon post serve à quelque chose, la surface S, c’est comme les anciens francs, c’est du passé :prof:
la dénomination seulement, les règles VMC sont toujours aux 3000ft

… 3000ft AMSL ou 1000 ft ASFC.

Il faut aussi garder le sol en vue a tout moment. C’est pas une regle facile a evaluer. Je suppose que ca autorise a decoller quand la trouee est juste en sortie de decollage, pas quand la trouee est plus loin en vallee.

Est-ce qu’il n’y a pas aussi une regle a propos de la nebulosite pour le vol a vue ? Un truc du genre “interdit de voler au dessus d’une couche nuageuse a plus de 5/8” ?

Un retour d’expérience.
En saison, j’accompagne souvent les biplaceurs des Grands Espaces d’Annecy pour redescendre le minibus, et il arrive qu’ils me demandent de les accompagner sur le déco, quand ils ne sont pas certains des conditions.
Cela leur évite aussi de devoir me rappeler si cela ne décolle pas.
Quand il n’y a pas un pet de taupe timide, la transition de Montmin à l’atterro de Planfait ne fait pas, ils posent à Angon au bord du lac. Comme ils ne sont jamais certains de ne pas y arriver, je me mets en attente avec le minibus au carrefour de Vérel et j’observe leurs vols, ce qui me permet assez vite de voir où ils vont poser.
Les biplaceurs sont toujours plus efficaces quand ils sont bien secondés par une bonne infrastructure.

Les gars décollent leurs biplaces dans des vents où je ne décollerais pas mon Awak. C’est assez spectaculaire mais ce sont des artistes.
Il m’est arrivé plusieurs fois de rester avec eux un certain temps, en attendant que cela s’améliore.

Il arrive aussi qu’ils me demandent de les aider pour “décoller” une personne très âgée ou trop lourde, incapable de courir quelques pas. Ce sont souvent des touristes américains et il faut quelqu’un capable de parler anglais, tout en ayant le charisme pour mettre les gens en confiance.
Les passagers lourds ou âgés ne se posent pas comme les jeunes en pleine forme. Les pilotes les posent “airbag”, sur le cul et en douceur. Ce serait trop con de les casser.

Il arrive souvent qu’il y ait beaucoup de vent à l’atterro de Doussard. Les biplaceurs savent qu’il y a toujours des copains qui vont attraper leurs commandes pour affaler les voiles, ce qui évite de se mettre en vrac avec le passager. Comme je suis très connue, que mes cheveux rouges se voient de loin, ils savent bien qu’ils peuvent avoir confiance quand je leur fais signe que je suis prête à les assister.
Ce n’est pas toujours facile le métier de biplaceur.
Ce n’est pas toujours facile non plus avec les stages de formation, que ce soit en init ou en SIV, les moniteurs ont toujours de grosses responsabilités dans les divers aspects de leur métier. Ce qui est le plus remarquable c’est la façon constante qu’ils ont de les assumer, mais le risque zéro n’existe pas.
Quand il m’arrive de “sécuriser” le décollage d’un copain peu expérimenté, le poids de la responsabilité est écrasant.
En août dernier, un débutant s’est cassé la jambe pendant sa course d’élan, la voile l’a doublé et entraîné dans les arbres sous le déco. Le moniteur était catastrophé et il n’avait aucune responsabilité là-dedans, mais le plus important fut d’aller récupérer le pilote pour le sécuriser en attendant Dragon. J’ai toujours du matériel d’escalade dans ma voiture et j’ai déjà fait des secours en montagne, cela aide…

De toute manière, il y aura toujours des risques dans la pratique du parapente. Les moniteurs-biplaceurs les connaissent mieux que personne et ils ne prennent certainement jamais la décision de décoller quand c’est vraiment trop moisi, ils gagnent assez bien leur vie et ils ne sont pas à un vol près dans une saison, avec le risque de complètement la pourrir en cas de casse.

Salut et fraternité*

Le bon sens, les règles de l’air et tout et tout font que la décision la plus difficile a été prise par l’autre pilote: un grand bravo à lui !

@Patrick S.

[quote]J’espère que tu ne révise pas ton brevet en ce moment ! Clin d’oeil
En dessous de 300 mètres relief la distance minimale est de zéro. La règle dit on vole hors nuage sous le FL30.
[/quote]
Euh, à la nuance près d’être à 1500 m à l’horizontale du nuage et en vue de la surface du sol. Cette “nuance” est d’importance dans ce cas pour le biplaceur accidenté.

Article du mois d’octobre
http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2011/10/20/tribunal-deux-moniteurs-de-parapente-avec-eu-un-accident-avec-leur-client

Je ne trouve plus l’article original relatant les circonstances.

Euh, à la nuance près d’être à 1500 m à l’horizontale du nuage et en vue de la surface du sol. Cette “nuance” est d’importance dans ce cas pour le biplaceur accidenté.
[/quote]
Le règle des 1500 mètres horizontal ne s’applique qu’au dessus de l’ex surface S. En dessous de 300 mètres relief, il suffit de voler en dehors des nuages.

Par contre tu as entièrement raison sur le fait qu’il faut être hors nuage au départ et tout le long du vol ! Le moindre doute devant amener à annuler le vol.

Un dernier truc que je comprend pas … rapport entre le nuage et l’accident ? j’ai déja vu des gars traverser la mer de nuage à saint hil en taillant tout droit en vallée et en s’assurant qu’elle ne va pas jusqu’au sol, c’est totalement interdit mais c’est pas pour autant qu’on va avoir un accident :grat: