Un pilote doit-il s'adapter à sa nouvelle voile ?

Et puis, qu’importe dans l’absolu le nombre de vols et d’heures de vol annuels, de même que l’expérience due aux nombre d’années de pratique, tous autant que nous sommes, chacun d’entre nous a son seuil maximum de capacité, sa limite maximale toute personnelle.

Si on a le don, avec beaucoup de travail on peut devenir champion. Même avec tous le travail du monde, sans le don on sera juste un pilote correct. Là où est le danger, c’est de penser avoir le don quand ce n’est pas le cas. Ou, tout aussi vicieux, c’est de penser qu’avec l’exercice (le travail) on doit y arriver MAIS s’exercer sans vraie pédagogie et progression. Exemple ; penser qu’en utilisant l’outil le plus pointu en améliorera forcément ses capacités.

Mais tous cela M@tthieu, tu le sais déjà à force de nous l’entendre te dire. Mais pourtant, visiblement, tu cherches à être rassuré sur ta philosophie de l’apprentissage et de la progression.

Oui à la question posée:
il y a en Alsace 2 pilotes avec lesquels j’ai deja pu échanger, … et qui n’ont toujours volé qu’avec des DHV 2-3, dès leur plus jeune expérience !

Et là, c’est bien eux qui choisi les conditions de vol (et la saison) qui va bien pour ne pas se mettre en danger.
Jamais passés, par une aile standard / école, et ils ne l’ont jamais regretté, en affirmant etre resté humbles et prudents face au risque avéré de fermeture et de cascade d’incidents.

  • cela reste une exception - :coucou: mais une réponse directe à la question.

C’est quand même dommage de se limiter dans les conditions de vol pour pouvoir voler sous une aile…

J’en connais certains qui se posent aussi des que c’est un peu plus fort a cause de ca… Alors que ca reste tout a fait fréquentable pour voler.

Je pense être capable aussi de voler sous une En D dans l’huile du matin sur un atterro comme Val Louron.
Mais je me ferais vite chier…

Norbert

Une meilleure condition météo, c’est une météo plus douce, moins de vent météo par exemple. De toute façon, pas de mystère, pour faire des bornes on doit avoir des conditions soient exceptionnelles, soit se retrousser les manches pour aller se battre (dans du petit ou au contraire du gros) mais je te l’accorde on ne sort pas nécessairement sa voile pour aller faire de la distance ou un cross. Avec une aile plus perf, on élimine ces pensées du genre "je ne vais pas rentrer à l’atterro à cause de la brise contraire, ou elle n’a pas assez de vitesse pour contrer ou je ne vais pas pouvoir faire cette transition avec le manque de plané etc… donc une voile plus perf à mon sens agrandit la fenêtre des vols, après au pilote de voir s’il veut voler ou pas, dans telle condition ou pas, selon sa forme du moment bien sûr.
Si ose sent à l’aise, tant mieux Wowo, mais cela ne veut pas dire que la voile est plus ou moins performante, on sait bien au fond de nous, qu’avec une B ou une A, on serait très à l’aise mais nécessairement moins performant dans certaines conditions météo. Ca ne veut pas dire qu’on est allé au bout de la voile en A ou en B. Mais si tu veux une analogie, j’ai eu deux vélos, un en acier/alu de 13 kgs et un en carbone de 7 kgs et je peux te dire que les mêmes petits dénivelés n’étaient plus les mêmes. je serais toujours incapable de faire une étape d’un quelconque tour de France avec mais avec un vélo plus perf on se sent nettement plus à l’aise et on est capable d’aller plus loin qu’avec un vélo bas de gamme. Pareil pour une voile perf et une voile basique. Je le vois tout le temps, quand je suis plus haut que pas mal, je me dis que je n’ai aucun mérite. J’arrive à tenir dans du tout petit. Idem quand je suis resté sous une M6 à la Forclaz ou sous la Pure de Jean-Michel d’Expression Parapente (un bon 100 m tout le temps). Pas de mystère.
Enfin pour finir de te répondre la maître mot pour réussir un cross ce n’est pas la vitesse évidemment, mais à pilotage égal, la plus rapide fait la différence. Surtout en transition.
Mais je ne suis pas un chasseur de records, ça se saurait :mdr:, juste un chasseur de plaisir et de défi perso.
Wowo, je n’ai pas assez essayé de voiles pour te dire si je vais préférer celle-ci ou celle-la. Le choix de la première A s’est fait sur les conseils de mon école, la deuxième B sur les choix de mon moniteur, la troisième C sur celle de deux articles dans Parapente Mag et d’un très bon forumiste qui se reconnaîtra :trinq: à la Coupe Icare et la quatrième C sur un essai d’une heure en petites conditions.
D’ailleurs si j’ai lancé ce sujet, c’est que oui, j’ai éprouvé des doutes et difficultés avec la dernière voile, je sais qu’elle m’a fait (me fait) progresser dans les sensations et pilotage (plus fin), dans la compréhension de la masse d’air (on ressent plus de choses avec une voile plus pointue) et que oui j’ai du à chaque fois m’adapter à ma nouvelle voile (cf. la Sigma à Chamonix l’automne dernier) et l’Artik depuis 6 bonnes semaines.
Et il me semble que c’est inévitable de ne pas être au niveau de sa nouvelle voile (qu’on change quand elle n’est pas rincée mais par goût du changement, de la progression).
J’ai rencontré tellement de pilotes de tous niveaux cet été, des sages et des moins sages, des gens qui volaient 50h par an et d’autres 200; je sais que la voile y est pour quelque chose même si on reste dans le bocal. Après la maîtrise-t-on dans toutes les conditions ? c’est un autre débat. Mais dans du tout petit, au ras des arbres ou des rochers oui, une voile plus perf aide bien mieux à tenir qu’une voile école. A pilotage égal évidemment.
Mais et là était la réflexion que je me faisais : il me semble vraiment qu’un bon pilote expérimenté a nécessairement du rattraper le niveau de sa voile à chaque changement de catégorie. Autrement dit, s’il était resté tout le temps avec la même voile de base, il n’aurait jamais progressé autant. Quand je vois les pilotes professionnels battre des records de distance sur des A et B pour une marque, je suis certain qu’ils ont plus passé de temps sous des C et D. Pas vous ?

Mais pas du tout! Les parapentes sont lents et planent mal, donc ces soucis-là on les a avec toutes les ailes!

Je ne suis pas d’accord avec toi. Il y a une différence entre “s’adapter à une nouvelle aile” et “ne pas être au niveau”.
Le premier signifie que tu dois apprivoiser son virage, son pilotage, etc… Le deuxième implique que tu es en danger.

Quand on change d’aile, idéalement tout ce qu’on découvre sur la nouvelle doit être du plaisir. Ou alors, un compromis volontaire (je tourne moins bien car j’ai plus d’allongement, mais je l’accepte car je plane mieux).

Je pense que ce que M@Thieu voulait dire, à tort ou à raison, mais je le rejoins là dessus :

avec une EN A, certes on peut faire de très belles choses. Mais, que ca soit la pénétration dans le vent ou tout simplement la finesse, avoir une voile plus Cross ouvre des portes quand les conditions météos ne sont pas optimales.
Par exemple, faire une grosse transition avec un plafond bas.
Bah,avec ton EN A, c’est mort, t’es déposé. Avec une CCC, les doigts dans le nez ! et hop tu peux continuer ton cross. Bon, c’est deux extrêmes, mais j’ai déjà vécu la situation ou 15m de moins à la fin d’un transition avec un pote en B+ m’a empeché de me placer optimalement comme lui… => tat pour moi.

Egalement, au bout d’un moment, quand on est “parfaitement” en maitrise de sa voile (pour moi = gérer aux petits oignons tous les axes de roulis /tangages / lacet en thermique par ex), passer sous une aile un peu plus pointue laisse une ouvre une nouvelle marge de progression en pilotage, plutot que de stagner à ce niveau que la première voile pas exigeante offrait.

Enfin, pour le “tout petit”, certes une EN A peu allongée permet de bien centrer les petits thermiques teigneux. Mais dans du petit étroit et faible, une voile plus perf dégradera à mon sens beaucoup moins à chaque virage, en restituant l’énergie plutot qu’en la dissipant.
Et ca peut faire toute la différence entre faire un tat ou s’extraire et faire s’amuser !

Ce sont mes réflexions personnelles, je ne dis pas que c’est une bible, et d’ailleurs j’aimerai bien qu’on valide ou invalide ses pensées.
Mais dans tous les cas, je pense que la PRIORITE est toujours d’avoir une voile à son niveau ! Car être à l’aise est le PLUS important!

Tu as très bien expliqué ce que je voulais dire ! :pouce:

:mrgreen:

Il n’y a pas pire sourd que qui ne veut pas entendre.

Forcément qu’une aile perf est plus perf qu’une aile non-perf. C’est même pour cela que l’on parle d’aile perf. Mais elle n’est que perf dans la mesure des capacités “perf” de son pilote.

Mais si quelqu’un trouve à se rassurer en pensant que son aile perf finira avec le temps à faire de lui le pilote qu’il n’est pas, pourquoi pas, il faut de tout pour faire un monde.

:+1:

:+1:

C’est bien pour cela que je n’envisage pas d’acquérir un jour une voile “perf” (ni EN-C, ni EN-D) car je sais très bien que, même en y passant plus de temps que maintenant, je ne serai justement jamais un pilote “perf” :pouce:

Marc

Tu te trompes Wowo, je t’ai répondu sur une de tes questions simples (la dernière - celle sur le tout petit près des arbres).
Maintenant, les capacités d’un pilote évoluent avec le temps, il progresse et il progresse avec les voiles sous lesquelles i vole. Et c’est l’aile qui lui permet de progresser. Après il y a perf et perf…je ne parle pas de champion ou de recordman… Là c’est encore une autre dimension. Mais si tu pars du principe qu’un gus normal va ressentir davantage la masse d’air avec une C ou une D qu’avec une A, nécessairement il va progresser (étant bien entendu qu’il va respecter certains principes de base comme la sécurité et son niveau par rapport aux conditions météos).
On n’est pas un pilote, on le devient (et n’importe qui en travaillant et en volant peut le devenir, n’est-ce pas ?

Je pense que ce qui fait tiquer les gens, c’est qu’ils lisent :

“il faut prendre une voile au dessus de son niveau pour se forcer à progresser jusqu’a elle”
et là en effet il y a de quoi tiquer.

Essayes tu de dire :
“il faut prendre une aile un peu plus exigeante que la précédente (que je maitrise bien), afin de m’offrir une nouvelle marge de progression, sans que toutefois ce “step up” soit trop important d’un coup”.

Là je pense qu’on peut se mettre d’accord :slight_smile:

On peut toujours progresser, c’est ce qui est passionnant dans le parapente, jamais rien n’est acquis, même les meilleurs peuvent parfois se tromper….
Il faut savoir rester humble et ne voler pas pour flatter son égo.
:vrac:

Tu es vraiment convaincu de ce que tu avance ? :ange:

:pouce: karma+

Tout à fait d’accord, on vole pour soi et avec les autres (et encore…ils disparaissent vite à l’horizon !)

Oui, en fait je voulais faire un petit jeu de mot avec “on ne naît pas pilote” et le travail paye toujours oui, avec un minimum de prédispositions quand même.
Si je ne le croyais pas, je ne le dirais pas.

Je rejoins Matthieu sur pas mal d’idées.

Je n’avais pas fait attention mais je te trouve très suffisant sur cette phrase. Qui pense que la voile fait le pilote ? qui es-tu pour dire qu’untel n’est pas le pilote qu’il n’est pas ? :grat: je t’ai connu plus tolérant… non je ne rechute pas Wowo, c’est au contraire une réflexion que j’engage après discussions avec pilotes, confrontation avec ma toute petite expérience.

salut m@tthieu, tu passe quand sous une D?

“…qui es-tu pour dire qu’untel n’est pas le pilote qu’il n’est pas ?”
Je ne suis pas sûr d’avoir compris la question… mais ceux qui ne savent
rien en savent toujours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.
Cependant, toutes choses égales par ailleurs, il vaut mieux que le pilote
s’adapte à sa voile si nécessaire car l’inverse n’est pas certain.
Bons vols.
Merak.
:trinq:

Pas de si tôt. J’ai besoin de voler encore et encore avec l’Artik 4, d’arriver à son niveau et la Sigma 9, faire de plus longs et superbes vols, prendre de la bouteille, me confronter à des aérologies inconnues et différentes, défricher de nouveaux terrains de jeu, améliorer mes connaissances aérologiques, automatiser des réflexes qui n’en sont pas encore et comme je ne compte pas faire de la compétition ou battre des records…une D ne ne sera pas à l’ordre du jour avant…que je me sente comme un poisson dans l’eau, sans penser à “attention à la tenir, ou fais gaffe à la fermeture” et c’est pour tout ça que je posais ces questions. Je suis dans une phase de progression après une phase de régression mentale et c’est “grâce” à une voile à laquelle j’ai du m’adapter. Et je me demandais si c’était le cas pour vous également qui avez connu quantité de voiles de tout bord.