Nos discussions m’ont ramené avec plaisir à mon premier carnet de vol (qui n’est pas poussiéreux car je m’y réfère souvent pour affiner des observations récentes)
Je n’ai donc pas mis longtemps à trouver des exemples vécus - j’avais pas encore bien intégré… à l’époque oisillon, cela m’a pris quelques centaines de vols encore pour devenir… moineau sage et me méfier des “grandes dents bleus en rang serré” (pas celles d’Éveline à la TV, celle de la carte météo)
= Pic du Gar le 20 mars 1989 =
Grand beau temps à 7h00 => Vol rando
10h00 Un bon casse croûte en T-shirt au soleil au sommet du Pic Saillant - quelques cumulus vers les hautes pyrénées (curieux)
10h20 je me prépare à décoller et étale ma North Sails Revolution - quelques sautes de vent
10h25 une bonne bouffe me bouscule et, après quelques hésitations, je mets en application une règle à laquelle je m’efforce de ne pas déroger depuis - tellement elle m’a été salutaire! : si je ne contrôle pas bien ma voile au sol, pas question de me mettre en l’air!
Je replis la voile dans mon sac de montagne, m’assois et observe
10h35 je mets le poncho pour m’abriter un peu du vent qui fraichit - quelques cumulus se forment au dessus de ma tête
11h45 le vent forcit et je commence à redescendre à pied
12h00 il tombe du grésil en abondance, rendant le chemin casse gueule
13h30 je rejoins la route et traverse Bezin-Garraux - il pleut des cordes et les arbres sont secoués par de fortes rafales de vent
J’ai décidément bien fait de ne pas me mettre en l’air!
= Castejon de Sost le 16 août 1991 =
Je décolle de Pedras (ancien déco) en milieu d’après-midi pour un joli vol thermique. Les ascendances sont couchées par les brises de pente mais je ne tarde pas à passer au dessus du Gallinero (Aaah la mania des 1ères Sigma…) - Là haut cela cisaille un peu de NE sur les crêtes qui mènent vers Cerler quand je suis intrigué par l’opacité de l’air dans la vallée
Je repose à Pedras dans une brise de pente qui s’est orienté SE et qui fraichit
En bas, c’est avis de tempête! : les ailes en approche sont balayées par des rafales de vent et posent à reculons face à l’est dans des déclenchements thermiques d’outre tombe
= Saint Béat le 21 juillet 1993 =
Après une heure de vol en thermique sympa, cela se durcit : des cisaillements secouent ma Nova Phantom, la brise de vallée forcit avec des moments de dévente dans lesquelles la voile chute sous le vent de thermiques de plus en plus hachés
Un nuage orographique coiffe maintenant les reliefs plus à l’est et se déverse sur Cierp
Je décide d’abréger le vol
En approche de mon atterro dans le secteur de Campas, je suis remonté à plusieurs reprises comme un bouchon par des déclenchements thermiques m’obligeant à enrouler pour m’éloigner du sol par sécurité avant de refaire mon approche
Cela se répète quatre ou cinq fois jusqu’à ce que je me décide à faire des wing sauvages aux grandes oreilles
Posé roulé boulé sans bobo… Content !
Obligé de m’abriter derrière un haut mur pour replier l’aile qui ondule sauvagement au sol dans les rafales
Le ciel s’est entièrement obscurci
Il ne va pas tarder à pleuvoir
Là, ça y est : j’ai compris = " frond froid toujours faire ça => papillons pas voler !"
Je commence à rédiger pour mes camarades de club un topo qui se retrouvera quelques années plus tard dans le magazine Vol Libre :
http://www.parapentiste.info/forum/sites-de-vols/sites-du-mourtis-faces-sud-en-versant-nord-des-pyrenees-t33522.0.html;msg431347#msg431347
La notoriété mdr , les honneurs … un coup à se retrouver réélu président de club ! - j’en prendrais au total pour 17 ans 