voler dans les nuages

Je ne comprend pas comment certain réussies à transformer un simple passage dans un nuage en une catastrophe étourdissante!

Je peut comprendre pour un avion ou hélicoptère qui n’aurait pas d’horizon artificielle mais dans le cas d’un pendulaire? :grat: Un parapente est capable de voler sans pilote.

Pour un pilote expérimenté, qu’elle est la différence entre rien voir dans le nuage et se concentrer sur le vario ou fermer les yeux 5 minutes et se concentrer sur le vario? Si vous perdez le contrôle de votre pilotage juste en ferment les yeux, :affraid: changez de sport.

Si vous rajoutez à ça une boussole ou GPS, franchement arrêtez de déconner avec vos parachutes de secours et sensation de spirale. :vrac:

La première fois ou j’ai passé pour de vrai dans les nuages, j’étais en Paramoteur et je voulais voir jusqu’à quelle hauteur je pouvais aller avec mon Top 80. J’ai parti avec la moitié du plein d’essence et j’ai gardé le moteur au fond jusqu’à la panne d’essence. (Ça m’a coûté un silencieux)

J’ai fait toute la monté en stationnaire face au vent et soleil du soir.
Panne d’essence à 10300 pieds AGL. Pendant la monté, j’avais traversé un ciel 4/5 de gros cumulus épais et le ciel s’est refermé sous moi une fois en haut.

Passage obligé dans la couche nuageuse pour descendre. Drôle de moment juste avant de me laisser avaler sans savoir qu’elle épaisseur avait la couche.

J’ai perdu le soleil qui était ma seule référence pour rester face au vent.
Le vario qui monte et descend, ça duré très longtemps. La couche avait 3000 pieds d’épais.

Quand j’en suis sorti, je ne reconnaissait plus du tout l’endroit ou j’étais.
Je me suis mi vent de cul sans le savoir.
Je suis sorti à 10 kilomètres de ou j’avais entré.
Grosse marche avec le Paramoteur pour retourner à l’auto mais j’en garde un super souvenir.
Le dessus de la couche nuageuse était tellement en 3 dimensions format géant.

Je sais que dans la théorie tout est possible mais dans la vrai vie c’est déjà arrivé de tirer le secours et de continuer à monter… :affraid:

Y’a quand même pas mal de vidéo de secours dans un nuage et à chaque fois il ressorte… (d’un autre coté ceux qui ne ressorte pas bein on a pas la vidéo… :grat: )

Sûrement parce qu’il y a nuage et nuage… Copié/collé d’un exemple célèbre :

[i]"Alors que je fais de grandes oreilles, je ne descends pas et commence même à monter, je change de cap, accélère pour dégrader encore plus mon taux de chute et m’éloigner de cette zone mais rien n’y fait, ça monte de plus en plus vite. Je finis par monter dans le nuage, les autres aussi, la base est à 2100. Je n’ai que 2 heures de vol avec cette voile mais je n’ai pas d’autre choix que de me barrer au plus vite, je décide de tirer les « B », j’ai les commandes autour des poignets, la voile se stabilise, reste tendue d’un bloc et je descends assez vite, c’est parfait, de 2200 à 1600, mais je tétanise et après 600 mètres de descente, c’est trop physique à tenir je dois lâcher. Directement je l’impression de remonter en quelques secondes seulement dans le nuage, je décide de refaire les « B » une seconde fois, mais les conditions sont vraiment devenues bastons dans le nuage et j’ai du mal à garder la voile au dessus de moi et surtout attraper les élévateurs, pendant la descente, c’est beaucoup moins stable que la 1er fois et l’élévateur gauche m’échappe des mains, je me retrouve donc à faire les « B » d’un côté, je lâche tout et je me prends la voile sur la tête, voile fermée à ±70%, je récupère assez facilement (ça à l’air d’être une bonne voile) et je n’ai pas d’autre choix que tirer les « B » pour une 3ème tentative, mais cette fois plus bas, je suis vraiment mal barré et je ne me pose pas de questions, faut descendre. Je tire les « B » plus bas, la voile décroche violemment mais ça descend bien et je maintiens plus facilement que la 1er fois. Pendant la descente c’est très turbulent, la voile commence à bouger de plus en plus fort comme un serpentin et finit par se refermer comme un accordéon, je n’ai plus qu’une boule de chiffon au dessus de la tête et je me retrouve instantanément en rotation très très rapide. C’est fini je n’ai pas d’autre solution que de tirer mon secours Rogallo Vonblon. Il s’ouvre très très vite (2 s max je pense), c’est vrai que je tombais du ciel centrifugé mais ça a été très rapide, il n’avait encore jamais été replié depuis + de 3 ans, pliage constructeur. Ouverture du secours rapide, rotation enrayée très vite, par contre une fois la rotation arrêtée la voile a continué à tourner et s’est enroulée sur plusieurs tours autour du cône de suspentage du parachute. J’avais aussi plusieurs twists avec le parachute, je me suis retrouvé pendu sous le parachute en situation inconfortable, l’impression d’être twisté derrière la nuque, j’ai du jeter mon casque, il me gênait trop. Puis au lieu de descendre pendu sous mon parachute le vario à recommencer à biper et je me suis mis à monter dans le nuage ( + 9 m / s au vario), il y en avait des éclairs tout autour de moi, j’étais trempé aussi, c’était le déluge dans le nuage. A ce moment, j’ai franchement cru que c’était fini, je sais par expérience que les chances de sortir d’un orage vivant sont faibles, j’attendais de me faire frapper par un éclair (c’est ce qui est arrivé au pilote chinois, il était mort bien avant de revenir au sol), bizarrement j’étais relativement calme, il y avait plus rien à faire, j’ai même pris quelques photos, je ne sais pas trop pourquoi. Je suis monté à 2700 mètres, donc environ 600 mètres dans l’orage, c’est bien moins haut que les autres, ( 9946 m pour Ewa et ± 4000 m pour Ruud) mais suffisamment pour ce faire frapper par un éclair. Puis tout c’est inversé et j’ai commencé à descendre très vite ( -10 mètres / s) valeurs enregistrées au vario. J’avais du mal à croire que je descendais, j’ai vu la base du nuage s’éloigner dans l’autre sens à toute vitesse, je descendais vite, un peu trop pour me poser safe mais j’étais trop content de descendre, peu importe l’atterrissage. Puis je me suis mis à tourner sur moi-même pour essayer de réduire la vitesse et défaire les twists, après 3 ou 4 tours à droite, la vitesse de descente s’est stabilisée à 4 m/s. C’est franchement tout bon, le taux de chute d’un parachute classique pull down apex est de 5 à 6 m/s. Par contre le temps de défaire les tours de twists, j’étais déjà très bas et je n’ai pas réussi à attraper les commandes pour diriger le parachute avant de poser, celles-ci étaient scratché par un velcro à la base des mousqueton, un peu trop bas à mon avis et je n’ai pas réussi à les attraper ( elles
2007-02-25
00:56:00
Gabs

sont pourtant bien visibles derrière moi sur les photos) , mais quelque chose me poussait en avant au niveau des épaules et j’étais vraiment dans une position inconfortable pour les attraper, j’étais vent cul avec le rogallo, ça ne descendait pas très vite mais j’avais l’impression de voler assez vite vent cul, je me suis placé en position pour un roulé boulé, puis pas de bol pour moi, j’ai accroché un des rares petits arbres qu’il y avait dans ce champ, 6 ou 7 mètres de haut, le parachute à accroché cet arbre, au lieu d’arriver à la vertical, avec la vitesse j’ai fais balancier et j’ai fini sur le dos. J’ai tapé un peu durement mais j’étais heureux d’être au sol. J’ai réalisé que j’avais eu beaucoup de chance et j’étais persuadés qu’il y aurait des morts
Il n’y en a eu qu’un, c’est un de trop mais c’est incroyable qu’il n’y ai pas eu plus de victimes"[/i]

A mon avis il y a aussi un problème de compréhension du parapente (pourquoi ça vol?), quelqu’un comme toi ne pense pas à tirer le secours car il sait qu’il peut remettre de l’ordre dans les ficelles alors que d’autre vont paniquer à la “moindre” cravate et ne pas savoir comment procéder pour s’en sortir.

Oui en effet.
Ce que tu veux voir dans ton coin et moi ce que je veux voir dans mon coin ne sont que les reflets de ce que nos filtres psychologiques internes nous autorisent à percevoir. Ce ne sont en rien des données objectives, rationnelles.

Un exemple : il y a quelques années, je pensais que la compétition en parapente était une pratique dangereuse, pousse-au-crime et accidentogène. Avec exemples à l’appui des accidents en compétition que je connaissais et des récits de compétiteurs qui se mettaient en danger et s’en tiraient par hasard (toutes choses que je voulais y voir).
Ceci était essentiellement de ma part l’extériorisation d’une attitude générale anti-compétition et de mes propres angoisses que je plaquais sur la réalité extérieure.
J’ai pu m’en apercevoir lorsque est sortie une étude statistique montrant que ramenée à l’heure de vol, la pratique en compétition présente la même accidentologie (ni plus ni moins) que la pratique de loisir.

c’est bien pour toi …
je ne peux que confirmer un témoignage qui a eu lieu un peu plus haut :

  • avec compas, GPS et tout ça, il est (ou si tu préfères “il m’a été, à moi aussi”) super difficile de maintenir un cap dans le nuage,
  • malgré la stabilité pendulaire, je me suis retrouvé à faire des chandelles et des départs en spirale et peut être encore d’autres choses

et pourtant je sais enrouler les yeux fermés, (ce que je fais quand il y a peu de monde et que je veux me déconnecter des repère terrestres pour décaler avec le vent par exemple) mais ça n’a juste rien à voir ! dans ce cas, s’il arrive quoi que ce soit de stressant ou d’inhabituel, il suffit de rouvrir les yeux

Oui c’est certain, commes le sont aussi nos ressentis et/ou souvenir de vol, incidents ou pas. Ou encore notre perception des risques, des conditions du jour, du moment, de notre état physique et psychique, de nos compétences de pilotes. L’être humain est complexe et chacun a ses spécificités de fonctionnement.

Pour reprendre ton exemple d’ex-réfractaire à la compétition, de mon côté j’ai toujours pensé que la compétition était un super outil pédagogique dans le cadre d’une progression souhaitée et structurée. Dans toutes mes activités sportives de “loisir”, j’ai eu à coeur dès le niveau minimal exigé atteint de participer à des compétitions. À chaque fois ce fut un vrai moteur pour grimper la pente de ma progression personelle. Encore aujourd’hui, je ne loupe pas de prendre ma carte compet avec la licence pour participer ici ou là au gré de nos pérégrinations à une épreuve. Non pas dans l’idée/espoir de performer, juste prendre du plaisir et apprendre… sans me mettre en danger (si, si, c’est possible !)

D’ailleurs Charognard nous donne un exemple de la complexité et aussi dualité de nos esprits quand il écrit :

Peut-on croire qu’il n’y a eu aucun stress ? Que la situation était parfaitement maîtrisée ? Qu’il n’y avait aucun risque que cette “simple” traversé d’un nuage ne se transforme en catastrophe ?

Mais comme dit plus haut, il est certain que nous n’avons pas tous la même perception des choses.

Tout à fait d’accord avec toi Scheebe.
Et c’est là qu’il faut se poser la question pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi celui qui ne “sait pas encore” va t-il se mettre dans les mêmes situations que celui qui “sait déjà” ?

Comment et de quelles manières les pilotes jugent-ils leurs propres niveau de compétence pour décider de quels vols leurs sont accessibles ? Ou bien la décision n’est-elle que conditionné pas l’envie ? Comme dans le fonctionnement d’un enfant ?.

Bonne matinée,

Après relecture, mon message initial n’est pas clair. Je n’ai pas pensé à tirer le secours et à posteriori c’était une grosse erreur. Je m’en tire bien, mais c’est par pure chance que la cascade n’aille pas jusqu’à la surface du lac. Dans mon exemple, tirer le secours aurait été largement plus sur.

Tirer le secours trop tôt alors que la voile est encore pilotable est une ânerie, oublier de le tirer en est une encore plus grosse !

La première fois que j’ai vu quelqu’un jeter un secours pour échapper à un gros cum, c’était à l’époque de la Rainbow (1994?) au dessus du Treh.

Dans une forte ascendance, les techniques de descente rapide seront généralement très longues et donc très difficiles à maintenir. Il convient donc:

  • de [b]connaître le risque potentiel d’orages du jour,
  • la proximité du sol / nuage
  • éviter le vol dans les nuages[/b] surtout s’ils ne sont pas isolés (règle des 45° : à 10m/s (bras haut), on peut fuir une ascendance de 10m/s selon une pente à 45°. Bref + on monte + on doit aller vers la bordure du nuage.

Si on est pris dedans, on aura une tendance à enrouler l’ascendance qu’on le veuille ou non. Tenter de voler droit dans une direction est la meilleure solution.
Si le nuage est pyramidal (pointe en haut), isolé et loin des obstacles, il peut être moins stressant de continuer à enrouler pour sortir par le haut…

Comment expliquer alors, Nairolf le relève, il aurait obtenu un meilleur taux de chute negatif sous secours plutôt qu’en 3.6 engagés. Pour ma part en spirale engagé mon taux de chute est au-delà des -14 m/s alors que sous secours l’homologation prévoit un maximum tout en haut de PTV, de -5,5 m/s.
[/quote]
Mon impression, c’est qu’il a essayé (au mieux de ses capacités) plein de trucs, dont les B, que ça ne lui a pas permis de sortir, qu’il s’est épuisé (physiquement et surtout mentalement) et que dès lors qu’il n’était plus capable de faire des manoeuvres actives pour descendre, voire qu’il risquait de tourner de l’oeil, le tirage du secours peut apparaître comme le moindre mal, à défaut d’une solution assurée.