je ne sais pas si ça peut t’aider ou aider d’autres pilotes mais après avoir assister à un décès suite à oubli de cuissarde en 2008 lors d’un SIV, je me suis remis en question. D’abord en observant les autres pilotes au déco (voir quelles rigeurs tenaient les autres pilotes et s’il y avait une méthode mieux que les autres).
Puis je me suis mis en tête la réaction du starter.
Alors qu’avant le crash il nous avait bien signifié notre entière autonomie, pour les vols suivant il nous a contrôlé comme des débutants.
ça nous a poussé vers l’humilité, puis j’ai cherché à me souvenir et appliquer cette systémisation.
Résultat:
maintenant lors de chaque vol, je me force à me consacrer 10/15 secondes à me dire -“Laurent, stop l’euforie, redevient débutant15sec et pense que ton vol débutera bien si tu appliques l’essentiel ! C’est voler que tu vas faire, c’est pas cueillir des fraises !”
Maintenant, à chaque déco, j’ai cette prise de conscience comme un “flash volontaire” et si je ne l’ai pas je ne décolle pas.
Une sorte de “point fixe”incontournable.
Et de plus, comme la raison de l’oubli avait été le décrochage,raccrochage intempestif à cause d’averses, plus l’encombrement du gilet de secours, je m’oblige à ce point fixe à chaque décision de vol (chaque présentation au déco)
J’impose à mes élèves (et à moi même bien sur ) une procédure d’attache qui à aucun moment ne permet d’être attaché uniquement par la ventrale.
On commence toujours par attacher les angles de cuisses et à l’inverse on retire toujours la ventrale en premier. Même sur la pente école où les stagiaires aiment bien virer leurs sangles de cuisses pour remonter, ils ont interdiction claire de le faire sans avoir préalablement détaché leur ventrale.
Le tarif est clair pour celui qui se trouve à un moment quelconque attaché que par la ventrale, binouze pour le moniteur ! :lol:
Avec cette procédure qui devient rapidement automatique on réduit le risque. En cas interruption dans la procédure d’accrochage, c’est la ventrale qui est ouverte et c’est beaucoup moins grave. On se rend compte rapidement de son oubli et on arrête plus facilement l’essai. En cas de décollage, avec la ventrale ouverte les conséquences sont bien moindre.
J’ai commencé ma vie de libériste par le delta et j’y ai appris que la mise en place de procédures automatisées est le meilleur moyen de limiter les risques liés à un oubli.
je faisais parti du stage ou notre marocain plein de vie est mort et je n’oublierais jamais mes cuissardes c’est sure
tu ne les oubliera plus non plus
par contre il m’est arrivé plusieurs fois de décoller avec un maillon mal fermé
je me demande si je vais pas passer aux maillon inox a vis d’ailleurs, mais je me déconnecte a chaque fois donc ça me gène un peu
J’ai failli décoller à mes débuts sans attacher ma sellette car ma prévol avait été interrompue par un touriste qui me posait plein de question et je me suis fait un plaisir de lui répondre, avant de lever ma voile pour décoller et de sentir que quelque chose n’allait pas. Sourire genre “je gère” devant le touriste, et je me rattache, mais je n’en ai pas dormi de la nuit tellement j’ai eu peur rétrospectivement.
Depuis, je me mets dans ma bulle lors de ma prévol, et ne tolère aucune interruption lors de l’attachement de la sellette, sinon je recommence à zéro afin d’être sûr d’être bien attaché.
le premier jour ou j’ai monté l’accélérateur sur ma première voile, je décollais de l’ébaudiaz. ma femme me demandait comment ça marchait, à quoi ça servait toussa. j’ai oublié une des cuissardes. je m’en suis rendu très vite compte sur ma sellette sans plateau. comme se sont des boucles imbriquées, pas moyen de délester sufisement la cuisse manquante pour raccrocher. j’ai volé en compensant au frein. un longgggg plouf de 1400m de dénivelé. et pendant tout le vol, je me suis demandé ce qu’i se serait passé sir j’avais oublié les deux. j’ai testé sous portique. je serais resté accroché par les bras, et probablement pas longtemps.
depuis j’ai mis en place mon protocole, strict, immuable et que je reprend à zéro si je suis interrompu (je suis passé pour un vieux con bourru sur quelques décos à cause de ça je pense). je crois en avoir parlé dans un autre fil.
mais surtout ma femme refuse de me voire decoller. elle a pris toute la culpabilité pour elle. j’ai eu beau mentir en disant que ça arrivait tout le temps à tout le monde et que ça risquait rien, désormais elle se tire des que je sors la voile. et pire, elle embarque le reste des non-volants avec elle.
J’ai trouvé une parade, infaillible et gratuite.
Un sticker sur lequel j’ai écris “ventrale” scotché sur chaque face des deux avants, là ou je les prend pour gonfler, face voile, comme dos voile, impossible de passer à côté.
J’encourage chacun à procéder de la même façon.
Sur la Genie 4 Je n’ai que la ventral donc pas/trés peu de risque d’oublie.
Mais le jour ou je change de selette il me faudras reprendre les “vieilles” habitudes :shock:
Attention à ce genre de croyance. C’est vrai que ça facilite les choses: que deux boucles à mettre… mais à mettre quand même. Je te laisse relire le post de Flaille à la page précédente, c’est avec une Impress 2, c’est-à-dire grosso modo le même type d’attaches que sur ta sellette.
Je te suggère donc de garder tes vieilles habitudes, même avec cette sellette.
Attention à des mots comme infaillible ou impossible.
Ce n’est pas un dispositif “mécanique” incontournable mais un pense-bête que à un moment donné tu auras peut-être tellement inscrit dans tes habitudes que ça n’empêchera pas de se laisser distraire par autre chose.
En attendant le feed-back dans 3 jours, mon petit témoignage de presque accident :
lors de mon dernier jour de vol, je fais montlamb :arrow: chamoux où je repose au déco. je patiente une bonne partie de l’après midi que les copains aient finis de causer et me rejoignent.
finalement il y a des rentrées de nord, donc au bout de quelques heures de mijotage, je profite d’un des derniers bons créneaux pour me jeter un vol sans les copains qui ne m’ont toujours pas rejoint.
Malgré le vent (ou grâce au vent) changeant, je m’applique à faire un beau gonflage, une belle tempo, je me retourne et là, je sent la sellette qui remonte au niveau des omoplates je ne réalise pas tout de suite que j’ai oublié d’accrocher mes cuissardes, mais comme il y a quelque chose d’anormal, je ne prends pas la décision de décoller. Au moment de descendre les mains, je comprends à coté de quoi je suis passé :affraid: .
Le biplaceur qui était juste derrière moi a réalisé en même temps, il n’a pas eu le temps de crier quoi que ce soit.
une enjambée de plus, une bouffe plus alimentée ou quoi que ce soit et j’étais en l’air :canape:
Tain piwi achète un string, un vrai sans boucle, comme ça t’es dedans ou à côté mais pas à moitié…
vaut mieux avoir un peu mal au cul parce que c’est pas confort confort que de voir ton cul passer à travers ta tête…
n’étant pas un grand sportif :oops: le salto arrière n’est pas pour moi :evil:
en revanche grace aux discussions qui ont eu lieu sur le forum, je sais (enfin à froid derrière mon clavier) que la solution est (peut être) le retour à la pente, ou plus exactement dans les arbres.
ben je ne sais pas pourquoi ni comment j’ai remis ma ventrale et pas mes cuissardes (alors que je mets toujours mes cuissardes avant la ventrale vu que sur ma kanibale ventrale = cokpit => cache cuissardes
pourquoi cette fois là, je n’ai pas appliqué ma procédure systématique ?
En tout cas, je peux témoigner que quand bien même on a une procédure systèmatique, rodée pendant des (dizaines) d’années … ben ça peut arriver de sauter une étape essentielle :canape: et là, ce qui sauve c’est de prendre son temps (ici de décoller) et de se donner le temps dans chaque étape de vérifier que tout va bien.
Avant de prendre les élévateurs en mains, on peut peut être s’imposer systématiquement une vérification manuelle (porter les mains aux cuissardes) plutôt qu’une simple vérification visuelle qui n’est pas très aisée dans certains cas.
La FFVL pourrait faire une campagne de prévention avec un panneau de pub géant sur tous les décos.