Je ne suis pas certain de comprendre. Mais une cravate par l’arrière, si c’est le cas, se serait résolue simplement en contrant l’autorotation et reprenant un vol droit. En fait, c’est peut-être comme ça qu’il s’en est sorti … sans le vouloir ? Merci de détailler, je n’ai pas le niveau de compétences.
Ce qui me fait sourire en relisant quelques posts pour être sur de bien en saisir le sens.
C’est de constater en me souvenant d’autres fils sur par exemple l’intérêt de passer les brevets fédéraux ou certains sous-entendent déjà “obligation” et de ce fait montent sur leurs grands chevaux pour crier à l’ignominie de tous ce qui pourrait être obligé.
Ou encore à propos de fils sur le BPC ou des idées du genre ; il faut le passer à minima sous EN-B+ et avoir nécessairement fait du SIV voire maîtriser telles ou telles figures (décro par ex.) Fils de discust. qui avaient aussi soulevé des tollés d’indignations.
Et ici je lis qu’il est incompréhensible de ne pas faire d’acro pour se pretendre, que cela est obligé pour etre capable de voler à peu près correctement.
Pourquoi pas ?
Pour ma part, je continues à penser que pour voler correctement et en sécurité, il est plus important de savoir ce que l’on ne sait pas faire plutôt que de croire être apte à… avec ce que l’on pense savoir faire. Autrement dit choisir son jour, son lieu et son heure de vol, son aerologie et aussi son materiel et son projet (ambition) de vol en fonction de nos vrais compétences et non pas rapport à celles que l’on s’imagine avoir.
À chacun de penser et faire ce qu’il veut, on refera le point dans 20 ans avec ceux qui seront encore là (dans la pratique, j’entends)
Bah c’est pareil mais ça sort plus facilement car pas plaqué par le vent relatif mais au revisionnage je pense que j’ai dit une connerie, c’est une cravate normale :canape:
Pour moi, il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit à qui que ce soit, je trouve juste qu’il est indispensable de se former un minimum, pour aller voler, même en faisant hyper gaffe aux conditions, au jour et à l’heure à laquelle on fait son vol… Pour moi, se former à gérer un incident qui peut survenir de façon plus ou moins aléatoire, c’est du même ressort que d’emporter un parachute de secours ou de mettre un casque, on ne s’en sert pas tous les jours, mais c’est là au cas où…
Pour ce qui est du choix des conditions, je trouve carrément plus simple de faire du décro en Zeno que d’être sur de ne pas se planter dans l’analyse de l’aérologie du jour en fonction de son niveau, de son mental, de son ambition et de l’émulation d’un groupe de potes partis voler (sauf à la limite quand on voit que tout le monde tombe du ciel en autorot’, là au moins, on est sûr!!)
Ce qui est rigolo, c’est qu’on dit tous à peu près la même chose, mais avec des mots différents et des sensibilités différentes…
Je crois que c’est une opinion largement partagée dans notre milieu (il est plus facile d’acquérir des techniques que d’arriver à prévoir dans quoi on va voler), et là quand même je trouve que c’est un gros gros souci. Certainement un des problèmes les plus déterminants de notre activité.
Je crois qu’on progresserait en sûreté de vol s’il y avait autant d’efforts de faits pour s’améliorer en météo, lectures de ciel, construction de représentations aérologiques, prévisions des évolutions en cours de journée, etc. qu’il y en a de déployés pour les SIV. Mais c’est moins marrant et ça attirerait moins de clients.
Une fois de plus on retombe sur notre bonne vieille structure :
-apprendre les techniques pour se sortir de la merde, les pratiquants disent “oui”
-apprendre à anticiper et éviter les ennuis, les pratiquants disent “bof”.
Tout a fait… apres cela ne prémunis pas de tout non plus.
J’ai toujours ce cas en tete, Port de Lers il y a 2 ans environs, matin calme, premiers grands vols pour les ecoles présentes, et un gars en Iota, expérimenté, qui d’un seul coup se prend une grosse fermeture un peu comme sur la video mais avec bcp moins de gaz et qui finit tragiquement
Personne sur place n’avait compris comment cela a pu arriver et comment cela aurait pu s’anticiper …
Pour moi ça serait plutôt le contraire. Je me souviens encore des conférences de Jean Oberson à Montreux sur l’analyse météo et aérologique dans le contexte de son site soaringmeteo. Je me souviens l’avoir contacté après un vrac a priori incompréhensible. J’avais parallèlement discuté de ce vrac ici, notamment avec Vincent sauf erreur, par rapport au pilotage. A posteriori je me souviens qu’Oberson me disait ne pas voler en dessous de 50% de qualité des thermiques (selon soaringmeto). Le jour de mon vrac, l’indice était bien en dessous de 50% et pourtant les écoles volaient.
Je me souviens également d’un copain pionnier du vol libre, pilote de cross qui s’est fait fermer son aile complètement et était trop bas pour réagir. Un arbre l’a sauvé du pire. Le problème du jour était que les thermiques assez puissants allaient s’écraser contre l’inversion située au niveau du décollage. Cette situation était envisageable en se renseignant correctement.
Actuellement, je vois souvent des écoles voler alors que je viens de décider de ne pas voler après analyse des conditions du jour. Mais n’oublions pas que les élèves n’enroulent pas et ne s’exposent pas, ou moins aux rouleaux, présent sous les crêtes que nous, vieux pilotes, voulons survoler. Ils ne sont pas non plus exposés au bulles qui vont taper l’inversion. S’ils se dirigent au dessus du terrain, ils évitent les rouleaux provoqués par le relief en présence de vent (obstacles verticaux). Celui qui fait du soaring, risque de se taper ce genre de rouleaux. Bref, ils volent souvent dans un milieu protégé, choisi par l’instructeur. Le pilotes brevetés en général en veulent plus et s’exposent également plus s’ils n’ont pas analysé ce qui se passait un peu plus haut ou le long des reliefs (pour répondre à Norby). Reste enfin l’éternelle question de la rentabilité de l’école, mais ça, c’est un autre débat.
C’est marrant parce que j’ai exactement le ressenti inverse.
Le discours sécuritaire a toujours été axé anticipation, choix du matos, des conditions, avec le résultat qu’on connaît en terme d’accidentologie.
C’est confortable par ce que après coup on peut toujours dire il fallait pas voler.
Alors oui si l’être humain était infaillible et sage ça suffirait peut être mais il n’en est rien.
le THQ il faut quand même l’interpréter un peu. l’indice est valable à l’intérieur de la couche limite. Si il est sous les 50%, c’est souvent à cause de trop de vent, mais aussi trop de couverture nuageuse. il faut regarder au-delà du THQ.
concernant les écoles, il y a pas longtemps j’ai vu des élèves se faire pousser dans le déco nord de sonchaux par un “fameux instructeur local”, j’ai suivi, la bise est rentrée sur le lac (avec moutons et reculades glorieuses), j’ai bien regretté. les élèves ont rien remarqué. j’aimerais bien être téléguidé à nouveau :bu:
Pour le THQ, tu as une bonne porte d’entrée quant aux conditions probables. Il n’y a pas que la couleur de la pastille, mais à 9, 12 et 15 Z, premièrement une variation du THQ et également, à chaque fois, l’orientation du vent, sa force, et l’évolution des plafonds. Et tu peux affiner via le “meteogram”. Il me semble que ça fait déjà pas d’infos utiles.
karma+ Très juste et c’est bien ce qui rends les discussions vivantes et intéressantes car rebondir pour continuer dans la discussion nous oblige à mener des réflexions, parfois carrément en arrière-plan, et nous fait progresser il me semble dans nos certitudes et incertitudes.
Cela ne me semble faire l’objet d’aucun doute, ni ici sur le fofo, ni dans la vraie vie sur les décos et dans les clubs que je fréquente ET POURTANT… dans les discussions en plus petit comité et bien sûr dans des réunions clubs ou l’état d’esprit est plus détendu. Peu de pilotes refusent l’idée qu’il est beaucoup plus fiable d’éviter les problèmes plutôt que d’espérer les solutionner une fois empêtré dedans.
Seulement c’est moins bandant en termes d’apprentissage, moins galvanisant pour les discut. au bar et certainement plus souvent frustrant si on se tient à ce que notre réflexion nous conseille et que le soir les copains parlent de leurs vols d’anthologie et que même si on a eu raison de s’abstenir car les faits sont les faits mais la “chance” a sauvé une fois de plus les miches aux copains.
Heureusement que la chance existe (cf, pour le pilote de cette vidéo qui fait débat, peut-être/sans-doute/certainement, barrer les mentions que vous jugez non-pertinentes) MAIS je suis perso convaincu que la malchance n’existe pas dans notre pratique, juste un déni des signes qui devraient nous alerter sur les risques que l’on envisagent de prendre.
Déni lié à notre incapacité humaine de lutter contre nos envies de plaisirs rapides/immédiats si on ne s’éduque/s’entraîne pas les gérer. On est capable de dire à nos enfants pour les préserver, on est beaucoup moins apte à faire preuve de la même conscience des risques et rigueur à notre propre égard.
Edit : Pleins de possibilités existent pour apprendre à envisager et envisager fiablement “l’invisible” (la masse d’air dans laquelle on veut evoluer ; lectures, vidéos, cours théoriques, cours pratiques, prévisions météo et leurs émagrammes, signes visibles et interprétrables sur le terrain et dans l’air avec leurs évolutions dans le temps. Bien sûr, il faut aussi un minimum de compétences en meca-vol et aérologiques appliquees pour par exemple déterminer les “zones” à risques (sous le vent, cisaillements possibles, effets bagnards, turbulences liés aux reliefs et obstacles divers, etc.)
Alors sûr voler est plus sympa et avec nos ailes modernes, cela est tellement facile et paraît tellement évident qu’il est compréhensible que l’on arrive à se persuader avoir compris l’essentiel voire, d’avoir un “Don”, d’être fait pour ça. Seulement la réalité nous rattrape parfois…