Accidents Grand-Bornand

La préfecture de Haute-Savoie vient de publier un communiqué suite aux 2 accidents aujourd’hui:

https://twitter.com/Prefet74/status/1145048675690909696

Je me demande si le second pilote n’aurait pas été perturbé par le premier accident fatal 2 heures auparavant, rester concentré et focus sur son propre déco dans un tel contexte, de surcroit dans une pente aussi marquée que le Lachat et si l’aéroligie du moment est compliquée.

Je compatit vivement pour les victimes d’autant plus que j’ai vécu cette expérience en mars; voir « decollage twisté ». Je sais que j’ai eu très chaud, malgré la brise modérée, je me suis fait arracher, perdu l’equilibre, et décoller avec un twist complet.
Cerveau déconnecté, pas préparé à cette éventualité, retour à la pente et bouffe miraculeuse qui m’a fait passer par au dessus.
Maintenant à chaque décollage, je ne suis pas tranquille, mais trop passionné pour renoncer.

Quand la brise est forte et/ou qu’il y a de la pente forte surtout avec de l’herbe glissante, il est primordial d’avoir envisagé qu’un 1/2twist peut arriver, ce n’est pas grave si on a monté l’aile bien dans le lit du vent. Il suffit de s’éloigner de la pente en la regardant puis se laisser tourner une fois qu’on a un peu de hauteur. Avoir l’habitude de monter la voile avec les freins dans les bonnes mains est une assurance dans ces cas là.

Comme tu l’as dis : on ne va pas relancer une vieille polémique…
Mais je ne suis pas d’accord quand au fait de choisir un côté et de ne jamais en changer.

Salut

Ben si !
Relancez le sujet sur un autre post.
Pour certain ce sera du “déjà lu”. Mais pour d’autres peut-être des pistes de réflexion, l’envie d’essayer dans un champ, la présence d’esprit de s’entraîner, …

A+
L

Oui, tout à fait. Mais si on n’a pas vécu sciemment cette configuration quelques fois le pilote risque de mal géré le jour où cela se produit malgré lui. Cela n’est pas un décollage académique et le pilote peut se dire que s’entraîner à faire des décollages non académiques n’est pas pertinent voire dangereux. A chacun de voir mais décoller avec un demi twist avec une pente comme au Lachat peut arriver très rapidement. Il y a aussi l’option dos voile qui n’amène pas ce problème

Ca sent un peu la surveillance a la loupe des parapentistes tout azimut cette semaine… j espère que cela n est pas de mauvaise augure.

Pas envie de débattre sur la technique etc. Je l ai fait face voile en bi dimanche dernier, c etait un non-evénement .

J’ai tout de suite sauté sur l’article du Daubé parce que j’ai des tas de copains et copines qui font le Back to Grand Bo.
Rassurée, je peux mettre un grain de sel.

Décoller au Lachat n’est jamais simple, du fait le la pente importante et tourmentée, de l’altitude et de l’isolement du Lachat qui le place dans une masse d’air compliquée.
Cela ne m’a jamais posé de problème particulier mais j’ai assisté les pilotes au décollage (comme à Planfait) lors de deux compètes du Challenge Féminin, constatant hélas que même chez des compétitrices chevronnées, certaines étant monitrices diplômées, le décollage pouvait être compliqué voire scabreux.

Crapahuter dans cette pente pour remettre les voiles en place n’a rien de spécialement jouissif, il faut aller vite et ne pas faire de faux pas, c’est un coup à se faire mal et les autres assistants se tenaient prudemment en haut, sur “la route”.
J’ai vu souvent des décollages pourris avec retours à la pente, heureusement sans gravité.
Tout est bizarre au Lachat.
La pente est orientée sud mais cela ne veut rien dire parce que le Lachat est isolé et le vent tourne autour : on lève la voile, elle monte bien et… elle part de traviole, avant retournement (sans souci) ou après (craignos). J’ai vu une concurrente très expérimentée avec une Enzo 2 s’y reprendre à 3 fois et finir par décoller quand même, en digue-digue et en marche arrière avec un demi-twist, une autre marquer le but après 5 essais infructueux, complètement dégoûtée et en proie à une crise de confiance en elle. Cela ne se passait pas mieux pour les garçons, évidemment, mais pendant le challenge féminin je ne m’occupais que des femmes.

Avec les conditions actuelles hyper-stables, il faut décoller en altitude, au-dessus de l’inversion, sinon on fait un plomb en suant à grosses gouttes et en respirant la suie et les NOx du diesel…
Cela ne vole pas à Annecy ? alors on va au Grand Bo ou au Crêt du Loup (une autre aérologie compliquée) ou on monte sur la Tournette (décollages “montagne” pas du tout évidents) parce que le chalet de l’Aulp n’est pas encore assez haut.
Ces décollages “montagne” ne sont pas à la portée des pilotes peu expérimentés, quand il y a de l’air, et du fait du terrain il est aussi préférable d’avoir, en plus d’une gestuelle parfaite, une pratique éprouvée du vol-rando. Il n’y a plus la facilité rassurante des moquettes et des décos officiels et décoller une voile de cross est moins simple qu’une voile montagne (sauf la Diamir, évidemment).

Il est alors important et vital de savoir renoncer, ce qui est facile quand les remontées mécaniques sont tout près, beaucoup moins dans le cadre d’une compète ou quand on a bien crapahuté.
Cette saison 2019 est vraiment difficile, avec déjà des aspects d’une St Barthélémy.
:trinq:

Bonjour à tous,

Nous étions un groupe de 10 pilotes à faire la back to grand bo toute la semaine.

J’ai assisté au premier accident mortel et c’est un copain qui est cardiologue qui a participé au massage cardiaque (pour éviter les regrets car il est décédé sur le coup semble t il).

Je ne vais pas trop débattre en détail sur le sujet car à chaque fois ici ça part dans tous les sens et chacun y va de son avis à refaire le monde sans connaitre les éléments précis du pilote de son niveau de son mental, de son équipement, des circonstances et de l’aérologie, etc etc.

Tout ce que je peux vous dire c’est que:

-l’aérologie au 1 er était saine, pas de brise forte, un copain a du meme attendre la bouffe pour décoller

-comme à chaque fois, ne surtout pas lire et croire les propos des journalistes qui parlent d’accident à cause du vent fort pour cet accident! n’importe quoi

-que pour le 1 er pilote ce sont pas les conditions ou autre a mettre en cause, c’est bel et bien une erreur de pilotage, la pente forte du Lachat donne un bon rendement, le face voile n’est pas toujours évident, un pas de trop en arriere au lieu d’accompagner la voile vers l’avant peut tout changer

-ça peut nous arriver à tous

-que c’est ma première visu d’un accident mortel en parapente et ça fait tout drole, perso je suis redescendu par le télésiege sans voler

-que ce n’est pas parce des pilotes sont partis voler à Annecy que c’était involable au lachat, encore une fois sans connaitre les raisons et sans connaitre le niveau des pilotes qui ont renoncé, évitons d’interpréter et de juger sans savoir (le mal de notre société)

-fuyons les moralisateurs permanents et leurs mauvaises ondes qui se croient parfaits et vous regardent du haut de leurs miradors

Peut-être qu’un jour ça leur arrivera, nobody is perfect, en tous cas pas moi :-)…

bons vols à tous

pour une idée “objective” de la force du vent, la balise du Mont Lachat ces 3 derniers jours:

image

Suivant le pilote, une rafale à plus de 20 km/h peut être sans conséquence pour certains, et pour d’autres, un problème.
Le vent peut être perçu comme fort ou pas, et les conditions volables ou pas suivant l’appréciation du pilote.

pour info, la balise du Lachat n’est pas fiable, on a pu le constater lors de notre séjour de la semaine

Si elle annonce plus fort que la réalité, à la limite on n’en tient pas compte (quoique dans un cas comme celui-ci, une enquête de police pourrait s’y référer)
Si elle annonce moins fort que la réalité, ça peut être gravissime pour des pilotes doutant de leur propre estimation et qui lui feraient confiance.

Dans les deux cas, si une balise n’est pas fiable, alors soit il faut la retirer du site des balises FFVL, soit la rendre fiable. Mais que font les locaux, la FFVL ?

C’est quoi une balise qui n’est pas fiable ???
Une balise qui n’annonce pas le vent réel à 2 mètres au dessus du décollage ? A ce moment là, aucune n’est fiable puisqu’elles sont toutes éloignées des zone immédiates de décollage.
On en revient toujours à la même chose… Les pilotes n’ont pas ou trop peu de connaissances aérologiques. Si je prends l’exemple du Lachat, un pilote au décollage, avecune simple observation d’un quart d’heure de la nébulosité, des brises, des autres pilotes, des oiseaux, … devrait-être capable de savoir si les conditions sont pour lui ou non.

Une balise c’est une information précise sur un lieu donné. Et que sur ce lieu là. Parfois à 10 mètres près ça ne colle plus. Mais ça reste une information à intégrer à son analyse aérologique. Juste une info de plus. Pas la seule info !

A+
L

@Laurent

Une balise qui ne serait pas fiable c’est une balise qui serait mal calibrée, ou qui pour x raisons ne donne plus la vitesse correcte du vent à l’endroit où elle se trouve. Si une balise calibrée correctement au même endroit donne 10, et que la balise en question donne 15 ou 5 alors celle-ci n’est pas fiable. C’est tout ce que je dis.

Il n’y a pas de balise fiable comme tu l’entends, au mieux elle donne la même indication pour un même vent.
De toute façon, le vent est différent dès qu’on s’éloigne du point de mesure. Avec l’expérience, une fois sur le site , la balise du site a peu d’utilité.

C’est tout à fait ça, et j’ajouterai qu’elles (les balises FFVL ou piou-piou) sont plus ou moins réactives selon l’orientation du flux. Dans les pyrénées, la balise de vicdessos pète tous les scores de relevé de vent dans le massif par vent de Sud. Les locaux doivent s’en foutre faut pas voler là bas par vent de Sud, mais elle doit être sensible à du venturi dans ce régime de vent. Alors qu’en brise elle donne j’imagine une valeur indicative correcte pour les locaux.

C’est comme la confiance immodéré donné aux prévisions par beaucoup de pilotes qui sont surpris-es dès que le vent est à 30 au lieu des 25 prévus. je rêve un jour de voir un bug général de tout ces outils (prévis, relevés, varios, tél., etc…) pendant une petite semaine. Et à ce moment j’aimerai pouvoir relever le niveau de stress général. Bon à quelques un-es ça nous rappellera notre jeunesse :mrgreen: (parfois tumultueuse) qui a eu pour mérite de nous obliger à nous éduquer pour diminuer les risques et ne justement pas dépendre d’outils très imparfaits à l’époque.

Autant je suis d’accord avec Laurent sur le point suivant “Une balise c’est une information précise sur un lieu donné. Et que sur ce lieu là. Parfois à 10 mètres près ça ne colle plus. Mais ça reste une information à intégrer à son analyse aérologique. Juste une info de plus. Pas la seule info !” autant je ne peux pas être d’accord sur le fait qu’“il ne peut y avoir de balise fiable”.
C’est comme si arrivé en approche d’un aéroport le commandant de bord annonçait aux passagers: “Mesdames Messieurs, la tour de contrôle m’annonce un vent de travers de 10 km/h mais en fait on en est pas sûr du tout … toutefois rassurez vous j’ai commencé à voler il y a bien longtemps, et je vais nous poser nickel”.
J’ai toujours cru qu’un instrument de mesure devait être fiable (à une marge d’erreur près, certes) mais un instrument de mesure c’est censé être juste et fiable.
Que cet instrument de mesure soit placé d’une manière qu’il ne puisse mesurer correctement que pour une configuration de vent donnée, je suis bien d’accord, on peut pas toujours placer une balise au sommet d’un pic sans rien autour, mais pour la configuration qui intéresse généralement le déco en question, si on ne peut pas se fier à la mesure, alors on s’en passe.
Si vous dites à un débutant qu’il faut pas sortir son aile au delà de 15 km/h et que le gars n’a pas de moyen objectif de savoir s’il a face à lui du 10 ou du 25 km/h (et qu’en plus il n’a aucune idée des risques pris) c’est du conseil à queue de balle, et je peux comprendre qu’il y ait des problèmes d’accidentologie.

Justement, les balises (fédé et piou-piou) ne sont pas des instruments de mesures ‘‘scientifique’’. Je fais régulièrement la même intervention sur un forum de passionné-es de météo. Ces anémomètres, même en admettant qu’ils mesurent très précisément le flux, sont souvent placés dans des lieux que fuiraient n’importe quel météorologue pour mesurer l’intensité du vent.
C’est comme si tu mettais un thermomètre, en plein soleil en face sud. Le thermo mesurerait effectivement la T° du lieu précis, mais cette valeur n’aurait aucun sens en valeur météo. Les stations météo (de météo france), sont placées dans des lieux aussi neutre que possible, calibrées (boîte blanche de telles dimensions à tant de mètre du sol (1m je crois), etc…). Et malgré ça, comme certaines subissent des distorsions, elles sont affublées d’un critère correcteur. Là tu fais de la mesure, comparable, ‘‘fiable’’.

Le problème des balises c’est que les utilisateurs, les considèrent fiables, ‘‘scientifiques’’, alors que ce n’est pas le cas. Elles indiquent de façon ‘‘fiable’’ une accélération du vent par exemple, un changement de direction (mais la direction annoncée n’est pas fiable, puisqu’elles sont pour la plupart dans des reliefs qui modifient la direction).
ça évite de monter au déco, quand le secteur de vent est défavorable, ça permet de se poser quand ça commence à forcir un peu trop, etc… c’est un Super Indicateur, et ça évite quantité d’accidents. Il faut juste s’en servir pour ce qu’elles sont. Les pilotes du coin savent très bien utiliser les données (savoir si elle sur ou sous-estime dans certaines conditions, etc…). Pour le vent ‘‘estimé’’ précisément sur le déco, il y a les anémomètres individuels.

J’ai longtemps eu un anénomètre perso que je tenais à bout de bras pour avoir une lecture “précise” de la force du vent et un jour j’ai réalisé que je n’avais pas le bras assez long pour relever la force du vent 7 à 8 mètres au dessus alors que c’était “l’altitude” à laquelle mon aile recevait le vent, donc le jour où il m’a lâché je n’en ai pas racheté.
J’utilise Spotair quand je suis sur site pour avoir la valeur des balises où je suis et j’attache autant d’importance à la valeur maxi/mini qu’à la valeur moyenne afin de me faire une idée de l’aérologie actuelle,mais avant tout je pense que Laurent a raison quand il dit que la balise ne donne qu’une indication et je préfère me fier à un faisceau d’indications (comparaison entre la valeur relevée et les prévisions météo, orientation des différentes manches à air disponibles sur le déco.
J’ajoute que de monter à pied au déco permet non seulement d’éliminer les excès du repas de la veille mais également donne le temps de se faire une idée de la façon dont évolue l’aérologie.
Et surtout j’essaie de toujours garder présent à l’esprit que l’indicateur qui risque le plus de m’induire en erreur est mon égo qui pourrait me pousser à sortir la voile de mon sac alors que je ne le sens pas, au motif que les autres ont bien décollé, et je trouve que c’est ça le plus difficile.