Oui, mais là, il se fait clairement reculer. En regardant après coup, c’était “facile” : se mettre au vent et calculer le plan de descente en marche arrière (référence sol) pour atterrir à un endroit pas particulièrement vaste (et bordé par ce qui ressemble à une autoroute en plus). Ben voyons. D’ailleurs, avait-il un moyen de savoir qu’il aurait de telle conditions à “l’atterro” avant de décoller (visiblement, on est sur un vol du soir) ?
Sinon, il y a une solution évidente, du genre de celle qui n’est que rarement envisager sur ce forum, ni autrement que par de bonne volonté (si on en crois le faible budget fédéral consacré aux sites de pratiques) : aménager un vrai atterro.
C’est vrai que c’est plus fun (et bien déresponsabilisant) de se branler la nouille sur des concepts psychologisant à la mode dont l’application repend la peur (sujet de ce fil).
Qu’on arrête de nous prendre et de nous faire passer pour des trompe-la-mort que nous ne sommes pas. Ca commence à bien faire ! Et qu’on consacre toute l’énergie à créer des cadres de pratiques sécurisées et les moyens de connaître (visualiser, mesurer, prévoir) l’état de la masse d’air. La connaissance existe (il n’y a qu’à voir les commentaires souvent pertinents des pilotes expérimentés), c’est la transmission qui ne passe pas (“si tu ne sais pas, fais un stage” est une expression qui tue cette transmission). Idem au niveau aérologie/météorologie, la connaissance formelle existe également. Où sont les indicateurs pour chaque site ?
Et considérer également le parapente dans l’ensemble de sa pratique ; le parapente, ce n’est pas : prévol, décollage, vol et atterrissage. Ca commence même souvent 2 jours avant le vol, en regardant le prévis, et ca finit tard dans la journée quand on rentre chez soit (après avoir bu un coup). Entre tout ça, il y a plein de choses, entre le choix du site, la logistique pour y aller, la logistique sur place, les temps morts en attendant que les conditions se calment, etc., etc. Ces points là ne sont jamais considérés. D’ailleurs, il me semble bien que c’est ce qui est fait pour les compétitions (qui ne concerne presque personne) : considérer l’activité dans sa totalité (météo, choix du parcours, site de repli, navettes, briefing, ravitaillement, récup, etc., etc.), et on s’y prend bien avant juste le vol. Il n’y a pas besoin d’aller à ce niveau d’organisation pour aller voler, mais c’est juste pour montrer qu’on est capable d’envisager une journée de parapente dans sa globalité.
Avec des indications adéquates, ou avec un atterro correct, ou dans un cadre plus collectifs, ce pilote ne se seraient sans doute pas retrouvé en marche arrière au-dessus de l’eau.
[quote]Oui, mais là, il se fait clairement reculer. En regardant après coup, c’était “facile” : se mettre au vent et calculer le plan de descente en marche arrière (référence sol) pour atterrir à un endroit pas particulièrement vaste (et bordé par ce qui ressemble à une autoroute en plus). Ben voyons. D’ailleurs, avait-il un moyen de savoir qu’il aurait de telle conditions à “l’atterro” avant de décoller (visiblement, on est sur un vol du soir) ?
[/quote]
Ben par exemple l’atterro de Courtet n’est pas particulièrement immense et je me souviens très bien d’avoir fait l’approche en marche arrière lors d’une manche du championnat jeune il y a… quelques années et je n’étais déjà plus du tout jeune. C’était facile à anticiper vu qu’en arrivant à la balise du Chatel j’étais à 10km/h accéléré à fond face au nord.
Sur la video quand tu vois le clapot qui moutonne sur le lac ça veut dire dans les 40 de vent, impec pour du kite ou pour de la planche, moins bon pour du parapente… dans un cas comme ça le mieux c’est d’aller à la pêche et si tu es pris en l’air d’essayer de te placer au vent du terrain si c’est encore possible ou de dégager vent de cul pour trouver une solution de secours, en aucun cas de s’obstiner face au vent en reculant…
Il y a aussi une autre manip facile à faire en vol pour savoir d’où vient le vent en bas lorsqu’il y a un doute (pas de manche à air, site d’atterrissage inconnu…).
C’est d’ailleurs ce que je fais régulièrement en vol rando ou montagne.
Il suffit de faire, à 200 ou 300 m/sol, une branche perpendiculaire au terrain d’atterro en regardant celui-ci et en volant bien droit (mains hautes par exemple) pendant quelques secondes.
Si le terrain défile légèrement vers la droite, cela veut dire que le vent météo vient de la gauche et il est ainsi facile de faire son approche au vent du terrain. Et l’inverse bien sûr dans le cas contraire.
Si la position du terrain ne change visuellement pas, on peut penser que le vent météo est faible.
Je sais bien que la brise au sol peut être différente (en force, mais pas vraiment en direction) avec le vent situé 200 ou 300 m plus haut, mais j’ai toujours constaté que cela donne une indication fiable pour savoir dans quel sens on va se poser.
Dans le cas de la vidéo, au vu du vent fort installé, une telle vérification aurait permis au pilote d’aller se positionner au vent du terrain et non pas sous le vent de celui-ci.
Ceci étant, l’atterro, probablement en marche arrière, sur ce terrain pas vraiment immense, situé entre lac et autoroute, aurait quand même été sans doute délicat à négocier
Vu la vidéo, il est très probable que ce genre de conditions soient la norme, donc s’il était passé à l’atterro et avait fait attention au vent, il ne se serait pas faire avoir. Et même si c’est lié à un changement de vent, les arbres sont de belles biroutes! Quand il n’y a pas d’options de secours, on se doit de rester sa proximité jusqu’à avoir pu juger le vent.
Un vol sous influence?
De mes très anciennes années de planche il me semble que le lac de Garde était un très bon spot rapport à ses brises fortes et fréquentes donc à priori pas le terrain idéal pour le parapente ou alors en faisant gaffe aux conditions avant de se mettre en l’air…
[quote]a 3’ j’ai l’impression qu’il pourrait encore rentrer à l’accélérateur… C’est ce que j’aurais tenté en tout cas
[/quote]
Peut-être, je ne connais pas la différence de vitesse de sa voile entre bras hauts et poulie/poulie.
Je dis qu’il ne faut pas s’obstiner à bourriner face au vent parce qu’on a de temps en temps à l’atterro d’Hautacam l’hiver des entrées de brise copieuses et que sous le vent du terrain il y a une 220kV en travers de la vallée, c’est fou le nombre de gars qui poussent comme des bourrins au dessus de la THT pour rentrer au terrain alors que derrière il y a des prés tout à fait posables, il est même arrivé que certains se retrouvent dans la ligne alors qu’une petite branche vent de cul leur permettrait d’aller poser tranquille derrière…
Un genre de viscosité mentale? ou la peur de faire un hors terrain?
Plusieurs gars de mon club y ont fait des hors-terrain (hors SIV), parfois à des endroits où ils avaient pied, certains avaient emprunté des gilets de sauvetage aux remontées.
On le voit mieux ici à la fin : http://www.youtube.com/watch?v=gpPLR2xGYTQ
Ce qui est intéressant c’est les visions différentes entre Derob par ex. d’un côté et Piment et Fabrice de l’autre. D’un côté on souhaite des solutions fournis par d’autres (meilleurs attéros, meilleures indications/informations des conditions aérologiques, etc.) De l’autre côté un constat qu’une simple réflexion pré-situation élaborée depuis une vraie Expérience construite sur des vols mais aussi de l’observation et de l’apprentissage ordonné (donc une recherche de solutions chez soi et non fournies par autrui), aurait suffit pour aller faire trempette.
Il n’y a aucune psychologie la dedans, tout au plus un choix d’être responsables de ses choix ou non.
Reformulons.
Il y en a qui voit l’activité comme une aventure, une sorte de dépassement ou de réalisation de soit, le départ dans le grand bleu à la découverte éventuelle de l’Amérique. De ce point de vue, enlever de l’inconnu, c’est enlever un carburant essentiel.
D’autres souhaitent que la communauté se comporte de manière mature, un peu comme toutes les communautés sportives en fait, consciente de la transmission nécessaire, de l’apprentissage nécessaire, de la prise d’expérience nécessaire et de sa lenteur, de la prise de responsabilité nécessaire (genre animateur club), du respect de la prise de responsabilité. Beaucoup plus terre-à-terre en fait.
Visiblement, l’activité est encore trop jeune. Les pionniers ou leurs descendants sont encore là, et sont même aux manettes. Ce sont les tenants de la vision “aventure” qui mènent encore. Ca changera.
Quant à la responsabilité de ses choix, elle est valable pour tout le monde, à commencer par ceux qui en ont pris, des responsabilités. Savoir et ne pas transmettre, c’est aussi un choix. Promouvoir la prévention des risques en montrant des vidéos de gens à la limite de la noyade, genre Paris-Match, c’est aussi un choix : celui de répandre la peur, donc de tuer le plaisir. D’où l’origine de ce post. Tu as ta part de responsabilité dans le dégoûts de tous ceux là.
Au fait, transmettre est un plaisir, pas une punition.
Me serais-je trompé mais il me semblait bien que dans ton post précédent, tu ne demandais pas de la transmission de connaissances (météo/aéro/meca-vol/placement/gestion du stress/etc.) et compétences (techniques de pilotage, techniques de détection des indices pertinents sur l’environnement et de son évolution/etc.) mais juste des informations (comment souffle le vent à l’attéro par ex.) et de la facilitation (attéro + grand, + facile par ex.)
Alors ne me fait pas le mauvais procès s’il te plaît car oui transmettre est un plaisir mais la punition existe quand ce que l’on transmet blesse ou tue. Le parapente est et doit être un moyen d’évasion de nos quotidien moins bleus MAIS il ne doit pas justement devenir une punition/prison sous la forle d’un fauteuil roulant par ex ou par la peine et le désarroi de la veuve et des orphelins.
Si des pilotes arrêtent l’activité parce qu’ils pensent réellement risquer leurs vies alors c’est sans doute la meilleure chose qu’ils peuvent faire parce que du plaisir, cela doit faire un moment qu’ils n’en n’éprouve plus.
Mais il n’est aucunement dans mes intentions d’amener des pilotes à ce constat, AU CONTRAIRE ; mon idée forte est que la pratique du parapente avec une prise de risque minime est possible. Pas plus en tous les cas que de nombreuses autres activités de plein air ou le ratio pratiquants/blessés graves et décédés est bien moindre.
Et pour autant cette pratique n’en devient pas moins agréable et ludique. Si je ne devais citer qu’un exemple ce serait Marc L. Maintenant il n’y a pas que le rando-vol qui peut y repondre mais même le vol thermique, l’acro et même le cross. Tout n’est que question de mise en adéquation entre moyens et compétences ET envies et ambitions.
Est-ce l’inconnu ou la découverte qui donne du sens à l’aventure ?
Perso il me semble que je n’ai pas besoin de me confronter à l’inconnu pour vivre intensément, découvrir pas à pas le pilote que je suis sans me mettre en danger me comble totalement.
Le plus vol est toujours celui qu’il me reste à découvrir et pour pouvoir le faire il me faut rester en bonne santé le plus longtemps possible, c’est pas plus compliqué, il faut juste le croire et sy appliquer. Je ne vois pas trop ce qui peut faire peur (ou dégoûter) là dedans.
Je me permets de réagir (un peu à retardement !) à cette affirmation.
Je n’ai plus les chiffres en tête, mais le budget fédéral pour les sites de pratique est loin d’être négligeable !
Il est même conséquent, mais il y a des centaines de sites FFVL en France et il y a parfois des arbitrages à faire.
Pour rappel il existe un budget sites alloué aux ligues et les clubs peuvent y faire appel.
La commission nationale “Sites et Espaces de pratique” dispose aussi d’un budget en propre qui lui permet d’accompagner des demandes d’entretien ou d’aménagement de certains sites.
Il est demandé aussi aux clubs gestionnaires de sites de chercher des financements locaux (commune, conseil départemental, région).
Encore faut-il que les clubs prennent le temps de monter des dossiers de demandes de subventions qui soient un peu précis : descriptif de la demande, montage financier (budget global de l’opération, liste des demandes de subventions effectuées, etc.), ce qui nécessite pour les clubs un travail non négligeable.
J’ai participé pendant 8 ans à la commission “Sites et Espaces de pratique” et nous avons été sollicités à de multiples reprises pour abonder des financements pour l’entretien ou l’aménagement de certains sites et tous les dossiers (des dizaines !) que nous avons reçus ont été étudiés avec soin et la majorité d’entre eux ont obtenu une réponse favorable de la part de la commission.
Le budget fédéral consacré aux sites constitue une part significative du budget global de la fédération.
Affirmer le contraire est une contre-vérité.
Marc, nous connaissons ton honnêteté intellectuelle et sommes (presque) tous convaincus par tes dires…
mais si tu avais le temps de retrouver des données chiffrées ou des ordres de grandeur ce serait encore plus clair pour tous
Merci d’avance
Les espaces de pratique représentait 2,5% du budget. ça fait peut être beaucoup en masse mais pas grand chose en relatif
(j’avoue je n’ai pas le temps de faire une mise à jour de cette analyse qui date de 2016)
Plus que les données chiffrée qui ne représenterons certainement pas suffisamment pour vous, il serait plus interessant, à mon avis, de savoir combien de clubs gestionnaires des sites ont fait la démarche (monter un dossier de subvention) auprès de la fédé, des ligues, des CDVL.
Je connais un club dont certains membres regrettaient que leur club n’ait jamais bénéficié de subventions de la fédération pour l’aménagement et l’entretien du site de vol dont leur club est gestionnaire.
Après une micro enquête il s’est avéré que ce club n’avait jamais déposé la moindre demande de subvention auprès de qui que ce soit !
C’est comme pour le loto : ceux qui ne jouent jamais (c’est mon cas) ont peu de chances de gagner !
Il n’y a évidemment pas une somme allouée chaque année de façon automatique pour la totalité des centaines des sites de vol conventionnés par la fédération.
Certains sites n’en ont absolument pas besoin ; leurs clubs sont capables d’entretenir les décollages et/ou atterrissages et peuvent remplacer les manches à air lorsqu’elles sont fichues.
C’est le cas de notre club qui n’a jamais demandé de subvention pour les sites de vol de la Sainte-Victoire alors qu’il y a environ 5000 vols/an ici.
Par exemple nous n’avons pas à entretenir une piste d’accès aux décollages, puisqu’ici on y monte à pied et nos terrains de pratique (décollages et atterrissages) ne sont pas loués, mais mis à disposition sans frais, à condition de les entretenir, ce que nous faisons !
Il faut garder l’argent disponible pour les sites qui en ont vraiment besoin !
Oui mais ce n’est pas le rôle principal d’une fédé sportive de financer les espaces de pratique, contre-exemple parfait : ce n’est pas la FFF qui fait construire les stades.