Ca n’empeche qu’en parapente et surtout quand on est pas sur de soi, de son analyse meteo voir de sa capacité à juger objectivement des conditions, on a tendance à beaucoup “suivre”. Un effet de groupe. Sauf qu’en parapente une fois en l’air t’es tout seul, il n’y a plus le guide (ou le pote=moi) qui est à l’autre bout de la corde pour te rassurer, calmer une crise de peur panique, ou te rattraper si tu chutes. Et le nombre de gens que j’ai entendu dire bahhh oui mais les coains y allaient et m’ont dit ca passe, mais fais comme tu veux, donc j’y suis allé en confiance en faisant taire la peur et qui se font peur (pas la boule au ventre du deco, qui fait reflechir, la peur panique qui fait… paniquer)…
Le “bien” des conditions depend du pilote, de l’aile, de la forme physique, mentale, de si on a bien petit dejeuné ou pas. Je ne me pose pas la question de “pourquoi ces gens ne volent pas alors que c’est bien”, si ils ne le sentent pas quelque soit la raison, y compris une incertitude derriere le smartphone, c’est valide pour moi. Ce qui ne m’empeche pas de pouvoir avec un discours que j’essaye objectif, dire aux potes de voler quand c’est des conditions tranquilles qui peuvent aider au moral parapentique justement. Permettre avec mes mots et la description de la masse d’air que j’ai parcouru de surpasser cette petite peur qui cloue certains au sol. Mais c’est compliqué quand meme… Et pardon, je vais encore faire une comparaison avec la montagne, mais on est face à des evenements somme toute rares, quand on parle des vrais gros accidents. Et malheureusement, comme pour les avalanches, on peut etre convaincu qu’on est dans des bonnes marges de securité (plus de petite boule au ventre, on est sur de ses capacités à anticiper, descendre vite en para (ou esquiver l’avalanche par le coté pour la comparaison avalanche)) alors qu’on est dans le rouge fluo sauf que ca passe, parceque meme dans le rouge fluo on est face à des evenements qui vont rester rare. On fait ce qu’on a toujours fait et qui a toujours marché, parceque hey, j’ai toujours fait ca mec! Mais on oublie que un truc à 1/200 on peut le faire quand meme un paquet de fois avant de se taper le 1. Respecter sa petite peur, sans forcement qu’elle nous cloue au sol, voila pour moi le meilleur gage de sureté (mais ce n’est toujours pas une assurance…).
J’essaye de ne pas te juger, et j’espere que tu vas pas te casser, mais je pense que tu sous estimes les consequences que peuvent avoir le fait de dire “parfois faut oser et aller au-delà de ce qu’on lit et entend” en opposition à ces gens qui tergiversent au deco. Aidons les à comprendre, raisonner, oser “en connaissance de cause” et non pas “en connaissance de cause si possible”, pour qu’ils prennent d’eux meme la decision de decoller (ou pas). Mais pas en leur faisant comprendre que ils devraient moins reflechir et plus agir…
Tu vois ce que je veux dire ?
Et je parle pas des debutants qui emboitent le pas des volatiles confirmés et se font dezinguer… Voler pour soi, sans les autres, oui, si c’etait possible. Je suis peut etre trop sensible, mais je sais bien que voir decoller un copain donne envie de decoller, et je ne veux pas etre celui qui donne l’envie de decoller qui manque et qui va casser le pioupiou, meme si en soit je n’y suis pour rien. Je suis souvent resté au deco avec les copains moins aguerris au lieu de voler, pour cette raison exactement. Et je n’ai pas eu l’impression de gacher un vol, mais plutot d’echanger avec les copains, parler, expliquer des trucs, comprendre leurs aprehension. Mais bon, moi en cross, si on est plusieurs et qu’un copain pose, je vais lui tenir compagnie aussi, donc… je dois etre bizarre.
C’est aussi pour ca que je vole principalement en montagne, et seul. Sur un deco, je trouve qu’on a trop de responsabilité envers les autres. En montagne, seul, on gere comme on veut.