autonomie... au bout de combien de vols?

Bonjour,

Cela est peut-être le cas chez toi, mais l’affirmation ne peut pas être généralisée !

Nous sommes nombreux dans notre club (plus de 150 pilotes) et la plupart volent depuis longtemps.
Il y a certes eu malheureusement quelques accidents graves (et de très rares cas très graves), mais l’immense majorité des pilotes n’ont jamais eu d’accident ou en ont eu de tout à fait mineurs.

Parler de poly-accidentés comme étant une règle qui pourrait être généralisée est tout à fait caricatural.
Si cela était vrai, la plupart des pilotes auraient arrêté de voler depuis longtemps :pouce:

Il ne faut quand même pas laisser entendre aux nouveaux pilotes qu’il s’agit d’une activité systématiquement accidentogène.
Il ne s’agit pas d’un sport dangereux en soi, mais c’est un sport qui comporte des risques, comme le sont la plupart des sports de nature : plongée, alpinisme, escalade, ski de rando, VTT, randonnée à pied ou en raquettes, kitesurf…

La dramatisation à outrance est fausse et contre-productive.

Enfin c’est mon avis.
Personnellement absolument aucun bobo en plus de 1000 vols et 28 ans de pratique et mes amis habituels avec lesquels je vole en moyenne ou haute montagne n’ont jamais été blessés non plus, alors…

Marc

karma+ Marc et Over.

L’activité parapente présente des risques identifiés comme il en existe dans la plupart de nos activités quotidiennes. Ceux en voiture (par exemple) sont en principe inconnus pour personne et pourtant, combien s’en inquiete au moment de s’installer dernière leur volant. Autant que parmi ceux qui s’installe dans leur sellette ? Les risques existent partout, c’est nous avec nos choix et décisions qui en faisons des dangers.

Encore merci pour vos réponses.
M@tthieu tu sais que je n’ai que le samedi pour voler (et encore j’ai la chance de vivre dans une région où on peut voler toute l’année) et justement j’aimerais voler le plus possible pour emmagasiner cette expérience qui me manque, problème quand on est piou piou comme moi c’est que pour voler il faut un moniteur au déco, un à l’atterro, et des conditions aérologiques à mettre un piou piou en l’air :ppte:
Donc il me tarde d’avoir avancé justement pour que l’encadrement puisse être réduit et pouvoir ainsi voler plus souvent, ceci dit j’ai toute confiance en mes instructeurs et s’ils me disent que c’est pas bon pour moi je n’insiste pas!

Stepson j’avais lu le récit de ton “vrac” au puy de dome, et je ne me permettrai pas de le commenter car je n’ai pas les compétences pour cela, tout ce que je peux te dire c’est qu’en tant que kiné je mesure parfaitement les suites de ton problème que ce soit pour la gêne fonctionnelle comme pour les douleurs et j’espère que tu vas bien maintenant.

Donc je vais continuer à essayer de voler le plus possible avec pour premier objectif l’autonomie (même relative) sur site connu et conditions aéros agréables histoire de me faire plaisir tout en restant en sécurité, mais j’ai bien retiré de la lecture de vos réponses que même pour ce premier objectif très basique il me fallait totaliser au compteur au moins le double (voire plus) de vols que ceux que j’ai déjà à mon actif.

Salut,

Je propose de différencier, pour la pratique, différentes étapes d’autonomies. Le terme me semble aussi très vaste. Le livret de la FFVL et les étapes qu’il contient sont de grandes étapes mais peuvent être plus finement décomposées.
En parallèle à ceci on pourrait ajouter les autonomies en terme de technique de pilotage, qui ne sont pas forcément toutes corrélées à la pratique.

1/ autonomie au gonflage : stage init
Sans doute que sans le stage init c’est tout à fait possible. Suffit de pas se faire mal et de ne pas être trop idiot pour sortir le matos avec 30km/h

2/ autonomie pour un vol en condition calme sur le site école : 19 vols
Pour l’analyse, j’observais et je me décidais à décoller lorsque je voyais mes anciens moniteurs faire voler les stagiaires.

3/ autonomie sur site école : 30vols
Pour l’analyse je voyais les autres pilotes en l’air et observais s’ils semblaient bouger.

4/ Autonomie fusible sur site école : environ 50 vols
Le matin tôt, je partais en premier avant que les stagiaires débarques.

5/ autonomie hors site école : environ 60 vols
Pour l’analyse, basée sur les autres pilotes. Période délicate car on ne sait pas qui sont vraiment les autres.

6/ Autonomie fusible hors site école : environ 80 vols
pour l’analyse, je fais la mienne et j’ai encore besoin de la confronter à celle des autres pilotes.

7/ autonomie en thermique : environs 80 à 120 vols
premiers départs en cross, nécessite de savoir poser sans manche à air et d’analyser les conditions en l’air pour essayer de prévoir ce qu’il y a au sol et des alternatives éventuelles.

8/ Autonomie fusible hors site école, seul en l’air : 120 vols
C’est les cas où il y a toute la troupe qui est arrivée trop tôt pour le vol du soir, et où tout le monde se persuade que les conditions sont encore tonique. Mais à un moment donné il y en a un qui va partir en premier pour tester la masse d’air.

9/ Autonomie fusible ouverture de site : 200 vols
Sous entendu on arrive sur un relief avec des potes et on se demande si ça le fait dans cette combe. cela sous entend une confrontation de sa propre analyse avec celle des copains.

10/ Autonomie ouverture site seul : 250 vols
On arrive seul sur un relief qu’on ne connait pas et on se dit qu’on y va . On se base sur sa propre analyse sans confrontation avec celle des autres.

Enfin, il faut moduler tout ça : Sans doute qu’en vol de dune cela peut aller plus vite vers l’autonomie.

Imagine le jour où tu arrives en voiture à l’improviste sur un parking le long d’une crête qui te semble pas mal. Tu as ton matériel qui ne te quitte pas dans le coffre. Tu fais ton analyse. Tu ne prends pas le temps de te changer et tu restes avec ton jean, ta chemise et tes chaussures de ville. Tu n’a pas de vario, pas de manche à air, pas de radio.
Tu décolles et tu voles en local un peu de temps et puis tu reposes à l’endroit où tu as décollé. Tu remballes et poursuit ta route.
La véritable autonomie, pour moi, c’est celle là ! et c’est aussi la plus magique, dont le parapente est le seul aéronef qui permette cela.
D’ici là, bonne prise d’autonomie. 8)

Thomas.

un peu trop académique pour moi cette approche…

notre activité reposant grandement sur le mental, et donc un élément qui diffère complètement d’un personne à une autre et également selon le moment où tu considères cette personne, j’ai du mal à adhérer à ton échelle proposée, qui est tellement fine d’ailleurs qu’en lisant ça j’ai cru au début que tu nous faisais une blague!

En écho à ce fil, j’en ai ouvert un autre qui apportera un peu matière à penser aux débutants :
http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/le-processus-de-decision-decoller-ou-renoncer-exemple-vecu-t41768.0.html

D’accord avec toi !

Thomas a écrit par exemple:

Bonsoir,

Je ne pense pas que cela soit vraiment réaliste et cela dépend bien sûr beaucoup du site sur lequel on se trouve.

Mais par exemple si un randonneur, habitué à se balader en montagne, trouve un sommet ou un col sympa pour pouvoir décoller en sécurité (et il n’a pas besoin d’être alpiniste pour cela !), il peut très bien envisager d’en décoller sans avoir 250 vols !
Un vol rando calme le matin en conditions tranquilles avec une zone de décollage confortable et un atterro potentiel bien dégagé ne nécessite pas, me semble-il, un tel nombre de vols.
A 250 vols il me semble que la véritable autonomie est acquise depuis déjà un moment !
Et je suis plutôt d’un tempérament super sécuritaire et pas téméraire pour deux sous…

A 250 vols j’avais déjà réalisé des tas de vols en solo intégral en moyenne montagne (et même de la Cime du Vallon) et j’avais déjà décollé par exemple (on était alors 2 amis pilotes et montagnards) de la Grande Ruine (Massif des Ecrins) et du Dôme du Goûter (trop de vent au sommet du Mont-Blanc d’où nous avions prévu de décoller).

Ces chiffres sont donc indicatifs, mais la progression vers l’autonomie dépend beaucoup de chaque pilote et il est difficile de dégager une règle générale…

Marc

Bien d’accord avec Marc pour ça et aussi pour l’existence de vieux pilotes qui ne se sont jamais cassé (touchons du bois), la chance sans doute pour nous mais on a tous connu des gars dont on s’est dit “le suivant à l’hosto c’est lui” et tôt ou tard…

Salut

Y’a pas de chiffre
Il doit certainement y avoir des pilotes qui ont fait une matinée de pente école et deux vols encadrés et qui volent seul depuis sans jamais s’être fait mal ou peur.

Mais on pourrait aussi dire JAMAIS ! Dans la mesure où on ne devrait jamais arrêter de progresser de se former d’élargir ses connaissances, …

Cette année je m’étais mis en tête de me mettre sous une aile de freestyle pour des décros et hélicos… Ben y’a encore du taff. Je me sens pas du tout autonome.
Il y a quelques années j’ai été à un recyclage secours. Du coup j’ai été voir des plieurs de l’armée, j’ai téléchargé des notices de pliage, j’ai encadré des soirées de pliage club. Bref au bout de 4 ans, je commence à avoir l’impression de maîtriser le sujet.

Tout ça pour dire que dès qu’on arrête de se former, on régresse ! Alors c’est quoi être autonome ?

A+
L

karma+

ben xav06 avait pris le temps de repréciser le contexte de sa question:

je trouve interessant l’effort de description de thomasB :pouce:

et tout le monde est d’accord pour dire que les chiffres ne sont pas absolus.
perso, n’etant pas né a sthil et ayant une culture “montagne” inexistante, je me retrouve assez bien dans ces ordres de grandeur …
et retrospectivement, j’aurais été tres content de lire un truc comme ça à mes debuts, plutot que les “on sait bien que ça dépend” :wink:

[quote=“piment,post:41,topic:57603”]
et (helas) on a aussi tous connu des gars “prudents” / “expérimentés”, dont on n’aurait jamais pensé qu’ils auraient pu se mettre au tas :rando:
la question c’est comment on objective tout ça, pour que les nouveaux pilotes puissent se faire une idée saine et lucide de l’activité.
peut-etre qu’on aura qq avancées d’ici peu … ?

Allez chiche, je vais décrire ma progression… je reprends mon carnet de vol :

4 premiers vol en école.
5ie à 8e vols : premiers ploufs sans encadrement, conditions calmes sur site connu.
9ie vol: 1ier vol rando, encadré école
10e &11e vol vol : 1ier vol thermique encadré école
12e vol : premier décollage sauvage solo en condition calmes, attero connu.
13 e vol : premier vol (thermo)dynamique (1H30)
20e vols : premiers wings et 360 tout seul (pas terrible)
20 à 50e vol : développement de mes compétences dans les thermiques hivernaux.
53e vol : premier gros vol rando
90e vol : le thermique est assimilé, je commence à bien me déplacer dans le bocal
111e vol : exploitatation de thermiques puissant en conditions printanières, plafs, transitions et cheminements
162e vol : premier triangle CFD, 26km
177e vol : premiere extraction en plaine (butte de 60m)
194e et 200e vol : premiers gros cross en plaine, 73km et 88 km
210e vol : vol rando avec analyse météo et exploitation des conditions sur vallée inconnue. (Aston)
220e vol : j’arrive à voir les lignes, je me déplace de manière affirmée et part en cross hors du bocal, avec succès

Le tout en 1 ans, de octobre à octobre.

Ce n’est pas forcément un exemple à suivre. Ca a bien marché pour moi et n’ai eu aucun accident. Heureusement, j’ai pu voler très régulièrement et développer mon pilotage en hivers et au fur et à mesure que le printemps arrivait.

Ben alors je dirais que tant qu’on se pose cette question (Est-ce que je suis capable ? Est-ce que ça va vraiment bien se passer ?) c’est que c’es trop tôt.
je sais c’est très réducteur comme propos et même limite agressif. Mais je crois qu’il faut vraiment le prendre comme ça. Si on hésite, si on a peur. On est pas complètement libre d’esprit et donc pas capable en cas de complication d’être à 100% sur sa “survie”.

Le risque zéro n’existe pas. Mais les facteurs accidentogènes sont entre autre :

  • La peur
  • L’inconnu
  • Le questionnement
  • Le manque de confiance en soi

Alors il est certain que lors des premiers grands vols on a forcément un peu de tout ça dans la tête. Mais ce n’est pas pour autant que vous remettez vos capacités en doute. SI c’est le cas. C’est trop tôt.

A+
L

220 vols en 1 ans ??? On vole environ 1 jours sur 2 !

:pouce:
Je suis bluffé, tu dois au moins être prof à la retraite toi ROTFL
Mais comment fais-tu ? :mrgreen:
En tout cas j’avais lu tes récits de cross (ou vidéos) et :trinq: respects parce qu’en plaine 88 kms, ce n’est pas donné… :bravo:

Petit problème professionnel, je suis au chomage…
Bon bref j’espère retrouver bientot…

Au moins j’en aurais profité pour bien me mettre au parapente :smiley:

Je suis d’accord, c’est pas très malin d’avoir mis les chiffres comme ça. Il s’agit de ce que moi j’ai osé faire. Sans doute que d’autres l’auront fait plus tôt. D’autres plus tard.
Émotionnellement, même si j’avais le niveau, je ne me serai pas senti à l’aise de décoller en air calme seul en rando avant 200 vols sans confronter mon analyse avec celle des autres. Je suis persuadé que la majorité des pilotes l’auraient sans doute fait. Et puis ça dépend du site aussi.

A voir ça ce matin, je suis d’accord aussi qu’elle est trop fine pour être considérée. Mais dire à quelqu’un qu’il est autonome n’a du coup pas vraiment de sens.

Bon courage à toi :wink:

L’autonomie en parapente !

Comme je le dis souvent, je suis débutant, bon après +600 vols et 550 h en l’air en deux ans et demi, cela fait sourire :slight_smile:

J’ai emmené deux joyeux plaineux sous des Mantra 6 faire le St Eynard (St Hilaire), Serge était bien à l’aise et m’a suivie, Pat était moins réveillé et s’est posé, cela chahutait un peu. Qui était le plus autonome ? Serge avec 15 ans de vol, Pat avec 20 ans ou moi ?

Ce n’est pas le nombre d’année qui compte à mon sens, mais plus le nombre de vol dans l’année qui permet de se faire une idée de l’autonomie :slight_smile: Entre 10 vols et 250 vols par ans, cela change la donne.

J’ai fait mon premier 100 km une semaine après être arrivé à St Hil tout seul, comme un grand, mais je ne me sens pas vraiment autonome pour autant. Cela dépend de trop de facteurs : météo, aérologie, forme physique et moral. J’aime bien suivre d’autres pilotes plus expérimentés en cross, j’apprends à chaque sortie (merci Juju et Bernard).

Le principal est de se faire plaisir, mon dernier vol dimanche à fait plus de 3h, deux visites au St Eynard avec d’autres voiles sous les nuages qui ne dépassaient la crête, deux points bas… remonté au top, mais c’est la voile qui fait tout, c’était fantastique de voler :slight_smile:

Bon vol,
Jean-Nono

[quote=“choucas,post:46,topic:57603”]
Pas toujours si simple… Il y a aussi ceux qui n’ont jamais assez confiance en eux, qui même quand ils sont totalement capables, voir même capable de bien plus, ils ne pensent pas être capable et remettent leur capacités en question éternellement. Mais une fois en situation ils gèrent très bien. Là où par contre je te rejoins totalement, c’est que ce manque chronique de confiance est un facteur accidentogène important (ça peu causer hésitations, sur réactions, réduction des capacités d’analyse, manque de clairvoyance…).