Canicule annoncée = Mont Blanc

Ce que relève le message de Perdro, c’est qu’on peut tomber dans le bon créneau des thermiques bien installés et là c’est facile (pour ceux qui savent monter sans merder) alors que pour ceux qui sont dans le zag, cela va être la galère… d’autant plus qu’ils sont moins doués ou expérimentés.
Il suffit de prendre l’avis des compétiteurs sur une manche pour s’apercevoir, que sur le même parcours, ils n’ont pas eu la même perception des difficultés!

On était à 13h50 au sommet et on a pas eu besoin de monter par l’arête du brouillard, on est monté au dessus du refuge Gonella, perso j’ai pas du descendre en dessous de 4000m à partir du col

ça c’était avant 2007 … depuis il n’y a meme plus d’autorisation à demander :dent:

la partie relative au vol de nuit est partie dans le fil adéquat :
http://www.parapentiste.info/forum/legislation/reglementation-vol-de-nuit-en-parapente-t4276.0.html

Je parcours ce fil avec retard et suis sidéré du clivage des pratiquants suivant leur “expérience” (une notion qui reste très subjective) avec de bons pilotes voir des BE qui font la leçon aux jeunes intrépides… à croire parfois que ces “bons pilotes” ont la totale maîtrise des éléments… ça fait rêver!
Je connais plusieurs BE qui ont passé le diplôme avec un niveau BPC et pas beaucoup plus… qui ont une pratique perso devenue sporadique du fait des journées de travail intensives les belles journées et qui par conséquent régressent… je relativise donc toujours “les bons conseils” des pros.
Ceux dont je parle sont et restent néanmoins de très bons professionnels de l’enseignement mais ont l’humilité de ne pas se positionner en donneur de leçon du fait de leur diplôme.

Le profil des accidentés semble prouver qu’il n’y a pas de lien entre débutants et accidents, avec quelques conclusions hâtives, j’aurais même tendance à penser le contraire !
Il y a des téméraires et des prudents chez les débutants comme chez les experts. Seule différence, le débutant se met en danger dès les premiers thermiques et l’expert dans des conditions plus teigneuses, chacun ses limites.

Je ne vois pas grand monde s’indigner, comme ici avec les débutants, des conditions de vol dans lesquelles se mettent les “top pilotes” en coupe du monde… ou encore des conditions “chimiques” rencontrées cette année au Coiro par un célèbre crosseur/acrobate et une “top mondiale”.
Ils sont assez grands pour savoir ce qu’ils font?
Je crois surtout que l’on reste admiratifs devant les “exploits” malgré le danger important, alors que le même danger pour un pilote débutant dans le bocal de st hil nous semble inapproprié…
C’est d’ailleurs certainement le même profil de pilote à différentes étapes de la progression.
certains vont répondre :Oui, mais le jeune pilote, lui, il n’est pas conscient du danger qu’il court! c’est pourquoi il faut le mettre en garde… certes… et le bon pilote décédé… il aurait peut être aussi fallu le mettre en garde?

s’indigner publiquement, pas souvent non, par contre saluer la sagesse, pas plus tard qu’hier :

Toutafé !
C’est aussi la lecture de ces deux fils qui m’a poussé à réagir.
Deux fils concernant des prises de risques, deux tournures très différentes. Tu remarqueras que ceux qui s’indignent sur les débutants au mont blanc ne le font pas sur les top pilotes de coupe du monde.
Benoit2R avait déjà des propos tolérants et non réprobateurs sur le mont blanc, il reste fidèle… :bravo:
Où sont passé les autres?

http://www.xcmag.com/2015/07/free-flying-banned-on-italian-side-of-mont-blanc/

[quote]The French newspaper, Le Dauphine, may have fuelled the fire when it reported that the recovery by helicopter of one of the victims had been hampered by there having been so many paragliders in the air, and that the recovery had had to be made on foot. - See more at: http://www.xcmag.com/2015/07/free-flying-banned-on-italian-side-of-mont-blanc/#sthash.vFZDRUKk.dpuf
[/quote]
et de france 3 …
je ne sais pas pour les autres jours que le samedi , mais le samedi on était pas 100 sur la face sud ! max 20 25 en fonction des entrées et des sorties

désolé si ça a déjà été relayé ici, j’ai cherché et n’ai pas trouvé:

http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2015/07/17/chamonix-un-parapentiste-fait-une-chute-mortelle-au-glacier-d-argentiere

:rando:

mes condoléances à la famille

Et c’est encore un parapentiste “expérimenté” …et c’est pas le 1er …

Il y a peu être une analyse a faire , car a chaque fois ce sont des pilotes expérimentés a qui leur vol leur est fatal…

Quelque part çà fait peur car tous pilotes “expérimenté” est susceptible de …?

C’est quoi finalement un pilote " expérimenté " ?
A partir de quel moment dans sa petite vie de volant est -il considéré comme tel ?

:rando:

Bonjour

La question est intéressante et mérite débat.
Mais je pense qu’il faut intégrer 3 facteurs dans “expérimenté” :

  • Nombre d’heures de vol par an
  • Adéquation voile-pilote
  • Connaissance des conditions aérologiques

Je m’explique sur les deux derniers points?

L’adéquation voile-pilote : On a des voiles de plus en plus sure… Enfin qui ferment de moins en moins. Mais quand elles ferment il faut un pilote dessous. Le pilote a t’il l’expérience avec SON aile ? Un SIV par exemple ou de nombreuses heures de vols en conditions thermiques sous cette aile.

La connaissance des conditions aérologiques : J’ai été voler récemment à Cham. et c’est parfois surprenant les conversations sur les décos. Clairement de nombreux pilotes n’ont aucunes connaissances réelles de l’aérologie de la vallée et une grande approximation dans l’analyse de l’aérologie. Donc ils sont peut-être très expérimentés chez eux. Mais en changeant de site ils deviennent moins ou peu expérimentés.

A+
L

ba oui
l’analyse est vite faite, l’accident survient suite à une marge trop faible.
Un pilote expérimenté tombe parcequ’il passe entre deux lames de sérac d’un glacier, un débutant parce qu’il cherche à reposer au sommet en bord de mer.

Un pilote expérimenté c’est un pilote qui connait les marges qu’il prend, un pilote prudent c’est un pilote qui sait garder une marge suffisante.
Un vieux pilote (sans séquelle) c’est un pilote expérimenté et prudent.

je ne suis pas sûr que ça soit représentatif des accidents qui ont eu lieu …

Plutôt que parler du nbre d’heures annuelles, il vaudrait mieux parler d’entrainement, passer dix heures en l’air à faire du soaring sans qu’il ne se passe rien me paraissent moins profitables qu’une heure à faire des exercices type, tangage-tempo, 360 avec différents type de sorties: dissipées, chandelles ou autres…
Il ne faudrait pas laisser croire à un (e) débutant(e) que c’est en accumulant seulement un nombre d’heures de vol que l’on se met à l’abri des problèmes.
Du souvenir des quelques stages init et perf effectués, je trouve d’ailleurs que les monos (Du moins ceux auxquels j’ai eu a faire*) ne mettent pas suffisamment l’accent sur cet aspect…

*Ceci dit je leur suit extrêmement reconnaissant de m’avoir enseigné plein de choses en toute sécurité, merci à eux!
Je trouve les SIV trés profitable pour ça: Mettre en place des exercices en milieu sécurisé et pouvoir en répéter certains de façon autonome une fois rentré à la maison

Il faut aussi prendre en compte la distribution de la population des pilotes…On parle d’espérance mathématiques et non pas d’espoir mathématiques.

Par exemple si 9 pilotes sur 10 sont considérés expérimentés, et que le risque d’avoir un accident est équiprobable quelque soit le niveau du pilote, alors il y a 9 accidents sur dix qui concernent des expérimentés. Ce n’est pas du fait du comportement des pilotes expérimentés, mais du fait de la question que l’on pose aux nombres et de la limite de l’interprétation que l’on en fait.

Après, il faut aussi se rendre compte que naturellement en haute montagne y volent des pilotes expérimentés et s’il y a accident, normalement ce ne peut être que des pilotes expérimentés.

Thomas.

Nous avons un taux de renouvellement faible, donc mathématiquement, il y a beaucoup de pilotes avec quelques et + d’années de pratique…

Ben si justement !
Enfin je n’ai été témoins d’aucun accident directement, mais il y a une grande différence entre la canicule de 2013 et celle que nous vivons en ce moment.
La première semaine de juillet, ça montait vite, mais ce n’était pas malsain. Par contre plus on avançait dans la journée, plus les conditions forcissaient. Et puis le versant Italien était sec de chez sec. Avec des thermiques beaucoup plus puissants qu’à l’habitude.

Ca ne veut pas dire que les pilotes qui volaient étaient tous des “quiches” de l’aérologie, mais simplement que là on a été confronté à des conditions qu’on avait jamais connu avant.

A+
L

Oui mais là la discussion est axée sur une accidentologie avec des pilotes expérimentés. Pas des pilotes qui sont sortis d’école dans l’année. Il paraît évident que ces pilotes ont un minimum de connaissance sur les sorties du domaine de vol de leur voile.

A+
L

Quand je lis “chez eux”, je ne peux que réagir car il me semble que les pilotes connaissent (pour une bonne partie des accidentés) la zone géographique.
Je comprends ce que tu veux dire : effectivement les conditions aérologique n’étaient pas les même qu’en 2013. J’ai volé le mardi d’avant, certes un peu tard … et j’ai effectué un SIV comme très rarement (en fait comme jamais depuis que j’ai la pure).