Salut les parapotes,
Je me présente, je suis un piou-piou francilien (et oui encore un boulet de parigot :sors: ) qui a fait son premier vol l’été dernier et qui a investi dans sa voile à l’automne. Je cumule à aujourd’hui 120 vols répartis sur une vingtaine de jours de stage dans les Alpes et autant de journées sans encadrement en montagne sur site, le reste de mes vols s’étant effectués au treuil (40) ou sur des sites pas trop loin de Paris (Bourgogne, Champagne, Normandie). Bilan : a peu près autonome au déco et à l’attérro, d’immenses lacunes en analyse, une trentaine de vols en thermique et quelques soarings avec des marges de sécurité que j’espère ultra-conséquentes, quelques micro-cross (25 km). Je me perçois pour l’instant plus comme un conducteur de parapente pas trop adroit que comme un pilote. Bref, un oisillon (velu) tombé du nid.
Je vous lis depuis plus d’un an sur de nombreux fils et j’avoue être agréablement surpris par la qualité des contributions. Cependant un point me turlupine, auquel je n’ai pas su encore trouver de réponse à travers vos échanges.
:forum:
J’ouvre donc ce fil pour essayer de comprendre comment vous avez géré votre progression (vous savez, tout ce qui se passe après le premier stage perf où vous avez consolidé votre déco et votre prise de terrain jusqu’au jour où vous êtes devenus F. Ragolski ou C. Maurer).
Comme le sujet est vaste, je vais essayer le borner à ma petite problématique actuelle : Quand et comment réaliser quelque chose que vous n’avez encore jamais fait ? du premier plouf en solo au misty mactwist infinity tumblé lol …
Le consensus qui ressort souvent des réponses du forum (j’exagère une tout petit peu) : laisse béton, avec ton peu de vols tu n’as pas l’expérience… Pourtant nous avons TOUS transgressé la règle et effectué un vol où nous n’avions pas vécu (= nous n’avions pas l’expérience) de ce que nous allions rencontré… Le premier thermique par exemple avec l’aile qui bouge bizarrement que nous avons adoré ou détesté.
En clair, ce qui m’intéresse, c‘est de savoir comment vous avez décidé que vous aviez la maturité parapentesque (qualité d’analyse, bagage théorique, niveau technique de pilotage, mental, anticipation des risques nouveaux…) pour vous lancer dans cette nouvelle « première fois ».
Jusqu’à présent, j’ai choisi de déléguer la responsabilité des étapes de ma progression à des professionnels (4 semaines de stage en 1 an et je suis encore inscrit à un SIV à la fin du mois!). J’en profite pour tirer un grand coup de chapeau tous les moniteurs que j’ai croisés (et aussi aux autres !) qui m’ont tous inoculé, dans le professionnalisme et la bonne humeur le virus du parapente.
Aujourd’hui, je souhaiterais être aussi acteur dans ma progression et ma question peut se reformuler ainsi : « Que dois prioritairement intégrer aujourd’hui à ma pratique pour progresser sans que cela représente un risque non maitrisable à mon niveau? » (sur tous les plans bien sûr, technique de pilotage, engagement mental et physique, finesse de l’analyse, GO/ NO GO, options de navigation, gestions des marges, etc…).
Première difficulté, comment se définir un parcours de progression cohérent avec les objectifs que l’on se fixe ? Mon rêve, c‘est de décoller de Samoëns (@Patrick
) pour atterrir à Doussard en survolant les Aravis enneigés. Que dois-je savoir, comprendre et maitriser par rapport à niveau actuel pour y parvenir en sécurité ?
Pour l’instant mes seules références sont les items des couleurs de niveau du passeport FFVL. J’ai cherché sur le web des descriptions des progressions pédagogiques FFVL ou ENSA mais j’ai fait chou blanc.
Avez-vous eu ce type de raisonnement ? Comment avez-vous construit votre logique de progression ? Vous y êtes vous pris autrement ?
Une fois que vous avez priorisé les compétences que vous souhaitiez maitriser, comment avez-vous décidé que vous aviez la maturité pour rajouter telle nouveauté à votre pratique ? Surtout comment avez-vous évalué que ce step de progression constituait un risque « raisonnable et maîtrisable » pour vous ? Comment avez-vous décidé de considérer ce point comme intégré pour poursuivre vers une nouvelle étape? (Par exemple, ce n’est pas parce que j’ai ovalisé 3 thermiques à +7 que je ne ferai pas la connerie de sortir trop large dans la dégueulante sous le vent ! Aïe, aïe, aïe, l’effet bagnard dans mon premier mini-cross et la vache sur la ligne HT :affraid: ).
Pensez-vous vous être parfois trompé en sous-estimant l’écart entre votre objectif sur un vol et votre niveau de maîtrise ? Avez-vous réussi à analyser l’origine de cette erreur d’appréciation? :grat:
Plus compliqué, avez-vous réussi à diagnostiquer et corriger par vous-même de mauvaises pratiques, de mauvais réflexes (marges insuffisantes par exemple) avant de vous faire peur sur un incident ? Comment vous en êtes–vous rendu compte? Je vous pose la question parce qu’à partir du moment où on progresse tout seul, il doit être facile de prendre de mauvaises habitudes « Parce jusque là, en faisant comme ça, ça passait… » (genre voile trop ou pas assez tenue/pilotée dans la turbulence et la loi de Murphy qui fait que le décro ou la fermeture n’arriveront pas au meilleur moment).
Ma présentation de l’apprentissage est bien sûr beaucoup trop schématique et linéaire puisque nous consolidons (j’espère) toutes nos compétences à chaque vol.
Je sais, ça fait beaucoup de questions, mais chacun réfléchissant généralement beaucoup à sa pratique, les contributions illustrées d’exemples devraient tous nous enrichir.
Merci d’avoir lu jusque là et surtout pour vos retours !
Bons vols à tous et sans doute à bientôt sur un déco ou autour d’une bière
,
Flying Koala 

bravo.