Comment avez-vous géré votre progression?

Bonjour à toi!

Je me pose un peu les mêmes questions quand à la suite de ma progression qui est moins rapide que la tienne (à peu près 150 vols en 4ans!) Pas par manque de motivation mais par manque de temps …
Je découvre le plus possible de nouveaux sites afin d’avoir de l’expérience et je vole avec des “vieux pilotes” qui me conseil et avec lesquels je fait des débriefings suite à mes vols.
J’ai encore peur du nuage et de l’altitude malgré être montée à 3200m ,et pourtant j’ai envie de quitter le bocal mais avec l’appréhension de ne pas être assez bonne et me retrouver dans des situations complexes.
Je me suis abonnée au manuel de David Eyraud qui est super bien fait pour affiner et comprendre le pilotage et avec lequel j’apprends pleins de choses , je fais des exercices en vol (sans gros engagement) et je fait du gonflage +++ :ppte:
Les vols en école c’est sympa mais n’ont pas évité 2 amies à moi d’arrêter la discipline suite à des incidents de vol en stage! Pour moi, la condition physique et mentale joue énormément et je ne part pas voler si les deux ne sont pas réuni.
En ce qui concerne l’analyse des conditions au cours de la journée et l’approche d’un grand cross reste encore difficile pour moi et je suis preneuse de conseils sur le sujet quand j’aurai vaincu mes peurs :grrr2:
Bonne progression et bons vols
PO

Je pense le secret de la progression c’est d’accumuler les heures de vol/ Gonflage, dans des conditions varié sites varié, type de vols varié…
Certains pilotes du forum sont près ou au delà des 300h par/an.
De mon coté quand je faisais plus de 100h par ans voir 150 tu progresse vite, et par la suite j’ai eu 3 année ou mon emploi du temps a changé et mon temps de vol c’est divisé par 3, et mon niveau aussi, ça revient vite :mrgreen: Du redescendre en gamme, ça n’enlève rien au plaisir :ppte:

Pour moi les clés de la progression c’est accepter la part très importante de la maturation et toujours garder le plaisir du vol… Mes objectifs ont toujours été “définis” en ce sens.

Bonjour

Je suis surpris de ne pas voir en gros THEORIE !

  • Aérologie
  • météorologie

Pour maîtriser le cross ça paraît un incontournable.
En plus ça coûte 0 € avec internet. Ou un peu plus si on prend des cours

A+
L

Je ne cites pas, en y faisant le ménage, ton long post car sur mon smartphone c’est fastidieux. Comme tu avais numéroté les passages qui m’intéresse, je vais m’en servir comme index pour mes réponses à tes question.

  1. Pour valider ou invalider nos pré-requis rien ne remplace le regard critique exterieur, la liste que tu cites est pertinente et peut même être élargie à des personnes de moindre “experience”. Pour moi par exemple, ce fût, non c’est ma femme. Elle ne vole pas elle même si ce n’est en biplace avec moi mais elle est pour ainsi dire toujours avec, aux décos d’où elle voit aussi mes débuts de vols, puis aux attéros ou elle me voit revenir et poser et sinon, c’est elle qui vient me récupérer à la vache. Elle me connaît parfaitement et elle me suit dans toutes mes activités, du coup elle possède une vraie expertise. Le fait que ma progression fût lente cela lui a permit aussi d’acquérir une bonne expérience théorique du parapente (elle pourrait donner des leçons à plus d’un pilote qui pense savoir voler) Bref, j’ai de la chance, une chance qui n’est assurément pas le fait de tout le monde mais je pense que chacun peut avoir dans son entourage, une ou plusieurs personnes apte(nt) à jouer ce rôle. Il faut avant tout que son sens critique ne soit pas pollué par des considération comme te flatter, par exemple. L’idéal étant bien sur un pilote d’expérience “raisonable” ou mieux un accompagnateur, animateur ou moniteur. Tu peux en trouver dans certains club, pourquoi pas club-école tel celui des Potes-en-ciel (je cite de mémoire pour la région parisienne)

  2. En passant les différents brevets FFVL par exemple ou à minima en te référant avec honnêteté aux differents niveaux du passeport de vol-libre FFVL, en y répondant aux différents item éventuellement avec le regard critique exterieur décrit au $1 ci dessus.

  3. Là, il n’y a que garder suffisamment de marge qui peut t’éviter de risquer de payer au prix fort tes erreurs d’appréciations de tes compétences et capacités de pilote. Garder de la marge ne signifie pas ne jamais aller plus loin dans ses expériences. Non, garder de la marge signifie d’aller progressivement en avant, de façon à percevoir quand on la grignote et de savoir marquer un temps de pause quand elle devient trop fine. Temps de pause qui n’est évidemment pas un temps d’arrêt de vol mais bien une pause dans l’expérimentation de sa progression pour consacrer à nouveau le temps disponible à notre passion pour développer plus nos connaissances/compétences/capacités par un travail qui pourra être d’autant plus efficace si les pistes de travail auront été clairement definies.
    Ce qui t’aidera aussi ici, autant pour gérer ta “marge” que pour definir tes pistes de travail/progression, c’est ton “Expérience”. Mais là, à mon avis (tout perso) il faut laisser du temps au temps (je me répète, je sais, mais c’est un point crucial pour moi) même un nombre impressionnant de vols réalisé en peu de temps ne te donnera pas l’expérience du même nombre de vols réalisé sur un temps bien plus long. En tant qu’Etres humains nous avons besoin d’un minimum de temps pour intégrer nos expériences pour en faire “notre” Expérience (la plupart d’entre nous en tous cas) Ne pas l’admettre/l’accepter peut nous bloquer dans notre progression voire nous mettre en danger

Bonne continuation,

Edit : Évidemment comme le precis Choucas, il faut que toute progession technique ne soit que la partie pratique de la progession théorique. Voler en parapente est bien plus que juste savoir tirer sur 2 ficelles.

je vais te répondre à l’envers, quel est le parcours de ceux qui ont stagné, régressé, abandonné ? :mrgreen:

  • Progresser trop vite, manger les marges et finir par se faire peur.
  • Sur-confiance -> accident -> pression des proches pour stopper l’activité.
  • Progresser trop lentement et découragement
  • Assister à l’accident grave d’un proche et prise de conscience des risques de l’activité.
  • Subir son stress et ne pas prendre de plaisir.
  • Faire de la route pour rien.
  • Ne pas se former en théorie.
  • Changer trop vite de voile
  • Rester toujours sur les mêmes sites.
  • Ne pas faire de gonflage

je dirais:
-gonflage, gonflage et encore gonflage !
-bouffer de la theori comme dit coucas !
-et chose que j’entend rarement faire du biplace !

je prend souvent des piopiou dégrossi en bi, et je trouve ça très intéressant pour eux, ça leur permet de voir comment on gere nos trajctoire et surtout on peut discuté des prise de décision, c’est très formateur !

le parapente est le rare sport aérien ou on apprend a voler en solo !

pas faux ( j’ai compris hein :mrgreen: )

de plus il y a de bon livres pas trop cher, Sauf les visiteurs du ciel.
Meteo plein ciel, Cumulus mode d’emploi, vol en thermique…
Apprendre a observer le ciel, au sol en vol, au travail…

Super, Brandi, bien vu !
Ça mérite un fil dédié à mon avis, si tu as envie d’en ouvrir un nouveau. Ça appelle pleins de discussions.
Et à mon avis, Flying Koala n’en est pas là du tout.

Derob

Accepter ee faire de la route pour rien a fait partie de ma progression !
Par exemple savoir renoncer à sortir la voile alors que l’on a fat des kms est important.
Cela m’a forcé aussi à affiner mes analyses météo (avant et sur place).

Bonjour Ptioiseau,

Ravi de ne pas être le seul à me poser des questions métaphysiques ;). Et ravi d’avoir le retour d’une pilote, car j’ai trouvé dans tous mes stages que vous aviez généralement un pilotage plus “sensitif” que la plupart des pilotes-hommes, au moins dans cette phase de début de progression où je me situe. J’y ai aussi croisé des hommes qui avaient une finesse de pilotage hallucinante avec très peu de vols, ne criez pas! :mrgreen:

Ne confonds pas volume de vols et progression, je pense que tu es beaucoup plus avancée que moi! Il me faut beaucoup beaucoup de répétitions pour générer des réflexes de pilotage basiques (genre tangage tempo, sorties axées de virage dynamique ou de 3.6) et mes ploufs au treuil ne m’apportent pas la diversité des expériences que tu dois avoir… Ils restent néanmoins très bénéfiques pour mes automatismes (quand on n’est pas doué, faut se résigner à bosser plus les autres :shock: ).

De manière plus générale, nous cédons tous trop souvent à la facilité d’établir une corrélation directe entre nombre de vols et niveau en parapente.

Je vous proposerais volontiers de scinder l’évaluation du parapentiste sur au moins 2 compétences :
1 - Technique de pilotage : maitrise de l’engin (et de la méca vol!!), précision dans la gestuelle et le timing, ressenti de sa voile, gestion des incidents de vol, etc…
2 - Maturité aérienne : pertinence de l’analyse, anticipation des risques du milieu, évaluation des marges, optimisation de la navigation etc…

La première se développe grâce un parcours d’acquisition d’automatismes qui peut être infini suivant le niveau de perfection que l’on souhaite atteindre (voltige). C’est en gros le plateau du permis moto.
La seconde repose sur une compréhension fine d’un milieu invisible, contre-intuitif pour la plupart d’entre nous, reposant sur des bases théoriques complexes indispensables pour pouvoir capitaliser ses expériences. C’est la circulation du motard en milieu ouvert qui réclame de maitriser le code de la route (théorie & réglementation) et l’anticipation du comportement des autres usagers (météo, aérologie, autres aéronefs…)

C’est pourquoi il me parait très difficile grâce au seul indicateur du nombre de vols d’anticiper le niveau d’un pilote sur ces deux axes, l’un reposant sur la répétition d’exercices l’autre, au contraire, sur la grande variété des vols et des expériences, le tout associé à un bagage théorique assimilé.

Comme quoi, nous avons tous des appréhensions différentes, car moi c’est plutôt la proximité relief (sol), aucune idée de mes réactions en cas d’incident même bénin… L’idée de ce fil reste de nous aider à objectiver les risques et se faire une idée de ce qui peut nous être accessible et souhaitable comme future étape de progression.

J’ai lu toute la partie gratuite et je pense que je vais même craquer dès ce soir :wink:

C’est vrai que voler avec l’assistance de pros n’annule pas tous les risques, mais c’est le moyen le plus rassurant que j’ai trouvé pour sortir de ma zone de confort sans trop stresser… Quant à nos conditions physique et mentale, c’est sans doute la principale cause de variation de nos compétences d’un jour sur l’autre dont parlait Paul.

Bons vols à toi et plein de jolis cross à venir.

@Paul,

J’ai lu avec beaucoup d’attention toutes tes interventions sur le fil “Comment crosser en équipe avec des ailes très différentes”.

Ca donne vraiment envie de voler dans les Pyrénées et de fréquenter tes sites des Ailes du Mourtis… Au delà de la richesse qu’ils recèlent pour un jeune pilote, merci pour ces posts vibrants d’humanité. J’espère avoir un jour la chance de te croiser sur un déco et/ou autour d’un verre. :trinq:

Bons vols à toi!

C’est en effet un oubli grossier de ma part! Avant même mon premier vol, je crois que j’avais fini ma première lecture “Parapente, s’initier et progresser”. Pas en raison d’une appétence particulière pour la théorie, mais parce que, pour un trouillard comme moi, c’était la seule façon d’appréhender un peu par avance ce qui m’attendait.

C’est encore en lisant que j’essaie de me construire les étapes de ma progression.

Là encore, je ne suis pas très doué car j’ai pas mal de pertes en ligne entre lire, comprendre/mémoriser et intégrer.
Lecture = information et prise de conscience
Compréhension/mémorisation = capacité à reproduire les raisonnements dans des situations réelles (analyse au déco par exemple)
Intégration = associer ce savoir théorique avec son ressenti sous son aile et réaliser les actions de pilotage qui en découlent

C’est le dernier point qui me pose le plus de difficultés.
Soit parce que je n’ai pas encore le vécu nécéssaire pour associer l’analyse à mon ressenti sous la voile (la grande question : est-ce que c’est trop fort pour moi?).
Soit parce que les mauvaises habitudes peuvent prendre le pas sur le lent raisonnement théorique dans une situation faussement banale ou au contraire de stress ou d’urgence (compétence théorique pas assez utilisée/intégrée qui n’est pas encore devenue un arc réflexe).

Et encore, je ne vous parle pas du défaut de compréhension ou du mauvais raisonnement sur des sujets aussi complexes que la méca vol, l’aérologie ou la météo qui guettent beaucoup d’entre nous, moi le premier. Si le raisonnement est faux, la décision qui en découle n’est bonne que par hasard…

J’en profite pour te remercier Laurent pour tes interventions sur le forum et tes videos pédagogiques. Au plaisir de te croiser dans le berceau du parapente.

Allez dernier post, et promis je la ferme parce que je dois saouler toute le monde. :sors:

Super idée! J’achète :bravo: :+1: :bravo:

Maintenant, c’est mes potes de club biplaceurs qui t’en voudront d’avoir eu à embarquer une pipelette sur leur sellette passager :bang:

Remarque pleine de bon sens! :pouce:

Ca stimule l’autonomie mais ça bride violemment l’apprentissage par l’erreur qui est potentiellement catastrophique…
Reste que les bons (=vieux?) pilotes n’ont commis que des erreurs vénielles qui ont enrichi leur expérience sans franchir la ligne rouge. L’objet de ce fil est de savoir comment vous vous y êtes pris pour rester dans cette marge d’erreur acceptable…

J’adore ta façon de penser, Brandi! :+1:
Liste ultra-intéressante qui donne à réfléchir!

Un conseil pour que chacun de nous trouve cette voie médiane que j’imagine très personnelle?
Entre l’attitude ultra conservative mais sécuritaire de la stagnation et l’audace déraisonnable de la progression forcenée?

Voilà, je la boucle… Merci pour vos posts et remarques passés et j’espère vos réactions futures.

Oui ben attends d’avoir des (très) grosses compétences.
Je vais faire plus simple que Paul : la zone de vol du Mourtis, c’est un four sous le vent. Faut y être né pour y voler toute l’année, et encore il y a des indigènes qui y ont eu des soucis…
Le parapentiste loisir moyen ne devrait fréquenter le lieu que du 15 Octobre au 15 Février. Ou alors le reste du temps uniquement pour un vol tranquille du début de matinée.

Et sinon, je serais vraiment intéressé par te voir faire un bilan dans 5 ans sur là où tu en es dans l’activité. Je voudrais savoir si on arrive vraiment à progresser en parapente en étant autant intellectuel.
Bon parcours à toi !

Sous une autre forme c’est ce que je tentais d’exprimer dans mon 1er post sur ce fil ;

Réfléchir c’est bien et même imperatif, trop réfléchir par contre…

:+1:
ca aide à situer ses marges. et accessoirement à les comparer aux autres stagiaires.
ca permet ensuite de trier dans les discours plus ou moins compréhensibles qui te disent “c’est trop fort”, “c’est technique”, “c’est sain”, “c’est fumant”, “c est pas grave”, “on sait bien que …” :wink:

:+1:
et donc habiter pas loin des sites de vols ca facilite grandement les choses. apres 2 ou 3 saisons tu commences à percevoir un peu les constantes et les variations. ca permet ensuite de trier dans les discours plus ou moins … etc etc …

si tu veux garder une approche analytique, le probléme n’est pas tant de “réfléchir trop”, mais d’arriver à formaliser tous les paramètres. bulletins meteo, traces, carnet de vols, … quasi-impossible :slight_smile:
à la longue ca se dilue(ra) en intuition biroute (et en une certaine paresse à expliquer aux nouveaux venus ce qu’est le parapente :ange: )

:+1:
et en corollaire : limiter la route à faire !
j’en étais rapidement arrivé à la conclusion que l’IDF était un facteur troptrès limitant de ma progressionpratique :wink:

bonne continuation,

Pour te répondre OUI bien sûr je lis des livres de théorie mais cela reste parfois abstrait et je sais que je dois maitriser le sujet pour pouvoir aborder le cross. Du coup, je multiplie les expériences en diversifiant les sites de vols et les conditions et j’essaie de comprendre ce qui se passe en l’air et quand je ne comprend pas je me dirige vers l’atterro et je pose la question à d’autres pilotes. :grat:
Pour le moment, j’arrive à identifier les conditions qui sont les miennes et celles qui ne le sont pas, je fait des vols ou je me fais plaisir et si je n’ai pas le niveau pour le cross je n’en ferai pas.

Bonjour,
tout d’abord les precautions d’usage, je ne suis pas un pro, ou meme un top pilote, je suis encore en phase de progression, donc mon intervention aura la valeur qu’elle aura sans prétentions.

Parcours personnel :

  • Stage init en Octobre/Novembre et premier grand vol en Mars. He oui, mon moniteur est comme ca, tu as les vols que tu mérites (vraiment), pas des vols que tu as “achetés”. Ca implique que j’ai fait de la pente école et du gonflage quasi tout les WE de Novembre a Mars.
  • Toujours de la pente école, et en Juillet en déplacement avec mon école au Poupet, j’y fait mon 4eme et 5eme vols. Vous l’aurez compris, chez nous on n’est pas des acharnés du vol a tout prix, surtout au début. De toutes façons c’est presque tout le temps trop fort.
  • A partir de la, je continue a aller voler (environ 1 WE par mois) mais je m’inscrit aussi a des stages progression, ou je constate par ailleurs, en comparaison avec mes camarades, que toutes ces heures de pente école n’ont pas été vaines.
  • A environ 50/60 vols, (en 2 ans je pense), je commence a voler sur site connu en conditions “calmes a semi-calmes” en autonome (mais pas tout seul, avec des gens du club). A partir de la j’enchaîne autant de vols que possible, et d’autres stages (2 par an mini je dirais).
  • Je bouffe tout ce qui attrait a la théorie. Je passe d’ailleurs tranquillement mon théorique du brevet de pilote, quasi un an avant d’avoir la pratique validée. C’est comme ca, moi je ne peux pas aller faire de la pratique si j’ai pas un énorme baggage théorique initial. Pour moi la pratique ne s’envisage que comme étant une mise en pratique des connaissances théorique. Ne vous emballez pas, tout le monde n’est pas pareil. Un ami (au plus haut niveau) nous a un jour parlé de différents “types” de pilotes, analytique ou sensitif, en nous disant que de toutes façons a terme de la progression il faudra bien être un peu des deux pour être complet, mais que pour débuter et progresser c’est bien de savoir dans quel camp on se trouve. Moi vous l’aurez compris je suis pur analytique (et pas que dans le parapente). Il nous disait aussi qu’on considérait (a tort) que seul les pilotes intuitifs purs avaient du potentiel, citant un pilote français du plus haut niveau (ex champion du monde) qui s’est vu dire, en pole espoir ou selection, que “tu vois ce gars la il sera jamais champion du monde, il a pas le feeling”. Il a choppé le titre 5 ans plus tard. Ca n’est pas grave d’être un pilote analytique, il faut juste le savoir et le prendre en compte. Ca donne 2 pistes de progression. La premiere, bien consolider et developer sa force, donc en analytique, bouffer de la théorie, bien confronter ses analyses (au debut un peu loufoques) aux autres pilotes du club, plus expérimentés, et, quand c’est dans les marges acceptables, aller la confronter aux conditions réelles. La deuxième, il faut attaquer un développement dans ses faiblesses, donc pour moi le sensitif. Sur les conseils avisés, de pilotes, de moniteurs, ca a voulu dire repousser vraiment longtemps l’achat du fameux vario pour continuer a enrouler “au feeling”, faire vraiment un effort pour faire des debriefs avec les autres pilotes sur les conditions de la journée, pour confronter mon ressenti, etc. Mais j’avoue, mis a part avec de la pente école a outrance, le feeling n’a vraiment commencé a arriver que l’année ou, la situation aidant, j’ai atteint 100 heures de vol.
  • Apres être bien autonome sur site connu, quasi toutes conditions sauf si c’est vraiment la guerre, différentes saisons aussi, c’est la ou je commence a aller explorer d’autres sites de vols, des conditions plus fortes, moins fortes, des décos plus petits, plus grands, etc etc …
  • Au fur et a mesure, des petits cross, des plus grands cross, le BPC (ou j’ai encore eu le théorique très longtemps avant que la pratique ne suive), competition, etc.

Pour moi donc, un des aspects importants a été de comprendre mon fonctionnement, ma manière d’apprendre optimale, et d’en tenir compte pour la stratégie.

Un des points que tu as soulevé aussi, c’est “comment decider du bon moment ou repousser un peu les limites”. On dit souvent “lent et progressif” mais on peut developer un peu plus. Pour moi, je me suis tenu a un des conseils de mes moniteurs, qui est, tu ne changes qu’une seule chose a la fois. Donc si tu veux changer de sellette, très bien, mais c’est la seule chose qui change. Le site reste ton site ultra archi connu. Les conditions, la saison, doivent être habituelles. La meme voile. le meme slip, bref, tu vois ce que je veux dire.
J’ai trouve que ca s’appliquait aussi pas mal aux conditions. Le jour ou je veux aller un peu plus en thermique, ben, je le fait sur site mega connu, une seule chose change, c’est qu’il y aura des thermique un peu plus forts. Le un peu est très important. Par exemple si d’habitude je volais plutôt sur la fin de matinee, genre 11h, 11h30, mais que j’allais vite poser, la je vais essayer de trainer un peu la pate pour me retrouver discrètement a 12h encore en l’air, et aller poser. Doucement, pas “tout a coup je décolle a 15h en pleine tarbulle”. Idem, tu ne changes qu’une seule chose, ca veut dire que le jour ou non seulement il y a du thermique, mais en plus le vent n’est pas comme d’habitude (ou tu n’as jamais volé en cette saison, ou ta voile est différente etc) ben la tu te mets en danger car tu changes trop de choses a la fois.

Il y a aussi l’aspect “Contextuel” qui je trouve est important. Beaucoup de gens ont parlé du fait que oui, il faut bien sur X heures de vols avant d’aller faire la manœuvre Y, mais je trouve que la réalité est plus complexe. Je te cite un exemple, L’autre jour on est au déco, 20 km/h, pas pire, mais je decide de ne pas décoller. Mes potes me regardent un peu bizarrement (j’aime bien les conditions un peu fortes), me disent “attends, il y a 2 mois, tu décollais tranquillement dans du 30 kmh vachement turbulent, et la tu fait la lopette ?”. Ben oui, mais il y a 2 mois le contexte était très different. Il y a 2 mois, je venais d’enchaîner une bonne 20aine d’heures de vols en 2 semaine, j’étais affûté, j’étais aussi monté progressivement sur les conditions, d’abord décoller a 20, puis 22, puis 24, etc. Bref, j’étais en pleine forme, je sentais mon aile au bout des doigts, limite je commençais a m’ennuyer quoi. Alors que la, le jour ou je decide de ne pas décoller, j’ai pas sorti mon aile depuis 3 semaines, et encore, c’était pour des petits vols de rien du tout en conditions pets de mouches. Le contexte est pas du tout le meme. A un moment tu peux te permettre de pousser un peu les limites (de 1% hein, pas de 30%), et a un moment donné, tu fait plutôt augmenter les marges.

[Suite]
1 - Comment peux-tu t’assurer que tu as les pré-requis pour les gérer (expériences des anciens, des moniteurs, des potes de clubs, du forum, littérature, compréhension théorique…)
2- Comment peux t’assurer que ce bagage (pratique, technique, mental, théorique) est suffisamment intégré pour surmonter les éventuelles difficultés que tu t’attends à trouver
3 - Comment t’assurer que tes erreurs d’appréciation (mauvaise analyse, sur-estimation de tes capacités, sous-estimation des difficultés anticipées) ne les rendront pas insurmontables
Il n’y a pas de une réponse unique à ces questions, je vous demande simplement comment vous vous y avez répondu
[/suite]

  1. Quand on demande quels sont ces pré-requis les réponses ne sont pas tranchées et les avis des pros divergent parfois meme
  2. Tu ne le peux pas
  3. Tu ne le peux pas

Tu es également dans la phase critique de la progression qui passe par la case excès de confiance et le profil type du futur pilote accidenté ! (Cf stats de la FFVL sur l’accidentologie).

Foi de pilote accidenté qui a à peu de choses prêt une progression du type de la tienne.

Tu es dans la phase critique de ta progression et il reste dans ce sport une part d’aléa plus importante qu’on ne le dit !

Bjr, je suis surpris par l’intelligence de ce forum. Y a vraiment de bonnes synthèses à ramasser.

Je commence par le petit post qui me fait réagir, le doute émis sur une approche intellectuelle de l’activité. Mon pauvre frère avait essuyé la même remarque désobligeante en école il y a longtemps. Je me reconnais aussi dans ce profil et je veux te rassurer, c’est une bonne voie, bien bien plus longue au démarrage car méfiante, mais plus payante sur le long terme, car les fondations sont très solides ensuite. Des déclics vont se faire, des connexions entre les témoignages, tes lectures et ton vécu en l’air. Ça demande du temps, beaucoup de temps. Et celui qui n’en a pas, est cuit pour cette activité chronophage. Soyons honnête.

Un gars pertinent t’a fait remarquer la possibilité d’une fausse humilité, j’ai trouvé ça malin. On est nombreux à se raconter soi même de façon trop flatteuse, trop héroïque comparée à la réalité, et cette attitude psychologique est fondamentale à démasquer pour se protéger de ton pire ennemi; toi même.

Quant à l’existence d’une progression 100% sécure, Je n’y crois pas. En l’air tu seras parfois violé, sans l’avoir toujours cherché, et tout ce qui ne te blessera pas te fera progresser. J’ai trouvé l’école (delta) assez sclérosante pour ma part. Il faut comprendre que la tentation légitime d’un instructeur est de te garder dans une zone de confort maximale. Ce ne sont pas toujours des pilotes extraordinaires et j’ai trouvé que bcp ne portaient pas mon rêve de voler et parcourir de la distance.

La progression par le déni du danger ne peut fonctionner que pour un tout petit nombre de chanceux. Laisse tomber.

L’expertise des vrais bons pilotes est à chercher systématiquement, avant, pendant et après chacun de tes vols. Le plus dur est de les identifier, car bcp de pilotes de club sont très généreux en conseils, mais hélas très mauvais parfois aussi. Quand tu as tout à apprendre, forcément cette situation te rend vulnérable aux bavards. La lecture est une bonne béquille. Ensuite, la compétition (sans ambition) est une bonne école, et une concentration de savoirs éprouvés.

Notre sport est dangereux, pas seulement “à risque” comme il est répété pour se rassurer. J’ai longtemps été dans le déni, mais après avoir perdu trop de très bons pilotes amis, c’est aujourd’hui évident pour moi (inutile d’engager la polémique). Je n’ai pas renoncé, mais je renforce chaque fois mon expertise des dangers, ce que tu fais par ta démarche.

J’ai un parcours atypique, je viens du delta (expérience qualitative/quantitative+++), j’ai seulement 35 vols en PP en 1 saison, et je tourne de beaux circuits déjà avec l’aile qu’il me fallait pour démarrer. Mon entourage est inquiet de ma progression, pourtant je bétonne mes engagements, et je modère ma prise de risque en accord avec mon caractère, j’ai bétonné la théorie du pp, la gestion des incidents par la lecture, le visionnage, et la répétition mentale que je recommande à tous ceux qui en sont capables, je travaille systématiquement la finesse du pilotage en l’air. Mais tout ça n’est pas venu tout seul, une envie de rationaliser, de ne pas se blesser et le fruit d’une longue expérience maintenant… Le temps est une frustration, mais ne jamais te fâcher avec ce sentiment te rendra service.

Un ex parisien qui faisait bcp de km pour pouvoir voler.