Bonjour Ptioiseau,
Ravi de ne pas être le seul à me poser des questions métaphysiques ;). Et ravi d’avoir le retour d’une pilote, car j’ai trouvé dans tous mes stages que vous aviez généralement un pilotage plus “sensitif” que la plupart des pilotes-hommes, au moins dans cette phase de début de progression où je me situe. J’y ai aussi croisé des hommes qui avaient une finesse de pilotage hallucinante avec très peu de vols, ne criez pas! :mrgreen:
Ne confonds pas volume de vols et progression, je pense que tu es beaucoup plus avancée que moi! Il me faut beaucoup beaucoup de répétitions pour générer des réflexes de pilotage basiques (genre tangage tempo, sorties axées de virage dynamique ou de 3.6) et mes ploufs au treuil ne m’apportent pas la diversité des expériences que tu dois avoir… Ils restent néanmoins très bénéfiques pour mes automatismes (quand on n’est pas doué, faut se résigner à bosser plus les autres :shock: ).
De manière plus générale, nous cédons tous trop souvent à la facilité d’établir une corrélation directe entre nombre de vols et niveau en parapente.
Je vous proposerais volontiers de scinder l’évaluation du parapentiste sur au moins 2 compétences :
1 - Technique de pilotage : maitrise de l’engin (et de la méca vol!!), précision dans la gestuelle et le timing, ressenti de sa voile, gestion des incidents de vol, etc…
2 - Maturité aérienne : pertinence de l’analyse, anticipation des risques du milieu, évaluation des marges, optimisation de la navigation etc…
La première se développe grâce un parcours d’acquisition d’automatismes qui peut être infini suivant le niveau de perfection que l’on souhaite atteindre (voltige). C’est en gros le plateau du permis moto.
La seconde repose sur une compréhension fine d’un milieu invisible, contre-intuitif pour la plupart d’entre nous, reposant sur des bases théoriques complexes indispensables pour pouvoir capitaliser ses expériences. C’est la circulation du motard en milieu ouvert qui réclame de maitriser le code de la route (théorie & réglementation) et l’anticipation du comportement des autres usagers (météo, aérologie, autres aéronefs…)
C’est pourquoi il me parait très difficile grâce au seul indicateur du nombre de vols d’anticiper le niveau d’un pilote sur ces deux axes, l’un reposant sur la répétition d’exercices l’autre, au contraire, sur la grande variété des vols et des expériences, le tout associé à un bagage théorique assimilé.
Comme quoi, nous avons tous des appréhensions différentes, car moi c’est plutôt la proximité relief (sol), aucune idée de mes réactions en cas d’incident même bénin… L’idée de ce fil reste de nous aider à objectiver les risques et se faire une idée de ce qui peut nous être accessible et souhaitable comme future étape de progression.
J’ai lu toute la partie gratuite et je pense que je vais même craquer dès ce soir 
C’est vrai que voler avec l’assistance de pros n’annule pas tous les risques, mais c’est le moyen le plus rassurant que j’ai trouvé pour sortir de ma zone de confort sans trop stresser… Quant à nos conditions physique et mentale, c’est sans doute la principale cause de variation de nos compétences d’un jour sur l’autre dont parlait Paul.
Bons vols à toi et plein de jolis cross à venir.
@Paul,
J’ai lu avec beaucoup d’attention toutes tes interventions sur le fil “Comment crosser en équipe avec des ailes très différentes”.
Ca donne vraiment envie de voler dans les Pyrénées et de fréquenter tes sites des Ailes du Mourtis… Au delà de la richesse qu’ils recèlent pour un jeune pilote, merci pour ces posts vibrants d’humanité. J’espère avoir un jour la chance de te croiser sur un déco et/ou autour d’un verre. 
Bons vols à toi!