C’est quoi qui fait que “les gens” (j’en vois chaque année) “volent” dans des conditions pareilles ? Tu y es allé pourquoi ce jour-là ?
Déco osé?
J’ai décollé 4 ou 5 fois du Maïdo, et une fois du Piton des Neiges, est c’est effectivement assez impressionnant, quoique pas totalement vertical. Si on se rate au déco du Maïdo, on peut espérer finir accroché dans la végétation qui couvre le rempart.
Au Maïdo, il faut viser le bon créneau où le vent a l’intensité parfaite, et cela ne dure que 15 à 30 minutes. Trop tôt, la brise n’est pas établie, et il faut se jeter dans le trou. Trop tard, ça se met à ronfler tellement que le déco est dans le rouleau.
Pour le déco sur le fjord, Je suis d’accord avec Patrick sur le fait qu’il n’y a pas de réelle difficulté technique. Le problème n’est pas là. La vraie difficulté pour quelqu’un qui n’a pas le mental d’un champion, c’est la gestion du stress. Ou comment gérer rationnellement une situation stressante, autrement qu’en ignorant sa peur en criant Banzaï et en fonçant vers le trou comme un taré.
La grosse difficulté lorsqu’on est stressé, c’est d’arriver à objectiver son analyse, et à détecter une possible emprise de l’effet tunnel. Ce n’est pas toujours évident.
Donc je dis quand même chapeau pour le déco sur le fjord, car la séquence a l’air très bien maîtrisée.
Personnellement, je suis assez sujet à la trouille, mais ça se travaille et avec un peu d’exercices de respiration et de concentration, on arrive à maîtriser le truc.
Lors de mon dernier déco au Maïdo, je n’en menai pas large. Cela faisait 20 ans que je n’étais pas retourné à la Réunion, et n’ayant pas trouvé d’autre amateur pour faire équipe, je suis monté tout seul au déco. Gros stress en arrivant.
Les conditions aérologiques étaient parfaites (petite brisounette, pas de météo), mais il m’a fallu une bonne vingtaine de minutes de respiration et d’introspection, répétant mentalement les gestes déjà faits lors de milliers de décos, pour faire redescendre le palpitant et me retrouver en pleine maîtrise de mes moyens.
En images, c’est à 5’10" : http://www.youtube.com/watch?v=dtr7AjjSfng&t=188s
Sur le plan technique, il y a tout de même une très grosse différence entre les décos dits “falaise” où le plan de départ est plus ou moins incliné, ou le bord un peu arondi, et le vrai déco falaise comme dans la video du fjord, où on passe radicalement d’une horizontale parfaite à la verticale. Dans cette configuration, il est assez difficile d’atteindre une vitesse air suffisante sur le plat, et on arrive à la cassure avec une voile manquant singulièrement de pression. Il faut alors doser l’abattée de la voile et la laisser prendre sa vitesse pour trouver la pleine portance. J’ai fait une ou deux fois ce type de déco “orthogonal” sans vent, et j’évite si possible, car dans les 2 secondes entre le pas dans le vide et l’arrivée d’une portance normale on est très vulnérable. Je n’aime pas du tout ça.
Parce que j’étais jeune et ignorant
En développé : je savais qu’il y avait du vent, mais je n’en imaginais pas autant (pourtant, il suffisait de prendre la balise au lac du Bourget pour être totalement dissuadé de voler … mais ça je l’ai fait qu’après le vol, malin … :bang: ). Ensuite, il y avait un effet de groupe, certains ont refusé de voler directement en arrivant au décollage (un autre même dans la voiture en montant je crois), d’autres hésitaient fortement. En hiver, en pensant que le vent n’était pas si fort, je ne voyais pas pourquoi je ne me mettrai pas en l’air. En somme une bête et simple mise en jeu d’égo.
Voilà résumé. Maintenant j’ai bien évolué, je dis souvent à des pilotes qui veulent absolument aller “tenter leur chance” en allant voler dans des conditions qui me semblent d’avance bien moisie que ça n’en vaut pas la peine. Au mieux ils se prouvent que c’était possible et font un vol pourri, au pire ils se mettent vraiment en grand danger. Donc maintenant, si j’estime d’avance que les conditions sont moisies (donc on parle pas de conditions fortes pour faire du cross hein, vraiment de conditions qui vont pouvoir permettre de “voler” vite fait, mais sans rien pouvoir faire d’intéressant en l’air) je préfère ne pas me mettre en l’air, alors même que ça pourrait être possible techniquement.
Et j’en profite pour aller faire autre chose :jump:
certains ont refusé de voler directement en arrivant au décollage (un autre même dans la voiture en montant je crois),
Ah, là tu me rassures quand même un peu. Tout n’est pas désespéré.
Donc oui, c’est une structure classique : “j’ai pas encore fait cette connerie”. Et une fois que tu l’as faite, tu ne vois pas trop l’intérêt de la refaire.
En fait ils ne sont peut-être pas très nombreux les pilotes qui volent en conditions démentes, mais comme on renouvelle les pratiquants par 1/3 chaque année, il en arrive sans cesse de nouveaux bataillons pour monter au front. Je trouve ce manque de fidélisation dans l’activité vraiment problématique.
En fait ils ne sont peut-être pas très nombreux les pilotes qui volent en conditions démentes, mais comme on renouvelle les pratiquants par 1/3 chaque année, il en arrive sans cesse de nouveaux bataillons pour monter au front. Je trouve ce manque de fidélisation dans l’activité vraiment problématique.
Là tu te trompes, quand je vois des pilotes de mon club monter à tel ou tel décollage malgré le vent annoncé fort en altitude, avec rafales possible de Foehn à basse altitude (si ça c’est pas moisi et piégeux comme situation météo !), bah c’est rarement des pioupious. Et certain sont vraiment très expérimentés (et embarquent d’autres pilotes, malgré la coiffure colorée et la petite taille, tu vois de qui je parle
).
Donc être optimiste c’est cool, mais y’a certaines conditions où se déplacer c’est pour moi déjà une erreur.
Pingumotion, chapeau bas pour ton auto-critique
Après comme toi, je ne peux m’empêcher de penser et j’en fais régulièrement le constat ; même des compétences “techniques” élevées de pilote associées à une “vraie” Expérience en tant que tel ne mets pas forcément à l’abri de l’erreur “prévisible” voire pour parler plus prosaïquement, à l’abri de la bêtise.
Qu’on ai besoin d’expérimenter notre bêtise, rien de plus normal dans le fond. Mais, que certains se sentent obligés de vérifier encore et encore les mêmes bêtises, cela me semble tout de même de nature à nous interpeller. Finalement il existe sans aucun doute bien plus de “sensations-seeker” que l’on peut se l’imaginer.
Quelque part il existe certainement un aspect pathologique à de tels fonctionnements en tant que sportifs (de loisir de surcroît) et malheureusement cela comporte un côté contagieux, pourquoi je dis ça ? Eh bien, le fait est que ces pilotes arrivent temporairement (avant de connaître un arrêt forcé) donner l’illusion et se donner l’illusion d’être bien meilleurs qu’ils ne le sont en réalité. Car leurs “perf.” relèvent pas que de leurs compétences de pilotes mais aussi d’un engagement qui dépasse celui encore réfléchi et intelligent d’un vrai champion.
Malheureusement pour ces sensations-seeker et tous ceux qu’ils contaminent, l’image/la philosophie même de notre milieu est bien trop porteur de ce genre de valorisation pour que l’on puisse espérer un changement dans les temps à venir à cela. Il n’y a qu’une prise de conscience collectif qui amènerait une réelle dévalorisation de tels comportements qui pourrait amener un virage vers moins de pilotes “Jakass”.

C est cool avec wowo, en lisant les 2 ou 3 premiers mots de chaque paragraphe, on saisit bien la teneur du contenu du message… BPS et tralala. Belle mise en forme, plus facile a zapper que les tartines de M@tthieu…

en lisant les 2 ou 3 premiers mots de chaque paragraphe
Sous-optimal! Tu peux encore économiser 2 ou 3 mots par paragraphe 
wowo
Pas faux !! :mdr: :mdr:
Moi j’avoue humblement que je préfère le voir que le vivre…
https://paragliding.rocktheoutdoor.com/videos-diverses/deco-falaise-parapente-preikestolen-sl7/
l’aérologie à l’air super calme.
Il y a de la place pour gonfler.
Soleil super bas quand on voit les ombres (à 00’16’’).
xolivie dit : [quote]Moi j’avoue humblement que je préfère le voir que le vivre…
[/quote]
Pour qui aurait la même forme de vertige que moi c’est un peu le contraire : être équipé d’un parapente est le seul moyen envisageable de fréquenter un lieu comme celui-là ! Bon, mais sauf si un tunnel existe pour arriver là, avant de pouvoir être dans une sellette et décoller, l’accès à pieds ne me serait de toutes façons pas possible.
La même de l’intérieur:
https://vimeo.com/271676267
je crois que je n’arriverais jamais à intégrer une vidéo au premier coup
xolivie dit : [quote]Moi j’avoue humblement que je préfère le voir que le vivre…
Pour qui aurait la même forme de vertige que moi c’est un peu le contraire : être équipé d’un parapente est le seul moyen envisageable de fréquenter un lieu comme celui-là ! Bon, mais sauf si un tunnel existe pour arriver là, avant de pouvoir être dans une sellette et décoller, l’accès à pieds ne me serait de toutes façons pas possible.
[/quote]
Nous avons des réactions bien différentes vis-à-vis du vide et du vertige !
En effet, si je me sens en sécurité, la proximité du vide (exemples : via ferrata, itinéraires exposés avec passages équipés avec câbles et/ou échelles…) est un vrai plaisir pour moi et j’aime beaucoup cela.
Si cela n’est pas vraiment dangereux (?), accéder à cette plate-forme en plein vide au-dessus de ces falaises verticales me plairait bien.
Mais me sentir à l’aise pour en décoller est une autre histoire car je sais que je n’ai pas une bonne maîtrise lors de décollages un tant soit peu engagés.
Par contre une fois en l’air, le vol doit être vraiment sympa dans des endroits pareils ! 
Marc
En vous rappelant que mon dernier post et de même celui-ci font référence à une digression d’avec Pingumotion rapport aux vidéo dans des conditions très fortes de thermique et vent et non pas à celle de cette vidéo de deco falaise impressionnante visuellement mais qui ne me semble pas spécialement dangereuse au vu du niveau du pilote en question.
Un avis sur la “sécurité” d’un instructeur ULM, qui avec un peu d’imagination et peut être quelques mots de remplacé serait tout autant à sa place dans notre millieu de libériste.
[Quote][i]La normalisation de la déviance
La déviance caractérise le fait de s’écarter de ce qu’il faudrait faire : par exemple ne plus exécuter systématiquement et rigoureusement une prévol exhaustive, des actions vitales complètes, ou d’autres procédures qui concourent à notre sécurité.
Bien souvent, lorsque l’on s’écarte de la norme, il ne se passe rien, aucune conséquence négative immédiate ne vient nous rappeler à l’ordre. Insidieusement, progressivement, l’habitude se prend et cette déviance s’installe, au point de devenir la norme. Il suffit de constater sur la route combien de conducteurs ne signalent plus leur changement de voie avec leur clignotant pour illustrer ce mécanisme.
En aviation, si le pilote cède à cette déviance, il se fait entraîner dans une pente savonneuse où il va tolérer de plus en plus d’écarts et prendre de plus en plus de risques, dans une trajectoire de moindre effort, sans même en être conscient. Ainsi, certains pilotes, pourtant avec un vrai passé aéronautique, partent en vol avec une couche de poussière sur les ailes de leur ULM qui n’a pas volé depuis trois mois, comme ils monteraient dans leur voiture. Contact, et c’est parti… Cet exemple véridique paraît caricatural mais d’autres comportements sont plus régulièrement constatés : « démontage capot et examen moteur » remplacés par « vérification du niveau d’huile et bref coup d’œil par la trappe » !
Le fait qu’aucun incident ne survienne conforte le pilote dans le bien-fondé de ses pratiques. Parfois survient un petit incident, que le pilote va gérer. Au lieu de considérer cet avertissement, le pilote se conforte dans ses capacités à gérer et continue, sans conscience. C’est ainsi que ce phénomène se rencontre davantage chez des pilotes expérimentés que chez des débutants. Un jour où la chance n’est plus aussi présente, un incident qui aurait pu être évité va survenir et mettre l’équipage en danger avec des conséquences plus ou moins lourdes.
La normalisation de la déviance fait partie de ce grand ensemble de « facteurs humains » au cœur des préoccupations de sécurité, y compris dans les compagnies aériennes.
Pour voler libres, volez responsables. Soyez exigeants avec votre sécurité et pour celle de votre entourage.
N’oubliez pas que si un incident survient, vous n’êtes pas en cyclomoteur, vous êtes en vol à bord d’un ULM.[/i]
[/quote]
Alors ceux qui rigolent de mon intérêt pour la sécurité, continuez si le coeur vous en dit. Mais n’oubliez pas de vous en souvenir de votre hilarité quand ce sera quelqu’un qui est vous est proche ou vous même qui aura appris combien un moment d’euphorie peut faire mal.

Je rentre de Colombie, et je suis allé faire un tour sur (un de) leur site de SIV/acro. Déco falaise avec le rouleau qui perturbait fortement l’aire de gonflage (ce jour là en tout cas). Grosse ascendance dynamique sur la falaise devant : regardez la biroute, elle est verticale parfois… Pas de véritable souci de niveau technique pour le pilote qui tourne des infinits comme qui rigole…
https://vimeo.com/316054214
Tempo avec la voile derrière, ça ne pardonne pas. Surtout dans ces conditions, éject ! :mdr:
Il aurait mieux fait de partir sur un face voile mais il avait certainement peur de courir en arrière pas loin du trou. Pourtant, avec un assistant présent pour lui dire stop en cas de besoin, ç’aurait été plus judicieux.
Il aurait mieux fait de partir sur un face voile mais il avait certainement peur de courir en arrière pas loin du trou. Pourtant, avec un assistant présent pour lui dire stop en cas de besoin, ç’aurait été plus judicieux.
Difficile de juger des conditions au vu de la vidéo. Ce que je peux te dire, c’est que les 3 moniteurs Prévol que nous étions ont renoncé à ce dernier vol colombien, et que ça a été aussi très rock’n roll pour ceux qui ont décollé face voile.
Personnellement, si j’avais vraiment eu faim de vol, je me serais mis au bord du trou en face voile, et j’aurais demandé à un assistant de me lever le stab pour tenter un cobra… Mais on avait déjà volé plus de 50h en 3 semaines, et on n’était pas vraiment affamés…
C’est forcément Rock’n Roll sur un déco falaise avec une telle brise. Mais lui c’est même pas rock’n roll, il fait juste la boule du flipper ROTFL
Et certains sont vraiment très expérimentés (et embarquent d’autres pilotes, malgré la coiffure colorée et la petite taille, tu vois de qui je parle.
Ouaip, et notre Gégé national doit bien rigoler - c’est dans son tempérament - s’il lit ce genre d’observation.
On apprend beaucoup avec Delorme. Même quand cela a l’air hyper-moisi et impropre au vol, on monte. Il y aura peut-être un créneau ? On devra sans doute redescendre à pied ? Peu importe, on monte pour le sport et pour la beauté de la montagne, et on se marre en montant.
Une fois au déco, les conditions dégueulasses redoutées sont le plus souvent bien établies et les voiles restent dans les sacs, on observe et on commente, on discute, on apprend des choses, par exemple la hauteur à laquelle se situe le nuage qui interdira de voler, c’est plus didactique sur un déco pourri en plein vent qu’au chaud devant une petite bière… ce qui n’empêche pas d’en écluser une quand on est redescendu.
Gérald est comme ça et j’aime beaucoup sa compagnie.
Philippe Paillet fait ça aussi avec ses stages et je l’ai accompagné deux saisons en 2012 et 2013 pour la logistique. Son objectif n’est évidemment pas de mettre ses stagiaires (de niveaux variés) en l’air dans des conditions dures ou involables, c’est de leur faire marquer un but en leur faisant faire de l’exercice et en les mettant sur place en situation d’observer les conditions de façon très poussée. Quand je l’accompagnais, ma voile restait dans le camion quand je savais aussi bien que lui que cela ne volerait pas. Par exemple à la Bourgeoise (
Patrick).
Je fis la même chose il y a 3 ans lors d’un stage cross FFVL-féminin, en montant au Serpaton sans sac… et les autres firent un petit plouf amélioré sur Gresse, moi j’eus l’occasion de bien me crotter en cavalant dans la descente “dré dans le pentu” en rigolant avec Gégé.
Pierre-Paul Ménégoz avait une attaque du même genre par temps “moyen”, quand j’apprenais à voler avec lui : “on y croit, donc on y va”. Cela permit de faire quelques vols avec des analyses poussées des conditions, et de marquer aussi quelques buts bien didactiques.
J’ai eu la chance d’apprendre à voler avec PP, puis de voler avec Philippe (pas le même PP) et Gérald, croyez-moi c’est DU BONHEUR.
En vol-rando, c’est avec Corinne que j’ai appris… la limite entre ce qu’on peut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Le déco-falaise norvégien est de nature à exciter Corinne, elle adore ce genre d’ambiance, c’est typiquement ce qu’elle appelle un “cocodéco”, que d’autres appellent un “déco banzaï”.

Tempo avec la voile derrière, ça ne pardonne pas. Surtout dans ces conditions, éject ! :mdr:
Il aurait mieux fait de partir sur un face voile mais il avait certainement peur de courir en arrière pas loin du trou. Pourtant, avec un assistant présent pour lui dire stop en cas de besoin, ç’aurait été plus judicieux.
J’ai l’impression qu’il a choisi de risquer faire sa tempo trop tôt. On est d’accord que un tout petit peu plus tard aurait été mieux mais la tempo trop tard, c’est à dire quelques centaines de millisecondes plus tard, a des conséquences plus dramatiques: l’aile mord dans le thermique devant mais frontalise/asym tout de suite, bim 90degrés et falaise…
(j’ai vu ça a Verel par exemple: le type ne comprends rien et temporise trop tard. Il se fait arracher avec une demi aile fermée: chgt de cap à 180 degrés repasse au dessus du déco a 5m sol… gros gros joker)
Là il a l’air con, mais il a très peu de risque de se faire vraiment mal physiquement… Bon il ne faut pas oublier non plus la solution qui consiste à ne pas sortir l’aile du sac 