Face voile: se retourner dans les deux sens, glop ou pas glop?

Pour bien illustrer mon sens du lâcher prise :

Je demanderais bien l’envoi au flood de toute intervention qui dégage le problème en vantant les mérites du décollage dos à la voile !

C’est bien évident qu’on parle ici des situations où le dos voile n’a pas lieu d’être. Et quand je m’appuie sur des situations de légère brise travers sur bonne pente, c’est avec n’importe quelle circonstance justifiant l’impossibilité du dos-voile (puisque j’ai raison plutôt que tort).

Allez, je relâche prise jusqu’à ma prochaine intervention indispensable (que le taf est chiant aujourd’hui !).

Hé bé, cela y va sur ce petit sujet qui n’avait l’air de rien !
S’il y a un GRAND spécialiste de la technique du parapente et un IMMENSE pédagogue, c’est bien notre Pierre-Paul national.
Avoir appris avec lui est un des plus grands bonheurs de ma vie de volatile.

J’ai failli me tuer il y a dix ans, sur la Tournette avec des conditions que je ne maîtrisais pas, et avec un face voile que je ne maîtrisais pas du tout, la Montagne s’est limitée à me donner un conseil et j’ai eu 10 mois et 8 jours pour le méditer, dont 8 mois sur des béquilles, cela laisse du temps pour l’introspection et l’autocritique.
Personne ne s’étonnera donc que j’aie eu pour premier objectif de m’entraîner au sol pour bien chiader la technique et que j’aie appris quasiment toutes les façons de décoller une voile dans toutes les aérologies volables.
Je n’ai aucune prétention à me croire une sorte de spécialiste mais j’ai quand même un peu de recul sur la question, et faisant la régulation de Planfait depuis 2011 j’ai vu des milliers de décollages bien pourris.
Cela aide à mieux réfléchir sur les aspects techniques du décollage.

Qu’on se retourne d’un côté ou de l’autre, c’est kif kif.

Je préconise (comme Pierre-Paul) la prise des élévateurs A centraux (sans les A’ quand ils sont séparés) dans la même main, l’autre s’occupant des freins pour piloter la montée de la voile. Sur un déco comme Planfait, alimenté travers droit, c’est important.
Cette façon de faire n’est pas routinière : la phase de la prise des commandes se fait toujours avec une grande concentration mais sans stress, bref il faut être “zen” et ne jamais faire à la va-vite.
Il arrive souvent que j’assiste des pilotes “tendres” qui n’osent pas gonfler face à la voile, faute de maîtriser psychologiquement la technique, et qui veulent faire un dos voile alors qu’il y a du zef. C’est alors le moment de leur suggérer de laisser les A’ et d’essayer une autre position des mains.

Un pilote “tendre” se met ainsi nettement mieux en situation d’école et cela aide à faire passer son stress. Au passage, il va apprendre quelque chose, c’est tout bénef pour sa progression.
Dans la phase de prise de commande, je lui demande toujours s’il y a un côté préféré, étant entendu que ce sera définitif. Ceux qui ne savent pas ne devraient pas se mettre en l’air dans des conditions “toniques” et je leur suggère d’apprendre au sol et en attendant d’observer les cycles du vent pour ne pas se mettre en danger.
Cela aussi participe de la gestion du stress et de la concentration nécessaire.
Et ils me font toujours un dos voile parfait.

Cela vaut le coup d’assister des pilotes tendres. 36 ans de carrière de prof dans le secondaire ont laissé des traces et j’ai bien médité cette maxime universelle : “Qui sauve un homme sauve l’humanité tout entière”. C’est dans la Torah mais c’était déjà un principe chez les Chaldéens.

Je ne jetterai pas la pierre (cela ne se fait jamais en montagne) à tel ou tel qui prônerait un sens de retournement en fonction des conditions. Je plussoie sur ce qui a déjà été écrit : la phase du décollage est trop technique et potentiellement dangereuse pour qu’on y ajoute un paramètre qui ne s’impose pas.
Bref si j’envoie mieux à gauche qu’à droite, je prends les élévateurs main droite et les freins main gauche, je me retourne vers la droite et je vote à gauche (quand je vote), je donne les cartes main gauche et je tire au fusil avec la gachette main droite en fermant l’oeil gauche, je lance les boules main droite mais quand je jouais au foot je tirais les corners des deux pieds (pas en même temps, évidemment) et quand je jouais au rugby c’était avec le n°14 (3/4aile gauche).

Pour tirer l’épée, c’est main droite mais l’adresse (très relative) au bilboquet ne privilégie pas un côté.

On peut être latéralisé sans l’être à fond.
Sur les motos, le frein avant est main droite. J’ai modifié les commandes de mon vélo pour ne pas avoir à réfléchir en cas d’urgence, comme ça les habitudes auto/moto avec le frein à droite ne sont pas niées quand je fais du vélo.
:trinq: Et pour trinquer, les deux mains sont équivalentes.

Une des phrases connues pour illustrer le lâcher prise c’est :
“Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.”
Marc Aurèle
:wink:

Je pense qu’il existe très peu de situations où le dos voile est impossible (sauf, comme l’a précisé Gilles, avec certaines voiles 2 lignes… Et encore je dirais très technique, mais pas impossible). Et pour revenir au fil de discussion. C’est plutôt bien d’observer que d’autres utilisent des méthodes différentes et que ça marche.
En 1990, un moniteur pionier de l’activité s’est ouvertement “foutu de la gueule” d’un pilote autonome parce qu’il décollait avec un franc appuis ventral. “C’est quoi cette position toute pourrie” ?
Aujourd’hui on décolle tous comme ça. Il n’y a pas si longtemps (enfin 15 ans quand-même), on interdisait les déco face voile en Qbi. Comme quoi tout évolue grâce “au lâcher prise”

:trinq:

A+
L

Et entre 1990 et 1995 (année exacte ?), un concurrent étranger (un Australien je crois ?) avait été éliminé lors d’une manche de coupe du monde à Saint-André car il avait décollé face voile !
Les organisateurs lui avaient alors dit : cette technique de décollage est trop dangereuse et donc interdite en compétition.
Le concurrent leur avait signalé qu’il n’avait jamais décollé autrement !

Comme quoi… :grat:

Marc

et oui !
et peut etre que dans 2 ans on apprendra aux élèves que dans certaines situations il peut être pratique de savoir se retourner dans les deux sens :mrgreen:

Et ptèt ben qu’non :bien/mal:
Par contre savoir se retourner dans un sens où l’autre, ça demande une capacité spéciale? Y faut s’payer un stage pour apprendre à pivoter à droite ou à gauche pour les gens normaux? J’aurais pas cru ça si compliqué moi. J’ai cru comprendre avec le post de triple7 que si on avais pris le temps avant de ‘mentaliser’ pour être sûr de pas twister sa posait pas plus de problème que ça. Mais là c’est encore pire : il faut apprendre …je vais de ce pas écrire une lettre de remerciements à mes parents pour m’avoir donné ce don apparemment si extraordinaire. Je pourrais peut être me donner en spectacle, non mais imagine : “l’homme extraordinaire qui sait faire demi tour aussi bien par la droite que par la gauche” pour sûr, ça va déchirer.

Une video étant bien plus parlante :
Voila typiquement pour moi le genre de situation ou je préfère de très loin faire le demie tour dans ce sens (comme sur la video) plutôt que dans l’autres.

(a 1:40 sur la video)

https://www.youtube.com/watch?v=Wyn-sEb-iBg&index=5&list=PLgfEFbpRZIb8ReUVGmWkAIgG12Fq37fI9

:mdr: incroyable: me vla à visionner des vidéos de gonflage grace au cdv!
Bon ben comme tu veux hein, si t’es sûr que ta procédure ne t’amènera jamais à décoller twisté, après tout, c’est ça qui compte.

Hé bé con je pensais pas que ça ferait causer autant!
Après chacun fait comme il veut mais j’ai vu 2 potes décoller avec 1 tour de twist parce qu’ils s’étaient retournés du mauvais côté, pour l’un ça s’est bien passé, l’autre a impacté, pas trop grave mais quand même. Je précise que c’était pas des gloglos mais des pilotes expérimentés, juste des conditions un peu fortes, déco un peu expo et sans doute du stress et de la précipitation, dans ce genre de cas rien de mieux que les automatismes pour tourner dans le seul sens qu’on pratique…

Cette année, j’ai voulu m’exercer au gonflage dans le sens que je ne fais jamais sur un déco.J’ai abandonné au bout d’une heure pour deux raisons : l’ancrage trop profond de mon sens de retournement habituel qui m’empêchait d’avoir des bons réflexes - et tant pis pour la bilatéralité et le fait que c’est ma jambe gauche, la plus forte, donc je préfère faire une rotation autour de celle-là, plutôt que ma jambe droite qui n’a plus de ligament externe. Je suis droitier et pourtant je tourne à gauche, mais c’est à cause du golf… Plus que le sens de retournement, ce qui m’a posé problème, c’est la gestion des freins avec la main gauche qui m’a perturbé et comme je suis droitier, ben je préfère manipuler les freins avec ma main droite. Ca ne m’empêche pas de me faire buissonner :mdr: avec le bon sens de retournement :sors:

Pourtant tu ne voles pas en Swing.

Ca pourrait :wink:

Mais à quel moment tu remontes la pente ??? Je pense que tu veux dire que tu te retournes face à l’amont mais tu ne remontes pas la pente !
On est dans une course rectiligne face au vent (en travers de la pente) qu’on soit avant ou après le retournement et je ne comprends toujours pas pourquoi se retourner face à l’amont est plus compliqué, dans les deux cas, il faut bien faire un demi tour…

Je ne cherche pas la polémique, je cherche réellement à comprendre ce cas (que je n’ai jamais rencontré) ou un sens de retournement serait plus compliqué que l’autre…

La video précédemment proposée par Stef7550 : https://www.youtube.com/watch?v=Wyn-sEb-iBg&index=5&list=PLgfEFbpRZIb8ReUVGmWkAIgG12Fq37fI9 ( à voir particulièrement à partir de 1 mn 30 ) illustre parfaitement que quand le vent est travers c’est plus logique, intuitif et facile d’avoir croisé dans le sens permettant de ne tourner que de moins d’un demi-tour directement vers la pente plutôt que vers l’amont puis vers la pente, de plus d’un demi-tour dans ce cas.

Maintenant il va falloir dire “Oui, désolé de vous avoir fait passé tant de temps sur une évidence, on s’excuse, et on ne décollera plus face à la voile grâce aux révélations du nouveau fil de discussion de BenHoit qui va tous nous sauver de toutes ces complications stupides en inventant la voile vendue prégonflée au dessus de la tête.”

effectivement, cf la vidéo (ne pas écouter le commentaire mais se concentrer sur l’image).
l’expression “remonter la pente” n’est pas top mais je n’ai pas trouvé mieux …
je rappelle une question du QCM FFVL (à ce jour, la bonne réponse est la 1)

Donc si tu gonfles face voile “à l’envers” avec du vent de travers, tu as plus d’1/2 tour (ou moins d’1/2 tour) à faire pour rejoindre ta trajectoire = autant aller au plus rapide et plus simple (dans l’exemple du QCM (30°) soit je fais 180°-30° = 150°, soit je fais 180°+30° = 210°)
Et surtout, il y a un sens (le plus court) où ton poids t’entraine dans la pente alors qu’il faut faire un effort supplémentaire pour faire les 30 premiers degrés dans le sens le plus long (ce que j’appelle “remonter la pente”)

Vous finissez par me faire douter (à force de douter vous même) … je dis une connerie (ou plusieurs) ?

PS : ça, c’est la (ma?) théorie car en pratique j’ai un sens privilégié (unique ?) faute d’avoir bossé en pente école … Perso, je me sentirais probablement plus à l’aise en dos voile qu’à devoir tourner à l’envers de mon habitude.

Et moi qui ai machinalement tendance à me tourner le plus directement à la pente, je prends donc soin avant de gonfler de vérifier que j’ai bien croisé dans le sens fainéant (qui est aussi le sens aéro-logique, celui avec lequel il est le plus facile de tendre les avants les plus extérieurs à la ligne de course, qu’on gonflera d’ailleurs un peu prioritairement. Comme ce choix est imparablement supérieur !).

Je crois qu’on y est !

Là-dessus, il faudrait vite faire passer une loi par ordonnance avant que la contestation apparaisse.

Salut Benoît,
Relis bien la réponse 1 à ton qcm : elle décompose clairement je gonfle face au vent et temporise puis je fais ma course en allant progressivement dans la pente.
Il y a donc bien 2 phases (au moins vu qu’ils ne parlent pas du retournement) et tu additionnes les degrés comme si il s’agissait d’une phase unique. Ton raisonnement fait abstraction de ce qui est indiqué dans ce qcm : il y a bien d’abord une phase dans l’axe vent/voile et puis seulement après une prise en compte de la pente. Tu ne peux pas additionner les degrés comme tu le fais car il y a bien 2 actes bien différenciés.

Plumocum :pouce: pour l’explication qui visiblement a du mal à se faire accepter ;

Dans la phase gonflage/élévation de la voile, le principe veut que la voile s’élève perpendiculairement au flux du vent. Ce qui suppose si on lui fait face que nos épaules aussi soient dans un axe perpendiculaire au flux. Lorsque la voile arrive à son zénith, là seulement commence la phase pilotage de la voile depuis sa position perpendiculaire au flux d’air jusque dans l’axe de la plus forte pente pour décoller (à moins bien de décoller travers pente, pourquoi pas) Toujours est-il que pour venir d’une position face à la voile (gonflage) à une position dos à la voile (course d’envol) le 1/2 tour ne fera jamais que 180 degrés.
Quand à ce qu’il serait plus facile de tourner dans un sens plutôt que l’autre debout travers dans une pente, je vous invite à l’essayer déjà sans voile. Vous verrez que justement il est bien plus facile de pivoter sur la jambe amont plutôt que celle aval. Tout simplement parce que du coup la jambe que l’on soulève du sol pour pivoter à besoin d’être moins soulevé pour chasser circulairement au-dessus du terrain, essayez donc… dans un escalier par exemple.

:taupe:

Que se passe-t-il quand on a une jambe plus courte que l’autre ? :sors: