J'ai failli y rester ...

Je ne suis pas fier de montrer cette vidéo mais si elle peut servir… J’aurais pu me fracasser les os sur les rochers car je ne maîtrise pas grand chose. C’est arrivé très soudainement et j’essaie d’expliquer dans la vidéo mon ressenti et mes actions (douteuses).
J’aurais pu voler sur la partie ouverte de ma voile, contrôler la direction et sortir, j’aurais pu arrêter de vouloir sortir cette cravate; d’ailleurs les mouvements ne me semblent pas appropriés. J’aurais pu faire un décrochage volontaire (un reset), j’aurais pu sortir le secours, j’aurais pu… mais ça va tellement vite, l’air était si calme; ce n’était pas une de ces journées où on se demande ce qu’on fait, et si on n’a pas fait le mauvais chois d’ouvrir son sac. non.
Je sais que - ce sera déjà la première leçon - que je n’aurais pas de D avant très longtemps, car là avec son énergie, je serais à vous contempler d’en haut.
J’ai du être sous le vent de la falaise d’en face, ou sous une rafale arrière, bref… je suis passé des dizaines de fois dans ce genre de situation (pas très haut par rapport au relief). Là c’était pas l’endroit, ni le moment. C’est comme ça.
Deuxième leçon, systématiser plus les actions SIV, car en stage on est préparé. En situation réelle, pas du tout…
Ca arrive, à force peut-être de jouer avec les limites. Certains vont dire “bien fait, on l’avait prévenu” :lol: mais ce jour-là, je ne cherchais même pas la merdouille, je volais avec un pote (Icarus) tranquillement…
Cela aurait pu arriver à n’importe qui. Bon après je fais certainement n’importe quoi… :grrr:
Les spécialistes peuvent critiquer, examiner, soumettre. Je suis preneur.
Donc pour ceux qui connaissent , je venais d’Ifonche, j’avais pris du gaz aux doigts et je revenais sur Taucho. Le vent météo faible était plutôt ouest donc pleine face pendant la transition, d’où certainement légèrement sous le vent.
http://www.youtube.com/watch?v=vuc31uIkeqo

C’était deux jours après mon arrivée. J’ai continué à voler les 12 autres jours avec tout le bonheur qu’on peut ressentir d’être encore en vie ! :vol:

Outch, elle était belle celle la ! :koi:

Pas de décrochage (au sens mécanique de vol) au début du sketch, la voile part en arrière en raison de la fermeture assez massive. La sensation est comparable, mais le phénomène est différent.

Vu la taille de la cravate, ce n’est pas en gigotant vaguement la commande de frein que tu avais une petite chance de t’en sortir. La méthode ‘officielle’ aurait été de tirer largement sur la suspente de stabilo (la orange), il est des fois nécessaire de tirer plus d’un mètre de ficelle et donc il faut se débrouiller pour coincer le mou et rechoper plus haut. Je l’ai déjà fait ‘en live’ et c’est pas dans mes meilleurs souvenirs ! :wink:

Le deuxième décro est le genre de chose qui se travaille typiquement en stage SIV, en apprenant à voler avec une demi voile fermée on ressent le délicat dosage sellette frein pour contrer sans décrocher. C’est assez fin !

Je te trouve très clairvoyant sur ton analyse. Je suis bien content que cette leçon ne te coute pas plus cher. :pouce:

[Flood ON]
:clown: Aaaaaah! C’est ici le spectacle? :clown:
:clown: Je reviens je vais me faire du popcorn :clown:
:canape:

Juste un truc, si c’est vraiment Dieu qui t’a sorti de là, je pense aussi que c’est lui qui t’y a mis, tu ferais bien de te demander si tu pries le bon… :tomate:
(c’est gratuit, ça fait plaisir, c’était la parole d’un athée convaincu, amen bismilah ramdoulilah)
“Je crois en Dieu, s’il existe” (S.J.Lec)
:tomate: :tomate: :tomate: :tomate: :tomate:
[flood OFF]

Après avoir vu ta vidéo, je crois qu’à part un gros"sur-pilotage" ou “sur-jsaispakoi”, t’as plus subi qu’autre chose.
Au moins en voyant ça je me dis que ce n’est pas grave si je n’ai pas encore fait de SIV, ça sert à rien!

Le seul truc que j’ai pensé dès le début et que j’ai attendu jusqu’à la fin, c’était : “contrôle du cap”.
Ce devrait être ta priorité (après éviter de se mettre dans la m…, obviously).

Content que tu ne sois pas mort ni en morceaux.

[flood ON again]
Si tu aimes tant Dieu, arrêtes de jouer avec le Diable
[flood OFF]

Salut M@tthieu,

C’est sur, là tu t’en es mis une bonne.

Je ne vais répéter ou pire en rajouter rapport à Patrick, mais…

Note, que vu l’heure je ne l’ai regardé qu’une x et sur un smartphone, alors…

Si vraiment le météo rentrait d’ouest, je pense deja que vous n’étiez pas vraiment au meilleur endroit de Tenerife (même si 10 km/h…) Cedric donnera peut etre son avis.

Avant le sketch, j’ai l’impression que tu es assez nerveux sur tes commandes. Ce qui provoque peut être un peu de roulis et tangage et qui fait varier, meme si ce nest que peu, l’incidence de ton aile et la rend un peu plus fragile. Un passage en bordure d’une bulle et… (j’ai pas le son alors je ne sais pas si ça bipe juste avant)

Vu l’importance de la cravate c’est sûr que tu avais que peu d’espoir de la défaire à la commande. Il aurait fallu arriver à tenir un cap vers la sortie du ravin, lacher ta commande droite et utiliser la suspente dediee (tel dixit Patrick)

Il me semble que tu amplifie quelque peu les reactions de ton aile en t’agrippant à tes commandes et du coup en les tirant nerveusement sur une paire de décimètres. Il aurait été bien que tu arrive à te gainer dans ta sellette, éventuellement en bloquant tes pieds sous ta planchette en pliant les genoux et tes coudes à la base de tes élévateurs. Pour garder le contrôle de tes mouvement d’avants-bras et mains, bref dissocier tes actions commanndes des mouvements 3 D que tu subissais. Un des intérêt du SIV.

Enfin, là encore il me semble, tu volais avec des tours de freins.

Je regarderais mieux demain. En tous cas heureux que tu puisse encore en parler.

Ah oui, tu soulève à un moment l’hypothèse d’un “reset” au travers d’un décrochage/marche arrière. Sincèrement, n’y pense même pas si tu ne le maitrise pas parfaitement. Là aussi, le faire en SIV est une chose, le faire autonome au dessus du dur mais en dehors d’un sketch en est déjà une autre MAIS le faire en conditions de sketch… il y a un monde. Il faut vraiment être à ce moment maitre de ses émotions. Et en toute sincérité et en esperant ne pas te vexer. Je pense que la gestion de tes emotions est dans ce sketch une des raisons premieres des tes gestes désordonnés ou en tous les cas manquant de finesse.

Bravo pour ton partage.

Eh beh, c’est la panique TOTALE à bord… y’a pas du tout de capitaine, là. Enfin, pas besoin de te faire la morale: tu sais déjà que tu n’as rien géré (belle clairvoyance).

Tu ferais mieux de remercier ton aile plutôt que Dieu: c’est elle qui a fait tout le boulot, après tout. (mais on ne m’ôtera pas de l’idée que la cravate aurait été plus élégante sans cette saleté de winglet :-p )

Pour ça il faut être en vol droit, avec un cap stabilisé, pas trop de roulis…

Cette vidéo est intéressante, merci pour le partage.

Tout a été dit: maintien du cap avec dosage frein gauche et sellette (à apprendre en SIV) et tirage de la suspente du stabilo. J’ai eu quasi la même cravate que toi (avec une iota) fin décembre que j’ai mise dans mon best of 2015 à 6:50 (moi je remercie pas Dieu mais mes deux SIV :slight_smile: )

http://www.youtube.com/watch?v=YhMHWRECw0g.

(Dans un but pédagogique, la revoici en version longue du déco au posé, la différence avec Matthieu c’est que je savais ce jour là que l’aérologie allait être pourrie, je décolle pas par plaisir mais uniquement dans le but d’aller vite à l’atterro pour m’economiser 1300m de dénivelé à redescendre, pensant pouvoir gérer les turbulences, mais je les avais sous-estimer, le sud dans les pyrénées étant vraiment moisi de chez moisi)

http://www.youtube.com/watch?v=pYqlnZ09SvA

Samy

En revisionnant ta vidéo M@tthieu, je pense que c’est vraiment l’art et la manière avec lesquels tu tente de défaire la cravate qui me semble déterminant dans le sketch. En tirant sur ta commande droite, en enroulant même de la drisse dans l’espoir de liberer l’aile tu est totalement contre-productif rapport à la tenue du cap qui dans la configuration du moment me parait impératif. Au contraire tu envoie l’aile en virage et c’est là que tu rzjoute de la commande à gauche, le resultat ne pouvait pas se faire attendre.

Tu paye ici en partie ton evolution (je ne dis exprès pas progression) rapide. Tu manque de bagage théorique en aerologie et meca-vol et tu manque aussi d’expérience de pilotage d’incident pour savoir faire face à une sortie de vol telle celle-ci (la cravatte est belle)

Moi je te conseillerais un SIV après quelques bonnes lecture aéro et méca-vol.

T’es pas passé loin de la punition sévère…

Questiin ; toi qui es convaincu que ton A4 et plus méchante que ta S9 (surtout que tu la charge un tantinet plus) comment pense tu que cela se serait passé ?

Petite question,
Étais-tu accéléré car on voit sur cette image que tu as les pieds sur les barreaux ?

Pour de l air calme je trouve que tu es tout le temps en mouvement de main et je sais pas si c’est la vidéo mais je trouve tes mains relativement basse…

Je pense que M@tthieu est accéléré d’au moins 1/3 de course car sur cette copie d’écran prise juste avant le sketch on aperçoit l’accélérateur.

http://s18.postimg.org/lxx6yo5vb/IMG_0543.png

Pour moi tu as de la chance que le décrochage involontaire se passe bien, mais tenter comme tu le suggère dans la vidéo un décro volontaire à cette altitude, c’est jouer à pile ou face…

Comme dit plus haut: maintient de cap vers la mer, et une fois le cap maintenu, seulement là tenter quelque chose pour défaire la cravate (suspente de stabilo). Facile à dire sur un forum, probablement beaucoup moins dans ta situation

Comme ca cravatte vite ! Pourtant l’aile n’est pas tres allonge 5.8 .

Se sachant mal place et envisageant de “forcer” le passage de la crete, Y’ a t’il un pilotage plus approprie avant le sketch?

Garder de la tension dans les commandes et reagir en instantanee a la fermeture avec l’amplitude necessaire ( la ou les mains sous les fesses si besoin mais pas maintenu evideement juste pour retrouver la tension) ?

Plutot que de forcer le passage, ne faut il pas mieux rider une crete, jusqu’a repasser au dessus du merdier, si echec faire un contournement par devant pour eviter le gros de la turbulence du au vent meteo / relief.

J’ai jamais rencontre une situation comme ca en 9 ans de vol, dont 2 de compet, mais je n’ai pas le volume de vol de mathieu.

Cravate similaire (quoi qu’un peu plus ches Mathieu tout de même), mais 2 réactions fort différentes.
Dans un cas, pas de panique, contrôle de cap, le geste approprié, et ça se passe nickel.
Dans l’autre, panique à bord, sketch et sur-sketch, et ça frole la catastrophe de peu.

L’obsession de “rouvrir” au lieu de gérer l’éloignement du relief aurait pu être fatale.

PS : sans même penser à voler avec une D, la même aérologie et le même pilote mais sous une Alpha ou une Epsilon au lieu d’une Sigma, cela aurait-il évité cette cascade ? J’ai tendance à le penser.
Cela n’a rien d’insultant Mathieu. Pour ma part, après 25 ans de pratique et quelques années sous des D ou équivalent, je vole en montagne avec une C ‘gentille’, et je pense que ma prochaine aile sera une B. Pour voler à l’étranger ou dans les aérologies ibériques estivales, je préfère avoir une grosses marge de tranquillité. Comme je ne fais pas de compétition, je ne vois pas l’intérêt de prendre une voile que je risquerai de ne pas gérer correctement en cas de pépin.

:+1:

ça peut cravater doucement ? :grat:

sous le vent…déjà fait…il y a jamais deux vols pareil !
l’ananlyse

Voilà pourquoi je me méfie de “l’effet SIV” autant que de l’effet de groupe

en tout cas heureusement que tu es là et merci pour le partage

Dis donc, c’est du bon joker ça !!

Content que tu echappes au gros carton.

Sur les causes du sketch, je dis rien car pas assez d’éléments factuels.

Ensuite, vu la situation la priorité 1 était le cap, la 2 était le cap, la 3 était le cap !
Éventuellement, après si t’as des loisirs pendant le vol tu t’occupes de ta cravate ou si il y a longtemps que t’as pas plié ton secours tu le tires pour voir si il s’ouvre (je plaisante).

Il n’y a pas très longtemps, j’écrivais sur un autre fil que pas mal de parapentistes volait en C (ou D) parce que ça faisait “bon pilote” par rapport à une A ou B alors qu’ils n’avaient pas forcément le niveau nécessaire.
Je crois que c’est un bon exemple.
La même fermeture avec un allongement moindre n’entrainait pas une cravate aussi importante ou pas de cravate.

Mathieu, t’es encore vivant donc pose toi (à toi et pas aux regards des autres) les bonnes questions.

Merci pour ta vidéo, elle est très intéressante et pédagogique.

Il y a des minis cravates qui tirent très fort, faire une oreille coté fermé le temps de s’écarter du relief permet de se retrouver en situation connue (pour peu que l’on s’entraine à voler avec une seule oreille).

Comme tu le dis, la même chose avec une D, ou même une C un peu plus sport que la C accès qu’est la Sigma t’aurait mis au tas… La grosse abatée que tu as pris après ton seul décro (celui que tu appelles le second, le premier n’en étant pas un pour moi non plus car pas suivi d’une grosse abatée), avec une aile plus vive, tu te la serais prise sur la gueule et ça aurait fini de te faire consommer le peu d’altitude qu’il te restait.

Pour ce qui est de la gestion du sketch, rien a ajouter, tout ce qui m’est venu a l’idée a été dit.

Pour l’avant sketch, je pense qu’à vouloir aller au même endroit, si tu savais être sous le vent, tu n’aurais pas dû le faire de cette façon, tu aurais dû prendre une trajectoire beaucoup plus en diagonale à 45° entre la mer et là où tu es allé, pour aborder la falaise avec bien plus de marge vis a vis de la crête, comme tu l’as fais pour la première (même pour la première tu n’avais pas assez de marge je pense), quitte à relonger le relief une fois passé au vent pour remonter… D’autant plus qu’il me semble que le coté au vent est plus au soleil que le coté sous le vent, donc situation potentiellement plus favorable et du coup potentiellement plus défavorable d’arriver comme tu l’as fait (sous le vent et sous le vent des thermiques). Les situations calmes avant les crêtes sont d’autant plus compréhensibles que justement tu es sous le vent… Un bon sous le vent peut être calme, jusqu’au moment ou tu essaye de passer au vent et que tu entre dans la zone de transition turbulente.

J’espère pour toi qu’avoir vu la mort en face t’aidera encore plus à prendre le recul nécessaire, comme tu l’as un peu fait lors de ta vertèbre, mais cette fois ci en prenant plus de recul, pour approfondir la théorie et la compréhension de l’aérologie qui te manque tant et qui là t’a fait un appel criant pour te prouver qu’il est tant de le faire… Cela devient urgent dans ta progression, ton volume de vol fait que tu vas dans des aérologies que tu ne comprends pas assez et tu n’auras peut être pas une deuxième chance de le comprendre.

Je te souhaite vraiment de faire cette démarche essentielle pour que deviennes un vieux pilote.

[hors-sujet]
Sur ta vidéo, face au soleil le texte en blanc est illisible. Met une ombre autour ou une bordure noir pour qu’il soit visible sur n’importe quelle couleur de fond.
[/hors-sujet]

Ce qui est top avec M@tthieu, c’est une certaine forme de sincérité démonstrative.
Il nous ressemble en beaucoup de choses et il nous dit aussi plein de choses, à qui veut bien entendre. Il nous fait bien voir la différence entre notre discours et notre réalité.

M@tthieu, ce coup là, tu aurais du y laisser ta peau sur les rochers acérés de cette ravine. Rien de moins !

Il est temps d’arrêter totalement ou de repartir à neuf sur des bases complètement différentes.

Mets ce qui t’es arrivé en rapport avec ce que je t’avais dit de visu : “là où tu en es, il est absolument indispensable de ne pas aller sous le vent ! Ne réfléchis pas : ne vas pas sous le vent, un point c’est tout.”
Alors, oui tout ça n’est pas comme en SIV et c’est pour ça qu’il faut prendre le temps de se faire son expérience et c’est pour ça que pour faire les vols que tu fais il faudrait avoir au moins trois saisons complètes de plus. Donne-toi le temps de les faires ces trois saison ou arrête tout de suite : préserve ta santé (sinon, fini les jolies demoiselles !).
Et avoir une boulimie de formation n’est pas égal à se faire de l’expérience… Est-ce qu’on peut apprendre à “bien” faire l’amour ? C’est une pensée adolescente qui consiste à croire que tout est une affaire de technique.

Merci en tout cas de relater tes péripéties, avec un courage rare (on a plutôt tendance à cacher tout ça sous le tapis). Tu es un exemple qui je l’espère nous sert tous.