Comme vous n’en doutez pas une seule seconde, je reçois chaque jour des tonnes de courriers de fans en délire.
Des tonnes ?
Tout à fait !
Pourquoi des tonnes ?
arce que certaines lettres sont tellement « relou », et que leurs auteurs finissent par en faire des tonnes… donc par là même un seul courrier suffit à faire bonne mesure.
Et puis, vous doutiez que j’ai des fans en délire ? Et bien détrompez-vous ! J’ai bien des fans en délire, c’est-à-dire littéralement : qui n’ont plus rien à lire…. Alors comme ils s’ennuient, faute de plus intéressant à faire, ils m’écrivent leur détresse et me posent des questions toutes plus pleines de bon sens les une que les autres.
Je ne reviendrais pas sur celles qui ont pour objet de mettre en valeur mes remarquables qualités physiques et intellectuelles, l’élégance de ma prestance naturelle, la sagesse de mon discours, ma chevelure soyeuse, bien que largement éparse… à l’évidence la réponse saute aux yeux : Parce que je le vaux bien !
En revanche, il est une question totalement récurrente qui mérite une réponse claire, nette, définitive et sans bavure : Paic Citron !
Parce que quand il s’agit de récurer, c’est incontestablement ce qui récure le mieux.
Une autre question revient très souvent et semble en chagriner plus d’un : Pourquoi tu débutes par la mini-voile, t’es ouf ou quoi ?
Comme vous vous en douter, la réponse n’est pas simple et mérite largement une étude digne de ce nom. Depuis toujours, je prête flanc à la critique, ce que j’assume parfaitement. Mais si vous saviez comme je finis par le regretter : A force de prêter des choses à tout bout de champs à des inconnus qui ne me les rendent jamais, je risque de finir totalement démuni, alors poursuivons.
Pour ce qui est de la seconde partie de la question, si vous avez lu les 11 pages de posts qui précèdent celle-ci, il y a toutes les chances pour que vous vous soyez déjà fait une idée personnelle relativement précise sur la question, et j’aurais donc toutes les peines du monde à vous faire croire le contraire… quelle que soit votre opinion. Si vous ne les avez pas encore lues, il est grand temps de vous y mettre rapidos avant que je ne tombe en panne de seiches. (C’est mon plat préféré.)
La première partie de la question pose une problématique autrement plus complexe et captivante.
Tout d’abord, c’est pour préserver les proportions harmonieuses entre la taille de ma voile et le généreux physique dont la nature bienfaitrice m’a dotée. Ainsi je mets en valeur mon mètre cinquante au garrot. Avec un parapente de taille standard au dessus de la tête, mes admiratrices auraient l’impression que je fais du ballon dirigeable, ce qui ne cadrerait pas du tout avec le statu de super-héros aventurier dont j’ai l’honneur de bénéficier, à titre gratuit, auprès de l’Amical des Veuves Joyeuses de la maison de retraite de St Sulpice les feuilles. Si, si , vous pouvez vérifier, elles existent bien.
Ensuite vient le coté pratique : la voile habillement enroulée en cheich sur mon crâne largement dégarnie le protège des coups de chaud du milieu de journée, sans que j’en arrive pour autant à me prendre les pieds dedans comme cela pourrait être le cas avec 28m2 et 7 d’allongement. Et puis avec le suspentage court, j’ai juste pile-poil de quoi me tricoter ce petit « Marcel » en filet qui me va si bien.
Il y a aussi la vitesse de vol. Comme vous le savez, en réduisant la surface, on augmente la charge ailaire et donc la vitesse. Alors comme moi j’ai les miquettes dés que je n’ai plus les pieds qui touchent le sol… plus vite c’est terminé, moins ça dure, et moins ça dure, plus vite j’ai moins les genoux mous…. Et par voie de conséquence, je peux à nouveau frimer au sol devant mes admiratrices ébahies. Imparable !
Une mini, ça prend beaucoup moins de place, et ça, il faut en tenir compte. A la montée on s’en moque un peu, à chacun d’assumer ses choix et la taille de son sac à dos après tout. Non, c’est surtout au moment de revenir en stop que ça aide sacrément. La vue du gros sac à dos rebute plus d’un automobiliste pourtant plein de bonne volonté au départ. A l’inverse un petit sac à main façon peau de panthère, surtout lorsqu’il est accordé à la mini-jupe en skaï, dont la longueur est-elle-même accordée à la hauteur des talons aiguilles et à la profondeur du décolleté… et croyez moi, dans les vallées alpines, ils s’y connaissent en décolletage, des vrais pros ! Toutes les stoppeuses expérimentées vous le confirmeront.
D’aucun disent que la mini manque de finesse, c’est pas faux. Mais n’étant pas moi-même un garçon très fin, il faut bien l’admettre, je ne voudrais tout de même pas me voir dépasser par ma voile. Franchement, j’aurais l’air quoi si on pouvait dire « Il est encore plus benêt que sa voile…. Et c’est pas peu dire » ?..
D’autres ne manquent pas de me rappeler qu’avec une mini, je ne peux pas faire le plafond. Cela tombe bien, je n’ai aucune envie de faire le plafond, et de plus, je ne suis pas du tout bricoleur. Alors lorsque je m’attaquerais à la réfection du plafond, ce sera sous la contrainte de mon épouse, et plus certainement avec un escabeau, un pot de Dulux Valentine blanc satiné et au rouleau de chez Casto. Et il n’est absolument pas question que je prenne ma minivoile pour protéger le sol des coulures et autres tâches! Il y a des bâches pour ça.
Enfin, mes revenus modestes ne me permettent pas d’occuper un appartement de plus 20m2, terrasse comprise. Or donc, pour pouvoir étaler ma voile afin de la repasser proprement, à la vapeur et sans faux plis, après chaque lavage en machine, programme synthétique sale, je ne pouvais pas raisonnablement prendre plus grand. Et puis vous en avez trouvé, vous, des tables à repasser de plus de 18m2 ? Alors…. Quand à me présenter sur un déco et à voler avec une voile toute chiffonnées, vous n’y pensiez pas tout même ?… Même dans le besoin, on à sa dignité, non ?
Cétacés comme arguments de poids ? J’ai le dauphin et les épaules larges, mais quand même, faudrait voir à pas abuser…. Voila qui agrémente sérieusement mon profil d’airain sur le forum. 8) :forum: