@ M@tthieu salut,
C’est bien d’avoir ramené notre discut sur ce fil ou elle est plus à sa place que sur celui de l’accidentalité 2017, quoique cela ne me semblait pas décoiffant, tant ta pratique et aussi ton ressenti de ta pratique me semble interressant pour discuter de comment nous sommes tous capable d’être dans le déni des risques.
Évidemment que tu as évolué et ce dans tous les domaines de compétences pilote mais dans le même temps tu as aussi certainement évolué dans ton ressenti des situations (Jean-Marc parlerait peut-être d’homostasie…) et du coup, tu fonctionne toujours encore peu ou prou comme précédemment. Si par exemple on continuait à t’affirmer que tu n’as encore rien à faire sous une D voire une C, tu t’offusquerais en nous soupçonnant de je ne sais quelle jalousie alors que ce ne serait que l’expression de notre ressenti au vu de ta façon de voler (voler commence avec le gonflage)
L’image, ah l’image… mais notre image c’est comme notre égo, on en est tous pourvu et on y est tous sensible. Prétendre le contraire n’est que (fausse) modestie.
L’image du pur-sang indomptable est celle que tu souhaiterais pouvoir revendiquer, celle du labourponey paisible (c’est plus mignon et plus réaliste) est celle dont tu te sait (inconsciemment ?) plus proche et que tu voudrais changer pour toi déjà et tant qu’à faire… pour les autres aussi.
Tu évoques le karaté et le fait de répéter encore et encore les mêmes actions pour les parfaire. Tu omet un point capital, c’est qu’avant de répéter encore et encore l’action l’athlète aura d’abord appris l’action parfaite de façon progressive et graduelle sous l’oeil avisé et critique de son mentor pour après seulement le rendre efficace par la répétition. Car il est évident, il me semble en tous les cas, que répéter les mauvais gestes ne conduira jamais à l’excellence.
Dans le même ordre d’idées, de retour au parapente “l’accoutumance” n’aide pas à maîtriser des conditions “viriles” mais risque plutôt de diluer les ressentis. Ce qui peut diminuer la justesse du pilotage voire amener à s’enfermer dans un piège aerologiques faute d’en avoir percu les exigences dépassant nos compétences. Bref, perso il me semble que l’accoutumance est négative car possiblement anesthésiante pour nos perceptions et in-fine pilotage alors que justement en conditions “viriles”, nous avons tout intérêt à avoir nos perceptions et pilotage aiguisées au max.
C’est vrai, au début du moins, on ressent plus nettement la nécessité d’être “souple” dans le travail au sol quand le zef est un peu plus fort mais en réalité ce n’est pas moins vrai avec du vent nul. La raideur et les gestes saccadés sont le fait de la plupart des débutants (eh oui…) et ne sont pas plus efficaces avec du vent faible que fort. Le plus souvent c’est lié au stress (inconscient) que le pilote ressent au moment du gonflage. Forcément plus le zef souffle, plus le stress est présent, plus on est raide et saccadé et immanquablement ; savoir que l’aile est plus “exigeante” et/ou se savoir regardé ne diminue en rien notre stress. Et penser que l’on serait insensible à ce stress c’est se mentir ou ne pas se penser humain.
Enfin, c’était une question que je te posais en écrivant ; 5° Donc pour toi la Dune aussi est un gros marshmallow tout mou contre lequel on ne risque rien à aller s’écraser
J’aurais du mettre un “?” ou compléter avec ; contre lequel un autre marshmallow ne risque rien à aller s’écraser. Mais je n’avais pas osé. 
En fait, je penses sincèrement que tu devrais participer à la conférence sur la sécurité à la coupe Icare (si elle se tient) Car tu me sembles être un condensé de plein de comportements, façon de pratiquer et philosophie vol-libre qui conduisent certains à l’accident avec la particularité d’être encore là (un vrai survivor) Car sincèrement, avec ton volume de pratique et aussi ton volume d’incidents dans ta encore courte carrière de parapentiste, cela relève du miracle que tu ne t’ai pas fait plus mal que ça. J’ai des copains qui ont eu beaucoup moins de “chance” que toi. J’en suis heureux pour toi et toujours encore désolé pour eux.