Mes premiers vols en autonomie

c’est vrai que pollution au monoxyde de dihydrogène dans certains secteur ça peut être dangereux pour la santé aussi

J’ai passé deux jours en Normandie et j’en suis revenu enchanté avec des souvenirs et des images plein les yeux. Avant-hier à Granville, arrivé à 11h, brume et vent nul. Des parapentistes sont venus voir, on a attendu. J’ai fait un peu de gonflage vers 17h car la brise était légère. Aire de décollage nickel (merci le club local); dommage que des maîtresses de chien indélicates ne prennent pas un petit sac plastique pour mettre les déjections canines dedans… :grrr: Les tables sont agréables pour le pique-nique mais pas évident quand on gonfle entre quand la voile retombe… Les parapentistes repartent un peu dépités. J’ai fait 650 kms, je décide d’attendre jusqu’à la fin de la journée. Les sites météo se sont bien trompés… La patience étant le maître mot en parapente, les petits souffles forcissent. Bingo. Je mets mon blouson et me voilà la Sigma 9 au-dessus de la tête, j’attends de la portance et le miracle arrive.

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45 minutes de soaring plus tard, c’est la banane d’avoir volé sur un nouveau site, sur un site que j’avais vu en vidéo. Je n’ai pas posé les pieds sur les tables (ce sera pour la prochaine fois), juste fait des touch and go au milieu des tables, et me suis baladé le long de la petite falaise et vers les jardins Dior.

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Il n’y avait as assez de zef pour que j’aille m’aventurer vers le Casino et le phare mais suffisant pour oublier les 7 heures d’attente. :ppte: Le simple fait de voler, de jouer avec les mouettes suffisent. En plus seul en l’air :pouce: quand il ne pleut pas et que le vent est bon, la Normandie c’est :pouce:

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Le jour suivant fut encore plus grandiose :
Première sortie de la Zion 15 à Vierville sur mer dans du 37 km/h au déco (vitesse mesurée avec un anémomètre). C’est la première fois que je suis à un déco avec les oreilles qui entendent le vent souffler aussi fort… ça fait bizarre et j’ai un peu d’appréhension. Une seule voile en l’air, une Spiru 14. Les suspentes sont bien grosses, bien solides, les élévateurs dignes de ma A. Petit pré-gonflage, je m’attends à être arraché. La voile se lève facilement Rigole pas d’arrachage dans les bras, juste décontenancé par le roulis qu’elle prend, je la stabilise au dessus de la tête et c’est un vrai jouet vif; j’ai du mal à avancer avec le vent mais petit à petit je m’avance vers l’avant du déco et ça part. Petit virage à gauche et je file, file… Il m’a fallu 15 bonnes minutes pour oublier le feeling de l’Artik 4 ou de la Sigma 9 et me concentrer sur ce qu’elle sait faire; Perte d’altitude à chaque virage pris classiquement.

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Au bout d’un certain temps, je suis plus à l’aise avec sa vivacité et son roulis et un vol plus tard et 4 heures 15, j’ai la banane, le grand kiff… Je plonge avec le poids du corps, mains hautes pour la prise de vitesse, légère commande de frein pour accélérer la ressource, quelque chose comme ça, car je fais tout au feeling, avec les sensations, je joue avec le vent, c’est physique, corporel, léger comme une plume.

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Des parapentistes avec leurs voiles classiques sont venus et sont repartis et je joue avec les mouettes. Plonger, remonter le long de la falaise, je garde une marge de sécurité, mais on a envie de se rapprocher du sol pour ces fameux waggas. Je me dis que j’ai le temps, donc petit à petit ça viendra et je n’ai pas envie de tâter du sol même si c’est laminaire. Quelques bouffes thermiques dès que le (rare) soleil apparaît derrière la brume côtière et je monte, sans vario, sans rien. 20 m au-dessus du relief, je n’ose pas m’aventurer trop loin vers la point du Hoc, surtout que la marée est haute. Et dans l’après-midi à marée basse, il n’y a pas beaucoup de place pour se poser en bas. Avec l’Artik 4 j’y serais allé mais je n’aurais pas volé, même pas décollé Rigole Là les trims sont à 1/3, et je file dans les deux sens comme jamais je n’ai filé. Un vrai plaisir simple, sans vario, sans rien, juste le vent et les mouettes et des virages plongeants à n’en plus finir. A essayer sans modération…

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Que ça fait du bien de voler après 3 semaines d’inactivité parapentesque… :ppte: :ppte:

Dis donc M@tthieu, à quelques semaines prés on s’y retrouvait. Voilà 3 années consécutive que j’y monte et pour y voler tout les jours.

Le vol de Granville est magnifique. J’adore le décollage et les jeux que l’on peut y faire… Il doit d’ailleurs y avoir des marque de mes tibia sur les tables de pic-nic…entre celles d’autres pilotes sans doute !

As-tu pu essayer Champeau ?

Thomas.

La prochaine fois que tu y vas, dis-le moi, on ne sait jamais si je peux… J’ai trouvé des traces de sang sur les tables :lol: C’est un joli endroit. Non je dois essayer Champeaux et Carolles également. Oui pour les jeux. Le vent laminaire de Normandie c’est vraiment cool :wink: quand il fait un temps correct… :wink:

carolles vraiment superbe mais pas simple de trouver les top conditions
autrement oui en Normandie tu peux vraiment beaucoup y voler !!!

Le 10 août, je bouclerai ma troisième année de vols. Et j’avais envie de revenir sur quelques points - avec le recul car je rencontre beaucoup de jeunes pilotes et de débutants. On me demande souvent ce que c’est qu’être autonome, et à partir de combien de vols on est autonome. En fait il y a tellement de réponses et ces presque 3 années m’ont fait passer par tellement de stades : joie, euphorie, plaisir, tristesse, douleur, excitation, combativité, désespoir, peur, angoisse… Etre autonome ne veut rien dire. On peut être autonome au décollage, à l’atterrissage, sur un site connu, inconnu, de bord de mer, en montagne, en conditions de vent nulles, laminaires, thermiques… entre 9h et 18h (voire minuit :lol: ), dans le nord de la France en hiver ou dans le sud de la France au printemps. Autonome pour un vol en local ou en cross. Puis il y a l’autonomie technique, mentale, seul ou à plusieurs. Bref autant de variables qui font que l’on n’est jamais “autonome” juste une dose d’expérience grandissante qui va faire que l’on va anticiper, prévoir, ne pas se mettre en danger, par inexpérience ignorance, par défi.
On passe par tellement d’étapes techniques, mentales, psychologiques, aérologiques dans le parapente qu’on devient plus humble face à la nature, face à soi-même. Il m’arrive de penser à mes mésaventures avec un sourire car je ne crois pas qu’aujourd’hui je retenterai certaines choses, en tout cas que je ne referai pas les mêmes erreurs. Il m’arrive de penser à certaines idées reçues que j’avais eues (comparaison avec la moto) que j’en souris et m’excuse avec le recul de mes réponses parfois péremptoires dues à mon mental pas encore entamé par des expériences négatives.
Il m’a fallu passer par elles pour devenir le parapentiste que je suis, un honnête passionné toujours avide de vols mais plus raisonné (je n’ai pas dit raisonnable). Il m’arrive toujours de me trouver dans des situations un peu olé olé (pas plus tard que ce mois-ci, suite à un raccrochage raté aux Aravis, devoir atterrir en plein mois de juillet dans la brise de la vallée Magland / Sallanches reculé malgré full barreau 3 km/h soit une brise d’environ 40 km/h et devoir atterrir dans un beau pré mais sous le vent de petits immeubles sinon c’était les voitures du parking de Carrefour mais sans panique - grâce à l’expérience - on gère. Oui le parapente pardonne mais faut pas trop abuser de ses erreurs.
Heureusement avec l’autonomie et l’expérience grandissantes, il m’arrive de plus en plus de pouvoir renoncer à un vol, de quitter un lieu malsain, au lieu de tenter de me battre sous le vent avec une force bien plus implacable que sa propre petite volonté et même d’anticiper un vent forcissant, des conditions devenues malsaines ou limites pour son niveau / mental du jour même si d’autres pilotes restent encore en l’air.
Le parapente a ceci d’excitant qu’il procure des sentiments si vastes, mais au final, cela fait du bien de se retrouver au bar à refaire un vol. Fi de la CFD, des records, des +8 sur le vario etc… oui au plaisir. Toujours faut-il savoir où on trouve son plaisir. Cela peut-être partout, en thermique, en soaring, en vol de proximité, en cross, en acro etc…
Quand à Samoëns, je vois les piou-pious de Laurent, Erwan ou de Patrick décoller sous leurs conseils avisés, je ne sais s’ils soupçonnent à quel point voler est une activité fabuleuse, à l’apparente facilité (il suffit d’entendre les commentaires des spectateurs), une activité prometteuse d’aventures humaines, techniques, aérologiques incroyables. Je ne décelais pas cette richesse, cette complexité. Et je n’en suis qu’à mes débuts balbutiants !
Pour en revenir à l’autonomie, elle est longue à acquérir (l’acquiert-on vraiment un jour ?) sauf pour les personnes qui sont déjà sages de nature ou peu téméraires de caractère. Mais ensuite les horizons s’ouvrent, le matériel change et il faut se remettre en question, ses certitudes et repartir parfois de zéro. Surtout si le mental ne suit plus, si les soucis s’accumulent ou si on perd le simple plaisir de voler.
J’avais envie d’écrire cela ce soir non pas parce qu’il pleut à verse dans les Alpes du Nord (quoique…) parce que ce long fil m’a fait évoluer dans le bon sens je pense. En espérant que cela a servi / servira à d’autres. La sécurité est essentielle en parapente, on ne le sait qu’après coup (c’est comme la santé tant une fois qu’on a été malade…) mais c’est un sport/ loisir bien extraordinaire car il faut s’adapter sans arrêt à un environnement naturel, mental.
Bons vols plaisir safe à toutes et à tous.

Il faut bien que je fête mon 800° vol avec une belle photo ! Hier en discutant avec Patrick Samoëns, il est arrivé à la conclusion que si je n’avais plus de sketch à raconter sur le forum, c’est que je devenais un parapentiste comme il les aime ;). mais comme j’en apprends tous les jours, en voie de progression. Ca fait du bien rater un gonflage dos voile de temps en temps devant tout le monde :lol:

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800vols en 3 ans… :koi:
bravo !

ceci dis même si tu n’as plus de sketch à raconter, et je te souhaite que ça dure, n’oublis pas de garder la tête froide.
l’excès de confiance m’avait bien fait régresser à cette période “charnière”.

[joke] et sinon tu as eu le temps de trouver une damoiselle avec tout ce temps à t’envoyer en l’air ? :mdr: [joke off]

ps : sympa la photo, c’est où?

Col de Barmerousse, non?

Le trou de la sorcière en face ouest du Criou. Ce n’est marqué sur aucune carte, mais c’est connu de tous les pilotes de Samoens !

c’est beau chez toi Patrick ! :pouce:
je me mets ça au calendrier pour l’été prochain :trinq:

ce coin là?

Non Livingston, mon IV de Ténérife en janvier et paradoxalement les 6 dernières semaines de vols dans les Alpes du nord m’ont (re) mis du plomb dans la tête. Connaissance de la peur, de l’appréhension en l’air, ne pas savoir quoi faire, se contenter de vols tranquilles, repartir de zéro question confiance, travailler les petits thermiques, les thermiques puissants, les teigneux, les étroits, ne plus oser aller dans les combes, raser les arbres et les falaises, hésiter à aller sous le vent… plein de choses que je faisais avant (par ignorance et / ou inconscience). j’ai eu beaucoup de mal et ce n’est que cette dernière semaine que je crois avoir fini de manger mon pain noir…les sensations sont revenues avec un cross coaché avec des conditions fortes et un vol avec un pro qui me suivait en biplace et qui a fait l’état des lieux… Le mental était au plus bas depuis des semaines même si le plaisir demeurait; et là ça revient ! avec plus d’analyse de l’air et de la topographie, plus de travail de fond et moins de risques pris. Je reprogresse. J’ai abandonné cette année les désirs de passer les 100 kms. Ca viendra quand ça viendra. Je fais des exercices de fond (montée en thermique, descente, remontée). J’essaie d’analyser plus les sources potentielles de déclenchement et tente de rejoindre les thermiques éventuels. Ca marche de plus en plus, et beaucoup de plaisir de les trouver ! Avant c’était plutôt du pile ou face ou comme disait le moniteur “de la magie”. Quelque chose que j’essaie de mettre en application, c’est de ne pas regarder celui qui monte au-dessus mais plutôt celui qui monte au-dessous :wink: je n’en menais pas large en juillet et début août parfois - malgré quelques jolis cross jamais tentés auparavant. Maintenant, je suis plus serein en ayant changé mes angles de vue, ma position dans le cocon déjà et en travaillant sur ce tic de “branler” ma commande gauche. Bref, du bon boulot mais tellement de choses à faie progresser en technique, mental et stratégie pour devenir un jour un parapentiste accompli. Ce qui demeure, c’est le plaisir de faire une fléchette autant qu’un vol long, voler, voler… :ppte:
Le lieu, Patrick l’a dit, c’est le trou de la sorcière falaise du Criou, on en a parlé ensemble autour d’un verre. Une marmite bouillonnante impressionnante…mais ça monte :dent: dedans…
Sinon pas le temps pour une demoiselle (pourtant il y avait des occasions à Samoëns) avec toutes les touristes, le 14 juillet, le 15 août… faut que je devienne biplaceur :sors:

et du cdv :wink:
http://www.parapentiste.info/forum/videos-de-vol-libre/samoens-et-mont-ventoux-video-hd-t28720.0.html;msg373069#msg373069

:pouce:

c’etait genre stage? vol à la carte ? ou juste l’occasion en vol?

interessant debrief :pouce:

à mettre en perspective avec http://www.parapentiste.info/forum/autres-discussions/serie-noire-t45058.0.html;msg567235#msg567235

la question c’est comment rendre ce message lisible et comprehensible, face au "on sait bien que " “le parapente c’est cool” …
esperons qu’à force de lister les exemples, ca finira par rentrer : http://www.parapentiste.info/forum/recits/mes-premiers-vols-en-autonomie-t31497.0.html;msg423009#msg423009

:trinq: :bisous:

Je confirme,j’y étais la semaine dernière,je pense que c’est un des plus beau coin de France pour voler :pouce:

Mais faut peut être pas trop faire de pub et laisser Patrick jouer tranquillement avec sa Skin. :wink:

Il faut que je revienne l’année prochaine et me taper la Bourgeoise (rien de choquant,c’est juste le massif en face du plateau des sex SAIX)

[quote=“M113,post:2013,topic:47473”]
L’autre jour à Saint-André je discutais avec des amis très orientés CFD/compétition, on faisait le point sur notre pratique du parapente. Eux me disaient qu’à force de chercher le gros vol, ils avaient finalement beaucoup de frustration dans leur pratique : frustration de ne pas avoir fait aussi bien qu’espéré, frustration parce que les conditions sont moins bonnes qu’annoncées, frustration parce qu’un pote sur un autre déco a fait mieux, frustration parce qu’ils ont traversé la moitié de la France pour une compétition maintenue et validée sur manche de 10km, etc.

On vit dans une société où entre les réseaux sociaux, les forums, la cfd, etc, on est, sans forcément s’en rendre compte, en compétition permanente. Il faut savoir prendre du recul, accepter les phases de stagnation voire de régression dans la progression, savoir prendre son temps, renoncer ou mettre l’activité en pause si besoin, et surtout voler pour le plaisir et non pour des chiffres et records à afficher sur son mur FB.

Je crois qu’il est bon de conjuguer le parapente avec une deuxième passion, pour pouvoir renoncer au vol sans frustration. Le parapente ça se pratique encore à 80 ans (si si, il y en a !), pour nombre d’entre-nous ça nous laisse un sacré potentiel de vols pour pouvoir faire autre choses les jours où les conditions sont pas top ou quand on n’est pas en forme. L’expérience ne se compte pas qu’en heures de vol, j’ai la conviction que les années comptent tout autant.

:+1:
http://www.parapentiste.info/forum/autres-discussions/fiche-6-savoir-renoncer-t44203.0.html;msg559020#msg559020

va vraiment falloir intégrer ça dans la formation initiale et dans les quesstions des brevets biroute